Allez hop! J'utilise le pluriel car, de façon générale, mes lundis sont toujours lumineux depuis que je suis devenue la Marcheuse urbaine libre. Aujourd'hui, la température nous gâtait. C'était une magnifique journée
d'automne : fraîche le matin mais radieuse en
après-midi. J'avais prévu le coup en m'habillant avec des pelures. Après mon café du matin pris en compagnie d'une
ex-collègue, je m'étais déjà débarrassée d'une première couche pour me rendre au cours de yoga.
OM... comme c'était bon encore une fois de faire bouger mon corps. Je pensais bien souffrir sur le tapis car mes nombreuses activités de bénévolat m'obligent parfois à faire beaucoup de surplace. Par conséquent, mes pauvres hanches et le bas de mon dos me rappellent trop souvent à mon goût que je n'ai plus vingt ans. Pas grave puisque je peux me dérouiller une fois par semaine! Et comme c'était revigorant également de me centrer sur les paroles remplies de sagesse de notre prof. Comme le faisait justement remarquer l'une des participantes à la sortie du
cours : "Elle est vraiment bien, F., elle nous dit des phrases significatives tout au long de la pratique. Cela nous aide à rester dans le moment présent." J'aime notamment quand elle nous rappelle l'importance d'être à l'écoute de notre corps et de respecter nos limites, et aussi d'être indulgente envers notre
nous-même. Il me reste idéalement à me discipliner pour faire un peu de yoga et de méditation à la maison. Je suis certaine que je peux arriver à trouver un moment pour me mettre au diapason de la zénitude.
Pour le lunch, j'ai rencontré une amie avec qui j'ai bavardé jusqu'en milieu
d'après-midi. Voilà une autre richesse de la liberté
retrouvée : le temps compte différemment. Comme les obligations professionnelles n'existent plus et que les devoirs familiaux sont réduits au minimum, rien ne m'empêche d'étirer mon plaisir et de prendre deux cafés à la fin du repas. C'est tellement agréable de voir le restaurant se vider et de savoir que je n'ai pas à emboîter le pas des travailleurs. Il n'y a pas de dossier urgent qui m'attend. Youpi!
Finalement, il était près de
15 h quand j'ai laissé mon amie. J'aurais pu prendre l'autobus à Hull, mais il faisait trop beau pour que je me prive du plaisir de marcher jusqu'à Ottawa. Ce que j'ai fait. Une fois rendue sur le pont Alexandra, j'ai été de nouveau éblouie par le paysage qui se découpait sur le bleu du
ciel : les écluses, la bibliothèque du Parlement, le château Laurier, la pointe Nepean. Il y avait en plus une brise qui nous rafraîchissait juste ce qu'il faut. J'ai savouré pleinement.
Quand je suis arrivée au Marché By, j'ai croisé le musicien qui se tient habituellement devant les portes du magasin La Baie. Pour dire vrai, j'ai d'abord aperçu son chien qui était couché bien tranquillement à ses pieds. J'ai fouillé dans mon
porte-monnaie pour donner quelques sous. Quand je me suis approchée, j'ai soudainement réalisé qu'il ne jouait pas. J'avais l'air un peu folle avec ma modeste obole devant quelqu'un qui ne tendait même pas la main. Dans son cas, le singulier s'impose avec encore plus de force puisqu'il a un bras seulement; l'autre, c'est un moignon. Il m'a regardée en riant un peu et m'a dit qu'il attendait qu'un ami lui apporte sa guitare. Comme je ne savais plus trop quoi faire, il a pris mon argent et m'a proposé simplement de lui faire l'accolade. Ce que j'ai fait avec grand plaisir.
Quand je suis revenue à la maison, Irma m'attendait sur le patio. Elle avait faim. Et sa progéniture aussi. J'en ai profité pour m'amuser avec les bébés. Rémi m'a encore fait tomber sous son charme. Il aime maintenant rester sur mes genoux pour se faire caresser. Il ne cherche même plus à se sauver. Des fois, je regrette d'aimer autant les chats. Et je regrette encore plus d'avoir la capacité de jouer au
Petit Prince. À quoi ça sert d'apprivoiser des bêtes sauvages pour leur apprendre à vous faire juste assez confiance pour ensuite les abandonner? Je sais, je sais. La SPCA, ce n'est pas un sort aussi terrible que ça pour des bébés en quête d'un foyer. Mais Rémi? C'est la seule ombre au tableau de mon lumineux lundi.
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