mercredi 31 mars 2010

Je ne sais rien mais je dirai tout

Il y a de ces choses, quand on arrive au moment fatidique d'entrer dans la dernière phase de notre vie - je parle ici bien sûr de la retraite, qui perdent un peu, pour ne pas dire totalement, de leur importance, et deviennent par le fait même d'une incroyable futilité.

Je vous donne un exemple. Je reçois ce matin un courriel du gestionnaire de la sécurité du Ministère m'apprenant ce qui suit : "Nos dossiers indiquent que votre cote de sécurité de niveau "Secret" doit être mise à jour. Veuillez remplir le Formulaire d'autorisation de sécurité et le Formulaire de vérification de sécurité, de consentement et d'autorisation du personnel et nous les retourner." Je clique sur les liens indiqués et je vois apparaître à mon écran les fameux formulaires en question. Oh! que je les reconnais même si, depuis mon entrée au gouvernement, ils ont été mis à l'ordre du jour informatique. C'est le genre de formulaire qui donne de l'urticaire, celui qui vous fait presque regretter les déclarations d'impôt. C'est vous dire!

Voyez-vous le gouvernement fédéral ne prend pas la sécurité à la légère. En fait, il ne l'a jamais fait. Je me rappelle ainsi avoir dû assister à un breffage de sécurité avant de m'envoler vers la Chine pour aller chercher la Fille. Pour l'occasion, j'ai été obligée de me taper les conseils de deux messieurs forts sérieux qui m'ont expliqué de long en large ce que je devais faire pour ne pas révéler de secrets d'État aux espions chinois que je ne manquerais sûrement pas de rencontrer pendant mon séjour. J'ai bien essayé de dérider un peu l'atmosphère. Peine perdue. Tout ce que j'ai réussi à faire c'est de prolonger mon calvaire puisque mon attitude désinvolte me rendait suspecte et laissait même croire que je pourrais être une proie facile pour l'ennemi. J'ai donc eu droit à la totale. Ça a été long et plate et je n'en suis pas ressortie plus convaincue que j'allais au-devant d'une "mission impossible".

Ce n'est pas que je ne crois pas à l'importance de la sécurité. Mais il faut quand même exercer un peu de jugement. De un, je n'ai jamais occupé de ma vie de fonctionnaire un poste névralgique au sein de l'appareil gouvernemental, et de deux, j'allais adopter un enfant. Mes chances de rencontrer des représentants des services secrets étaient minces. M'enfin. J'imagine que tout cela faisait partie d'une stratégie névralgique élaborée par plus fin finaud que moi.

Mais permettez-moi de revenir aux formulaires plus haut cités. Ils ne sont pas compliqués à remplir. Que non! Mais ça n'en finit plus. Il faut inscrire nos adresses des cinq dernières années, tous les détails sur notre famille immédiate, laquelle inclut les enfants, les frères et soeurs, les parents, et toutes les autres personnes avec qui on a des liens résultant d'unions (merci l'Homme pour tes sept frères et soeurs et leurs conjoints, alouette, ah!), les coordonnées du dernier établissement d'enseignement fréquenté (dans mon cas, aussi bien dire que ça remonte à Mathusalem!), les emplois occupés depuis les quinze dernières années, bref, notre vie! J'aurais tant aimé ne pas avoir à refaire cet exercice avant de quitter pour un avenir meilleur. En tout cas, les responsables de la sécurité ne sont pas très au courant de l'état des lieux sinon ils sauraient déjà que, ces temps-ci, mes chances de rencontrer un document secret avant que je ne tire ma révérence sont aussi inexistantes que celles de rencontrer un document tout court!

lundi 29 mars 2010

Une histoire de mouton pascal

Eh! je suis à court d'inspiration. C'est rare que ça m'arrive, moi qui ai toujours quelque chose à dire sur tout et sur rien. J'ai pensé me taire en attendant le souffle créateur. Mais il ne vient pas. Alors j'ai décidé de saisir quand même mon clavier à bras le corps et de voir ce qui va en sortir.

La politique, qui constitue l'un de mes chevaux de bataille préférés, ne m'émeut guère ces temps-ci puisque les foutaises se suivent les unes après les autres. Le Parlement a finalement déposé des documents au sujet de la torture des prisonniers en Afghanistan, documents qui ont été tellement censurés qu'ils ne servent à rien... plein de pages noircies. Ce n'est pas avec ça qu'on va connaître la vérité mais cela a permis à notre cher gouvernement de montrer patte blanche. Du côté provincial, ce n'est pas plus reluisant avec le dépôt d'un projet de loi visant à régler le problème des accommodements raisonnables. Pour moi, ce n'est pas assez car cela n'affirme pas suffisamment nos valeurs. De toute façon, si on se tenait debout, on ne serait même pas obligés de légiférer. Ici, on se promène à visage découvert, partout. Me semble que c'est clair et pas difficile à comprendre. Ici, les femmes font tout ce que les hommes font (parfois mieux même - je ne peux pas m'empêcher ce petit salut à mon sexe d'appartenance) : par conséquent, oui on peut se faire arrêter par une femme police et oui on peut se faire accoucher par une femme médecin. Et du côté municipal, je ne peux dire grand-chose de Gatineau où il ne se passe à peu près rien et où il n'y a rien de déposer, ça c'est sûr! On aurait peut-être besoin nous aussi d'un Clotaire Rapaille pour nous donner notre "code". Il ne coûte pas si cher que ça après tout, ce bullshitteur devant l'éternel : un petit 300 000 $ ça doit se trouver dans les poches des contribuables. En plus, je viens d'apprendre en dernière heure qu'il est maintenant disponible puisque M. Labeaume vient de sortir de son rêve éveillé.

Avouez que tout cela manque singulièrement d'inspiration. Du côté familial, j'ai bien eu une attaque de mère-outrée-se-sentant-abandonnée-par-ses-enfants en fin de semaine. Le Fils est débordé par ses études et frémit devant la fin de session qui approche trop vite. La Fille veut s'avancer le plus possible dans ses projets avant son départ pour le Cambodge samedi prochain. Et moi dans tout ça? Moi j'essaie de préparer une fête de Pâques qui nous permettra de tous nous retrouver. Mais c'est sûr que mes problèmes de logistique au sujet du menu que je devrais concocter, des décorations que je pourrais peut-être installer et du jour d'arrivée de mes invités ne font pas le poids devant les graves préoccupations de ma progéniture. Je comprends mieux maintenant la déception de mon papa la fois où j'ai complètement oublié son anniversaire. C'était justement en avril. J'étais à l'université, en fin de session moi aussi, et amoureuse comme c'était pas possible. Alors, le 13 avril a filé sans même que je m'en rende compte. Quand j'ai réussi à retrouver un bref moment de lucidité, je me suis précipitée sur le téléphone pour faire amende honorable. Ce fut pour le moins ardu. Je ne comprenais pas pourquoi mon papa acceptait si mal mes excuses. Il me semble pourtant qu'elles étaient valables et hautement recevables... pour moi... à 22 ans. Désolée mon papa. Je n'ai jamais réalisé avant aujourd'hui à quel point j'ai pu te faire de la peine. Je sais bien que ton grand coeur de papa a passé l'éponge. N'empêche. Que disait Saint-Exupéry déjà sur son mouton? Ah! oui : "Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé." Et il n'y a rien de plus facile à apprivoiser qu'un coeur de mère. Mais après? Après, il ne faut pas oublier de le nourrir de temps en temps si on ne veut pas lui faire rater un ou deux battements!
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Notes ovines : Parlant de moutons apprivoisés, j'ai rencontré le monsieur à qui je donne parfois des sous en allant prendre l'autobus ce soir. Je ne l'avais pas revu depuis les Fêtes. Nous avons échangé un peu. Il avait l'air bien même s'il semblait au bout de ses ressources en attendant d'avoir son chèque. Il m'a dit merci. Et il y avait un petit minou noir devant ma porte quand je suis arrivée à la maison. Il attendait que je remplisse les plats. On aurait dit le frère ou la soeur de Mignonne mais en tout magané. Il a dit miaou.

mercredi 24 mars 2010

Surtout ne pas mettre la barre trop haute

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Voilà. Je bats ma coulpe ce soir. Je n'ai pas le choix. Les techniciens du bureau d'aide ont réglé mon problème. Ce matin, leur représentant est quand même d'abord resté bouche bée devant l'impossibilité de personnaliser lui-même ma barre d'outils. Après quelques essais infructueux, il a dû déclarer forfait. Il est donc reparti mais en promettant qu'il allait revenir.

Non, mais, combien d'hommes ont dit ça à une femme? Pouvais-je le croire? Devais-je le croire? En fait, avais-je le choix de le croire? Il avait une bonne bouille sympathique. Il était patient et gentil. Il me faisait penser au Fils. Je suis tombée dans le panneau comme la majorité de la gent féminine le fait trop souvent. Et je me suis mise à espérer et à attendre.

Pour patienter jusqu'à son éventuel retour, je me suis remise à la tâche. Pour faire exprès, j'avais du travail aujourd'hui. Chaque fois que je devais faire un clic de trop dans Word parce que je n'avais pas ma barre d'outils d'avant, mon coeur se serrait. S'il fallait que je ne la revois jamais, ni elle, ni ce gentil technicien entre les mains duquel j'avais remis mon sort informatique. Mais je ne voulais pas m'appesantir inutilement, ni sombrer dans les affres du désespoir.

J'ai abattu du bon boulot tout l'avant-midi. C'est sûr que, de temps en temps, je quittais l'écran des yeux parce qu'incapable de supporter l'absence de la barre chérie. À d'autres moments, mes pensées voguaient vers le technicien-messie qui avait promis de venir me sauver de la Géhenne (non, mais, dans mon temps, on avait des cours de religion à l'école - ça paraît tu?). Je me demandais alors s'il était torturé par le problème que je lui avais présenté. Peut-être cherchait-il désespérément une solution quêtant avis et conseils auprès de ses collègues, d'experts d'autres ministères, d'anciens professeurs... ou googlait-il simplement sur la Toile? Peu importe en autant que je ne l'entraînais pas lui aussi dans mon enfer.

L'heure du lunch est arrivée. Je n'avais pas beaucoup faim. Je repassais sans cesse dans ma tête des images de ma vie d'avant. Comme j'étais heureuse avec ma barre d'outils. Elle et moi, on faisait deux! Toujours prête à m'aider, elle n'exigeait rien. C'est bien là le malheur. Je la prenais pour acquise. Certains jours, je l'ignorais en fait parce que je lui parlais à peine, oubliant même parfois de la saluer. C'est toujours quand elles ne sont plus là qu'on apprécie le plus nos barres d'outil. M'enfin. Les regrets étaient inutiles. Elle était partie et je devais envisager la possibilité de réaménager ma vie sans elle.

Vers 14 h, qui vois-je devant mon cubicule? Oui, le technicien-messie était de retour. Comme il l'avait promis. Je me suis frottée les yeux de peur d'être victime d'une hallucination. Non, c'était bien lui. Et il tenait dans la main la clé USB du problème m'a-t-il annoncé triomphalement. Incrédule, je le regarde insérer la clé et s'asseoir à ma chaise. Un écran noir apparaît. "Est-ce normal?", que je lui demande en tremblant. "Oui. Maintenant il faut attendre qu'il se passe quelque chose", répond-il. Les secondes s'égrènent. L'écran noir est toujours là. Mon sauveur bouge sur la chaise. Il a l'air un peu nerveux. Le noir perdure, puis, soudainement, l'écran revient au beau fixe. Aussitôt, le technicien-messie ouvre Word et me demande les icônes dont j'ai besoin pour recréer ma barre d'outils. Ça semble marcher. Maintenant, le test ultime : fermer Word et le redémarrer pour voir si la barre d'outils va rester. Je regarde d'un oeil seulement. J'ai trop peur que ça ne fonctionne pas. Victoire! Ma barre d'outils, que j'avais perdue, est revenue! Je suis tellement contente que je me tourne vers mon sauveur et lui déclare : "Si je ne me retenais pas, je t'embrasserais". C'était sans compter sur ma chère collègue voisine, vous savez celle qui ne regarde pas les hommes. Du fond de son cubicule, je l'entends "voiler" mon enthousiasme : "Attention-là, vous n'êtes pas tout seuls". Grrrr... je me suis contentée d'un merci très, très chaleureux. Il a rougi. Il est parti. Et j'ai repris ma vie en l'appréciant encore plus.

mardi 23 mars 2010

J'ai crashé!!

Eh! bien, eh! bien, l'effet bienfaisant de la drogue s'est malheureusement dissipé aujourd'hui. Journée de merde du début à la fin. Surtout journée où la technologie informatique est venue m'exaspérer plus d'une fois. On a remplacé mon ordinateur ce matin. Comme toutes les fois où j'ai eu à subir cette mutation, j'ai évidemment perdu mes préférences. Il paraît que c'est impossible de faire autrement. Et après ça, on essaie de nous faire croire que la technologie est à notre service! Impossible, impossible, mon oeil! Si c'était pour leur usage personnel, les techniciens du bureau d'aide travailleraient jour et nuit pour trouver une solution. Mais un simple usager qui s'inquiète de la disparition de sa barre d'outils, il n'y a pas là de quoi s'énerver les bits!

Alors, quand le technicien est parti, j'ai pris mon courage à deux mains non sans m'être d'abord frappée la tête contre la cloison (c'est mou, ça ne fait pas mal) et j'ai commencé à recréer ma barre d'outils dans Word. Comme ce n'est pas quelque chose que je fais tous les jours, j'ai encore une fois cherché comment on fait pour programmer une touche et où se trouve la fameuse fonction "Recherche de fichiers". Après plus d'une heure de sueur, j'y suis arrivée. J'avais même réarrangé les marges et remplacé les centimètres par des pouces. Pour voir si tout allait bien, j'ai fermé Word et l'ai rouvert pour constater que...

Ouais, y avait plus rien. Tout était revenu comme c'était avant l'heure et quelque que j'ai perdue et que je ne retrouverai plus jamais. Complètement frustrée, je compose le numéro du bureau d'aide. Je suis mise en attente parce que mon appel est important. Enfin, on me répond. J'explique ce qui m'arrive et là j'apprends qu'avec Windows XP, nous ne sommes plus "admin" de notre ordinateur ce qui fait que nous ne pouvons plus rien faire même pas personnaliser notre barre d'outils. Merveilleux! Encore une fois des épais qui décident pour nous sans nous consulter. C'est sûr que comme ils n'utilisent pas Word d'une étoile à l'autre, ils se satisfont de la barre d'outils standard.

Moi je ne suis pas standard. Et je n'en peux plus qu'on me mette devant les faits accomplis sans me laisser la chance de donner mon opinion. Seule façon d'avoir la barre d'outils que je veux : un technicien doit venir sur place, à mon ordi, et créer la barre avec moi. Du délire! Payé pour faire glisser une icône d'un endroit à un autre. Wow! Je suis impressionnée. J'ai surtout hâte de voir la patience qu'il va démontrer à mon égard.

En tout cas, je suis fatiguée. J'ai aussi perdu une boucle d'oreille. Mais la Reine-Marguerite ronronne à côté de moi. Et, tout à l'heure, j'ai brossé Mignonne qui offrait sa bedaine à cajoler. Qu'est-ce qu'ils disent toujours les techniciens du bureau d'aide? Ah! oui, ça me revient : Fermez votre ordi et rebootez-le. J'suis pas mal certaine que ça marche aussi avec le cerveau. À demain!

lundi 22 mars 2010

Retour... sur le voile

Ce fameux bout de tissu continue de faire parler de lui. Il a même déclenché toutes sortes d'attaques entre le Québec et le ROC. Il suscite des débats, et ce, même au bureau. Aujourd'hui, j'essayais d'expliquer à une collègue, comme je l'avais déjà fait dans ce blog, que je ne comprenais pas pourquoi les femmes seules étaient objets de tentation. Pourquoi est-ce que les hommes ne devraient-ils pas eux aussi se soustraire à notre regard? "Qu'est-ce que tu dis là? C'est sûr que les femmes sont toujours là pour tenter les hommes. Et les hommes regardent toutes les femmes, tout le temps, avec un seul objectif en tête : avoir des relations sexuelle avec elles", m'a-t-elle répondu outrée de mes propos.

Alors, voilà messieurs, que cela vous plaise ou non, il semble que votre cause soit entendue, du moins pour certaines. Je n'ai évidemment pas pu m'empêcher d'en rajouter en lui répliquant : "Voyons donc, tu ne me feras pas croire que tu ne regardes jamais les hommes". Apparemment non. Et comme elle semblait surprise que moi je le fasse, j'ai surenchéri : "Ce n'est pas parce que je regarde que je veux leur sauter dessus. Mais je suis certainement capable d'apprécier un beau mâle quand j'en vois un".

Après, je ne sais pas pourquoi la conversation a dévié sur le fait qu'elle ne croit pas qu'il soit possible pour un gars et une fille d'être seulement des amis. Je pense que c'était pour prouver qu'un gars ne peut faire preuve d'amitié pure étant donné qu'il est constamment en train de poursuivre sa proie. Comme l'heure de mon cours de yoga arrivait, j'ai dû interrompre cette palpitante conversation.

Quand je suis revenue, ma collègue était dans son bureau, concentrée devant son ordi. Encore une fois, parce que j'aime bien la brasser un peu, je me suis plantée devant elle en lui disant : "C'était super mon cours de yoga. Je me sens tellement plus relax. Le seul problème, c'est que j'ai eu un peu de difficulté à rester dans ma bulle parce que je n'arrêtais pas de voir des gars défiler dans ma tête". Elle m'a regardée, interloquée, et m'a répondu : "Tu devrais te poser des questions si tu as ce genre de pensées".

Bon, d'accord. La première qui me vient à l'esprit c'est celle-ci : Pourquoi vouloir à tout prix voiler ses désirs? Moi j'aime bien les regarder en face!

dimanche 21 mars 2010

"Death to All but Metal"

Expérience fascinante en fin de semaine. J'ai assisté à la soirée Metal Meltdown organisée par le cabaret/bar?! Flixx à Aylmer. Si vous n'avez pas encore deviné ce que je suis allée faire là, c'est que vous n'êtes pas un habitué du blog. Pour les autres qui savent toujours tout, eh! oui, je m'y suis rendue pour entendre Mortör, le groupe du Pusher.

L'Homme a bravement décidé de m'accompagner. Pour lui, c'était une première expérience. Alors vous imaginez sa surprise quand nous sommes arrivés à l'entrée pour nous mettre en file derrière les gens qui attendaient. "Ouais, nous venons de faire dramatiquement monter la moyenne d'âge", me dit-il en se rendant bien compte qu'il n'y avait que des jeunes à la porte. De mon côté, je m'étais déjà préparée mentalement au rôle de badernes du metal que nous serions inévitablement appelés à jouer étant donné mon expérience antérieure avec l'Ami dans un autre spectacle de Mortör. Pour éviter que l'Homme ne recule, je me suis rapidement engouffrée dans l'antre en lui répondant : "Demande-moi ce que ça me fait. Je m'en fous". Et nous voilà devant deux très jeunes guichetiers qui nous souhaitent "Bon spectacle!" en nous tendant nos billets. Je ne peux pas dire que j'ai vu de sourire en coin. Ils pensaient sans doute que nous étions les parents d'un des membres des groupes qui allaient jouer.

Nous entrons dans la salle en adoptant l'air détaché de ceux qui connaissent "la game". Je ne sais pas si nous aurions pu continuer longtemps mais, heureusement, la super blonde du Pusher nous a sauvés en venant tout de suite à notre rencontre pour nous inviter à la table des fans de Mortör. Wow! Je trouve qu'on faisait un peu plus cool mais ça n'enlevait pas le fait que nous pouvions toujours être les parents d'un des musiciens. M'enfin, c'est pas grave parce que le Pusher s'est assis avec nous et nous a donné rapidement ses impressions sur les groupes qui jouaient ce soir-là. Nous avons ainsi appris que Mortör se présenterait en troisième et qu'il ne fallait absolument pas manquer le groupe qui le suivait. Bon, nous étions déjà plus branchés. Pour nous donner une contenance, nous sommes allés au bar. Une bière, c'est une bière, peu importe où tu la bois!

Nous sommes retournés nous asseoir et le premier groupe a fait son entrée. Pour ses membres, c'était aussi une première. Je dois dire qu'ils ont quand même bien tiré leur épingle du jeu. Le chanteur avait une bonne voix et, selon le Pusher, le guitariste était vraiment bien. Ils avaient aussi beaucoup de fans, très jeunes, qui étaient venus les voir. Je trouvais que ça fessait pas mal et, comme ce n'était que le premier groupe, je me suis mise à regretter amèrement de ne pas avoir apporté mes bouchons. Mes regrets sont devenus encore plus vifs quand j'ai constaté qu'il y avait plein de monde cool autour de nous qui en portait. Je les voyais les enlever quand quelqu'un leur parlait. Le Pusher vient alors me demander ce que j'ai pensé du premier groupe. J'en profite pour lui faire part de mes inquiétudes par rapport à mon avenir auditif. "Tu n'as qu'à te mettre du papier de toilette dans les oreilles. Ça va faire comme des bouchons", m'informe-t-il le plus sérieusement du monde. "Voyons donc, de quoi vais-je avoir l'air?" que je lui rétorque. "Regarde bien, il y a plein de gens qui le font." Et il repart. Je me penche vers l'Homme pour lui transmettre mon nouveau savoir. Il semble prêt à me suivre dans ma quête pour la préservation de notre ouïe. Comme je n'arrive pas à me décider à aller chercher du papier de toilette, j'ai la bonne idée de sortir mon paquet de kleenex. J'en déchire des morceaux et je les tends à l'Homme. "Nous sommes prêts pour la suite", que je lui crie parce qu'il n'entend plus rien.

Je passe sous silence le deuxième groupe. Il était franchement mauvais. Et il a réussi à vider la place.

Enfin, c'est le tour de Mortör. Je dis à l'Homme que je veux être debout plus près de la scène pour mieux voir. Je m'approche en prenant soin de me tenir quand même à distance sûre du mosh pit, cet endroit où les gens se bousculent, se poussent et laissent aller leur trop-plein d'énergie. Encore une fois, la super blonde du Pusher m'aide à trouver ma place en me proposant de me tenir près des amis du groupe. Je vous le dis, elle est vraiment extra cool. Je n'avais pas revu Mortör depuis l'année dernière. Le groupe a un nouveau batteur et il se prépare à sortir son premier CD. J'ai trouvé que les deux chanteurs étaient en superbe forme. Ils ont principalement interprété leurs nouvelles chansons qu'ils ont rendu avec énormément d'intensité. Le Pusher s'est même suspendu au plafond à un moment donné et il n'a pas hésité, lui, à se précipiter dans le mosh pit. Les spectateurs ont embarqué à plein. Je trouve qu'ils n'ont pas leur pareil pour réchauffer une salle. J'ai adoré, évidemment, quand ils ont lancé les premières notes de Roots Bloody Roots de Sepultura. Ils l'ont interprétée avec brio et je vous assure que je suis objective! Ils ont quitté sous les applaudissements nourris de leurs fans.

Pause. Ajustements de son. Tests de voix. Les membres de Dark Century se préparent. Comme il n'y a plus beaucoup de monde, je me risque à m'approcher davantage de la scène. Et là, ça part. Je suis é-b-l-o-u-i-e. J'ai toujours aimé la batterie et leur batteur est absolument extraordinaire. J'oublie cette fois définitivement que je ne fitte peut-être pas dans le décor, je me prends un banc au bar et je m'installe pour observer le batteur. Le chanteur a aussi une voix magnifique. Je dois avouer cependant que je n'ai saisi aucun mot tout au long de sa performance (désolée cher Pusher, mais j'ai encore besoin de pratique à ce niveau-là) mais je m'en foutais éperdument. De toute façon, la voix est un instrument de musique elle aussi et elle fait corps avec tout le reste. Là j'ai compris ce que le Pusher voulait dire quand il affirme qu'il n'y a pas d'expérience plus prenante que d'assister "live" à un spectacle de metal. À un moment donné, j'étais tellement prise par le rythme et l'énergie qui se dégageaient du groupe que les larmes me sont montées aux yeux. La musique me rentrait dedans les tripes. Je ne pensais plus à rien sauf au plaisir infini de me laisser imprégner toute entière de ces notes, de ces cris, de ces rythmes, de cette incroyable musique qu'est le metal.

J'ai passé la journée d'aujourd'hui sur un "high". J'ai marché deux heures hier, j'ai donc écouté du metal pendant tout ce temps. Je suis allée ensuite au spectacle en soirée et j'ai baigné dans le metal. Et cet après-midi, j'avais encore le goût de marcher et d'écouter du metal. J'ai terminé mon parcours sur la chanson Last Drop of Innocence de Hevein. La musique faisait corps avec la nature. Et moi je volais. Pas mal comme drogue, non?

vendredi 19 mars 2010

Le monde au bureau

Bon, ce soir, j'avais au moins deux sujets en tête. C'est mieux que rien (référence subtile à un blog du début de la semaine). J'ai choisi de parler de ce qui m'avait vraiment fait du bien pendant la journée. En fait, je devrais dire de qui m'avait fait du bien.

Tout a commencé tôt ce matin. Mon collègue ex-voisin-d'en-face, que je vois un peu moins souvent depuis que nous avons déménagé, a l'habitude d'aller chercher du café pour qui le veut bien à un Tim situé pas loin du bureau. Cela doit représenter une marche d'environ vingt minutes aller-retour. En tout cas, comme je ne suis plus assise près de son cubicule, je ne fais pas partie de sa tournée habituelle. Alors vous imaginez sans peine mon ravissement quand j'ai vu poindre le bout de sa tête pendant que j'enlevais mon manteau (je parle de sa tête parce qu'il est tellement grand qu'il peut voir par-dessus les cloisons en marchant dans les allées). Que voulait-il le fournisseur de café? Tout simplement s'enquérir de mon désir d'avoir un Tim (ça fait déjà deux fois que je mentionne ce nom... vais-je avoir droit à des redevances?). Après avoir énuméré les différents choix à ma disposition, il part remplir sa mission. C'est quand même un spectacle toujours incroyable de le voir revenir tenant le petit cabaret en carton dans lequel s'entassent six ou sept cafés. En plus, il vient livrer directement à notre bureau. Je ne sais pas si c'est ma dépendance à la caféine qui m'a fait apprécier son geste encore plus mais, grâce à lui, ma journée a pris une toute autre couleur. Je te salue donc bien bas E.

Un peu plus tard, c'est ma collègue scribe anglophone qui se pointe le nez (elle, elle est petite). Elle entre dans mon bureau, me regarde droit dans les yeux, et me dit : "Viens ici". Et elle ouvre grand ses bras pour me faire une magnifique et chaleureuse et adorable accolade. J'en étais toute secouée. Je la regarde et lui demande ce qui me vaut un geste spontané aussi bienfaisant. Elle me reparle alors de notre conversation d'hier où je m'étais laissée aller à exposer ma morosité des dernières semaines. De toute évidence, mes paroles n'étaient pas tombées dans un terreau infertile. Elle y avait repensé et décidé que j'avais besoin d'être réconfortée. Je n'en reviens pas encore. Sa sincérité, son encouragement, sa compréhension me sont allés droit au coeur. Là, ma journée devenait arc-en-ciel. Je t'embrasse à mon tour chère C.

Après, ce fut l'exception qui confirme la règle des derniers mois, soit l'arrivée d'une urgence soi-disant nationale qui m'a occupée pour le reste de l'avant-midi. Comme ma collègue réviseure anglophone avec qui je m'étais activée à sauver le pays se demandait si elle aurait finalement le temps d'aller acheter son lunch de l'autre côté de la rivière, curieuse, je lui ai demandé où exactement elle comptait se procurer de quoi se sustenter. Et là, elle a mentionné un petit déli allemand où j'avais mes habitudes quand je travaillais dans le ROC. Elle m'a proposé de me rapporter le sandwich jambon-fromage sur pain kaiser que je prenais tout le temps. Ça n'a pas de sens. Je venais de manger une salade mais je salivais en pensant à mon petit sandwich. Elle m'avait quand même avertie qu'il était possible qu'il n'en reste plus étant donné l'heure tardive à laquelle nous avions réussi à nous libérer. Angoisse. Finalement, la voilà qui revient avec le sandwich tant désiré. Elle n'a même pas voulu que je lui donne les sous que je lui devais. Je sais que vous n'allez pas me croire mais le sandwich avait exactement le même goût dont je me rappelais. Je suis retournée vingt-cinq ans en arrière. C'est fou mais j'avais presque oublié les merveilleux moments vécus dans mon premier emploi. Je crois que j'ai cassé la tête de ma collègue une partie de l'après-midi en ne cessant de la remercier et de lui dire à quel point ce sandwich avait nourri mon âme. Thanks a million dear V.

Quand je vais partir, et ça va venir plus vite que je ne peux l'imaginer, ce n'est pas du bureau dont je vais m'ennuyer mais du monde au bureau. C'est grâce à mes collègues que tout prend un sens.
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Notes pédestres : Que dire? Oui, que dire du plaisir de marcher quand il fait beau, quand le soleil rayonne, quand les trottoirs accueillent mes pas sans sourciller, quand l'air sent tellement bon que je n'en finis plus de le humer, quand la musique m'enveloppe au point où j'arrive à rester dans ma bulle? Simplement merci.

jeudi 18 mars 2010

Exercice en futilité

L'oisiveté, comme dit le proverbe, est la mère de tous les vices. J'en ai eu la preuve aujourd'hui puisque, désoeuvrée comme c'est presque toujours le cas au bureau ces derniers temps, j'ai décidé de m'occuper en répondant à un sondage qui visait à établir si je connais bien notre grande-Celine-pas-d'accent-aigu.

Je ne sais pas pourquoi je me suis prêtée à cet exercice dont je devinais déjà les résultats. Je ne fus pas surprise. Même en essayant vraiment de trouver les bonnes réponses, je n'ai pas réussi à surmonter mon ignorance des aspects importants de la vie de la divine diva. Je vous donne un exemple. À la question "Quel était le nom du piano-bar appartenant aux parents de Celine Dion pendant son enfance?", on proposait les choix suivants :

  1. Le vieux baril
  2. Le tonneau
  3. Le baril bleu
  4. Le violon bleu
  5. La vieille charrue

Sans hésitation, j'ai choisi la charrue. Me semble que ça "faisait du sens". Eh! bien, je n'étais pas loin de la vérité puisque la réponse était le numéro 1. Je savais bien qu'il devait y avoir du vieux là-dessous mais ce n'était pas la bonne réponse.

À la question "Qui sont les parrain et marraine de René-Charles?", j'ai voulu répondre "Je m'en fiche au plus haut point", mais l'option ne figurait pas parmi les choix offerts. Pour ceux qui tiennent absolument à connaître cette information d'une importance vitale, je vous apprends qu'il s'agit de Linda Dion et de son mari. D'accord... but who the fuck are they? And do I really want to know?

Mais je tenais à me rendre jusqu'à la fin du questionnaire. Je boirais le calice jusqu'à la lie. Prochaine question donc : "En 2005, Celine Dion fait une apparition au talk-show Larry King Live où elle dénonce la lenteur avec laquelle on porte secours aux victimes de l'ouragan Katrina. Complétez sa célèbre citation. "Je ne pense pas avec ma tête, je parle avec mon coeur. Pourquoi ne défonce-t-on pas les toits? Pourquoi ne laisse-t-on pas des hélicoptères s'approcher et secourir deux personnes à la fois? Pourquoi ne prend-on pas un kayak? Ne traverse-t-on pas ces murs? Des enfants se font violer la nuit. Nous entendons..." Celine, Celine, que tu es naïve! De ton intervention, je retiens que tu ne penses pas avec ta tête - ce dont je me doutais déjà - et je revois tes longs bras mimant le mouvement des rames du kayak. Quel spectacle édifiant! Et pour les intéressés, la fin de la citation était la suivante : "Nous entendons des coups de fusil la nuit". Est-ce que tu entends aussi des voix ma chère Celine? Je connais un bon psy.

Une p'tite dernière pour la route? Allez, on y est presque. Je vous demande donc "Quel porte-bonheur René-Charles a-t-il donné à Celine le jour de sa dernière représentation au Ceasars' Palace?" Je ne sais pas pourquoi mais d'emblée j'ai pensé à une mèche de cheveux. Ce n'était pas ça. Dans les choix proposés, il y avait un dé à jouer. Connaissant quand même les prédispositions du père, j'ai opté pour cette réponse. Ce n'était pas ça non plus. À vous de faire mieux que moi. Il a offert à sa mère :

  1. un sou noir
  2. une ficelle
  3. un bouton
  4. un trèfle à quatre feuilles

Je vous le donne en mille : une ficelle! Mes résultats : 2 sur 20. Avec mon pointage, il y avait en prime le commentaire suivant :

Votre chanson : Have a Heart. La personnalité chaleureuse de Celine vous laisse de glace.

Ce n'est pas moi qui le dit!

mercredi 17 mars 2010

Gardez la pose

J'arrive au bureau ce matin, encore un peu endormie, et je me retrouve face à face avec ma collègue voisine de cubicule. Oh! surprise, nous semblons porter un uniforme car nous sommes habillées exactement de la même façon : pantalon beige, veston en jeans. Heureusement, nous n'avons pas choisi la même couleur de camisole. J'aime bien quand ça se produit. C'est comme si la température, le climat, l'énergie, et que sais-je quelle autre force cosmique encore se combinaient pour influencer la façon dont nous nous sentons quand vient le moment de choisir nos vêtements. J'ai déjà lu quelque part que ça se peut ce phénomène car nous sommes effectivement influencés par des ondes quelconques quand nous nous dirigeons vers la garde-robe. Serait-ce encore cette fameuse puce inoculée par le vaccin qui nous joue des tours? Peu importe, cela vaut un clic!

En sortant du bureau cet après-midi pour aller prendre mon autobus, qui vois-je sortir du resto italien et emprunter le trottoir devant moi? En fait, je ne sais pas qui c'était mais elle portait de longues bottes argentées dont je ne pouvais détacher mon regard. J'étais comme hypnotisée. Je ne voyais que ça. Bon, j'entends la soeur Psy tourner les pages de son bouquin. Jusqu'à maintenant, me semble que je n'avais pas de fixation sur les bottes. En tout cas. Je n'ai pas le choix de suivre la "chatte bottée" (habile jeu de mots, vous ne trouvez pas?) car elle va dans la même direction que moi. Elle est tellement mince. Elle porte une large ceinture qui souligne encore plus la petitesse de sa taille. Sur sa robe, les rayures ont des reflets argentés... comme ses bottes. Dommage, la voilà qui entre dans un magasin d'informatique. J'ai juste le temps avant qu'elle ne franchisse la porte de faire clic!

Me voilà enfin sur mes trottoirs chéris. J'essaie de rester dans ma bulle quand je croise la-vieille-madame-à-l'air-bête-et-méchant. Je sais, je sais, ce n'est pas gentil de dire du mal des badernes. Mais celle-là, je la vois régulièrement et j'essaie depuis des lunes de lui soutirer l'ombre d'un étirement de la commissure des lèvres. Peine perdue. Chaque fois qu'elle arrive à ma hauteur, elle me regarde d'un air mauvais, un peu comme si je n'avais pas le droit d'être sur le même trottoir qu'elle. Je ne me laisse pas décourager pour si peu et, cette fois encore, quand je m'approche d'elle, je souris de mon air le plus bienveillant. Je vous le dis, toute la bonté du monde s'inscrit sur mon visage. Quoi? Que viens-je d'apercevoir? Oui, oui, c'est un mince filet de sourire. Vite, clic!

Je suis aux trois quarts de mon parcours et j'entame maintenant les trottoirs qui longent l'école. C'est alors que je rencontre un couple d'un certain âge que je reconnais. Je les salue rapidement d'un signe de la main car je n'aime pas m'arrêter pendant que je m'entraîne. Je les regarde s'éloigner lentement en compagnie de leur chien, d'un certain âge lui aussi. Je me passe la réflexion : "Ce qu'ils sont mignons tous les trois, mais ils ne marchent pas vite par exemple!" Je les revois ensuite quand je me retrouve dans le parc de l'école. Il me semblait pourtant que je les avais laissés derrière moi. "Bah!", me dis-je, "ils ont dû prendre un raccourci". Comme je me prépare à laisser les terrains de l'école pour attaquer la dernière partie de mon trajet, je me butte pratiquement à eux qui traversent la rue pour rentrer chez eux. Est-ce à dire que pour ce bout de quadrilatère ils auraient parcouru la même distance que moi? Je me suis grattée la tête non sans avoir fait clic!

Je suis à la veille de quitter mes trottoirs adorés. Je viens de prendre un bain de soleil dans ma face en empruntant mon avant-dernière rue. Tout d'un coup, je vois une gazelle qui traverse un peu plus loin. Encore une de ces jeunes écervelées qui se promène à moitié vêtue. C'est sûr, elle court, elle. Mais elle ne porte qu'une camisole et des shorts. À côté d'elle, j'ai l'air d'être au Pôle Nord avec mes pantalons longs, mon manteau zippé jusqu'au cou et mon chapeau vissé sur la tête. Tant pis. Moi au moins je ne serai pas malade. "Je dois admettre tout de même qu'elle a fière allure et qu'elle trotte avec conviction", pensé-je en tentant de l'imaginer avec une paire de bottes argentées. Horreur! Je viens de reconnaître la Fille. Clic!

mardi 16 mars 2010

Chronique de rien

Je n'ai rien à dire ce soir. Il ne s'est absolument rien passé d'intéressant dans ma vie. Je suis allée au travail. Comme tous les autres jours depuis les cinq derniers mois, je n'avais rien à faire. Un dossier. Après une semaine de vacances, un seul dossier. C'est rien. C'est d'ailleurs ce que mon pauvre collègue, qui a le malheur de faire partie lui aussi des malheureux scribes francophones, et moi sommes devenus. Des riens. Des oubliés au bout du couloir.

Mais ce n'est pas grave. J'ai du temps. Le temps de voir les aiguilles de l'horloge tourner. Et elles n'avancent pas vite quand on ne fait rien. Je peux vous l'affirmer sans ambages car j'ai beaucoup d'expérience là-dedans.

M'enfin. Je n'ai pas à me plaindre. J'arrive toujours à la fin du rien. Heureusement. Et c'est le moment où je peux m'enfuir le plus vite possible pour retrouver ma vie. Pour me sentir en vie.

Il faisait tellement beau ce soir pour marcher. C'est par là que j'aurais dû commencer car ça, ce n'est pas rien. Le metal, du vieux stock du Pusher qui me réveille encore les neurones, me pétait les oreilles. Je ne marchais pas aussi vite que d'habitude pour cause de douleurs au pied et de fin de rhume. Pas grave. L'air sentait bon. Tout le monde était dehors. Certains lavaient leurs voitures. D'autres s'activaient à nettoyer leurs bicyclettes. Il y avait des vêtements qui battaient au vent sur les cordes à linge. Les enfants jouaient au ballon dans le parc et se chamaillaient dans les balançoires. J'ai rencontré le voisin qui promenait son chien. Ça sentait la vie. Et, pour finir, j'ai eu le soleil en pleine face en terminant mon parcours. Comme Vincent, je me suis alors sentie en harmonie. Le corps et l'esprit qui retrouvaient enfin leur unité. J'en avais vraiment besoin car jouer un rôle toute la journée, et un rôle plate en plus, c'est long. Et c'est rien. Rien d'important.

Je n'ai rien à dire ce soir. Mais la vie a quand même passé.

lundi 15 mars 2010

Atchoum!

Eh! bien, ce n'est pas aujourd'hui que j'ai raccroché finalement. Mal de gorge, étourdissements, nausées étant mon lot ce matin, je me suis recouchée au chaud et j'ai fait la "patate", comme dit Scott Awesome, toute la journée.

Seul hic, j'ai dû renvoyer ma chère Martha car je ne me voyais pas en train de me moucher et de me pavaner en pyjama, les cheveux hirsutes et le nez rouge comme un lumignon pendant qu'elle passerait l'aspirateur. Dommage, car je dois avouer que la maison avait besoin d'un sérieux coup de torchon étant donné que je me limite à l'entretien de base entre les visites de Madame Plumeau. Au pire, je devrai reprendre du service en fin de semaine.

Mais, mais je n'ai pas tout perdu. Martha n'était pas dans ma maison mais elle était à la télévision. J'ai donc appris comment on peut faire entrer le printemps dans notre demeure en utilisant une simple branche d'arbre sur laquelle on colle des fleurs et des feuilles en papier qu'on a nous-mêmes dessinées et découpées. Ensuite, on place le tout dans un beau grand vase que l'on a rempli de sable volé dans le carré de nos enfants, sur la plage, ou acheté au magasin. Martha a solution à tout!

Avez-vous déjà remarqué à quel point la télévision peut nous faire passer le temps ou le perdre à jamais? Et je n'en reviens pas de la vitesse à laquelle le petit écran peut faire filer une journée dans le plus complet désoeuvrement. Entre les recettes de bouillon de boeuf et de couscous de Maman Simard, les idées de décoration de la Simple Clodine, les entrevues plates avec des célébrités hollywoodiennes, les échanges assomants du Club des Ex sur l'actualité politique, j'ai somnolé, atchoumé, toussé et grignoté presque continuellement. Heureusement, c'est semaine d'épicerie et le frigo crie famine. Je n'ai donc eu d'autre choix que de me rabattre sur le fromage, les oranges, les pamplemousses, les raisins, les restes du repas d'hier soir et, finalement, le délicieux souper que j'ai quand même réussi à me concocter. Et là, coup de théâtre (je vous le dis, ce soir, c'est du direct!!), pendant que je vous écrivais, je viens de recevoir un téléphone de l'employeur de Martha qui m'annonce qu'elle peut venir chasser la poussière chez moi pour un gros quatre heures demain après-midi. Bon, la vie n'est pas si horrible après tout. Je me tape 24, je me couche tout de suite après et je me lève fraîche et dispose pour une journée de dur labeur!! J'ai surtout hâte de reprendre espadrilles et metal... ça fait trop longtemps.

dimanche 14 mars 2010

Coupable... d'avoir décroché

"Je suis coupable de poésie!", criait Nelligan entouré de ses amis et des membres de sa famille qui l'escortaient à l'asile où il finira ses jours prisonnier de la schizophrénie dont il était atteint. Les larmes coulaient toutes seules sur mes joues. J'avais déjà eu le souffle coupé à plus d'une reprise pendant la représentation. Le texte était tellement fort que, depuis le début, je buvais littéralement les paroles des artistes-chanteurs assise sur le bout de mon siège. Mais c'est cette phrase qui résonne encore à mes oreilles depuis mercredi soir dernier. Et cette vision de Nelligan emporté vers son destin brandissant son carnet de poèmes bien haut dans les airs.

C'est sûr que la maladie de Nelligan explique beaucoup de son mal-être. Je n'ai pu toutefois m'empêcher de me sentir particulièrement touchée par le drame qu'il vivait aussi dans sa difficulté à se trouver, à s'affirmer, à devenir ce qu'il sentait bouillonner à l'intérieur de lui. Et cette autre phrase, après avoir composé La Romance du vin, lancée à sa mère : "J'existe, maman, j'existe", reflète admirablement l'émerveillement de la création et de la conscience soudainement donnée à l'artiste qu'il peut arriver à exprimer ce qu'il ressent et, par le fait même, enfin exister.

Je me considère privilégiée d'avoir pu passer presque toute la semaine à Montréal pour une véritable virée culturelle. Après Nelligan au Monument-National, ce fut Huis clos, la pièce de théâtre composée par Jean-Paul Sartre. Là encore, restent gravés en mémoire les mots "L'enfer, c'est les autres" que les personnages obligés de se supporter en enfer pour l'éternité se jettent au visage à tour de rôle. Oui, on a besoin du regard des autres pour exister mais ce regard nous renvoie des images de nous-même que nous préférerions ignorer. Ce n'est plus un miroir dont on interprète la réflexion à notre guise puisque le regard des autres peut devenir impitoyable dans sa criante vérité.

Pour terminer ces extraordinaires trois jours, la soeur Psy et moi sommes allées voir PSY, spectacle cirque de la troupe Les 7 doigts de la main. Avouez que nous avons eu de la suite dans les idées! Ici, c'est la recherche de l'équilibre qui caractérise la performance, une recherche qui passe par des personnages explorant la fragilité et la complexité de la psyché humaine. Les artistes expriment la réalité de l'insomnie, de l'amnésie, de l'hypocondrie, de la paranoïa en utilisant le langage extraordinaire des arts du cirque. Tout ça dans une salle merveilleuse, la Tohu, et avec une trame sonore vraiment entraînante et originale. De cela, je retiens : "This boy needs therapy."

Et moi, j'aurai bien besoin de quelques jours pour retomber les pieds sur terre. Je vais quand même prendre mon temps. C'était bien de pouvoir décrocher.
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Notes metalliques : Devinez avec qui j'étais attablée hier soir à Montréal devant une pizza et, bien évidemment, une bonne bière?

lundi 8 mars 2010

Mais où est la vacancière?

Comme toujours quand on s'amuse, le temps file à vive allure. Aucun risque que cela arrive quand je ronge mon frein au bureau! Mais en vacances, c'est toujours la même chose. Je me fais un point d'honneur de profiter de chaque seconde dès que je mets le pied en dehors du lit. Et pourtant... la journée passe à la vitesse de l'éclair.

Aujourd'hui, c'était le soleil mur à mur. Et juste assez de degrés pour permettre la transition du manteau d'hiver au blouson de printemps. J'ai enfin abandonné ma tuque pour le chapeau à larges bords. Avec les oreilles à l'air, je me sens tellement plus légère.

Je suis allée à mon cours de yoga ce midi. Cela m'a fait le plus grand bien. Je suis encore surprise, à la fin de l'heure, de constater à quel point le calme s'installe à l'intérieur de moi. Vraiment, s'il était possible de mesurer mon degré de "zénitude", je serais curieuse de voir la différence avant et après le yoga. C'est comme une couche de bien-être qui m'envahit, comme si tout mon système se mettait au ralenti. Quand on fait la dernière salutation, ça me prend quelques minutes avant de bouger, avant de parler. Je voudrais rester sur mon tapis encore longtemps. Mais il faut rembarquer... et reprendre le poids laissé à la porte avec nos chaussures.

Justement, en parlant de chaussures, j'ai reçu mes orthèses cet après-midi juste à temps pour les tester pour une première fois. C'était presque, je dis bien presque, comme marcher sur des nuages. J'ai encore un peu de douleur mais rien par rapport à ce que je ressentais depuis quelques semaines. J'en ai donc profité pour emprunter mon long parcours... avec arrêt au cimetière. Disons que j'avais Quelqu'un à qui je voulais parler.

samedi 6 mars 2010

Lever le voile

Connaissez-vous le mouvement des Chiennes de garde? Il s'agit d'un réseau de vigilance défendant des femmes publiques contre des insultes sexistes. Il a été lancé le 8 mars 1999 par l’historienne Florence Montreynaud. Il est féministe, mixte et international.

Moi non plus je ne le connaissais pas. J'ai appris son existence sur Cyberpresse qui nous informait vendredi que Chiennes de garde venait de décerner le prix du Macho de l'année à Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier, pour la phrase :

"On peut se parler, se dire les choses. On est des hommes, pas des gonzesses."
(Source : L'Équipe, 2 novembre 2009; au sujet d'un différend avec Benoît Pedretti, capitaine de l’équipe de football d'Auxerre.)

Personnellement, ce n'est pas la phrase que j'aurais retenue. Il y en avait une autre, parmi celles proposées aux votantes, qui aggravait encore plus mon allergie naturelle envers les machos. Elle a été prononcée par Jean Lassalle, député, en réponse à un journaliste lui demandant quel était son cochon préféré pendant qu'il visitait le Salon de l'agriculture, à Paris, le 24 février 2009 :

"Mon cochon préféré, c’est une petite cochonne, c’est mon épouse."

Ce qui me permet de faire une transition, plus ou moins habile vous en jugerez vous-même, vers le port du tchador, du hijab, de la burqa ou du foulard islamique, sujet qui a encore fait couler beaucoup d'encre cette semaine. C'est que pour moi, il s'agit là encore d'une affaire de machisme et d'inégalité entre les hommes et les femmes.

Mais je passe d'abord aux aveux : j'éprouve toujours un malaise quand je vois une femme se cacher derrière un vêtement. Comprenez-moi bien. Je ne serais jamais impolie. Je ne la dévisagerais pas non plus. Mais je me sens attaquée en tant que femme quand je vois une autre femme se sentir obligée de se soustraire à la vue des autres (en fait, les hommes) pour ne pas être une source de provocation. Cela me rappelle les diktats de l'Église catholique de mes jeunes années qui proscrivaient notamment le port du pantalon pour les femmes. Imaginez-vous un instant l'ire des curés quand la gent féminine a osé adopter les bermudas! Ma mère m'a déjà dit que le curé n'hésitait pas à dénoncer en chaire ce comportement inadmissible. Cela n'empêchait toutefois pas l'auteure de mes jours de tondre la pelouse... en bermudas. Je l'ai déjà dit dans un autre message : ma mère était une féministe, sans le savoir ou sans le vouloir comme bien d'autres femmes de sa génération, mais elle l'était quand même.

Longue digression pour dire que les femmes ici ont fait du chemin. Il reste bien des kilomètres à parcourir mais nous avançons. C'est sûr que notre sainte mère l'Église connaît encore des ratés. Témoin cette perle qui a mérité à Mgr André Vingt-Trois, cardinal-archevêque de Paris, de remporter le prix du Macho en 2009 :

"Le plus difficile, c'est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête."

Redigression pour dire que je considère comme du machisme que les femmes seules soient des objets de tentation. Et que je trouve très injuste à cet égard que les hommes ne se couvrent pas eux aussi pour nous empêcher de reluquer leurs muscles, leurs fesses, leurs tatous, et que sais-je encore. Je ne crois pas qu'un prophète ou dieu ou allah ou toute autre déité demande que la femme s'exclut de la société en tentant de passer inaperçue afin de lui témoigner son respect. Mais je suis certaine, cependant, que cette merveilleuse idée peut naître du cerveau des hommes qui, dans presque toutes les religions, occupent le haut du pavé, donc le pouvoir.

C'est la raison pour laquelle des auteures musulmanes n'ont pas hésité à risquer leur vie pour dire au monde que le Coran n'impose nullement aux femmes ce voeu de totale abnégation de leur identité. Je pense ici à Irshad Mandji, qui a publié Musulmane mais libre. Celle-ci a étudié longuement le Coran et elle n'y a trouvé aucune trace d'enseignements visant à "démoniser" la femme. Il y aussi Djemila Benhabib, qui a écrit Ma vie à contre Coran, pour dénoncer tous ces accommodements dits raisonnables qui ne visent bien souvent qu'à exercer une pression sur notre société pour qu'elle modifie ses valeurs.

Me semble que le temps est venu une fois pour toutes de lever le voile!

vendredi 5 mars 2010

Une vacancière peut faire le printemps

C'est drôle. Ce n'est pas l'été et pourtant je serai en vacances pendant une semaine. J'adore. J'aime regarder la vie se dérouler sans être obligée d'embarquer nécessairement dans le cirque. C'est bien parfois d'être à l'extérieur de la piste. En spectateur pour une fois.

Je n'ai pas de grand projet. Ni de voyage à l'horizon sinon un court séjour à Montréal pour profiter de la soeur Psy et du Fils. Seulement le plaisir extrême d'être maître de mon horaire. Seulement la jouissance de faire les choses que j'ai envie de faire. Malgré tout, je ne peux évidement m'empêcher de penser à la façon dont je devrais occuper ce temps de farniente. Le vieux réflexe de vouloir tout organiser. L'horrible culpabilité de croire que le temps consacré à la contemplation reste du temps perdu. J'en suis consciente. Je dois m'en rappeler pour me lancer un vibrant "Fuck it" mental si la tentation de revenir aux anciennes habitudes me reprend.

Qu'est-ce que je voudrais vraiment faire en prenant mon temps? Me lever un peu plus tard. Peut-être même sortir marcher tôt le matin puisque le soleil est maintenant au rendez-vous. Lire mon journal et faire mes mots croisés. Et écrire mon blog. Le roman? Ouais. Si je suis inspirée. Si je reprends confiance dans mon histoire. Si j'ai vraiment le goût, que dis-je, l'irrépressible envie de dire quelque chose.

Je vais sans doute en profiter aussi pour rempoter mes géraniums pendus la tête en bas dans le sous-sol depuis l'automne dernier. Ça c'est le plus beau signe de vie que je connaisse. Quand l'Homme détache de leurs clous ces pauvres plantes desséchées et me les tend pour que j'enlève tout ce qui est mort, je n'arrive pas à croire que, dans quelques semaines, elles commenceront à produire de nouvelles tiges. Tout est là en dormance. Il suffit d'offrir les conditions nécessaires pour que le miracle se produise de nouveau. Comme je le paraphrasais dans mon titre, si une hirondelle ne fait pas le printemps, une vacancière le peut!
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Notes pédestres : Un peu frisquet cet après-midi pour marcher mais un soleil absolument radieux. Encore une fois, éblouie par sa lumière, attirée comme un papillon, j'ai stoppé net sur le trottoir pour recevoir ses rayons en pleine face. Et j'ai rendu grâce pour l'ici et maintenant.

mercredi 3 mars 2010

Bon comme du bon pain

Après les bonnes paroles, suivent les bonnes gens. Quelle chance! Je me trouvais sur leur route et j'ai pu profiter de leurs énergies positives.

La semaine dernière, l'Homme et moi avons assisté à un concert au Centre national des Arts. Notre plaisir a été malheureusement gâché par un cillement très présent qui a accompagné de façon imprévue l'Orchestre de Rotterdam tout le long de sa prestation. Le bruit énervant provenait apparemment d'un appareil de correction auditive défectueux ou mal réglé. Bref, c'était infernal. Très déçue de mon expérience, j'ai décidé d'envoyer un courriel au Centre pour relater notre déconvenue. Qu'est-ce que je reçois cet après-midi? Une réponse à mon courriel dans laquelle Gaston, le gestionnaire des salles, compatissait à notre déception et nous offrait deux billets gratuits pour le spectacle de notre choix. Il me demandait de lui faire part de notre préférence par téléphone ou par courriel. Son message était tellement gentil que je n'ai pas pu résister à lui parler directement. Je n'ai pas été déçue. En plus d'avoir une voix absolument merveilleuse, Gaston s'est révélé aussi charmant que son message. En dix minutes, il avait trouvé de très bons billets pour le concert que je désirais et il les avait mis à la poste. Je lui ai dit que je venais de rencontrer le champion du service à la clientèle!

Vrai... mais il en existe une autre aussi avec laquelle j'ai encore eu une fois l'occasion d'échanger cet après-midi au Body Shop du Centre Rideau. Elle m'a malheureusement appris que c'était sa dernière journée de travail puisqu'elle avait décidé de réorienter sa carrière. Quel dommage! C'est une jeune femme absolument chaleureuse, attentionnée et professionnelle. Elle a même pensé à me demander des nouvelles de la Fille. Comme je me dirigeais vers la caisse avec mes achats, elle m'a accompagnée pour s'assurer que la vendeuse au comptoir se rappellerait de moi à ma prochaine visite et du nom du rouge à lèvres que je viendrais chercher dans quelques semaines et de la sorte de crème pour le corps que j'achète tout le temps. Une perle! Nous avons même osé une étreinte avant de nous laisser.

C'est drôle comment on peut arriver à tisser des liens avec des personnes qui pourraient nous demeurer étrangères. Il suffit parfois de peu de choses : un sourire, une salutation sincère, un intérêt envers nos semblables quoi!

mardi 2 mars 2010

Des signes qui ne trompent pas

Quand vous voyez ÇA, c'est que le printemps n'est pas loin :
  1. Les corneilles vous réveillent le matin et vous endorment le soir.
  2. Une odeur persistante d'humus flotte dans l'air.
  3. Vous vous entraînez dorénavant sur des trottoirs et non plus sur des plaques de glace, des bancs de neige ou, dernièrement, dans des bassins d'eau.
  4. La voisine s'entête depuis une semaine à faire disparaître toute trace de neige de son terrain en grattant frénétiquement la galerie, le patio, les marches d'escalier, l'entrée, bref, toute surface horizontale ou verticale et même, pourquoi pas, oblique.
  5. Plus personne ne porte de tuque, sauf vous.
  6. Les gougounes sont sorties... et les pieds nus aussi.
  7. Vous suffoquez dans l'autobus... c'est vrai que vous portez encore votre manteau d'hiver.
  8. Votre garde-robe est sans dessus dessous parce que vous ne savez plus quoi mettre le matin et que vous pigez donc dans vos vêtements d'été. C'est très beau un chandail de laine avec des bermudas (et des gougounes).
  9. Vous souriez sans raison et vous trouvez que l'air sent bon (ce qui est bizarre compte tenu du numéro 2).
  10. Le Dairy Queen est ouvert et il y a déjà une file!
Bon printemps!
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Notes anti-foutaises (ou anti-bullshit) :
Qu'est-ce que j'apprends ce matin avec un étonnement à peine dissimulé? Trois ministres du gouvernement de M. Harper font l'objet d'une enquête de la commissaire à l'information parce qu'ils sont soupçonnés d'avoir bloqué la divulgation de documents qui avaient pourtant été autorisés par les fonctionnaires qui appliquent la Loi sur l'accès à l'information. Dur, dur de ne pas pouvoir tout contrôler!

lundi 1 mars 2010

Tu m'inspires!

Deux fois plutôt qu'une aujourd'hui ai-je eu droit à des paroles qui font du bien.

Tout d'abord, après m'avoir écouté parler du projet de voyage de la Fille, la prof de yoga me demande : "Est-ce que ça t'énerve?" Je dois dire que j'ai quand même pris quelques secondes avant de répondre. Ma première réaction a été de faire la cool : "Non, non, pas vraiment. Je trouve que c'est assez génial." Mais je me suis vite reprise : "En fait, ça m'inquiète toujours un peu. Pas tellement le voyage comme tel, mais tout ce qui pourrait arriver en cours de route." Et j'ai finalement déballé mon sac : "Comme je n'ai jamais osé rien faire dans ma vie parce que j'ai peur tout le temps, c'est sûr que ça m'énerve de la voir partir. En fait, je l'admire car moi je n'aurais pas eu le cran pour faire ça." Et c'est là qu'elle m'a dit : "Tu devrais t'inspirer de tes enfants".

Elle a raison. Et je crois d'ailleurs avoir déjà dit dans ce blog que je grandissais en même temps que mes enfants. Encore une fois, si la mémoire me flanche, j'appelle Jules! Mais trêve d'errance. J'aime assez l'idée de se laisser inspirer par nos enfants. En tout cas, moi j'essaie de m'inspirer du calme imperturbable du Fils et de l'audace mesurée de la Fille. Ce sont deux qualités qui me manquent et que je veux développer.

Et l'autre bonne parole vient d'une collègue que je ne croise pas régulièrement et que j'ai vue dans la cuisine en fin de journée. J'ai arrêté pour lui faire un brin de causette (je n'avais rien d'urgent à faire!!??) et elle m'a dit comme ça, tout de go : "Toi, on dirait que tu n'arrêtes pas de rajeunir." Vous dire comme ça fait du bien d'entendre ça. Les mots me manquent. Je l'ai remerciée non sans lui avoir révélé une partie de mon secret : "Je m'entraîne régulièrement, j'écoute de la musique metal et je me laisse inspirer par les jeunes!"
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Notes pédestres : Ouille, ouille. Je marche mais j'ai tellement mal à mon pied droit. J'ai une fasciite plantaire. Je dois avoir mes nouvelles orthèses pour la fin de la semaine. En attendant, je mets de la glace tous les soirs. Mais je ne veux pas arrêter de marcher. Tête dure, moi? Presque pas.