lundi 29 mars 2010

Une histoire de mouton pascal

Eh! je suis à court d'inspiration. C'est rare que ça m'arrive, moi qui ai toujours quelque chose à dire sur tout et sur rien. J'ai pensé me taire en attendant le souffle créateur. Mais il ne vient pas. Alors j'ai décidé de saisir quand même mon clavier à bras le corps et de voir ce qui va en sortir.

La politique, qui constitue l'un de mes chevaux de bataille préférés, ne m'émeut guère ces temps-ci puisque les foutaises se suivent les unes après les autres. Le Parlement a finalement déposé des documents au sujet de la torture des prisonniers en Afghanistan, documents qui ont été tellement censurés qu'ils ne servent à rien... plein de pages noircies. Ce n'est pas avec ça qu'on va connaître la vérité mais cela a permis à notre cher gouvernement de montrer patte blanche. Du côté provincial, ce n'est pas plus reluisant avec le dépôt d'un projet de loi visant à régler le problème des accommodements raisonnables. Pour moi, ce n'est pas assez car cela n'affirme pas suffisamment nos valeurs. De toute façon, si on se tenait debout, on ne serait même pas obligés de légiférer. Ici, on se promène à visage découvert, partout. Me semble que c'est clair et pas difficile à comprendre. Ici, les femmes font tout ce que les hommes font (parfois mieux même - je ne peux pas m'empêcher ce petit salut à mon sexe d'appartenance) : par conséquent, oui on peut se faire arrêter par une femme police et oui on peut se faire accoucher par une femme médecin. Et du côté municipal, je ne peux dire grand-chose de Gatineau où il ne se passe à peu près rien et où il n'y a rien de déposer, ça c'est sûr! On aurait peut-être besoin nous aussi d'un Clotaire Rapaille pour nous donner notre "code". Il ne coûte pas si cher que ça après tout, ce bullshitteur devant l'éternel : un petit 300 000 $ ça doit se trouver dans les poches des contribuables. En plus, je viens d'apprendre en dernière heure qu'il est maintenant disponible puisque M. Labeaume vient de sortir de son rêve éveillé.

Avouez que tout cela manque singulièrement d'inspiration. Du côté familial, j'ai bien eu une attaque de mère-outrée-se-sentant-abandonnée-par-ses-enfants en fin de semaine. Le Fils est débordé par ses études et frémit devant la fin de session qui approche trop vite. La Fille veut s'avancer le plus possible dans ses projets avant son départ pour le Cambodge samedi prochain. Et moi dans tout ça? Moi j'essaie de préparer une fête de Pâques qui nous permettra de tous nous retrouver. Mais c'est sûr que mes problèmes de logistique au sujet du menu que je devrais concocter, des décorations que je pourrais peut-être installer et du jour d'arrivée de mes invités ne font pas le poids devant les graves préoccupations de ma progéniture. Je comprends mieux maintenant la déception de mon papa la fois où j'ai complètement oublié son anniversaire. C'était justement en avril. J'étais à l'université, en fin de session moi aussi, et amoureuse comme c'était pas possible. Alors, le 13 avril a filé sans même que je m'en rende compte. Quand j'ai réussi à retrouver un bref moment de lucidité, je me suis précipitée sur le téléphone pour faire amende honorable. Ce fut pour le moins ardu. Je ne comprenais pas pourquoi mon papa acceptait si mal mes excuses. Il me semble pourtant qu'elles étaient valables et hautement recevables... pour moi... à 22 ans. Désolée mon papa. Je n'ai jamais réalisé avant aujourd'hui à quel point j'ai pu te faire de la peine. Je sais bien que ton grand coeur de papa a passé l'éponge. N'empêche. Que disait Saint-Exupéry déjà sur son mouton? Ah! oui : "Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé." Et il n'y a rien de plus facile à apprivoiser qu'un coeur de mère. Mais après? Après, il ne faut pas oublier de le nourrir de temps en temps si on ne veut pas lui faire rater un ou deux battements!
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Notes ovines : Parlant de moutons apprivoisés, j'ai rencontré le monsieur à qui je donne parfois des sous en allant prendre l'autobus ce soir. Je ne l'avais pas revu depuis les Fêtes. Nous avons échangé un peu. Il avait l'air bien même s'il semblait au bout de ses ressources en attendant d'avoir son chèque. Il m'a dit merci. Et il y avait un petit minou noir devant ma porte quand je suis arrivée à la maison. Il attendait que je remplisse les plats. On aurait dit le frère ou la soeur de Mignonne mais en tout magané. Il a dit miaou.

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