Pour moi, voilà où je trouve mon réel plaisir et où je considère que réside le véritable talent : avoir la capacité de décrire des situations banales du quotidien et de les rendre tout d'un coup tellement criantes de vérité que le lecteur n'a plus d'autre choix que de s'exclamer : "C'est ça, c'est exactement ça!"
Je me souviens notamment de la description par Zola dans La joie de vivre d'un accouchement très difficile où il évoquait d'une façon si juste la douleur de la future mère qui n'en finissait plus de mettre au monde son enfant que je m'en suis sentie mal
Et là, c'est le dernier roman de Lise Tremblay, La soeur de Judith, qui vient de me ramener à cet état d'admiration béate. Dans ce cas encore, pas d'épopées, pas d'aventures rocambolesques. Rien que le quotidien qui étire sa banalité et son ennui. Mais quelle beauté dans ces courtes phrases toutes remplies de sens. Quel sens pointu de l'observation des petits gestes. Quelle tendresse envers la vie simple qui caractérise l'écoulement des jours de la grande majorité des gens.
Même après toutes ces années de lectures diverses et autres, je demeure fascinée par la puissance d'évocation des mots. C'est sûr qu'il faut savoir les utiliser à bon escient. Ne pas en abuser. Jouer avec. Leur faire prendre des tournures inattendues. Leur donner une couleur. Savoir bien les associer entre eux. C'est tout un art. Je salue donc bien bas ceux et celles qui le possèdent et je continue de pratiquer en espérant un jour être du nombre.
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Notes pédestres : À venir le plus tôt possible, je l'espère, pour le plus grand bien de ma tête et de mon corps!
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