Blog du soir
Je recommence ce paragraphe que je viens encore une fois de perdre. Eh! oui, je ne lâche pas et je suis avec Zola dehors, dans la cour. Parmi les fleurs. Je veux essayer de bloguer dans la nature. Je ne sais pas, toutefois, si ma patience va être suffisante pour dompter le foutu animal. Déjà, j'ai dû faire appel au Fils, qui se trouvait heureusement encore à la maison, pour arriver à me connecter sur la Toile. Ensuite, j'ai perdu mon texte. J'ai crié. J'ai fulminé. Et j'ai repris le clavier.
Vous savez, si je n'y arrive pas avant le départ pour la France, je fais mon entrée au centre d'accueil et je deviens vieille. Pas âgée, vieille. Ben oui, il y a une différence apparemment. Je l'ai apprise aujourd'hui en faisant le ménage de mes courriels et en lisant un des bulletins envoyés par mon association de retraités du "garnement". Une autre farce plate entendue
ad nauseam. Alors, c'est ça, dans l'article on précisait que certains retraités entraient dans leur nouvelle vie pour devenir vieux, et d'autres âgés. Vous aurez sans doute compris que les vieux ce sont ceux qui figent et attendent la mort. Les autres font des projets, relèguent la nostalgie aux amateurs de chaises berçantes et continuent de vivre à plein. Évidemment que je veux faire partie du groupe cool et non pas des croûtons finis. Alors pour ça, va falloir que je m'efforce au moins de me tenir technologiquement à jour. Pour ce qui est des regrets et du temps qui passe trop vite, j'ai bien peur d'avoir tendance à sombrer dans le camp des sépulcres blanchis. Encore là, j'aurai du travail à faire. J'ai beau me faire dire régulièrement que je ne fais pas mon âge, ça ne m'empêche pas d'avoir quelquefois des fils d'araignée qui s'accrochent à mes oreilles. Finalement, ce n'est pas si facile que ça d'entrer dans le monde de la retraite. Je sais, je sais, je vois ça comme une montagne alors qu'il ne s'agit que d'une belle colline ronde. En tout cas, j'aime à penser qu'elle est ronde car je pourrai la gravir plus aisément.
Mais
permettez-moi de laisser de côté le manger mou pour quelques instants afin de vous donner des nouvelles des espiègles. Depuis
5 h ce matin qu'ils s'envoient en l'air! Ils se poursuivent inlassablement, frôlent les bords du bassin, se frottent contre les roches. C'est presque gênant de les regarder. Pendant que je vous raconte tout ça, le dos tourné à leurs amours, je les entends frétiller à un point tel que je ne peux résister à l'envie de me lever pour aller encore une fois les espionner. C'est la suite de ce matin. Ils sont infatigables.
Et, autre nouvelle intéressante, la Fille aussi est en l'air puisqu'elle se trouve en ce moment dans un avion qui devrait la ramener au bercail à
7 h demain matin. C'est pas trop tôt! Espérons maintenant qu'elle va réussir à franchir les douanes sans encombre avec toujours un passeport valide entre les mains.
Je vous laisse en vous rappelant que le décompte officiel débute demain. Plus que
16 jours pour décider si je possède les ressources nécessaires pour n'être qu'âgée. Je viens encore d'entendre un plouf de plaisir des espiègles. C'est dans ce bassin sans aucun doute que se trouve la fontaine de Jouvence!
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