dimanche 20 avril 2025
À l'impossible, je ne suis tenue
jeudi 17 avril 2025
Ces mots censés guérir des maux (suite et j'espère fin)
"Oui mais qu'est-ce qu'on peut faire? On n'est pas des soldats, On n'est pas des politiciens." C'est vrai mais on est des citoyens. On doit rester informé pour ne pas se faire berner par les "fausses nouvelles". Et, à notre échelle, on doit demeurer attentif aux gens autour de nous pour offrir notre aide au besoin. Inutile de faire compliquer pour accomplir des actes de bienveillance. L'autre jour, j'ai demandé à mon voisin s'il voulait que je l'aide à fermer son manteau. Il a un bras plus court que l'autre et il y arrivait difficilement tout seul. Une fois bien zippé, il m'a dit merci et fait un beau sourire en sortant au grand vent de ce début de printemps. Hier, j'ai appelé un ami qui habite maintenant en résidence pour l'inviter à déjeuner au resto samedi. Il a accepté d'emblée me confiant que cela allait changer le mal de place et que c'était une belle journée tout d'un coup parce qu'il avait reçu cette invitation. Vous croyez que je cherche ici à me montrer plus fine que les autres? Absolument pas. Plus humaine, ça oui, peut-être.
Je termine avec une autre de ces belles affirmations que l'on se plaît à lancer à quelqu'un qui vit une épreuve et qui ose en plus trouver difficile de l'accepter. "C'est ton lot. C'est ta mission." ou dans le mode judéo-chrétien qui est encore parfois le nôtre : "Dieu nous envoie uniquement des épreuves que nous pouvons surmonter." Ah ouais!! Puisque j'ai la foi, je veux bien y croire. Mais maudit que je ne me sens pas toujours armée des outils appropriés pour y faire face à ces défis. J'ai la peur au ventre. J'ai le coeur en charpie. Je me sens désespérée. Où es-tu Dieu? Quand est-ce que je vais voir le miracle tant attendu? Dans une magnifique prière que je récite quotidiennement, on dit ceci :
Pourquoi est-ce que tu paniques et t'agites face aux problèmes de la vie?
Lorsque tu as fait tout ton possible pour essayer de les résoudre, laisse-moi le reste.
Si tu t'abandonnes à moi, tout s'arrangera avec tranquillité selon mes desseins.
Donne-moi toutes tes angoisses et dors tranquillement.
Et tu verras de grands miracles.
FAIS-MOI CONFIANCE
mercredi 16 avril 2025
Ces mots censés guérir des maux
À la méditation aujourd'hui, notre déesse en chef, pour nous préparer à prendre conscience de notre respiration en début de pratique afin de rentrer à la maison comme elle dit, nous lance cette phrase : "Rappelons-nous que tout passe". Et elle poursuit tout de go sa réflexion, autant pour nous que pour elle-même : "Je me rends compte tout à coup que ces formules surutilisées pour nous encourager dans les moments difficiles peuvent ne pas être accueillies dans l'allégresse quand on les entend puisqu'elles ne sont pas toujours évidentes à intégrer."
Curieusement, j'avais déjà réfléchi à cette question lorsque j'ai fait une dépression il y a de cela plusieurs années. La phrase que j'entendais le plus souvent à ce moment-là dès que j'osais partager un tant soit peu la façon dont je me sentais et l'impuissance dans laquelle je me trouvais arrivait très rapidement : "Donne-toi donc un bon coup de pied au derrière et avance". Cela avait le don de m'irriter au plus haut point. J'avais même écrit un texte où je n'hésitais pas à affirmer que c'est quand même difficile de se donner un coup de pied au derrière quand on est déjà par terre.
En fait, ces formules toutes faites ne sont pas inutiles. La majorité d'entre elles ont prouvé leur véracité. Le hic, c'est qu'on n'est pas toujours prêt à les recevoir au moment où elles nous sont garrochées dans la face. Et pour cause. Vivre une épreuve, quelle qu'elle soit, n'est pas une mince affaire. Il faut parfois accepter de remettre en question beaucoup de choses et, la plupart du temps, se regarder franchement dans le miroir. L'image qui nous est alors renvoyée correspond rarement à l'idée que l'on se fait de soi. Car, oui, on a toutes et tous notre part d'ombre. Et quand on commence vraiment un travail d'introspection et qu'on se bat vaillamment avec nos démons intérieurs, on a juste pas besoin de se faire pousser dans le cul! On fait du mieux qu'on peut et on avance à un rythme plus ou moins rapide pour assimiler les contrariétés, les peines, les souffrances que la vie nous envoie souvent à la pochetée.
"Tu dois apprendre à lâcher prise" est sans doute la deuxième phrase qui m'a été servie le plus souvent. Et je suis la première à reconnaître qu'il est impératif de laisser aller mais, mais, je n'y arrive pas encore. Croyez-moi, j'essaie fort. Abandonner mes attentes, renoncer à des rencontres qui me remplissaient le coeur, me rendre compte que moi aussi je peux éloigner des gens que j'aime profondément sans pouvoir rien faire pour ramener l'harmonie entre nous, prendre conscience de ma totale impuissance à régler un conflit, accepter que je n'ai pas les moyens, les connaissances, les qualités pour faire face à la situation, avouez que cela représente un immense deuil à faire. En même temps, si je ne lâche pas prise, je vais crever. Alors, comme on dit, je travaille là-dessus.
Souvent, en méditation, on parle d'envoyer de l'amour aux personnes et aux situations qui nous font mal. En voilà une autre recette au goût très amer. C'est sûr que c'est la première chose à laquelle on pense quand quelqu'un nous a blessé. Je l'inonde d'amour, je le mets dans la lumière. Ça semble presque ridicule et pourtant... C'est une phrase qui marche pour moi. Pourquoi? Parce que c'est la seule chose qui me reste. On ne veut pas me parler. On ne veut pas me voir. On ne veut rien régler. Fort bien, vous ne pouvez pas m'empêcher de vous aimer ni de vous souhaiter le meilleur. Comme je le disais dans mon dernier blog, c'est un véritable défi d'oublier sa souffrance pour se mettre à la place de l'autre et penser que lui aussi doit souffrir. Encore une fois, poussez-moi pas dans le cul, je prie régulièrement pour arriver à cet état de grâce.
Puisqu'il faut boucler la boucle et conclure, je reviens à "Rappelons-nous que tout passe". C'est à la méditation que j'ai entendu cette phrase pour la première fois. Merci K, chère déesse en chef, pour cette formule que tu n'hésites pas à répéter et qui fait de plus en plus sens pour moi. Cela m'apaise de me faire rappeler que la vie n'est qu'un passage. Qu'il n'y a rien d'éternel ici-bas. Que les plus beaux moments de bonheur, comme les peines les plus souffrantes ont une fin. Comme nous. Vivons pleinement tout en y mettant beaucoup, mais vraiment beaucoup d'amour. C'est la grâce que je nous souhaite de tout mon coeur.
mercredi 2 avril 2025
Crise de foi
La méditation, la méditation, c'est pas une raison pour penser! Mais c'est une maudite bonne raison pour s'introspecter par exemple. Alors, ce matin, entre des voix aériennes de fées et les bruits d'une rivière dans laquelle nous étions appelés à jeter tout ce dont nous n'avions plus besoin, Cyril s'est invité avec une de mes fameuses pensées récurrentes.
C'est que, voyez-vous, j'ai retrouvé dernièrement une prière que je récitais tous les soirs lorsque j'étais à l'université. Oui, ma foi m'accompagnait dans ma vie d'étudiante terrifiée de se retrouver dans un milieu inconnu. Perdue dans une ville que je ne connaissais pas, entourée de gens qui m'étaient tous étrangers et appelée à me débrouiller toute seule pour la première fois depuis mon arrivée sur Terre, je capotais. Heureusement que j'avais la foi. Celle-ci m'a toujours aidée dans les bons et moins bons moments. Quand je me rendais au pavillon Lemieux de l'université Laval pour la messe du dimanche, je retrouvais des gestes familiers, des paroles rassurantes et des personnes qui partageaient mes valeurs. Cela apportait un baume au coeur de l'anxieuse finie que j'ai toujours été.
Bref, un 4 novembre 1974 (c'était ma première session d'études), je rapporte à ma chambre de traductrice en devenir cette prière de François d'Assise dans laquelle il demande au Seigneur de faire de lui un instrument de paix. Comment s'opposer à un but aussi noble me disais-je déjà à l'époque?
Remplacer la haine par l'amour, l'offense par le pardon, la discorde par l'union, l'erreur par la vérité, le doute par la foi, le désespoir par l'espérance, les ténèbres par la lumière et la tristesse par la joie.
Voilà pour la première partie de ce beau texte. Avouez que c'est toujours d'actualité. Je me souviens que c'était surtout la mention du désespoir et de la tristesse qui venait me chercher. Car, oui, j'étais désespérée et triste. Je m'ennuyais tellement de ma famille laissée au Saguenay. Entre les quatre murs de ma chambrette, il n'y avait rien à faire que d'étudier. Je n'avais pas encore d'amis, alors je ne sortais pas. Je sais, c'est pathétique mais c'est comme ça. Je n'avais pas vraiment été préparée à vivre ma vie d'adulte. Vous savez cet adage qui parle des oiseaux qui doivent quitter le nid, ben, selon moi, c'est toujours mieux qu'ils soient capables de voler avant de les jeter au grand vent! Mais c'était comme ça que j'avais été élevée et je me suis débrouillée pour terminer mes études et prendre éventuellement ma place dans la société.
Je reviens à cette prière que j'ai décidé de recommencer à réciter au moins une fois par jour. Pourquoi? Il n'y a pas de hasard, dit-on. Compte tenu de la situation actuelle qui prévaut entre le Fils, la Fille et moi, j'ai pensé qu'il serait bien que je retravaille sur la paix.
Ne pas tant chercher à être consolée qu'à consoler, à être comprise qu'à comprendre, à être aimée qu'à aimer.
C'est la deuxième partie de la prière de François. C'est celle qui me pose problème et avec laquelle Cyril me revient constamment. Ce matin, sur ma chaise de méditante, ces paroles se sont donc de nouveau imposées à mon esprit. Essayant tant bien que mal de demeurer un observateur de mes pensées, j'ai encore ressenti le caractère impossible de ce défi pour moi. J'ai voulu y voir de plus près. Serait-ce parce que je ne suis pas capable moi-même de me consoler, de me comprendre ou de m'aimer que je suis pas en mesure de le faire pour les autres? Sans doute. Ce serait un bon début. En même temps, j'éprouve une grande colère quand je récite ces paroles. Pourquoi est-ce que je n'aurais pas le droit d'être consolée? C'est beau se consoler soi-même mais, des fois, ça fait beaucoup de bien de sentir que notre peine est accueillie. Idem pour l'amour et la compréhension. Dans le conflit que je vis avec le Fils et la Fille, c'est ce qui me fait le plus souffrir je crois : le manque d'empathie, de bienveillance et de douceur. Et je m'inclus là-dedans. Mais comment faire bouger les plaques tectoniques toute seule? Impuissante je suis.
C'est en donnant que l'on reçoit, en s'oubliant que l'on trouve, en pardonnant que l'on est pardonné et en mourant que l'on ressuscite à l'éternelle vie.
Finalement, c'est l'objectif de toute une vie que d'être des artisans de paix, avec ou sans religion. Faut juste croire qu'on peut y arriver et travailler d'arrache-pied pour semer l'amour autour de soi. Comme disait notre vieux curé du haut de sa chaire : "C'est la grâce que je nous souhaite de tout mon coeur!".