À la méditation aujourd'hui, notre déesse en chef, pour nous préparer à prendre conscience de notre respiration en début de pratique afin de rentrer à la maison comme elle dit, nous lance cette phrase : "Rappelons-nous que tout passe". Et elle poursuit tout de go sa réflexion, autant pour nous que pour elle-même : "Je me rends compte tout à coup que ces formules surutilisées pour nous encourager dans les moments difficiles peuvent ne pas être accueillies dans l'allégresse quand on les entend puisqu'elles ne sont pas toujours évidentes à intégrer."
Curieusement, j'avais déjà réfléchi à cette question lorsque j'ai fait une dépression il y a de cela plusieurs années. La phrase que j'entendais le plus souvent à ce moment-là dès que j'osais partager un tant soit peu la façon dont je me sentais et l'impuissance dans laquelle je me trouvais arrivait très rapidement : "Donne-toi donc un bon coup de pied au derrière et avance". Cela avait le don de m'irriter au plus haut point. J'avais même écrit un texte où je n'hésitais pas à affirmer que c'est quand même difficile de se donner un coup de pied au derrière quand on est déjà par terre.
En fait, ces formules toutes faites ne sont pas inutiles. La majorité d'entre elles ont prouvé leur véracité. Le hic, c'est qu'on n'est pas toujours prêt à les recevoir au moment où elles nous sont garrochées dans la face. Et pour cause. Vivre une épreuve, quelle qu'elle soit, n'est pas une mince affaire. Il faut parfois accepter de remettre en question beaucoup de choses et, la plupart du temps, se regarder franchement dans le miroir. L'image qui nous est alors renvoyée correspond rarement à l'idée que l'on se fait de soi. Car, oui, on a toutes et tous notre part d'ombre. Et quand on commence vraiment un travail d'introspection et qu'on se bat vaillamment avec nos démons intérieurs, on a juste pas besoin de se faire pousser dans le cul! On fait du mieux qu'on peut et on avance à un rythme plus ou moins rapide pour assimiler les contrariétés, les peines, les souffrances que la vie nous envoie souvent à la pochetée.
"Tu dois apprendre à lâcher prise" est sans doute la deuxième phrase qui m'a été servie le plus souvent. Et je suis la première à reconnaître qu'il est impératif de laisser aller mais, mais, je n'y arrive pas encore. Croyez-moi, j'essaie fort. Abandonner mes attentes, renoncer à des rencontres qui me remplissaient le coeur, me rendre compte que moi aussi je peux éloigner des gens que j'aime profondément sans pouvoir rien faire pour ramener l'harmonie entre nous, prendre conscience de ma totale impuissance à régler un conflit, accepter que je n'ai pas les moyens, les connaissances, les qualités pour faire face à la situation, avouez que cela représente un immense deuil à faire. En même temps, si je ne lâche pas prise, je vais crever. Alors, comme on dit, je travaille là-dessus.
Souvent, en méditation, on parle d'envoyer de l'amour aux personnes et aux situations qui nous font mal. En voilà une autre recette au goût très amer. C'est sûr que c'est la première chose à laquelle on pense quand quelqu'un nous a blessé. Je l'inonde d'amour, je le mets dans la lumière. Ça semble presque ridicule et pourtant... C'est une phrase qui marche pour moi. Pourquoi? Parce que c'est la seule chose qui me reste. On ne veut pas me parler. On ne veut pas me voir. On ne veut rien régler. Fort bien, vous ne pouvez pas m'empêcher de vous aimer ni de vous souhaiter le meilleur. Comme je le disais dans mon dernier blog, c'est un véritable défi d'oublier sa souffrance pour se mettre à la place de l'autre et penser que lui aussi doit souffrir. Encore une fois, poussez-moi pas dans le cul, je prie régulièrement pour arriver à cet état de grâce.
Puisqu'il faut boucler la boucle et conclure, je reviens à "Rappelons-nous que tout passe". C'est à la méditation que j'ai entendu cette phrase pour la première fois. Merci K, chère déesse en chef, pour cette formule que tu n'hésites pas à répéter et qui fait de plus en plus sens pour moi. Cela m'apaise de me faire rappeler que la vie n'est qu'un passage. Qu'il n'y a rien d'éternel ici-bas. Que les plus beaux moments de bonheur, comme les peines les plus souffrantes ont une fin. Comme nous. Vivons pleinement tout en y mettant beaucoup, mais vraiment beaucoup d'amour. C'est la grâce que je nous souhaite de tout mon coeur.
Bien vivre son Moment Présent!
RépondreSupprimer