jeudi 13 février 2025

De la joie? Peut-être. De la légèreté? Pas sûr.


J'ai pensé à plein de titres pour ce blog. Par exemple : Parcelles de bonheur. Je me disais que, pour une fois, je pourrais écrire "plus léger" et partager des mots de sagesse. Ainsi, ce matin, en parcourant le fil de Facedebouc, je tombe sur une entrevue donnée par une dame de 98 ans ayant entre autres accumulé 70 ans de mariage! Tout un bail, n'est-ce pas? Elle parlait de ses années de vie à deux en disant que cette période avait été très heureuse, sauf vers la fin. Et pour cause. Elle nous racontait que, pendant ses cinq dernières années ici-bas, son mari avait perdu littéralement le goût de vivre. Il trouvait ça trop difficile de s'adapter aux nouvelles réalités de notre société actuelle. Elle disait qu'il était rassasié de sa vie et qu'il s'était laissé aller complètement ne trouvant même plus de plaisir à manger. Vais-je vous surprendre en vous avouant que je le comprends? Moi aussi des fois je suis vraiment tannée. Avec ma belle amie l'Anxiété et son copain hamster Cyril, j'ai de quoi en avoir plein la tête. 

Je me dis que j'ai été chanceuse de naître en 1955. Je ne voudrais pas commencer ma vie aujourd'hui. Comprenez moi bien. Je suis parfaitement consciente que mon monde n'était pas idéal mais je me souviens par contre qu'il était animé d'espoir de changements. Je me rappelle notamment d'avoir assisté à de belles avancées chez les femmes, d'avoir vécu des reculs souhaitables de la place occupée par la religion et d'avoir vibré au désir de posséder un pays à l'image des gens passionnés de ma génération. Certes, il y avait de la pauvreté, et des guerres, et de la criminalité, et j'en passe. Mais, je ne sais pas si c'est à cause de ma jeunesse, il me semble qu'à ce moment je pouvais croire vraiment à la possibilité de changer les choses. Ouais. Jusqu'à ce que se pointe le cynisme qui s'est instillé en moi à force de déceptions, de ratages répétés, de fausses paroles, de promesse jamais tenues. 

Ça peut demander un certain temps avant de prendre la pleine mesure du poison. Au début, on se dit que c'est pas grave ce déchirement dans notre poitrine et on passe par-dessus en se disant qu'on va recommencer, qu'on va essayer de faire les choses autrement ou qu'on va les faire avec d'autres personnes. On ne veut pas voir l'échec, la peine, la désillusion, la fatigue, l'épuisement. Non! On se relève. On peut sauver le monde. On peut éveiller les consciences. On peut se battre. On peut aller au front. On peut accepter de perdre une parcelle de notre âme si c'est pour gagner un monde un peu meilleur. Et puis, on vieillit. On rétrécit notre champ d'action. On accepte d'abandonner les grandes victoires pour se consacrer aux petites luttes. Dans mon cas, j'ai décroché de toutes les réunions inutiles, de tous les comités futiles et de toutes les recommandations mises sur des tablettes jamais dépoussiérées. J'ai choisi d'agir dans un rayon plus restreint, davantage à ma mesure, et de ne plus attendre un quelconque sauveur. Sauve toi toi-même comme on dit et avec les autres que tu peux amener avec toi!

Bon. Me semble que c'est lourd tout ça. Pas vraiment ce que je voulais livrer au départ de cette chronique surtout quand je pense, un peu comme le compagnon de la vieille dame, que je n'ai plus rien à faire ici. Que je n'ai plus de projet à réaliser ni de but à atteindre. Mais attention! Et c'est là que je vais vous alléger le coeur et l'esprit grâce à la sagesse de cette dame remarquable. Après avoir reconnu que son compagnon lui manque encore et qu'elle aimerait bien ça qu'il soit avec elle pour lui prendre la main et contempler ensemble le jardin, elle déclare : "Car moi j'aime la vie!". Vous savez c'est quoi son but à elle? Trouver et apprécier les petits plaisirs de la vie. Elle rajoute : "Car il y en a des petits plaisirs. Ainsi, moi j'adore les beaux tableaux et les beaux paysages et la musique classique. Et je crois à l'amour!".

Même si ça fait déjà plusieurs années que j'ai l'habitude, avant de m'endormir, de repenser à ma journée pour trouver au moins trois choses qui m'ont apporté du plaisir, je ne m'étais jamais arrêtée à me dire que, dans le fond, ça pourrait être juste ça mon but pour continuer le chemin. Tant que je réussirai à trouver trois choses et à ressentir véritablement et profondément la joie qu'elles m'auront donnée pendant la journée, je pourrai garder l'espoir de l'inatteignable mais ô combien souhaitable paix intérieure!



mercredi 5 février 2025

Le plus difficile?

 


On vient de débuter notre méditation de groupe. Je commence à me déposer sur ma chaise. J'écoute la voix de K. qui nous invite à nous représenter près d'un cours d'eau quelconque. Je retiens de sa proposition que, souvent, l'eau que nous regardons est trouble, trop occupés que nous sommes à nous laisser porter par nos pensées. Je respire.

Les métaphores aquatiques m'interpellent peu. J'aime bien l'eau, son effet apaisant, mais je préfère qu'elle soit à une distance respectable de ma personne. Vous aurez deviné que je ne sais pas nager et que, par conséquent, je ne suis pas apaisée à l'idée de me laisser flotter sur quoi que ce soit de liquide. Alors, très vite, je vois plutôt un immense soleil se diriger vers moi. Sa chaleur m'attire. Sa lumière aussi, tellement vibrante, tellement accueillante. Je ne peux m'empêcher de croiser les mains sur mon coeur pour la sentir encore mieux. Je me sens complètement réchauffée. C'est bon. Je respire.

Et là me vient cette phrase, c'est quoi le plus difficile pour moi? Je ne sais pas si elle est apparue à mon esprit à la suite du partage que nous avons eu avant de débuter la séance. Ou bien si elle était là depuis hier, tapie dans un recoin de mon âme. J'essaie d'abord d'aller voir en dehors de moi. Le plus difficile, est-ce que c'est de savoir que des migrants ont commencé à être déportés vers Guantanamo? Ou est-ce de constater que la solidarité n'existe jamais longtemps? C'est peut-être aussi cette empathie que je ressens à chacune des portes où je frappe pour livrer la Popote roulante? Une personne m'apprend qu'elle devra déménager et qu'elle ne sait pas trop encore où elle pourra se loger en raison de ses faibles revenus. Une autre me confie qu'elle prend du mieux en attendant son prochain traitement de chimiothérapie... dans quelques jours. Le plus difficile? Me lever tous les jours avec une boule d'anxiété dans la gorge et me convaincre que je vais passer une belle journée. Toutes ces réponses sont bonnes, Mais il y a autre chose. Je respire.

J'ai toujours les bras croisés sur la poitrine. La chaleur est toujours là. C'est comme si je tenais quelqu'un. Un enfant. Les larmes coulent doucement sur mon visage. Je m'ennuie tellement de toi. Hier, je suis allée magasiner un cadeau pour les petites-filles de la soeur Psy. J'ai voulu acheter des vêtements. Je dois dire que je me sentais un peu déconnectée. Pas nécessairement parce que je ne crois pas pouvoir vivre un jour ce grand bonheur d'être grand-maman. Non, ce n'est pas ça. C'est que cela m'a fait remonter le temps. Cette période de ma vie où je magasinais pour toi. Ce temps béni où tu faisais partie de ma vie. Comme je t'aimais. Et comme je t'aime encore. Mes mains se serrent plus fort sur mon coeur. Je respire.

Devant la douleur de l'absence qui ne se termine pas, je choisis de me représenter ma famille dans sa période de bonheur tranquille. Je me dis que tu ne peux pas m'empêcher d'inventer des repas de fête, des rassemblements joyeux, des conversations, des rires, bref, d'imaginer que je retrouve ma famille. Le plus difficile? C'est de savoir que cela n'est que regrets inutiles et chagrins infligés. Je sens bien encore une fois que je dois lâcher prise, te laisser aller sur le chemin que tu as choisi et te souhaiter le meilleur. Tout d'un coup je réalise à quel point mes mains sont serrées fort sur ma poitrine. Je ne veux pas lâcher ma prise, je veux garder ta chaleur, je veux te couvrir de baisers mais je sais, au fond de moi, que ce n'est pas possible. Je respire.

Le plus difficile? Ça a été d'ouvrir les bras. Et, éventuellement, ce sera de décrocher ton auto-portrait dans le salon. Pardonne-moi. Je ne peux plus te regarder devant ce fossé aux profondeurs abyssales. Je ne peux plus me plonger dans tes yeux si tristes, si perdus. Le plus difficile? C'est de réaliser que même tout l'amour d'une maman ne peut pas remplir tous les vides. J'ai besoin de douceur. J'ai besoin de paix. J'ai besoin de prendre soin de moi. 

Mais tu dois savoir que je t'aimerai toujours, la nuit comme le jour, et que tant que je vivrai tu seras mon bébé.






samedi 25 janvier 2025

Éloge de la simplicité involontaire

 


Cyril, mon hamster, a été particulièrment préoccupé cette semaine par l'argent. Je crois bien que cela est dû au fait que le Roi Orange a été couronné entouré d'un gratin de milliardaires. C'est vrai que les bidous ont occupé quasi totalement l'espace public. Ce qui a sans doute plu à nos dirigeants à qui on a laissé un répit côté service de santé, système d'éducation et mesures d'aide pour contrer la pauvreté.

Justement, avec Cyril, je n'ai pas arrêté de me poser entre autres la question suivante : comment on fait pour être riche à craquer et ne pas craquer littéralement devant cet état de fait absolument abracadabrant? Si ces magnats le voulaient, ils pourraient soulager une grande partie de la misère humaine qui ne cesse de s'accroître partout dans le monde. Je lisais que Musk, à lui seul, pourrait reconstruire tout ce qui a été détruit par les feux en Californie. Et sans que cela l'empêche de manger trois fois par jour! Eh bien non! Tous ces messieurs (car ce sont évidemment surtout des hommes) n'en n'ont que faire des pauvres hères qui couchent à la belle étoile. Pourquoi? Parce qu'ils sont tous embarqués dans une course effrénée à qui accumulera le premier 1 000 milliards de dollars américains!! Rien que ça.

Alors, mon autre question cette semaine a été la suivante : comment on fait pour se sentir bien dans ce cocon artificiel de bling bling? Comment on arrive à désirer encore des objets quand on a tout et même plus que ce dont on a besoin? Quelqu'un m'a dit que c'était parce que je n'avais jamais eu beaucoup d'argent que je ne comprenais pas la mentalité des gens riches et célèbres. Peut-être...

J'ai donc fait un petit examen de conscience. Est-ce que je changerais si j'étais riche? Est-ce que j'arrêterais d'avoir honte quand je vois des images de personnes couchées sur les trottoirs dans des froids sibériens? Est-ce que je continuerais d'avoir mal quand je vois les longues files d'hommes, de femmes et d'enfants devant les portes des banques alimentaires? Est-ce que je cesserais d'avoir les larmes aux yeux en pensant à tous mes frères et soeurs qui ne demandent qu'un toit au-dessus de leur tête et l'argent nécessaire pour payer les factures? Pourquoi est-ce que je n'ai pas cette ambition de toujours en avoir plus? Pourquoi est-ce que je ne m'inquiète pas plus de mes placements? Suis-je comme la cigale étourdie qui préfère chanter tout l'été jusqu'à ce que la bise emporte ses notes de musique?

Je ne sais pas car il est vrai que je n'ai jamais été riche. Et je ne le suis guère plus aujourd'hui. En même temps, cela dépend toujours de ce qu'on entend par être riche. Je me rappelle de moments plus éprouvants où l'Homme et moi avions de la difficulté à faire toutes les rangées de l'épicerie. Dans les premières années de notre mariage, nous allions au supermarché avec un crayon et un papier pour que l'Homme inscrive méticuleusement le prix de chaque article que je déposais dans le panier. Habituellement, on avait atteint le budget prévu en plein milieu du magasin. Il fallait alors sauter les dernières rangées pour nous diriger vers le comptoir des oeufs et des produits laitiers. Une fois, on avait participé à un concours qui nous avait permis de gagner un bon d'achat de 50$ d'épicerie. J'ai encore le sourire en pensant au plaisir que nous avions eu cette semaine-là de parcourir toutes les rangées et de nous gâter un peu. Il y a eu aussi cette méga vente de bottes d'hiver pour femmes où je n'arrivais pas à trouver ma pointure. J'ai donc claudiqué dans des bottes trop grandes au moins deux saisons parce que le plus important c'était que les enfants, eux, puissent avoir des bottes chaudes pour braver le froid. On a aussi passé quelques étés à Balconville faute de pouvoir disposer d'un budget pour les vacances. La priorité c'était davantage de pouvoir acheter les fournitures scolaires pour la rentrée en septembre.

Je ne me plains pas étant donné que la pratique de la simplicité involontaire m'a appris beaucoup sur moi. Elle m'a fait grandir aussi. L'Homme m'a énormément appris à ce chapitre, lui qui venait d'une grosse famille où il avait été habitué à ne pas avoir tout cuit dans le bec! Comme nous n'avons jamais été ni l'un ni l'autre obsédé de réussite sociale ou d'escalade d'échelons salariaux, nous avons toujours su nous contenter des biens que nous possédions. Nous avons gardé notre belle vieille maison jusqu'à notre déménagement il y a quatre ans. Finalement, on a jamais réussi à vraiment la rénover comme on le souhaitait au départ. Qu'importe! Nous y avons été infiniment heureux.

De même, nous ne remplaçons rien qui n'est pas brisé. Nous utilisons donc encore le buffet en bois de la photo qui a été fabriqué par le papa de l'Homme et que nous avions retrouvé dans le fin fond d'un placard de la maison familiale. Un ami ébéniste a fabriqué les poignées manquantes. Et voilà! Un meuble qui continue de faire notre bonheur. Nous n'avons sans doute aucun mérite. On est fait comme ça. Ou on l'est devenu par la force des choses. Possible. Mais cela voudrait dire faire fi des leçons apprises au fil des années. On s'est rapidement rendu compte que la société pouvait grandement contribuer à faire naître des besoins inutiles. Est-ce qu'il fallait vraiment amener les enfants à Walt Disney pour être des parents accomplis? Est-ce qu'un amoncellement de cadeaux à Noël remplace le temps passé à partager un bon repas en famille et à jouer à des jeux de société toute la journée en pyjama? Est-ce qu'occuper un poste de gestion qui m'aurait forcée à terminer plus tard ma journée de travail aurait pu se comparer à la joie immense que je ressentais de partir à 15h30 retrouver mes enfants pour les aider dans leurs devoirs et préparer le souper? Est-ce qu'avoir des meubles design, une auto neuve, des vêtements griffés m'aurait rempli l'âme comme l'organisation des réveillons de la solidarité, la Guignolée en famille, l'aide aux activités comme le bingo et les déjeuners au CHSLD ou la Popote roulante? Oh que non!

Je suis heureuse que les périodes difficiles m'aient permis de prendre conscience de la chance que j'avais, et que j'ai toujours, d'avoir une famille et un toit. Je suis infiniment reconnaissante à la vie d'avoir ouvert mon coeur aux autres pour avoir constamment soif de solidarité, de partage, d'égalité et de justice. 

Je suis fermement convaincue qu'avoir beaucoup d'argent ne changerait pas mon coeur. Au contraire, il serait plus que jamais à l'écoute de celles et ceux qui souffrent.

mercredi 15 janvier 2025

À question existentielle, réponse partielle

 



Vous savez quoi? C'est pas facile de gérer mon hamster. On est encore en janvier. Je n'ai donc pas abandonné ma résolution d'établir un lien plus zen avec la bibitte qui habite mon cerveau. Alors, dans un souci de m'aider à dompter l'indomptable, j'ai décidé de mettre en pratique un conseil de K., mon prof de yoga également animatrice de mon atelier de méditation, et de prendre au moins cinq minutes par jour pour débuter la journée en faisant Ohm. Je crois que je peux trouver ce temps dans mon carnet de bal quotidien pour me choisir et prendre contact avec moi.

Mais voilà! Qui s'invite précipitamment à ce moment privilégié de supposé calme? Oui, la bibitte. Elle m'apparaît systématiquement dès que je commence à respirer plus profondément. Et comment qu'elle se présente à moi? Toute énervée!! Je n'arrive pas à la suivre tellement elle bouge vite. Quand je m'imagine en train de l'arrêter, elle m'échappe à toute vitesse et se remet à danser comme une vraie folle! Souvent j'abandonne de la tranquilliser un peu. J'arrive parfois à négocier avec elle et à obtenir qu'elle prenne ça cool et qu'elle ne gâche pas ma journée avec ses envolées catastrophiques.

Ce matin, j'ai donc décidé de l'amener avec moi à l'atelier de méditation. Je me suis dit qu'elle serait peut-être gênée d'autant s'énerver devant des gens calmes à la recherche de la paix et de la sérénité. Je n'avais pas complètement tort. Au début, elle a reproduit son manège habituel puis, doucement, elle a décidé de s'asseoir dans mes mains placées judicieusement l'une sur l'autre pour mieux l'accueillir. Elle était drôle. Elle a d'abord essayé de s'installer en tailleur et elle n'y est pas parvenue à cause de ses trop petites pattes. Finalement, elle s'est couchée sur le dos, les quatre fers en l'air!

Ça s'est plutôt bien passé. J'ai réussi à me concentrer sur la voix de K. et à me connecter à ma respiration et rester dans le moment présent. J'ai juste accroché sur une phrase et je n'arrête pas d'y revenir. Quand K. a dit : "On est choyés d'expérimenter la vie", ma tête a immédiatement réagi par un véhément "pourquoi?".  Et je continue à m'interroger. Oui, à quoi ça sert d'écouter un film dont on connaît déjà la fin? Et plus on vieillit et plus on se demande avec angoisse (en tout cas moi je me le demande) de quoi elle va avoir l'air cette fameuse fin. On l'espère la plus douce possible mais y a aucune garantie là-dessus. On sait seulement qu'on s'en va vers le trou. 

Bon, je suis capable de reconnaître les belles choses de la vie. Par exemple, j'apprécie et je suis reconnaissante pour l'environnement où je me trouve, près de la nature que je peux contempler à tout moment de la journée juste en regardant dehors par les immenses fenêtres du condo. C'est un privilège et j'en suis consciente. Je peux également apprécier ma chance d'avoir l'Homme à mes côtés depuis 46 ans. C'est toute une aventure ça! Et que dire de ma famille et de mes amis, et de mes félins adorés!  

Malgré tout, j'ai constamment un serrement dans la poitrine (non, cher hamster, ce n'est pas une crise cardiaque en devenir). C'est un mal-être, une tristesse qui m'accompagne depuis longtemps. Cela m'empêche de commencer ma journée en rigolant. D'ailleurs, l'autre matin, en me rendant aux toilettes, j'ai pris le temps de me regarder dans le miroir et d'essayer de sourire. C'est un pauvre rictus que ma bouche a dessiné. Et comme j'avais l'air vieille! Même mes yeux étaient éteints. Je suis retournée dans ma chambre pour méditer et faire mes exercices de yoga. Quand je suis retournée à la salle de bain pour m'habiller, que vois-je dans le miroir? Une autre moi complètement. J'étais enfin capable d'avoir un magnifique sourire, un vrai, pas forcé pantoute! Et mes yeux brillaient. J'ai même pu me dire, à haute voix s'il vous plaît, que je m'aimais et que j'en valais la peine! 

Peut-être, je dis bien peut-être, que la vie vaut la peine d'être vécue pour ces simples petits moments de sagesse où on pense avoir enfin compris quelque chose sur notre mission ici-bas. Peut-être, je répète peut-être, qu'à force d'accumuler des bonnes notes dans les tests de cette vie, on va pouvoir réussir l'examen final. Qui sait?


vendredi 10 janvier 2025

Réflexions de début d'année

Je n'avais pas vraiment pris de résolutions cette année. Bon, pour être franche, j'y pensais mais je procrastinais et puis, dois-je aussi avouer, j'en ai un peu assez de me forcer pour être la meilleure version de moi-même en me faisant sans cesse planter par tout un chacun. Juste être moi semble poser un véritable problème à certaines personnes. Habitée des meilleures intentions, je finis toujours par causer des malentendus, des malaises, des silences, des boudages, de l'évitement, bref, je termine seule dans mon coin en train de me demander encore une fois ce que j'ai bien pu faire pour obtenir un résultat aussi inconcevable. Selon la Fille, quand elle daignait encore essayer de m'améliorer, je ne réalise même pas ce que je fais. Elle doit avoir raison. Effectivement, je ne sais pas pourquoi tenter d'exprimer mes émotions, mon mal-être, mon inconfort, mon incompréhension devient soudainement une impossibilité, pire, un crime passible des pires châtiments.

Alors, je me disais encore cette semaine, à quoi bon essayer d'améliorer ce dont je n'ai même pas conscience? C'était avant l'anxiété qui s'est emparée de moi à la suite d'un rhume qui m'a fait trop tousser à mon goût et d'une crise d'urticaire venue brutalement me surprendre. La machine s'est emballée. Me voilà en train de vérifier l'état des urgences autour de chez moi. J'appelle pour un rendez-vous en privé. J'essaie de méditer étendue dans mon lit et je tousse ma vie. Je m'habille à 4 h du matin bien décidée à prendre un taxi pour me rendre finalement à l'urgence m'assurer que je ne suis pas en état de mort prochaine. Heu...reu...se...ment, j'ai réussi à respirer par le nez, à me calmer et à négocier avec le hamster fou. C'est là que je me suis dit qu'il me restait quand même quelque chose dont j'étais consciente et que je pouvais améliorer : mon rapport avec le hamster!

Cette année, je voudrais bien que ce lien qui nous unit soit plus zen et que le hamster ralentisse la cadence. L'ennui c'est que cette bibitte qui a mon âge, soit bientôt 70 ans bien sonnés, est beaucoup plus en forme que moi. Elle court toujours comme une folle. Rapide comme l'éclair, elle n'hésite pas à élaborer les scénarios les plus catastrophiques en un temps record. Incroyable quand même ce talent qui se perd! Elle pourrait écrire des polars, des scénarios de films et des séries télés où on pourrait même voir des araignées géantes envahir un hôpital...oups je crois qu'un cerveau habité d'un hamster aussi malade que le mien a déjà réalisé cette idée. En tout cas, je formule ardemment le voeu d'arriver à négocier plus facilement avec le hamster fou, bientôt sénile et à peu près hors d'état de nuire je l'espère.

Et voilà pour une première résolution. Une autre chose à laquelle j'ai pensé c'est que ce serait bien que je commence à me respecter davantage, tout en respectant les autres bien évidemment. Je ne suis pas habituée à me choisir, trop occupée que je suis à rechercher l'amour et la reconnaissance, à vouloir faire plaisir, à tenter de garder des liens familiaux forts et, mission impossible, à sauver le monde littéralement. Pas étonnant que je sois fatiguée et que je ne m'y retrouve plus. En tout cas, pour réaliser ce deuxième objectif, je veux m'aligner sur cette magnifique déclaration d'une participante à mon cours de yoga. J'admire totalement cette personne pour son franc parler. Ainsi, à l'invitation de notre prof qui nous demandait de réfléchir à un changement que nous aimerions apporter au cours de la prochaine année et de le partager avec le groupe, elle a répondu ceci : "Moi, je ne vois rien à changer. J'aime ma vie. J'aime la personne que je suis. Qui m'aime me suive et que ceux qui ne m'aiment pas me laissent sur le bord de la rue. De toute façon, il y aura bien quelqu'un d'autre pour me ramasser!".

C'est parfait. Rien à rajouter. Moi aussi je m'aime. Je sais ce que je vaux. Je connais mon coeur. Je suis un être humain imparfait certes, mais j'ai une belle âme et ne suis jamais animée de la moindre velléité de nuire ou de faire du mal. Je n'ai pas une once de méchanceté ou de rancune. J'ai l'excuse facile car je sais reconnaître mes torts. J'ai le pardon moins facile mais je travaille là-dessus tous les jours. Quand quelqu'un me fait du mal, je l'entoure de lumière et je lui envoie de l'amour. C'est moi ça. Celle qui sauve les insectes les plus minuscules, qui adopte les chats errants, qui aime sa famille au point de s'oublier elle-même, qui rend service autant qu'elle le peut, qui se révolte des injustices et des inégalités toujours prête à monter aux barricades. 

Cette année, je renvoie donc le miroir vers vous qui ne m'acceptez pas, qui me jugez, qui me faites de la peine et qui s'en balancez, qui ne me donnez même pas la chance de la rédemption. Moi aussi je préfère être abandonnée sur le coin de la rue et continuer mon chemin avec des personnes qui n'ont pas peur des vraies relations, qui sont animées d'empathie et de bienveillance, qui sont capables, par amour, d'accepter les maladresses et les erreurs parce qu'elles considèrent que le plus important c'est de  sauvegarder le lien.

Je termine avec une autre question de notre prof de yoga : quel rêve avez-vous pour la prochaine année? Me croirez-vous si je vous dis que j'ai été incapable sur le coup de penser au moindre petit rêve. C'est comme si j'étais déjà rendue au "terminus, tout le monde descend!". Faut dire que la dernière année a été particulièrement éprouvante. À défaut de rêves, j'ai assurément perdu beaucoup d'illusions. Des choses que je croyais acquises pour toujours parce que j'y avais non seulement investi une partie de ma vie, mais une partie de mon âme. Le choc a été brutal. Il l'est encore. Je me suis littéralement sentie éjectée de mon cercle familial et abandonnée sur le bord de la rue. Tout est dans tout. Ce n'est pas surprenant que cette phrase de ma compagne de yoga ait autant résonné en moi.

Un rêve? J'en ai trouvé un qui s'est vite imposé à mon esprit : écrire. Oui, continuer à écrire, plus régulièrement, pour me permettre de partager petits et grands bonheurs, pour poursuivre ma découverte de moi et des autres, mais surtout pour me faire plaisir. À très bientôt donc! 


dimanche 22 décembre 2024

Conte de Noël mais pas pour tous


C'est bientôt Noël. Depuis la fin octobre, j'ai écouté 32 films Hallmark racontant à peu près tous la même histoire : il neige, on fait des biscuits, il neige, on élève notre enfant seule ou seul, il neige, on décore le sapin ou on va patiner, il neige, on vit un drame familial ou un nouvel amour qui n'arrive pas à aboutir dans le bon sens, il neige, enfin on s'embrasse et c'est la fin.

J'aime encore ça écouter des films de Noël même dégoulinants de fausse magie et de faux flocons. Je rêve au bon vieux temps. Quand c'était moins compliqué et que j'attendais avec frénésie les retrouvailles familiales. Que de kilomètres parcourus dans des tempêtes furieuses pour finalement arriver à la maison de mon enfance et célébrer avec mes parents, mes soeurs et de plus en plus de monde à mesure que le cercle familial s'agrandissait! Que de souvenirs! L'Homme déguisé en Père Noël facilement démasqué par notre filleule aînée à cause du verre de rhum posé à côté de lui. Des temps plus faciles, je vous le disais! Des tablées à n'en plus finir, des rires à vous décrocher les mâchoires, des jeux de société où les filles affrontaient les gars dans des duels endiablés, des enfants fatigués parce qu'ils manquaient de sommeil, le plaisir de se rendre à pied à la messe de minuit pendant que les enfants étaient laissés aux bons soins de grand-maman. Des temps de vraies réjouissances!

Puis il y a eu nos propres souvenirs de famille. Le Fils et la Fille qui se levaient aux aurores munis de leurs lampes de poche pour aller voir ce que le père Noël leur avait apporté. Ils venaient ensuite dans notre chambre pour voir quand on était pour se lever et descendre déballer les cadeaux. On faisait toujours semblant de ne pas avoir entendu tout leur manège. Plus tard, on s'est retrouvé au Réveillon de la solidarité que j'organisais chaque année pour les personnes seules du quartier. Je ne compte plus le nombre d'amis du Fils et de la Fille qui sont venus nous prêter main-forte au fil des années sans compter la soeur Psy, ses enfants, notre filleule aînée et j'en oublie.

Avec la pandémie, le déménagement à Québec, c'est devenu plus compliqué. Avoir des vacances à Noël, c'est pas toujours possible. Et avoir du beau temps pour voyager, c'est pas évident non plus. L'Homme et moi en savons quelque chose. Alors, cette année, ce sont des fêtes différentes que nous vivrons à l'image de cette époque plus tourmentée qui est actuellement la nôtre. J'ai été triste un bout à l'idée de ne pas voir les enfants mais là je m'y fais. 

Nous avons prévu plein d'activités et de belles rencontres tout au long de la période des fêtes. Nous avons commencé le 18 décembre en allant au cinéma voir... un film de Noël! Nous avons passé du bon temps à notre café préféré, nous sommes allés visiter un ami à sa résidence, nous sommes allés déjeuner à notre resto favori. Nous poursuivrons ça avec une autre belle rencontre au resto avec des amis, puis nous vivrons le réveillon du 24 avec mon papa et mes soeurs. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai pu célébrer Noël avec juste ma famille. Ça doit faire au moins 30, 40 ans!! Ce sera merveilleux. Et on continuera les festivités avec la Popote roulante, d'autres bons repas avec famille et amis. On va se rendre jusqu'au 1er janvier, c'est sûr! 

J'essaie de ne pas être nostalgique inutilement. Ni d'être morose tout le temps. En fait, je suis plutôt heureuse de pouvoir souligner les fêtes avec autant de gens que j'aime et qui comptent pour moi. Cette année, ce sera le Noël qu'on peut. Et c'est très bien comme ça.

Je vous souhaite tout l'amour du monde. Et, comme on disait dans le temps, le paradis à la fin de vos jours!

jeudi 1 août 2024

Ma Bibou

 


Elle s'appelait Irma mais moi, avec le temps, je lui avais donné le petit nom affectueux de Bibou. Ça faisait 16 ans qu'on se connaissait, Bibou et moi. Quand je l'ai rencontrée pour la première fois, elle avait déjà vécu plusieurs épreuves.  Féline abandonnée comme tant d'autres, elle essayait tant bien que mal de se débrouiller toute seule dans la nature. Elle a fini par aboutir dans un des plats de bouffe que je laissais dehors pour venir en aide aux itinérants à quatre pattes du quartier.

Irma était courageuse et débrouillarde. Lorsque j'ai commencé à la fréquenter, je me suis vite rendue compte qu'elle était une maman monoparentale. Une fois la confiance un peu établie, elle m'a amené ses rejetons. Dévastée devant le nombre de minets qui fréquentaient ma cour, j'ai décidé de trouver un foyer aux plus jeunes. J'ai finalement  réussi à rétablir un certain équilibre dans la population animale à secourir. Mais pas pour longtemps.

La vie de chatte sauvage n'est pas facile à gérer, surtout sans moyen de contraception. Bibou est évidemment redevenue enceinte. C'était l'été. Je me souviens encore de ses dernières semaines de grossesse, de sa bedaine rebondie et de sa difficulté à endurer la chaleur. Parfois, elle venait s'étendre de tout son long sur le balcon d'en avant au grand dam des voisins qui m'avertissaient qu'un chat errant occupait mon espace. Je la défendais, mais pas trop fort, car ils détestaient les "étranges" à quatre pattes qui venaient soi-disant gratter leurs plates-bandes! Mais je la protégeais au mieux des attaques en tentant de lui proposer d'autres endroits de repos.

Comme les fois d'avant, au moment de l'accouchement, elle disparut pendant plusieurs jours qui me parurent des semaines. J'étais tellement inquiète pour elle et ses bébés. J'avais peur que quelqu'un les trouve et leur fasse un mauvais sort. C'était sans compter sur l'intelligence de ma Bibou. Elle est revenue avec sa famille pour que je nourrisse tout ce beau monde. Soulagement. Mais aussi maux de tête car il fallait de nouveau trouver des foyers d'adoption. Tant bien que mal je réussis une autre fois à caser la famille. Pas ma Bibou, cependant, qui commençait de plus en en plus à me démontrer qu'elle, là, elle voulait que ce soit moi qui l'adopte. Je n'étais pas rendue là. Pas parce que je ne l'aimais pas, au contraire. Mais comme d'habitude, j'avais plus qu'un chat déjà dans la maison. Et puis, fallait aussi convaincre l'Homme qui, dans sa grande bonté et par amour pour moi, n'en finissait plus d'accepter de nouvelles bouches à nourrir.

Un après-midi, je regarde par la fenêtre de la salle à manger et j'aperçois ma Bibou couchée dans la plate-bande sous les cèdres. C'était un de ses endroits préférés pour flâner. Soudain, arrivé de nulle part, un gros matou se jette sur elle, l'empoigne solidement par le cou, et la viole, drette là sous mes yeux. Ça faisait à peine une semaine que j'avais placé le dernier bébé. Je suis devenue livide. J'étais révoltée. Je me suis dit que je ne pouvais plus faire semblant que ce n'était pas mon chat. J'ai appelé mon vet, j'ai pris des arrangements pour que je puisse lui amener Bibou un matin pour la faire stériliser. C'était un chic type d'accepter car, comme je le lui avais expliqué, rien ne garantissait que le matin dit, Bibou serait au rendez-vous. Après tout, c'était toujours un chat qui vivait dehors. Mais je connaissais suffisamment ses habitudes maintenant pour savoir que je pouvais y arriver. Restait la nécessité après l'intervention de la garder en sécurité au moins vingt-quatre heures avant de la relâcher dans la nature. Je ne pouvais pas la faire entrer dans la maison à cause des autres chats, je lui ai donc installé un nid douillet dans le garage. Tout s'est bien passé, l'opération et la convalescence ultra-rapide. Quand je suis allée voir comment elle était le lendemain dans le garage, elle a pris la fuite dès qu'elle en a eu la possibilité. Je me suis dit qu'elle était sans doute partie pour de bon écoeurée de constater que cette personne en qui elle avait mis sa confiance en avait profité pour faire don de ses organes! Je me consolais à l'idée qu'au moins, elle cesserait de procréer.

Mais c'était ne pas connaître le lien que j'avais réussi à établir avec ma Bibou. Elle est revenue ma chatte adorée. Commença ensuite le long processus d'adoption. Pas facile de faire abandonner sa vie d'errante à une chatte habituée à être dehors au grand air. Malgré mes efforts pour la faire entrer de temps en temps dans la maison, elle continuait de réclamer la porte avec insistance. L'hiver se pointait le nez. L'Homme fit appel à tous ses talents de bricoleur pour lui construire un abri isolé au max. On plaça l'habitation tout contre le mur de la maison,  à côté de la porte d'en arrière. Tous les matins, j'allais la nourrir et vérifier si elle ne souffrait pas d'engelures. Si elle voulait, je la faisais entrer un peu à l'intérieur pour se réchauffer. Le printemps est arrivé. Irma vivait pas mal toujours dans la cour. Elle adorait se prélasser sur les roches qui bordaient l'étang arrivant même une fois à sortir un des poissons de l'eau! Ah! la vilaine. Je la vois encore trottinant toute fière avec sa proie entre les dents. On ne se débarrasse pas non plus de ses réflexes de chasseur pour quêter un toit. Non, faut toujours être prête à se débrouiller.


Une fois l'automne arrivé, je déclarai à l'Homme qu'Irma ne passerait pas un autre hiver dehors. À force de la faire entrer régulièrement dans la maison pendant tout l'été, j'étais arrivée à lui faire accepter la vie de sédentaire. Elle prit rapidement sa place dans la meute, mais surtout dans mon coeur. Il y avait un lien particulier entre Irma et moi. J'adorais son indépendance et sa confiance. Elle savait y faire pour tasser ses frères et soeurs félins quand elle décidait qu'elle voulait mon attention et mes caresses. Elle n'était absolument pas agressive, juste très persistante. 

Depuis deux ans environ, elle avait développé une maladie cardiaque en plus de ses autres ennuis de santé. Sa démarche était devenue très lente et ses pattes d'en arrière traînaient un peu sur le plancher. Mais son état général était bon. Elle me suivait comme mon ombre. Elle écoutait la télé à côté de moi tous les soirs. Elle me suivait dans ma chambre au moment du dodo et elle s'installait sur ma bedaine pendant que je lisais. Quand je me couchais, elle venait frotter sa tête sur mon front et me lécher longuement les cheveux. Tous les matins, elle sautait dans le lit et miaulait pour que je me lève. Elle agaçait son frère Oscar qui voulait dormir encore un peu. Tous les jours, je lui donnais des milliers de baisers. Comme je le faisais depuis 16 ans. Et, depuis que j'avais perdu Mignonne, quand je l'avais sur moi, je la regardais droit dans les yeux et je lui répétais : "Ne pars pas, je t'en prie, je ne suis pas prête". Et, effectivement, je ne l'étais pas quand elle est morte ce mardi. 

Je pleure ma vie. Encore une fois. Oscar est maintenant chat unique. Tous les deux, on essaie de se consoler en cherchant notre Bibou adorée.

_____________________________
Remerciements
Un merci bien spécial à tous les membres de l'équipe du Groupe vétérinaire Frontenac pour les bons soins prodigués à Irma et pour leur empathie envers sa maman. Et une pensée amicale et chaleureuse pour ma vet le Dr Imbeault, qui sait qu'un câlin vaut mille mots.