Aujourd'hui, j'ai travaillé pas mal fort pour prouver à Belzébuth que la race humaine n'est pas si pourrie que ça. J'avoue quand même que c'est tout un défi à relever. D'abord, au retour du bureau, devant les voisins médusés, je me suis mise à miauler en face des buissons espérant que Bel (déjà un diminutif!) y soit toujours. Il y était. Le voilà qui me répond à son tour et nous entamons alors un dialogue félin-humain plutôt comique. Peu importe. Bel s'approche et commence à manger. Cette fois, j'avais décidé de m'asseoir sur les marches pour être plus près pour l'attraper. Mauvaise idée. Dès que j'ai esquissé le début d'un semblant de geste vers lui, Bel s'est sauvé à la folle épouvante se faufilant à toute vitesse sous le balcon de mes voisins honnis qui se sont empressés de s'offusquer du passage de la bête minuscule.
Je ne l'ai plus revu jusqu'à la brunante. Je commençais même à désespérer et regrettais mon geste impulsif et beaucoup trop rapide pour une relation encore à ses premiers balbutiements. Mais l'Homme, qui surveillait la galerie de son fauteuil dans le salon en écoutant du Chopin joué par un accordéoniste, me pousse soudain un cri : "Vite, il est là ton fameux chat!" (c'est sa façon bien à lui de me laisser savoir à quel point il aime déjà Bel). Je me précipite pour voir Bel nez à nez avec Maggie, la chatte-reine, avec seulement la porte vitrée qui les sépare. Je me dis que cette fois je ne ferai pas de geste intempestif. Je lui apporte donc un bol de nourriture en boîte. Dès que j'ouvre la porte, il s'éloigne mais il revient vite quand je miaule pour l'appeler. Je me rappelle ensuite avoir lu quelque part que l'on pouvait attirer des petits chats "sauvages" avec un jouet. Aussitôt je me mets à la recherche des jouets de Maggie. Je trouve une souris et un ressort de plastique. Et ça marche. Bel est immédiatement fasciné par les bébelles. Il effectue plusieurs va-et-vient entre l'entrée et la galerie. Il me regarde avec ses petits yeux verts curieux. Finalement, je décide carrément d'entrouvrir la porte et de m'asseoir sur le seuil. J'arriverai presque à le saisir mais je ne suis pas assez rapide et il m'échappe encore une fois. Avant d'abandonner pour la soirée, je suis capable de le regarder manger tout près de moi, de le faire ronronner et même de toucher le bol de ma main sans qu'il s'éloigne.
Ouf! C'est vraiment épuisant de jouer au Petit Prince. J'ai eu peine à me relever à la fin de cette séance d'apprivoisement. J'espère maintenant qu'il survivra à une autre nuit et à une autre journée tout seul dehors.
Avant de vous laisser, fervents amateurs d'aventures dans le monde sauvage, je vous donne des nouvelles fraîches de BiCi. La
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