lundi 21 septembre 2009

Ohm

Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas assise sur mon tapis de yoga. Beaucoup trop longtemps si vous voulez mon avis. Aujourd'hui, c'était mon premier cours. Je suis tellement heureuse de savoir que je pourrai de nouveau pratiquer cet exercice le midi une fois par semaine. Quand je sors d'un cours de yoga et que je retourne au bureau pour finir ma journée, c'est comme si plus rien ne pouvait m'atteindre. Je crois que c'est parce que je suis alors en contact direct avec mon être intérieur et que je continue de ressentir les bienfaits d'avoir pensé à respirer consciemment pendant une heure entière. Ahhhhh!... comme c'est bon de respirer calmement et profondément.

"Ohm", c'est le mantra que l'on chante au début et à la fin d'une séance de yoga. Un prof nous a déjà expliqué qu'en disant ce mantra, on s'unit à tous les adeptes de yoga partout dans le monde. Une communion des saints "yogiques" en quelque sorte.

J'ai fait du yoga pendant plusieurs années et j'ai découvert ainsi un autre moyen pour m'enraciner. Pas le choix. Si on veut vraiment profiter d'un cours de yoga, il faut accepter d'habiter uniquement notre tapis et de laisser aller tout le reste. Une version différente de la bulle, quoi. Ce que j'aime aussi, c'est que le yoga interdit toute comparaison, même pas avec soi. La seule fois où on peut se laisser aller à des comparaisons, c'est avec les deux parties de notre corps. Est-ce que ma jambe droite est plus souple que la gauche? Est-ce que ma hanche gauche s'ouvre davantage que ma hanche droite? Et c'est tout. Un simple constat. Surtout pas une occasion de remédier à la situation en tentant de corriger un déséquilibre qui existe assurément pour une raison.

Vous croyez sans doute que c'est facile d'accepter ses limites? Pas tout à fait. En tout cas, pas au début. N'avons-nous pas tous, au fond de nous, un relent d'orgueil qui ne demande qu'à se manifester? Ne ressentons-nous pas une certaine honte à ne pas pouvoir maintenir une position aussi longtemps que les autres? Nous voilà donc à risquer le tour de rein pour la simple victoire d'avoir réussi à faire la chaise plus longtemps que les autres (genoux pliés, on s'assoit dans le vide, les bras tendus devant soi et, si jamais l'orgueil veut à tout prix refaire surface, on tente de les lever au-dessus de notre tête). Je sais ce que c'est. J'ai moi aussi fait comme tout le monde et essayer de nier mes limites. Une autre prof de yoga (une femme absolument extraordinaire qui a enseigné jusqu'à un âge avancé) nous expliquait que, lorsqu'on n'est pas capable de vraiment bien faire une position, il faut imaginer dans notre tête qu'on est en train de la faire. Et elle nous encourageait en disant qu'un jour, on y arriverait peut-être... ou pas. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas ça l'important. Le yoga, c'est le corps, bien sûr, mais aussi et surtout la tête.

Imaginez que pendant une période de plus ou moins soixante minutes, vous arrivez à faire le vide dans la boîte crânienne. C'est évident que les pensées vont et viennent mais vous les laissez partir sans essayer de les retenir. Vous devez toujours ramener votre esprit au tapis et à votre respiration. Au ici et maintenant. C'est la respiration qui vous guide tout au long de votre pratique. C'est elle qui vous indique l'heure de votre corps et de votre tête puisque c'est elle le fil conducteur entre les deux. C'est le prana, l'énergie vitale.

Pratiquer le yoga nous fait prendre conscience en outre de l'immense pouvoir que nous possédons sur notre bien-être. Il suffit de s'y mettre. Quand je suivais des cours avec la merveilleuse prof dont je parlais plus haut, nous, ses élèves, avions tous l'habitude de nous extasier sur sa jeunesse de coeur, sa santé de fer, son énergie débordante, et nous la complimentions sans cesse sur la façon dont elle abordait la vie. Ce à quoi elle répondait invariablement : "Arrêtez de me regarder et agissez". Elle a sûrement contribué à faire en sorte que je fasse éventuellement le premier pas vers mon mieux-être! Merci Madame P.

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