samedi 28 novembre 2009

Revue de presse

J'aime particulièrement les samedis matins. Parce que j'ai le temps. Le temps de prendre mon café et de lire tranquillement mon journal. Seul hic : j'en sors de plus en plus souvent révoltée, outrée, prête à monter aux barricades. Des exemples, en voici!

Pages 2 et 3 du premier cahier du journal La Presse :
L'"espion" qui vit dans une église

Encore une triste histoire d'un immigrant, russe cette fois, et de sa famille qui se voient refuser le droit de légaliser leur situation même s'ils vivent au Canada depuis 1999. Le gouvernement reproche à Mikhail Lennikov d'être une menace pour la sécurité nationale parce qu'il a été espion pour le KGB il y a plus de vingt ans à la fin du régime communiste. Les fonctionnaires du ministère de l'Immigration, qui prétendent que M. Lennikov vient d'un pays communiste comme ils l'ont si délicatement admis dans une de leurs décisions, nient qu'ils agissent selon des motifs politiques. Pourtant, M. Lennikov ne voulait même pas être espion; il a été forcé de le devenir et il a vite cessé de l'être dès qu'il a pu s'échapper des griffes de cette organisation. En plus, il n'a jamais effectué de réelle mission car il avait été recruté pour ses talents de... traducteur! Mais notre gouvernement, toujours animé de paranoïa, continue de croire qu'il pourrait être dangereux. Dans la même foulée, personne ne surveille M. Lennikov dans son asile religieux et personne ne l'a empêché de se rendre de Vancouver à Ottawa en mai dernier pour tenter de faire valoir ses droits auprès des ministres conservateurs. Il a même pu entrer au Parlement et s'asseoir dans les tribunes du public de la Chambre des communes. La sécurité nationale... mon oeil!

Page 5 du même cahier du même journal :
La chronique de Pierre Foglia - Des asperges en novembre

Le chroniqueur s'attaque au Bien incurable, expression empruntée au philosophe français Philippe Muray. Il s'agit de toutes ces belles actions que l'on pose, particulièrement à ce temps-ci de l'année, pour tenter de remédier à la pauvreté et à la misère. Le problème, c'est que nous sommes engagés dans un cercle infernal. Il n'y a pas de cure. Malgré le Bien. Et le chroniqueur, fort justement, fait remarquer que les gouvernements ont délaissé leurs responsabilités au fil des années pour confier le soulagement de la misère aux guignolées! J'ai été très touchée lorsqu'il a parlé du contenu d'une boîte destinée à une famille de quatre personnes dans un comptoir alimentaire. Elle comprenait des denrées fournies notamment par les supermarchés qui se délestent de leurs produits pas frais. J'ai été émue aussi par l'histoire de ce curé qui a pris la direction de la première section francophone d'Habitat pour l'Humanité et qui a réussi à remettre une maison construite par des bénévoles à une famille à faible revenu : quatre enfants et un revenu de 28 000 $ par année. Ça ne doit pas créer un malaise pour ces parents lorsqu'ils constatent la surconsommation totalement déréglée dans laquelle nous plonge le fameux temps des fêtes!

Mais, mais, tout n'était pas noir sur cette page puisqu'on y apprenait aussi que Lance et compte sera porté au grand écran et que Lady Gaga donnait le coup d'envoi de sa tournée au Centre Bell hier soir. Voilà qui me réconcilie avec l'humanité, surtout qu'à la page suivante on annonce le retour du Grand Prix à Montréal. Ouf! et moi qui avais vraiment peur qu'on ne puisse plus jamais avoir le bonheur d'être pollué par le bruit et les émanations d'essence des bolides qui tournent et tournent et tournent.

Page 8 du même cahier du même journal :
Le pouvoir du tablier

Heureusement, ma lecture m'a également permis d'apprendre l'existence de deux organismes vraiment formidables, soit La Tablée des chefs et Cuisiniers sans frontières. La Tablée permet à des chefs reconnus d'enseigner la cuisine à des jeunes qui sont laissés à eux-mêmes par les centres jeunesse une fois qu'ils atteignent l'âge de 18 ans. Ils doivent alors se trouver un nouveau toit et un emploi pour payer le loyer. Vous imaginez sans peine que leurs revenus ne leur permettent pas toujours de manger décemment. Si vous ajoutez à cela le fait qu'ils ont reçu un bien pauvre héritage alimentaire, vous comprendrez tout de suite qu'ils se retrouvent très rapidement bénéficiaires des banques alimentaires ou victimes des mets tout préparés qui sont beaucoup plus chers et moins bons pour la santé que les aliments cuisinés à la maison, d'où l'importance d'apprendre à se débrouiller derrière les fourneaux.

Pour ce qui est de Cuisiniers sans frontières, il s'agit d'une initiative du chef Jean-Louis Thémis qui a fondé l'organisme en 2003. Il oeuvre principalement à Madagascar mais il pense étendre ses activités au Bénin. Il est parti un jour avec ses chaudrons parce qu'il en a eu assez de voir l'extrême pauvreté à la télévision. Grâce à la formation qu'ils reçoivent, les élèves de Cuisiniers sans frontières acquièrent les connaissances nécessaires pour travailler en cuisine ou même à leur compte. Qu'il s'agisse de la Tablée des chefs ou de Cuisiniers sans frontières, nous sommes en présence de la métaphore de la canne à pêche, remplacée ici par le tablier!

Page 16 du même cahier du même journal :
L'opposition réclame les documents

Le harcèlement se poursuit pour Richard Colvin. L'opposition va-t-elle réussir à obtenir les documents qui viendraient étayer son témoignage et prouver que les représentants du gouvernement étaient au courant de la torture des prisonniers afghans? À suivre... En attendant, il faut continuer de se farcir les mensonges des Conservateurs et espérer que leurs nez se mettent à allonger...

Vous savez ce que je trouve le plus difficile? Accepter que je ne peux pas être le sauveur de toutes les causes.

Vous savez comment j'arrive à vivre un peu plus en paix avec moi-même? En mettant la main à la pâte et en offrant mon aide à des organismes de la communauté. C'est peut-être une goutte d'eau dans l'océan mais, avec des milliards de gouttes, on évite le desséchement!
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Notes pédestres : C'est encore et toujours au beau fixe sur les trottoirs. Aujourd'hui, il y avait un magnifique soleil et du vent. Une très belle journée pour la Marcheuse urbaine!

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