Avec ma douleur au dos des derniers jours, j'ai souvent pensé à la transcendance. Je me suis vite aperçue, cependant, que je n'avais rien d'une sainte martyre et j'ai plutôt joué la carte des lamentations. Je crois que cette période n'a pas été facile pour l'Homme. Que répondre en effet à quelqu'un qui a mal et qui, en plus, se transforme en animal enragé? C'est à peu près l'état dans lequel je me mettais presque continuellement en criant à qui voulait bien l'entendre que je n'avais justement absolument pas le temps d'avoir mal. Mais la vie, ça ne fonctionne pas toujours comme on voudrait et, si on ne veut pas l'accepter, on peut trouver le voyage assez long merci!
Hier soir, après avoir fait et rangé l'épicerie et m'être précipitée au lit très tôt parce que
"pu capable" de m'endurer, j'étais tellement désespérée que je pensais devenir invalide. Comme vous le savez, j'exagère rarement. Nonobstant ma propension à voir tout ce qui m'arrive par le gros bout de la lorgnette, je commençais sérieusement à me demander si je n'étais pas en train de faire mon entrée plus vite que prévu dans le monde des p'tits vieux (je sais, ça ne fait pas "politiquement" correct comme appellation). Ce matin, revirement du sort, je me lève avec une vigueur renouvelée. La douleur au dos n'est pas très loin mais elle est certainement moins lancinante. Yé! je peux annuler mon admission au Foyer des personnes en perte précoce d'autonomie.
Je passe donc tout de suite à la résurrection pour vous annoncer que je me sentais suffisamment remise pour me précipiter (en mesurant mes pas quand même) sur mes trottoirs chéris. Et, aujourd'hui, il faisait super beau. Un soleil magnifique (à ceux qui seraient tentés ici de faire un lien entre la lumière et mon humeur, je vous somme tout de suite de cesser de croire à ces balivernes!). Bref, je suis sortie deux fois. La première, pour faire quelques courses. La deuxième, pour l'entraînement. C'est là que je me suis rendue compte que je devais déjà m'adapter à la neige et j'ai dû suivre mon parcours d'hiver. Ce n'est pas grave, c'était bon!
Et je termine en vous glissant quelques mots sur le concert auquel j'ai assisté jeudi soir au Centre national des Arts. J'y ai entendu le Concerto pour
violon no 2 "The American Four Seasons" de Philip Glass, l'un des plus grands compositeurs américains de notre temps. C'était la deuxième fois seulement que l'oeuvre était jouée étant donné que la première mondiale avait eu lieu la veille à Toronto. Il s'agit d'une musique que l'on qualifie de minimaliste ou de musique à motifs. Pour moi, ça a été une révélation. J'étais assise sur le bord de mon siège totalement absorbée par le rythme envoûtant de ce style musical. Et là vous allez comprendre pourquoi je vous parle de cette expérience : je ressentais à l'intérieur de moi le même genre d'émotions que le metal me fait vivre. Incroyable, non? Selon l'Ami, ce n'est pas si incroyable que ça et il m'a expliqué pourquoi. Pour vous dire vrai, je n'ai pas vraiment retenu ses propos qui me semblaient fort limpides quand je les ai entendus mais que je suis incapable de répéter maintenant. Ce doit être mon manque de culture musicale.
Dans tous les cas, je suis restée dans ma bulle toute la journée du lendemain. Une autre chose, aussi, m'a beaucoup touchée et c'est justement la bulle qui entourait le soliste, soit l'extraordinaire violoniste
Robert McDuffie. Il était totalement concentré sur la musique et rien, je crois, n'aurait pu percer cette aura. J'étais absolument fascinée de le voir aussi présent à son âme. J'avoue que j'éprouve toujours beaucoup d'admiration pour les personnes qui arrivent à se centrer sur elles-mêmes au point de ne plus se laisser distraire par les interférences de la
p'tite vie. Me semble que cela peut aider à la transcendance, non?
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