C'est drôle comme on peut ne rien avoir à dire sur une journée pourtant parfaite. Ce serait donc vrai que les gens heureux n'ont pas d'histoire. Comme pour les chansons ou les livres ou les tableaux, il faut souffrir un peu pour avoir envie de s'exprimer et de mettre ses tripes sur la table.Vous aurez compris que je n'ai éprouvé aucune douleur aujourd'hui et que, par conséquent, je serai brève, ou tenterai de l'être à tout le moins.
J'ai surtout beaucoup, beaucoup marché. D'abord pour me rendre chez le coiffeur, puis ensuite chez l'acupuncteure. Je dirais que tout cela doit représenter un bon deux heures de vivifiant exercice. La température était tout simplement idyllique. Beau soleil. Du vent juste assez pour garder frais. Je ne sais pas ce qui se passait
en-dedans de moi, mais j'avais une énergie qui me semblait inépuisable. C'était facile de bouger. C'était agréable. C'était quelque chose dont j'avais besoin. J'ai l'impression d'avoir été au garage pour un changement d'huile. La machine avait sérieusement besoin d'être décrassée. Si vous ajoutez à cela d'heureuses rencontres, tant prévues qu'imprévues, et un séjour prolongé sur terrasse, vous aurez saisi mon bonheur quotidien.
Je termine en vous donnant des nouvelles de Mimi que je croyais morte de sa belle mort dans la
plate-bande la dernière fois où elle a été expulsée
manu militari de la maison. Eh! bien, ce n'était pas le cadavre de Mimi que j'ai cru avoir identifié il y a environ un mois puisque, au moment où je vous parle, l'Homme tente de capturer une jolie petite souris avec... la balayeuse. Nous avions puce à l'oreille qu'un représentant de la gent
trotte-menu se trouvait à nouveau dans nos murs en raison du comportement anormalement agité de Mignonne.
Celle-ci, qui se précipite toujours dans son plat le matin, préférait depuis trois jours faire le guet devant le piano, devant le frigo du
sous-sol ou bedon devant le placard de l'entrée. L'Homme m'avait finalement avoué hier soir qu'il avait vu Mimi se balader dans le salon mais sans avoir été capable de l'attraper. C'est là qu'il a eu l'idée de la capturer au moyen de la balayeuse.
En revenant à la maison tout à l'heure, nous avons été accueillis par une Mignonne énervée qui courait dans la cave. Et pour cause. Mimi aussi, énervée, courait dans la cave. Elle a bien essayé de se camoufler dans un petit coin mais Mignonne ne la lâchait pas des yeux. Cela a permis à l'Homme de la faire avaler par la vilaine balayeuse.
Mimi a été d'abord relâchée sur le patio où elle semblait plutôt sonnée. L'Homme l'a ensuite déplacée à ma demande dans un endroit plus tranquille pour qu'elle reprenne ses esprits. Selon le chasseur, la proie devrait s'en tirer. Disons que j'ai mes doutes mais, en même temps, je commence sérieusement à me demander si les souris ne jouissent pas, elles aussi, de sept vies!
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