Effectivement, ce n'est pas le déjeuner que j'ai pris sur le vert gazon. J'ai plutôt profité d'une séance de yoga donnée dans le parc en face du bureau, sur le bord de la rivière par surcroît.
Rassurez-vous, toutefois, nous étions plus habillés que les
pique-niqueurs du tableau de Manet qui m'a inspiré pour le titre de cette chronique. Je ne suis pas trop certaine d'ailleurs que les personnages mis en scène par le peintre se soient limités à faire bombance. La nudité des dames invitées laisse plutôt supposer que la chair fraîche faisait également partie du menu!
Mais
permettez-moi de revenir à mon propos, ce qui demandera, pour certains d'entre vous, un peu de concentration. Donc, dans le cadre de la Semaine de la fonction publique, l'Amie yogini a été invitée à offrir deux cours de yoga. Comme il pleuvait hier, nous avons dû nous contenter d'une petite salle de conférence pour lâcher notre ohm. Par contre, aujourd'hui, il faisait beau et chaud. Une température idéale pour déjeuner... je veux dire faire du yoga... sur l'herbe.
Nous avons installé nos tapis sur la pelouse et avons été rejoints immédiatement par un troupeau de fourmis. Pas grave. Elles semblaient très zen et de toute façon absolument décidées à nous accompagner. C'était vraiment particulier de partager ainsi notre tapis avec plus petit que nous. Autre léger
hic : les rayons du soleil plombaient suffisamment fort pour faire en sorte que lorsque nous devions déplacer nos pieds, nous ressentions sans vraiment trop nous y attendre une brûlure, un peu comme l'enfant qui touche un rond de poêle. Encore là, rien de suffisamment incommodant pour se déconcentrer et perdre les bienfaits de cette pratique inusitée.
Sans jamais l'avoir expérimenté encore, j'imagine que ce doit être aussi très agréable de faire du yoga sur le sable devant un quelconque plan d'eau. Mais peu importe l'endroit. Je crois que ce que j'aime particulièrement dans le fait d'être dehors, c'est de pouvoir sentir encore plus pleinement l'enracinement. Toucher directement la terre, c'est établir une connexion sans obstacle avec l'énergie vitale. C'est
peut-être pour ça que j'ai toujours adoré me promener
nu-pieds!
L'enracinement. Je me souviens à une époque plus, disons agitée, de ma vie, qu'une thérapeute m'avait dit que je n'étais pas suffisamment enracinée. J'avais apparemment tout dans la tête, mais rien dans les pieds. Et je suis bien obligée de reconnaître que, depuis que je m'ancre davantage au sol, je me sens beaucoup plus forte. D'ailleurs, le physio que je consulte pour les petites douleurs découlant de mon entraînement parfois trop intensif se plaît à me
répéter : "Toi, je t'imagine sur les trottoirs. Tu dois marcher de façon très énergique en écoutant ton métal." C'est vrai.
J'y étais d'ailleurs ce soir, sur les trottoirs. De retour enfin après ma semaine de
rase-motte. C'était bon, ça aussi. Même chaussée d'espadrilles, je faisais corps avec la terre. J'ai poussé l'audace à faire mon long parcours tellement j'avais besoin de bouger. Finalement, tout cet exercice m'a creusé l'appétit. C'est drôle, j'avais comme une envie de déjeuner...
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