mardi 8 janvier 2013

Monsieur Bricole

Je récidive en-dedans de 24 heures. Zola, sors de ce corps!

Autant vous l'avouer tout de suite, c'est la faute de la Nièce littéraire si je remets ça ce soir. Dans un commentaire fort pertinent formulé à la suite de mes divagations d'hier, elle me rappelle que j'avais promis des images dans un message précédent où je mentionnais notamment les talents de bricoleur de l'Homme. Il y était question en fait de la crèche de Noël et de l'abri nucléaire pour les chats, deux créations exclusives de l'Homme.

Pendant les fêtes, j'ai mis sur Facebook une photo du village où trône la crèche, mais je vous en offre une autre qui est, selon moi, mieux réussie :


La construction de cette rustique habitation remonte à plus de trente ans, donc aux débuts de notre mariage. Nous n'avions évidemment pas encore de décorations de saison et nous cherchions un moyen de nous joindre aux festivités sans qu'il nous en coûte un sou autant que possible étant donné notre manque de liquidités. C'est sans doute là que j'ai entendu pour la première fois cette étonnante phrase que l'Homme m'a ensuite répétée ad nauseam au cours des années : "Une crèche? Je peux t'en faire une en bois." Car pour l'Homme, tout, mais alors tout, peut être fabriqué en bois. Parlez-en à la Fille qui s'est retrouvée un jour pour l'un de ses projets avec un instrument de musique fort inusité baptisé le harpiphone, ou encore au Fils qui a travaillé toute une nuit avec son père, là encore dans le cadre d'une activité scolaire, afin que des engrenages s'imbriquent les uns dans les autres. Laissez-moi vous dire que des engrenages en bois, c'est pas facile à mater! Du moins, c'est la conclusion à laquelle j'en suis arrivée en contemplant les mines épuisées des bricoleurs en herbe le lendemain matin.

Par contre, la crèche, je le concède, c'est en soi plus logique qu'elle soit bâtie en bois. Je n'ai donc pas tiqué quand l'Homme a décidé un beau matin de partir dans les champs avoisinants pour ramasser des branches avec lesquelles il a ensuite fabriqué le chalet divin. Le résultat m'a un peu surprise à cause des dimensions finales de l'oeuvre. J'avais rêvé d'une habitation disons, plus modeste. Faut dire que je ne savais pas encore à cette époque que l'Homme, quand il sort ses outils, il ne connaît plus ses limites. Inutile donc de vous dire que mon village n'est pas construit à l'échelle. En fait, aucune proportion n'est respectée. Mais ça ne me dérange pas puisque ça le rend unique.

Passons maintenant à la plus récente création de l'Homme, soit un abri où les bébés chats d'Irma pourraient se réfugier pendant l'hiver. Encore une fois, il n'était pas question pour moi de penser à acheter quoi que ce soit qui aurait pu répondre à ce besoin. Absolument et totalement non, car l'Homme avait encore une fois décrété qu'il allait sortir marteau et scie pour en construire un, je vous le donne en mille, en bois! Il a profité d'une visite rendue à ma soeur pour entreprendre son projet. C'est qu'il aime mieux travailler quand je ne suis pas là pour lui mettre de la pression comme il dit. Il m'a donc accompagnée à l'autobus en me vantant les mérites du futur refuge : "Tu vas voir comme ça va être chaud. Aucune goutte de pluie, aucun flocon de neige ne pourra s'infiltrer dans l'abri. Tes chats vont être au paradis."

Quand j'appelais le soir pour prendre de ses nouvelles, il m'informait de l'avancement des travaux : "J'ai utilisé des panneaux isolants pour les murs et le plancher. J'ai mis du bois par-dessus. J'ai décidé finalement de tout recouvrir avec des restes de bardeaux. Ça va être imperméable au boutte!" Bien sûr, il a été un peu contrarié quand je lui ai demandé de prévoir deux sorties. C'est qu'il avait déjà eu tout le mal du monde à percer un trou dans ses murs à triple épaisseur! "Pourquoi deux?", me lança-t-il, exaspéré et visiblement tanné de bricoler. "Parce que, selon les recherches que j'ai effectuées, les chats ne se sentiront pas en sécurité s'ils ne peuvent pas prendre la poudre d'escampette dans le cas où un intrus indésirable venait à cogner à leur porte," que je lui ai répondu le plus calmement que je le pouvais. J'ai même osé ajouter (j'aime vivre dangereusement) : "Et n'oublie pas de ne pas faire le trou trop près du sol si tu ne veux pas que la neige entre. Par contre, ne le prévois pas trop haut si tu veux que les chats puissent circuler aisément. Ah! oui, il faut aussi que tu installes quelque chose pour couvrir les deux ouvertures. Pense à quelque chose de souple pour que les chats puissent entrer et sortir sans problème." Là, sa vraie nature d'amant des bêtes est revenue à la surface : "Les maudits chats, c'est donc bien compliqué! Ils devront se contenter de ce que je vais leur offrir et s'ils ne sont pas satisfaits ces messieursdames, ils n'auront qu'à geler dehors."

Il a tout de même terminé l'abri nucléaire. J'ai été de nouveau étonnée des dimensions finales. J'avais rêvé d'une maison disons, plus carrée. Je dois cependant admettre qu'elle est effectivement très étanche. Encore une fois, une image vaut mille mots :


Je sais. C'est, comment dire, surprenant, pas trop élégant, mais je peux vous assurer que, jusqu'à maintenant, les croquettes sont restées au sec et les félins aussi.

1 commentaire:

  1. Wow, c'est vraiment beau tout ça! Comme j'aimerais bricoler! Sans blague, si j'ai un jour un garage, connaissant mon géomaticien voyageur, c'est peut-être plutôt moi qui m'en servirai!

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