Bon, je ne sais pas trop par où commencer ce message dans lequel je veux partager de nouveau avec vous mon quotidien de bénévole acharnée. Mon dilemme, en fait, c'est que je n'arrive pas à décider si je vous parle d'abord du beau ou du laid côté de
l'arc-en-ciel.
Allez, trève de tergiversations. Je me lance avec, disons pour rester politiquement correcte, le bizarre côté des choses. Certains se souviendront sûrement que j'ai déjà parlé dans ce blog des denrées parfois invraisemblables que nous recevons de l'organisme chargé d'approvisionner notre service de dépannage toutes les deux semaines. C'était justement jour de réception de la commande ce matin. Quelle surprise (qui n'en n'est plus vraiment une,
dois-je avouer) de constater encore une fois que nous ne disposerons d'aucun fruit ou légume frais jusqu'à la la prochaine livraison! Il est vrai, par ailleurs, que nous pourrons remplacer ces aliments pas vraiment nécessaires à une bonne alimentation par des frites congelées. Et pas n'importe lesquelles. Non. Des frites santé faites avec des patates douces. Un instant que je consulte le Guide alimentaire canadien. Il doit bien y avoir dans cette bible du choix judicieux un endroit où l'on explique qu'un plat de frites de patates douces peut remplacer avantageusement une portion de brocoli. Rapidement comme ça, je ne trouve pas le tableau d'équivalences, mais ce n'est pas parce que je ne le trouve pas qu'il n'est pas là quelque part dans la tête d'individus
bien-pensants satisfaits de la façon dont ils nourrissent les démunis. Comme si l'ironie n'était pas suffisante, les frites sont emballées dans des sacs beaucoup trop gros pour que nous puissions les offrir à des gens seuls ou même à des familles de deux ou trois personnes.
Laissons-là ce groupe alimentaire négligeable et passons plutôt à des choses plus
sérieuses : j'ai nommé la protection de nos enfants contre les vilains rayons du soleil. Nous ne serons assurément pas pris au dépourvu lorsque reviendra le temps chaud puisque nous sommes déjà équipés de plusieurs caisses de crème solaire pour les
tout-petits. Et le produit n'est pas expiré pour une fois. Je vous le concède, la crème solaire ne figure pas non plus dans le Guide alimentaire. N'empêche qu'il est toujours essentiel d'avoir une belle peau!
Une dernière anecdote pour en terminer avec l'incongruité qui meuble dorénavant mon quotidien. Sur la table des choses hétéroclites que j'offre chaque semaine à nos bénéficiaires, j'ai trouvé aujourd'hui une boîte de gaufrettes produites par nos cousins français qui recommandent de les savourer en dégustant un délicieux verre de champagne! Rien de moins. J'espère seulement que la personne qui les a prises dispose du nectar approprié dans son cellier.
Décourageant, vous trouvez? Savoureux plutôt. Oui, savoureux de déconcertante naïveté et d'incroyable ignorance.
Et le beau côté promis? Vendredi dernier, à la fin de la journée, un jeune homme est venu livrer une vingtaine de boîtes remplies de denrées non périssables...utiles et utilisables. Comme je lui demandais la raison pour laquelle il avait choisi notre organisme pour exercer sa générosité, il m'a répondu qu'enfant, il venait avec son école y faire du bénévolat pendant les fêtes. Depuis, il vient tous les ans garnir la banque alimentaire. Et, ce matin, mon coiffeur au grand coeur m'a remis tout près de
40 $ pour notre programme Bébé au sec. Ce montant, ajouté à celui que nous avions déjà mis de côté, permettra à la responsable d'acheter des couches dans les grandeurs que nous avons rarement et qui sont évidemment les plus en demande.
Savoureuse peut être la vie quand la lampe reste allumée.
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