Au Fils... pour sa façon de mettre K.O.
Impitoyablement, inexorablement, inévitablement, la dernière journée de nos vacances s'est écoulée. L'Homme et moi, assis côte à côte sous la porte ouverte du garage pendant que la pluie tombait cet après-midi, avons poussé simultanément le même soupir de regret. Mais toute bonne chose a une fin. En plus, les vacances ont été reposantes et, ma foi, pas mal productives. Finalement, je dois admettre que c'était agréable d'avoir du temps pour accomplir ces tâches que l'on reporte toujours à plus tard.
Devinez quoi? Nous avons encore devisé sur notre sujet de prédilection à partir, cette fois, de la dernière réflexion de la Fille. L'Homme n'a pu s'empêcher de me remettre sur le nez qu'il m'avait bien avertie de ne pas aborder ce sujet. Je le comprends. Il ne veut pas que les enfants se sentent de quelque façon que ce soit opprimés par nos défaillances parentales. C'est sûr que je n'allais pas l'écouter étant donné que je suis à la solde de mon besoin irrésistible de partager mes états d'âme, de les étaler, de les expliquer, de les décortiquer... pour le plus grand ennui, j'imagine, d'un auditoire pas nécessairement intéressé. M'enfin, je suis comme ça.
Vous ne serez donc pas étonnés du fait que j'avais envoyé un courriel au Fils hier soir l'enjoignant de lire mon dernier message. J'ouvre ici une parenthèse pour préciser, mais vous ne serez sans doute nullement surpris de l'apprendre, que mes enfants ne lisent pas régulièrement mon blog. Je sais, je sais. Ils ont la chance d'avoir pour mère quelqu'un qui s'exprime on ne peut plus franchement sur les questions les plus importantes de l'existence et qui, de surcroît, fait constamment état sur la place publique de l'amour incommensurable qu'elle leur porte, et ils n'arrivent pas à se transformer en lecteurs assidus. Le Sondeur d'âme m'a déjà dit que mes enfants sont, semble-t-il, tellement convaincus que je les aime, qu'ils ne ressentent pas constamment le besoin d'aller vérifier la santé de mon amour maternel. Apparemment, elle se maintient au beau fixe. Fin de la parenthèse.
Tout cela pour vous amener à mon appel téléphonique de ce soir avec le Fils. D'emblée, je saute dans l'arène en lui demandant s'il a été sur mon blog.
Le Fils, d'un ton juste normal : "Oui, je l'ai lu."
Moi, curieuse d'en savoir plus sur sa réaction : "Tu sais, ta soeur, elle m'a vraiment dit ça."
Le Fils, avec le toujours même ton normal quoique légèrement ironique : "Disons que cela ne me surprend pas."
Moi, désireuse encore une fois d'obtenir l'appui moral d'au moins un de mes oiseaux : "Heureusement, je ne l'ai pas pris personnel!". Et je continue en tentant cette fois de soutirer de sa part l'appui qui m'avait été refusé hier. J'ai donc mis le paquet en lui parlant de l'angoisse du nid vide, de la distance qui empêche les relations assidues, et patati et patata.
Le Fils, qui a quand même écouté patiemment mon baratin, me répond, d'un ton zen mais ferme : "Je crois que c'est le temps que papa et toi retourniez au bureau. Vous avez trop de temps pour penser."
Me voilà aussi sonnée qu'hier. Finalement, ils volent pas mal haut mes chers oiseaux!
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