lundi 15 juin 2009

Crise d'urticaire

Je reçois un appel de l'Ami cet après-midi : "As-tu vu la manchette dans La Presse au sujet de la maltraitance des personnes âgées? C'est vraiment terrible ce qu'on y raconte". J'avais vu l'article effectivement mais j'avais décidé de ne pas le lire. Ça m'arrive des fois d'avoir envie de me déconnecter un peu des problèmes du monde. Pourquoi? Parce que je deviens tout simplement écoeurée de ne voir rien changer... ou si peu.

Des exemples? Je pourrais vous en citer mille. Commençons justement par les personnes âgées. Je n'ai pas lu l'article mais je ne suis pas du tout surprise d'apprendre le mauvais sort que l'on réserve à nos aînés. Est-ce qu'il n'y a pas eu une commission d'enquête à ce sujet il n'y a pas si longtemps? On y avait déjà appris des choses pas mal édifiantes sur le milieu. On y avait beaucoup pleuré aussi. Même la ministre Blais avait à quelques reprises laissé échapper des larmes en prenant connaissance notamment du fait que c'était très difficile pour un couple âgé de ne pas être séparé lorsque l'un des deux perd son autonomie. Comme c'était triste et comme il fallait faire quelque chose. Elle n'a pas tardé à donner suite aux recommandations en engageant des clowns. Il paraît que c'est bon pour le moral. Pas pour le mien en tout cas.

Hier, en parcourant le journal de dimanche, je lisais une lettre ouverte envoyée par une dame très engagée auprès des personnes atteintes de cancer. Elle lançait un vibrant appel à nos politiciens les enjoignant de faire preuve d'empathie et d'essayer de résoudre le problème des isotopes. J'étais d'accord avec tout ce qu'elle écrivait. Et c'est bien qu'elle ait pris le temps de dénoncer la situation sur la place publique. Mais, entre vous et moi, est-ce que vous croyez seulement une minute qu'un de nos politiciens, n'importe lequel, va se retrouver sur une liste d'attente s'il est gravement malade? Est-ce que vous croyez vraiment qu'il va se morfondre pendant des semaines avant de recevoir un diagnostic? Non, et c'est la même chose pour toute sa famille et son cercle d'amis. Et pourquoi? Parce que, maintenant, pour être soigné, ce qui compte ce n'est pas la gravité de la maladie mais bien la qualité des contacts. Un bon conseil : soignez vos contacts et vous aurez peut-être la chance d'être soigné lorsque le mauvais sort frappera et que vous devrez pénétrer dans l'antre de notre redoutable et redouté système de santé.

Et je continue. Dans le numéro d'aujourd'hui du journal Le Droit, on nous apprenait que le problème de la faim était plus criant que jamais dans la région de l'Outaouais. Il paraît que les gens continuent de manger après le 1er janvier! Vous aurez compris que l'on faisait ici allusion au fait que l'on se préoccupe de fournir des denrées aux personnes qui en ont besoin principalement et presque uniquement pendant la période des fêtes. Le reste de l'année, c'est bien connu, on peut vivre sur les excès de table que l'on a commis. Moi ça me révolte de savoir que des gens ont faim. Je trouve que c'est honteux d'accepter une telle situation et, pourtant, les banques alimentaires peinent à obtenir les ressources nécessaires pour fonctionner.

Et je termine avec l'exemple de l'environnement. Que dire de tous ces accords que l'on se plaît à ne pas respecter? De ces sables bitumineux dans lesquels on préfère s'enfoncer plutôt que de se tourner vers l'énergie propre? Encore là que des promesses que l'on ne peut pas tenir à cause des liens, que dis-je, des chaînes qui nous lient aux grandes pétrolières.

J'arrête là car c'est une chronique et pas un roman-fleuve. Vous pensez peut-être que je suis devenue tellement désabusée que je n'ai plus rien envie de faire? Détrompez-vous. J'ai simplement changé ma façon de réagir. J'ai délaissé les comités, les réunions et les palabres. Maintenant je travaille sur le terrain. Pas encore suffisamment à mon goût cependant.

Non, je veux encore et toujours monter aux barricades. Avec mon armure de metal et de béton. Ça devrait fesser!
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Notes pédestres : Le soleil s'est caché comme je commençais à marcher et je lui en sais gré étant donné qu'il était pas mal chaud aujourd'hui. Très bon entraînement. Je ne voulais plus m'arrêter. C'est signe que le pied tient le coup.

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