samedi 10 avril 2010

Danger!

J'étais un terrain d'essai aujourd'hui. Un cobaye, si vous préférez. Bon, peut-être pas un vrai qui teste un produit pour la première fois mais un cobaye pour mon moi-même qui prenait une nouvelle pilule pour ma tension artérielle. Vous connaissez mon calme légendaire et ma tendance à prendre les choses comme elles viennent. Eh! bien, je fus à la hauteur de ma réputation.

C'est fou comme je connais encore mal mon cerveau même si je vis avec lui depuis cinquante-quatre ans. Ce matin, quand j'ai avalé la pilule fatidique, j'étais certaine que j'avais réussi à le programmer pour qu'il accepte avec zénitude le nouveau traitement. Me semble que j'avais été claire : "Écoute, c'est une pilule semblable à celle que nous prenons depuis presque vingt ans. Le Doc a affirmé qu'il n'y avait pas vraiment d'effets secondaires. Et le Spécialiste des granules a corroboré ses dires. Au pire, la médication ne sera pas efficace et il faudra en prendre plus. Mais il se pourrait aussi qu'elle agisse super bien et que notre problème soit enfin réglé. Il faut donc laisser agir le cachet avec tout l'optimisme qui convient." Me semble qu'il n'y avait rien à rajouter. Me semble que tout cerveau sensé aurait dû comprendre le message. Me semble que ça serait bien de se calmer les nerfs et de ne pas déclencher le système d'alarme inutilement... encore une fois.

Mais nooooooon. Ça c'est quand on est doté d'un cerveau intelligent que les essais se passent bien. Quand on est affublé d'une tête folle comme la mienne, on se rend malheureuse du début à la fin de la journée. J'ai donc tout d'un coup ressenti des maux de tête que je n'avais pas cinq minutes avant la prise de la damnée pilule, j'ai éprouvé des tremblements, des signes de paralysie, j'ai humé des odeurs suspectes, j'ai été prise de palpitations, j'ai eu des étourdissements, des hauts le coeur, des maux de dos, bref, j'ai pensé mourir. Et plusieurs fois.

Ce qui est bien maintenant par rapport à avant (avant quoi, je ne sais trop - disons, avant le déluge), c'est que j'arrive à quand même faire ma journée de façon assez normale. J'ai donc réussi à manger, à placer mes petits cartons de peinture pour la Fille (oui, oui, l'Homme et moi faisons la job qu'elle est supposée faire une fois par semaine parce qu'elle n'a pas le temps de ce temps-là - qu'elle soit au Cambodge ou non n'y change rien, croyez-moi) et à marcher en fin d'après-midi. Seul hic : quand j'arrive enfin à retrouver un peu de calme, je suis épuisée. J'ai le système à terre. Je n'ai pas eu le courage même de téléphoner au Pusher pour aller peut-être prendre une bière dans son antre. Dommage.

Les électrochocs, comme dans le film Vol au-dessus d'un nid de coucou, est-ce que ça pourrait secouer assez ma cervelle pour changer son mode de fonctionnement? Je vous le dis, j'ai pensé à m'enivrer abominablement et même... oui même à me geler pour de bon les émotions. Et si ce n'était pas la tête le problème, mais le coeur? Ayoye! Avec un autre organe qui s'emballe, je deviens une bombe à retardement. Je suis une femme minée.

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