Je suis toujours en vacances. Et mon impatience ne s'améliore pas vraiment quoique... hier, je suis allée voir l'acupuncteure pour le changement de saison (il semble qu'il faut se faire ajuster l'énergie quatre fois par année en prévision de chaque saison à venir; ainsi, me voici prête pour l'hiver, et ce, sans avoir changé de pneus!), et mon chaman a cru bon me planter quelques aiguilles en surplus pour la colère. Je ne sais trop ce qui lui a donné cette idée. Faut croire qu'elle a senti un déséquilibre dans ma force vitale.
En tout cas. Ça n'a rien changé au fait que j'ai dû me rendre ce matin pour une chirurgie mineure au bureau de la dermatologue. Ouais... j'suis assez d'accord avec vous. Quelles occupations passionnantes pour passer le temps en vacances! Mais ne vous découragez pas pour moi. Je m'en vais à Montréal dimanche et là, il n'y aura ni aiguille, ni scalpel.
Que
disais-je? Ah! oui. Cette chirurgie. Malgré mon ardent désir d'effectuer un virage à
180 degrés dans ma façon de gérer mon anxiété, je dois dire que je n'avais pas passé une très bonne nuit. Disons que je m'étais réveillée assez souvent et que j'avais terminé ce sommeil non réparateur par un
rêve-cauchemar mettant en vedette l'Ami, le Fils et Scott Awesome. Il y était entre autres question de bandes de
motards (!!), de séquestration, de violence, d'actes sanglants, d'armes de destruction massive, bref, de scènes pas du tout bucoliques. N'en pouvant plus d'alterner constamment entre le sommeil et le réveil, et de faire le décompte du nombre d'heures qu'il restait avant le
rendez-vous fatidique, j'ai décidé de me lever pour de bon afin de prendre la dernière douche du condamné. Je pensais en effet que ça ferait plus de bon goût de m'étendre sur la table en montrant des jambes nettes et rasées de près. Au fait,
vous ai-je précisé que le tailladage aurait lieu sur ma jambe gauche?
Finalement, l'Homme et moi arrivons au bureau du bourreau. Pendant que mon accompagnateur chargé de me remonter le moral s'installe dans la salle d'attente en ouvrant le cahier des sports de
La Presse, j'attends que la réceptionniste se pointe le bout du nez. J'ai compris plus tard qu'elle cumulait également les fonctions
d'aide-infirmière pour la dermatologue. Entre deux téléphones, elle recueillait les débris sanglants coupés par le médecin pour les déposer dans des petits pots de verre remplis d'un liquide transparent. Ouache!
Je ne peux plus longtemps échapper à mon destin et c'est moi qu'on appelle. Même si j'ai été prévenue que la procédure était moins longue et plus agréable qu'une visite chez le dentiste, j'ai quand même réussi à embarquer dans les délires de mon cerveau. Je me voyais déjà, souffrant d'une allergie soudaine au liquide chargé de geler la région opérée, en train de paralyser et d'être incapable de marcher POUR LE RESTE DE MA VIE! Ensuite, parce que j'avais eu le temps de lire une feuille sur le bureau du médecin en attendant la
réceptionniste aide-infirmière, j'ai pensé que ma plaie serait de celle qui saignerait ABONDAMMENT, ce qui ferait en sorte que je devrais être transportée de toute urgence À L'HÔPITAL. Je vous passe les détails sur les images qui défilaient sans arrêt dans ma tête montrant des plaies profondes et béantes, et des
scalpels-poignards triturant ma pauvre jambe. C'est sûr, JAMAIS je ne pourrai continuer à m'entraîner puisque je vais maintenant boiter lamentablement sur les trottoirs. C'est pas une orthèse qui va régler ça. Oh! non.
Quoi? C'est fini? Mais j'ai seulement senti le pincement de l'aiguille au début. Deux points de suture? J'ai deux points de suture! Et un gros pansement que je devrai enlever dans quelques jours. Je me lève triomphalement de la table et je me tourne vers l'Homme, mon accompagnateur chargé de me remonter le moral, pour lui déclarer : "Wow! Tu as vu ça? C'est terminé. J'ai passé au travers." Lui, lève la tête de son journal, me regarde à peine et laisse tomber : "Ouais. C'était une véritable boucherie!"
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