mardi 16 août 2011

En camisole... de nuit

Blog du matin

Il est trois heures du matin et je n'arrive pas à dormir. Je me suis réveillée à cause de ma vessie et de ma lanterne, puis en raison d'un bruit inusité en provenance de la cour. Le Visiteur masqué est là et j'ai décidé de monter la garde pour protéger mon étang dans lequel je l'ai surpris à s'ébattre gaiement. Malheureusement, malgré mes multiples sorties intempestives avec ma lampe de poche, il continue de descendre de l'érable et de s'approcher du bassin. J'écris donc avec l'oreille tendue, prête à réagir au moindre bruit suspect. Je ne suis pas seule pour veiller car la Reine-Marguerite, après avoir réussi à me soutirer quelques garnottes pour se rendre au matin, est venue me retrouver dans mon lit. Faut dire que dans son cas, je ne suis pas certaine que l'oreille soit vraiment tendue puisqu'elle roupille paisiblement à mes côtés en faisant entendre un ronronnement de contentement béat.

Puisque vous êtes là, je vais vous raconter ma soirée et vous démontrer, comme si besoin était, à quel point je peux être pathétique quand mon anxiété prend le dessus. Je suis revenue du travail inquiète de la façon dont mon bas du corps semblait se comporter. Me semble que je me sentais enflée et que j'effectuais des séjours un peu trop rapprochés à la salle de bain. Bref, je paniquais.

J'ai donc décidé de me rendre une nouvelle fois à la clinique pour chercher un réconfort quelconque, une raison d'espérer que je survivrais jusqu'à l'arrivée de mon premier chèque de nouvelle retraitée. L'Homme travaillant en soirée, je n'avais pas de voiture à ma disposition. Qu'à cela ne tienne, je suis la Marcheuse urbaine. J'ai pris mes pieds à mon cou et je suis partie en direction de la clinique, une marche d'au moins une heure. Comme j'arrivais pratiquement à destination, je me suis aperçue que j'avais oublié mon portefeuille à la maison. Privée de la carte d'assurance-maladie, je ne pourrais sans doute pas voir un médecin. Je passais devant le magasin où l'Homme travaille, alors je me suis dit que je prendrais la voiture pour retourner à la maison récupérer mes papiers. Petit hic de taille quand même, je n'ai pas non plus mon permis de conduire puisqu'il se trouve lui aussi dans le portefeuille. Vraiment embarrassée à l'idée de déranger l'Homme en pleine action, je décide d'appeler la Fille à la rescousse au cas où elle serait dans le coin revenue de son escapade au Saguenay. Je la rejoins par l'entremise du cell de son bien-aimé : "Salut, c'est moi. J'aurais un service à te demander. Où te trouves-tu en ce moment? À Tadoussac! Laisse faire, je vais me débrouiller autrement."

Un peu désespérée, j'appelle l'Homme qui ne peut se libérer dans un avenir immédiat rapproché pour me ramener à la maison. Je le confesse : j'ai pris le risque de conduire illégalement. Avais-je vraiment un autre choix? Rendue à la maison, mesurant l'ampleur de ma décadence, j'appelle le Fils en pleurant. Stoïque comme à son habitude, il écoute mon histoire et me dit simplement : "C'est pour ça que tu es aussi découragée? Pourquoi tu dis que ce n'est pas correct ce que tu as fait? Tu as simplement voulu te rassurer." C'est vrai. Comme il a raison. Du coup, je me suis sentie moins stupide surtout qu'il a refusé de me renier comme mère malgré des comportements frôlant la nécessité d'enfiler la camisole de force.

Rassérénée, j'ai décidé de rembarquer dans les nouveaux sillons et je me suis préparée un bon souper. À 19 h, n'en pouvant plus d'inquiétude, j'ai pris la voiture et je suis allée à la clinique. Oui. Avec ma carte d'assurance-maladie. Et mon permis. La réassurance a un prix, toutefois. J'ai dû me plier à un examen gynécologique et me déshabiller devant un médecin que j'ai toujours trouvé plutôt séduisant. Ouais. J'ai également eu droit à une requête pour passer une échographie pelvienne. Au privé. Paraît que ça va plus vite. Ça doit coûter plus cher aussi. M'enfin.

Alors, c'est ça. Je viens d'aller faire encore pipi. J'ai aussi jeté un oeil dans la cour. Tout semble redevenu tranquille. Je crois que je vais maintenant imiter la Reine féline et ronronner à mon tour. Déjà 4 heures. J'entends les grillons, ou les cigales, je ne sais plus trop, et le silence de la nuit. Un peu de calme avant le retour de la tempête.

1 commentaire:

  1. Il n'y avait pas de raison de te mettre dans cet état! Tu as sans doute bien fait d'aller voir le médecin, mais pour le permis de conduire, on m'a dit que les policiers étaient plutôt tolérants (encore faut-il avoir été arrêtée): tu as quelques jours pour aller présenter ton permis à un bureau quelconque. Ça n'est pas comme si tu étais carrément sans-papiers!

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