De guerre lasse, je suis allée consulter le Doc au sujet de mon fameux pied. Il fallait vraiment, mais vraiment, que je sois désespérée pour avoir effectué cette démarche (notez ici le jeu de mots encore une fois involontaire mais tellement approprié au contexte). En effet, cela voulait dire plusieurs heures d'attente à la clinique et, pour une hypocondriaque, je peux vous assurer qu'il ne s'agit pas du meilleur endroit où mettre les pieds (deuxième jeu de mots en deux phrases, serait-ce un exploit?).
Bref, je me suis tapée la pré-attente qui consiste à se rendre environ une heure avant le début du sans rendez-vous afin de faire la file le long d'un mur en attendant l'inscription des futurs bénéficiaires de soins de santé. Quand est venue l'heure de soumettre carte blanche (remarquez ici l'emploi de "carte blanche" au lieu de "patte blanche" et la subtile mention qui est ainsi faite de la carte d'assurance-maladie - vraiment, je n'en rate pas une!), un homme claudiquant a passé devant tout le monde pour se présenter le premier au guichet. Il a vite soulevé l'ire générale car il n'avait pas fait le mur comme tous les autres. À sa défense, il invoquait qu'il ne pouvait rester debout et qu'il attendait en bas depuis longtemps. Cette explication ne l'a pas empêché d'être chassé manu militari par la préposée à l'inscription et les futurs bénéficiaires mécontents d'être dupés par un des leurs.
La pré-attente étant terminée, je me suis ensuite tapée l'attente réelle qui a duré un peu plus de deux heures. Au cours de cette période, j'ai eu le temps de fraterniser avec les bénéficiaires numéros 3 et 6. Le numéro 3 avait l'air très mal en point. La veille, il était allé à l'urgence de l'hôpital qu'il avait quittée précipitamment après avoir arraché la perfusion qu'on lui avait faite. Il ne voulait pas attendre trente-quatre heures avant de voir un médecin! Il nous a appris, au bénéficiaire 6 et à moi-même, qu'il était aussi parti de l'hôpital parce qu'il avait été mis au courant de l'arrivée d'une personne soupçonnée d'avoir contracté le fameux virus porcin. Devant le plan d'action déployé par le personnel infirmier (tout le monde paniquait et fuyait le prétendu porc - cela rassure mon esprit hypocondriaque de voir à quel point une pandémie serait bien gérée), il n'avait pas voulu rester et s'exposer au risque d'attraper le virus.
J'ai eu également le temps de contempler je ne sais plus combien de ventres rebondissants de femmes enceintes et d'entendre hurler je ne sais plus combien de jeunes bébés venant de femmes qui ne l'étaient plus. L'une d'entre elles se mettait allègrement dans la bouche la suce qu'elle donnait ensuite à son rejeton (geste profondément dégoûtant selon moi et franchement antihygiénique), une autre se pâmait devant la beauté de son petit (je trouvais qu'il ressemblait à un nain de jardin) et lui prédisait une carrière de sapeur-pompier, et une dernière balançait le siège de son bébé dans tous les sens pour tenter d'endormir son chérubin. En parlant d'angelots, il y a deux petits démons dont j'aurais volontiers étouffé la mère qui était totalement incapable de les contrôler. Les monstres se permettaient même de fouiller directement dans le sac des patients (j'emploie ici le terme dans le sens de personnes qui perdent leur temps et qui ne disent mot).
Enfin, j'ai été appelée. J'ai vu le Doc. Il me propose une injection de cortisone qu'il pourrait me faire vendredi. Il soupçonne le syndrome de Morton. D'après lui, une seule injection pourrait faire disparaître mon problème mais il ne peut pas me garantir que la douleur ne reviendra pas. Et le Physio me propose un traitement au vinaigre pour la semaine prochaine. Il soupçonne un début de calcification osseuse. D'après lui, je devrai attendre une semaine ou deux, à raison de trois traitements par semaine, avant de voir un changement. J'ai la chienne pour ce qui est de l'injection et l'incrédulité pour le vinaigre. En fait, je ne sais plus sur quel pied danser!
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