Mais voilà que
Bon, mon aparté a été plus long que prévu. À part ça, je voulais commencer ce message en vous annonçant fièrement que ma santé mentale devait être au beau fixe étant donné que, depuis deux jours, je cuisine et je range comme une véritable Martha. Quelle naïveté de ma part encore une fois! Pourtant, je devrais commencer à savoir que mes comportements déphasés indiquent que je souffre d'anxiété. Je vous le prouve tout de go. Cette après-midi, je me prépare pour mon entraînement pédestre. Encore sur la lancée de mon exploit d'hier, j'ai hâte de me retrouver dehors. Comme j'étais presque prête à sortir, il me vient la brillante idée de syntoniser le canal météo pour voir où en était le mercure : - 13. C'est quand même bien surtout qu'il fait beau soleil. Mais voilà que je vois au bas de l'écran : facteur éolien, -21. Ouille! C'est plus froid ça. Qu'à cela ne tienne, je suis habillée, je suis brave, je pars.
C'était sans compter sur ma propension à mettre mon cerveau à "Off" et à commencer à divaguer comme ça ne se peut pas. "Il fait vraiment froid. Peut-être que de respirer de l'air trop froid va me porter à faire une crise d'asthme. Ou bien je vais attraper un gros mal de gorge parce que j'ai entendu dire que ce n'était pas recommandé d'aller faire de l'exercice dehors par temps froid". Et quand j'ai le cerveau à "Off", je n'arrive qu'avec de pénibles efforts à le remettre en branle. Je marchais, par un temps quand même radieux, et je ne voyais rien. À un moment donné, je me suis littéralement arrêtée pour contempler le parc tout blanc, mais d'une blancheur immaculée, et le ciel d'un magnifique bleu foncé. Les couleurs, aujourd'hui, étaient sans nuance. Et elles éclataient. Avec le soleil qui éclairait le tout, ça incitait à la contemplation, pas de son nombril, mais de la nature.
Je poursuis mon chemin et, pendant que je me trouve sur le sentier qui sépare le parc de l'école, paf! Nouvelle prise de conscience. J'étais tellement préoccupée par l'idée de respirer dans mon foulard pour éviter de faire entrer de l'air trop froid dans mes poumons que je me suis rendue compte que je marchais la tête baissée. Stop! Qu'est-ce que c'est que cette incongruité? Quand je marche la tête penchée, je ne vois pas le chemin devant moi. Autre prise de conscience. N'est-ce pas aussi ce que je fais dans ma vie de tous les jours? Quand je ne me fais pas confiance, quand je préfère ne pas prendre de risques pour ne pas me tromper ou ne pas avoir l'air ridicule, quand je décide de subir au lieu d'agir, j'ai la tête baissée. Je vois seulement mes pieds. Pas le chemin que je suis capable de parcourir. Pas la route que je peux décider de suivre. Pas les carrefours qui peuvent m'amener à vivre de nouvelles expériences.
Je me demande. C'est tu le froid qui a remis mon cerveau à "On"? Ou bien c'est tu que j'étais gelée?
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