Ouache... ouache... et reouache! Il en fallait de la détermination ce matin pour sortir dehors. J'ai dû me reprendre à trois fois avant d'arriver à l'arrêt d'autobus. J'ai d'abord tenté une première sortie à froid,
c'est-à-dire sans prendre de mesure particulière. Je l'ai vivement regretté. L'entrée était glacée en partie. Je patinais sans patins. J'ai eu peine à me rendre de l'autre côté de la rue. Là, j'ai abandonné la lutte et j'ai décidé de rebrousser chemin pour aller chercher mes crampons.
Me revoilà dans la rue chaussée telle une alpiniste. Je peux au moins avancer sans avoir l'air d'une p'tite vieille. Je me rends jusqu'à l'arrêt pour constater que mes jeans sont complètement détrempés. C'est à ce moment que je me souviens que j'ai des pantalons en nylon. Pourquoi, mais pourquoi,
n'ai-je pas pensé à les mettre? Cela aurait été parfait. Là, je vais devoir passer la journée avec des jeans mouillés sur le dos. Et je vais sans doute attraper un rhume à cause de ça. J'aurais pu aussi m'éviter de jouer à la poule mouillée en m'apportant des vêtements de rechange. Pendant que je m'abreuve intérieurement de reproches, il continue de pleuvoir de plus belle. L'autobus n'arrive pas. Je rêve à des vêtements chauds et secs. Je ne fais ni une ni deux et je rebrousse chemin une seconde fois.
Cette
fois-ci, en me voyant passer de nouveau la porte, Mignonne vient à ma rencontre pour se faire câliner. Elle espère probablement que j'ai décidé de passer la journée avec elle.
Ô perspective réconfortante s'il en est une! Malheureusement, mon désir de sauver le gouvernement l'emporte sur tout ce matin. Je me précipite donc dans la chambre pour me changer non sans réveiller l'Homme et la Fille pour les informer de mes déboires. En fait, je veux les avertir du danger qui les guette s'ils ne s'équipent pas de façon appropriée pour faire face aux intempéries de
Dame Nature. Je suis tellement bonne que ça fait peur!
Finalement, je monte dans l'autobus. Je réussis à m'insérer entre un militaire et une madame bien portante. Je commence ensuite à dégoutter sur le plancher. S'engage bientôt à côté de moi une conversation fort ennuyeuse au sujet de la confrontation
Québec-Montréal qui ressemblera, selon les experts dont je dois endurer les propos, à l'émission
Les Boys!!?? Je ne sais trop de quoi ils parlent et j'en ai assez. Je me branche et je me coupe de tout.
À midi, dégagement passager, le temps de mon cours de yoga. Il pleut encore mais je peux au moins m'aventurer sur les trottoirs sans devoir sortir amarres et piolets. La session porte ses fruits. J'en ressors aussi calme que je peux l'être compte tenu du fait qu'il y a toujours quelque chose qui m'inquiète, m'énerve ou m'indigne.
La sortie du bureau s'est bien passée. Le soleil s'est même un peu montré la face. Et c'était doux comme au printemps. On aurait dit d'ailleurs le début de la fonte des neiges. Encore un mirage dont il faut se méfier. On est seulement à la fin janvier. Tout peut encore arriver. Et quand je dis tout, je parle des déchaînements de la saison hivernale. À moins que, comme le prétendait mon prof de yoga ce midi, nous ne vivions un hiver londonien, donc pluvieux et sans soleil. Mais, mais, me voilà devenue aussi ennuyeuse qu'un bulletin de MétéoMédia. Ce doit être toute cette pluie qui m'a lessivé le cerveau. J'ai maintenant une tête d'eau, AAAHHHHHHHHHHH!!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire