Après avoir été au dépanneur, mon journal sous le bras, j'entre dans la caf pour faire le plein d'eau. J'arrive à la caisse où je suis littéralement prise à parti par la dame qui s'occupe de faire les sandwiches et autres préparations diverses. Je suis là, avec mon argent dans les mains, et j'essuie ses frustrations qui m'éclatent en plein visage sans vraiment comprendre ce qui se passe sauf qu'elle n'a pas l'air de bonne humeur. Ça ne peut pas être moi, je n'ai même pas ouvert la bouche. Non, en fait, elle me prend à témoin du comportement frustrant d'une cliente habituée des lieux. Comme elle n'a de toute évidence pas la tête à me faire payer mon litre d'eau, du moins pour le moment, je décide de l'interroger.
"Voyons, qu'est-ce qui se passe? Vous n'avez pas l'air contente", lui dis-je pour faire preuve d'empathie. "Pas contente, pas contente, je suis enragée. Cette femme vient tous les jours ici et jamais, jamais elle ne me dit merci", me répond-elle avec du feu dans les yeux et le couteau à beurre dans les mains. "Effectivement, ce n'est pas très poli mais, vous savez, elle a sans doute un travail tellement important qu'elle ne peut même pas prendre une minute pour s'apercevoir que vous êtes là". Elle voit par mon ton ironique que je suis de son bord. Alors, elle en remet. "En plus, comme si ce n'était pas assez, aujourd'hui, elle m'a demandé des rôties!". Comme je la regardais d'un air interrogateur, car je ne voyais pas où était le problème, elle me fixe droit dans les yeux et me crie presque : "Ici, on est à Hull et à Hull on mange des toasts, pas des rôties". Qu'est-ce que je pouvais faire sinon qu'acquiescer à cette vérité de La Palice?
N'empêche. Même si on est à Hull et même si on mange des toasts, on mérite d'être reconnu pour ce que l'on est tous, même les plus importants d'entre nous
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