Le pire, c'est que j'ai presque décidé de ne pas chausser les espadrilles de la Marcheuse. Il ne faisait pas très beau. Mon voyage debout dans le wagon à bestiaux avait presque eu raison de ma motivation. Et, évidemment, il faisait déjà noir. Heureusement, j'ai croisé l'Homme en arrivant à la maison. Il soupait avant de repartir travailler pour la soirée. En espérant qu'il me fournisse une excuse, je lui ai carrément posé la
Je me suis branchée sur As I Lay Dying. Je suis revenue au CD que je ne cessais d'écouter avant d'aller les entendre en concert avec le Fils. J'avais un bon pas. J'avais de l'énergie à dépenser. Je ne voyais pratiquement rien à cause de la bruine dans mes lunettes et, pourtant, je ne m'appelle pas Ginette (blague pour initiés de ma génération). En tout cas, l'expérience aidant, j'ai senti tout de suite que j'allais me donner à fond.
Les premières chansons ont joué. J'avais le rythme de mes bons jours. Puis, les premières notes de la toune The Blinding of False Light résonnent dans mes oreilles. Et les mots... I see now... I see through the veil of expectation. I see now... I see that conformity is betrayal. Je suis envoûtée. La musique vibre dans ma tête. Je suis dans ma bulle. Tellement que je dois faire attention à ne pas fermer les yeux parce que je veux me centrer sur la voix du chanteur qui crie ce que je sens... Unless followed by transformation, it is pointless to be given sight. Without the hope of our reaction, we overlook the purpose of our eyes. Et là, tout fait un à l'intérieur de moi. Je suis connectée au métal qui explose et le métal, par sa puissance, balaie les vieilles interférences du passé. Je me sens forte soudainement. Je me sens capable d'affronter les fantômes... I see now... I see that conformity is betrayal. With empty eyes I looked ahead, with clarity I now look back.
Je ne sais pas si un observateur extérieur pourrait remarquer un changement dans ma démarche quand je suis ainsi en pleine thérapie métal. Moi je sais que j'accélère beaucoup le pas, que je bouge davantage les bras et que, des fois, je crie fort les paroles, comme ce soir. C'est également toute mon attitude intérieure qui se transforme à mesure que j'intègre les décibels de la batterie, des guitares et des voix. Moi aussi j'existe. Moi aussi je veux être totalement moi...
J'ai dû écouter la toune cinq ou six fois. Je voulais que le message entre. Et qu'il s'imprime. Pour enlever la bruine de mes lunettes même si je m'appelle pas Ginette.
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Notes félines : Vous savez comme la nature a horreur du vide... surtout près de mes bols de nourriture pour chats de dehors. J'ai donc fait la connaissance ce soir d'un tout petit chat gris, très affectueux, qui miaulait à fendre l'âme tant il avait l'air de ne pas savoir ce qu'il faisait là. J'espère qu'il ne s'agissait pour lui que d'un égarement temporaire.
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