Diantre qu'elle haïssait Vanessa! Celle qui devait l'aider à supporter l'ennui du quotidien au bureau, lui éviter les obligations cléricales insignifiantes, lui permettre de s'évader pour faire vraiment ce qui l'intéressait, bref, ce sosie gonflable de son
Son immobilisme, qui aurait dû la restreindre à un rôle de tâcheron, ne cessait de lui occasionner du travail en supplément. Non, mais, se
Il fallait mettre un terme à cette aventure abracadabrante avant que cela atteigne un point de non retour. Aussi, depuis quelque temps, elle se creusait en vain les méninges pour trouver une façon de se débarrasser de la désormais trop encombrante Vanessa. Ce n'était pas une tâche si facile que ça pouvait sembler de prime abord. C'est que Vanessa lui ressemblait beaucoup, du moins par sa taille. Elle mesurait quand même un peu plus de cinq pieds. Elle faisait aussi dans le pas trop léger puisqu'elle pesait environ soixante livres. Enfin, elle prenait pas mal de place depuis qu'elle n'entrait plus dans sa boîte.
Dans son ardent désir d'éliminer la poupée non grata, elle avait tenté diverses manoeuvres pour arriver à ses fins. Elle avait notamment songé à simplement mettre Vanessa dans la poubelle qui se trouvait en face de la petite cuisine de l'étage. Un matin, très tôt, elle avait réussi à la soulever et à la traîner jusqu'au contenant qui lui servirait de cercueil. Après avoir ouvert l'immense couvercle, elle avait plongé la poupée tête première dans les déchets. Hélas! elle eut beau pousser, peser, écraser, tapocher, rien n'y fit. Vanessa avait toujours un morceau de son anatomie qui s'obstinait à empêcher le couvercle de fermer. De guerre lasse, elle ramena la victime dans son cubicule.
Une autre fois, elle pensa à jeter Vanessa dans le chantier de construction situé de l'autre côté de l'immeuble. Ce serait parfait puisque les ouvriers faisaient exploser des charges plusieurs fois par jour à différents endroits du terrain. Un soir très tard, elle sortit discrètement du bâtiment en compagnie de Vanessa qu'elle avait installée sur une chaise pour mieux la transporter à l'endroit de son dernier repos. Du haut du onzième étage, elle avait cependant mal évalué la hauteur de la clôture qui ceinturait le chantier. Impossible de seulement soulever la poupée et de la lancer de l'autre côté. Elle décida alors de grimper sur la chaise, de hisser péniblement Vanessa jusqu'à elle et de la faire passer
Ce matin, elle avait trouvé. Elle avait apporté de la maison un long couteau à la lame acérée. "C'est le cas de le dire, ma vieille, aujourd'hui tu te fais trouer la peau",
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