Je pourrais vous parler des deux films que j'ai visionnés hier et aujourd'hui, deux oeuvres primées pour les Oscars, soit
The King's Speech et
Incendies. Mais je viens tout juste d'écouter le premier épisode du documentaire
Naufragés des villes sur TOU.TV et je suis un peu chavirée. Il s'agit d'une série de reportages sur la pauvreté et sur les maux qu'elle engendre. J'avais lu quelques articles à ce sujet qui soulignaient le bon travail des auteurs qui veulent nous faire voir de quelle façon ce phénomène teinte notre société et nous faire réaliser sa proximité. Car on ne parle pas ici de gens qui sont à l'autre bout du monde, mais plutôt de personnes que nous pouvons côtoyer tous les jours.
Outre le fait de nous présenter des données sur la pauvreté et de nous permettre de profiter des commentaires de chercheurs dans le domaine, les réalisateurs ont demandé à deux volontaires de tenter l'expérience de vivre pendant deux mois comme des pauvres. Ces volontaires devront tout quitter et accepter de se débrouiller sans rien d’autre qu’un sac à dos et un chèque d’aide sociale
de 592,08 $ en poche. Au cours du premier épisode, nous les suivons pendant qu'ils sont en quête d'un toit pour la nuit et, idéalement, pour le mois.
Pas facile de voir
Emmanuelle Chapados jeune diplômée en communication, être obligée de passer la nuit à la gare d'autobus de Montréal parce qu'il n'y aucun logement de libre pour l'accueillir même parmi les ressources d'urgence. Même si
Pierre Gingras, consultant en marketing, est plus chanceux parce qu'il se trouve un appartement en colocation, il n'en reste pas moins que sa petite chambre minable se trouve à des
années-lumières du bel appartement lumineux qu'il habite à Québec. Et ce n'est là que le début de leurs tribulations.
Je retiens notamment qu'il y a un peu plus de trois millions de pauvres au Canada et qu'un Montréalais sur quatre vit sous le seuil de la pauvreté. J'ai été particulièrement touchée par une remarque du narrateur de cette semaine,
Urbain Desbois, qui affirme que ce sont rarement les gens riches qui tendent la main aux pauvres. Ce sont plutôt les pauvres qui aident les pauvres. Il ajoute que les pauvres ne jugent pas quand ils te viennent en aide. Ils te prennent où tu es et t'acceptent comme tel.
Comme vous voyez, je me suis vite éloignée du tapis rouge de Hollywood pour m'enfarger dans les trous du tapis élimé de la pauvreté. Ça brille moins de l'extérieur mais ça resplendit de l'intérieur.
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