J'en ai déjà parlé dans ce blog. Mais j'aborde de nouveau le sujet parce qu'il m'horripile toujours autant. En outre, il est dans l'air plus que jamais. J'ai
nommé : la planification financière. Cette tare atteint souvent son apogée dans les différentes chroniques économiques publiées dans les journaux. C'est là que l'on peut lire la triste histoire vécue de pauvres hères qui viennent épancher leurs souffrances en public et solliciter les sages conseils d'experts censés les rassurer sur la déchéance qui les attend
peut-être... ou pas.
Voici le cas d'un malheureux fonctionnaire d'Ottawa, qui réside en Ontario et qui prévoit prendre sa retraite l'an prochain à
55 ans. Voyez comme sa situation est
désespérante : il bénéficiera d'une pension indexée
d'environ 60 000 $ par année, il recevra une indemnité de départ
de 60 000 $ qui sera transférée dans son REER pour éviter l'imposition fiscale, il possède déjà un REER d'une valeur
de 50 000 $ (hélas composé uniquement de fonds communs de placement comme il nous l'apprend tristement) et il est également propriétaire d'un bungalow d'une valeur
de 350 000 $ et d'un chalet
de 85 000 $, tous deux libres d'hypothèque. Avouez que c'est là un cas déchirant de misère humaine pour reprendre une des expressions favorites de l'Homme!
Mais quel est donc le drame existentiel qui dérange le sommeil du pauvre fonctionnaire en question et qui l'a incité à se livrer à portefeuille ouvert aux lecteurs du journal?
Eh! bien, il veut savoir comment il pourra arriver à vendre ses fonds communs pour acheter plutôt des actions et des obligations de grandes compagnies canadiennes. Effectivement, cela mérite réflexion. L'expert le rassure heureusement dès la première phrase en lui apprenant ce que je considère, dans ce cas, être une simple vérité de
La Palice, soit qu'avec un avoir net après impôt totalisant autour
de 857 000 $, il possède le pécule nécessaire pour prétendre à une retraite confortable à partir
de 55 ans. Ouf! j'ai eu peur.
Pendant ce temps, à l'autre bout du spectre, un collègue de l'Homme a rendu l'âme ce matin après avoir vaillamment combattu un vilain cancer. Âgé de près
de 60 ans, il a occupé comme dernier emploi un poste de
commis-vendeur dans un commerce au détail. Sa femme fait du ménage pour une grosse compagnie. Tous les deux vivaient en appartement. Petit salaire, petite misère. Il a confié à l'Homme, quelques jours avant de s'éteindre, qu'il avait dû emprunter sur son
assurance-vie pour être en mesure de donner quelques sous à sa femme afin que
celle-ci puisse entre autres s'absenter de son travail pour venir le voir à l'hôpital.
Avait-il déjà pensé au "pécule" dont il disposerait... ou pas à sa retraite? Je l'ignore. Ce que je sais, par contre, c'est que sa situation correspond à celle vécue par une grande majorité de personnes. Et je sais aussi que ces personnes ne font pas exprès pour jouer à la cigale insouciante quand il s'agit de préparer leurs vieux jours. Non. Toutes les paies, elles sont occupées à vivre ou à survivre, c'est selon.
C'est ça qui me dérange dans le discours actuel. Tout d'abord, l'arrivée massive des
baby-boomers à la fin de leur durée de vie active semble être une révélation. Tout d'un coup, nos gouvernements se demandent comment ils vont nous soigner (car je fais partie de ce groupe de vieux enfants
d'après-guerre) et, surtout, comment ils vont nous financer. Alors, évidemment, on sort la culpabilisation. Les gens sont imprudents ou naïfs ou inconscients parce qu'ils ne planifient pas. Ce n'est pas vrai. En tout cas pas pour ce qui est de s'occuper de leurs affaires. En fait, les gens sont imprudents, naïfs et inconscients dans leur choix de gouvernants. Ils ne risquent pas. Ils n'osent pas envisager une société différente, axée sur le
bien-être de tous. Et dans cette belle continuité de mensonges que l'on nous sert
ad nauseam sans même prendre dorénavant la peine de les déguiser, on retrouve d'un côté les nantis et leur pécule, et de l'autre, les pauvres et leur bas de laine troué.
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Notes cinématographiques : J'ai écouté hier soir le film
Comment dresser votre dragon et j'ai succombé parce que ma petite Mignonne chérie est une copie conforme du dragon apprivoisé
Croque-mou! Mêmes yeux verts adorables qui s'ouvrent dans un corps tout noir.
Notes bloggesques : Allez voir dans la colonne gauche du blog le lien que le Fils a fait pour le feuilleton clérical le plus enlevant du Web. Vous y retrouverez d'un clic toutes les aventures de Vanessa.
Notes maternelles : La Fille s'en vient. L'Homme et moi avons tué le veau gras cet après-midi. Nous l'attendons pour le souper. Nous essayons d'être indifférents!!!
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