J'angoisse à un niveau presque toujours élevé ces
jours-ci. Par conséquent, je ne suis pas du monde, monde que je n'endure qu'avec
grand-peine car je ne m'endure souvent pas
moi-même. Bref, mes relations interpersonnelles sont plus difficiles. Rebref, j'ai eu un dîner très moche avec l'Homme et la Fille hier.
J'ai eu le temps de me rattraper un peu avec l'Homme depuis et de battre ma coulpe. Par contre, la Fille ayant de nouveau quitté veaux, vaches, cochons et couvées pour une période plus ou moins déterminée, je suis restée avec mon malaise. J'y repensais encore ce matin en lisant mon journal quand je suis tombée sur cette citation du moine boudhiste
Arnaud Desjardins cité dans la chronique de
Josée Blanchette : "Oui, chacun de nous peut se transformer. Si nous progressons sur le chemin de la sagesse, nous voyons que notre bonheur et notre malheur dépendent de nos interprétations. Nous sommes heureux lorsque le monde correspond à notre attente du moment et plus il y correspond, plus nous sommes heureux."
J'ai interrompu immédiatement ma lecture pour la partager avec l'Homme qui tentait vainement de son côté de parcourir la section "Sports" de l'autre quotidien que nous
recevons : "Tu vois, c'est ça qui est arrivé hier. Le monde n'a pas correspondu à mes attentes. Je voulais de l'empathie, des tapes sur l'épaule et des visages compatissants. Je voulais sentir que l'on comprenait mes angoisses existentielles. Au lieu de ça, j'ai reçu un message boomerang m'enjoignant plutôt durement de régler mes problèmes
moi-même. Pourtant, je ne demandais pas une solution, seulement de la compassion."
J'ai poussé un soupir. J'avais encore de la peine. J'ai repris ma lecture. La citation était plus longue que je l'avais
cru : "Or, il se trouve que nous n'avons qu'un pouvoir très limité pour faire en sorte que cette correspondance s'établisse. Le plus souvent, le monde ne correspond pas à ma demande et j'en souffre. Cette situation s'amplifie dans les relations avec autrui..." Tu parles! S'cusez mon intempestive réaction. Je laisse le moine
poursuivre : "Mais, nous pouvons renverser la perspective : et si c'était à nous de correspondre à chaque moment à l'indiscutable vérité du monde?"
C'est là que je me suis rendue compte de l'ampleur du chemin à parcourir. Pas étonnant que je recherche toujours la zénitude. Je ne regarde pas à la bonne place. J'appréhende le monde en fonction de moi au lieu de me définir face au monde. Je travaille beaucoup sur le lâcher prise mais ce n'est pas encore assez. Pourtant, je sais que c'est là que la paix intérieure va commencer. Je sais aussi que, pour pleinement profiter de ma retraite (et de ma vieillesse), je devrai rendre modeste mon ego pour m'ouvrir davantage au monde. Et je devrai aussi accepter modestement ce que les autres sont disposés à m'apporter. Dernière
chose : je ne devrai pas oublier non plus de cultiver la reconnaissance pour tous les petits bonheurs que la vie me réserve. Ouf! Voilà tout un programme de vie ou, plus justement, le programme de toute une vie!
__________________________
Notes pédestres : Parlant de petit bonheur, c'en était un aujourd'hui d'arpenter les trottoirs. Je me croyais au printemps avec la température clémente et les oiseaux qui chantent. Curieusement, c'est la deuxième journée que je marchais sans ma musique. Je ne sais pas ce qui se passe. Peut-être que j'ai besoin de m'intérioriser au lieu de m'énergiser.
Le bonheur, c'est comme l'argent: on est riches quand on en a plus que ce qu'on a besoin. Deux solution: augmenter l'entrée, ou diminuer nos besoins. Ou un sage équilibre des deux.
RépondreSupprimerNotes filiales, on a le plaisir de la compagnie de la Fille pour la fin de semaine! Et on ne semble pas pouvoir arrêter de parler de voyages..!