jeudi 6 janvier 2011

Va-et-vient

Je flotte sur un radeau depuis le début de l'année. Je me laisse aller à la dérive, la tête trop pesante pour même regarder où les flots me portent. Je suis comme dans un brouillard et je me fous un peu de tout.

J'ai un gros vilain rhume. Je tousse. J'ai mal à la gorge. Je dors difficilement la nuit parce que trop congestionnée. Quand je me lève de mon grabat, j'ai l'impression de marcher sur un sol qui bouge constamment. Ce doit être à cause du mouvement des vagues.

Je n'ai donc pas été sauver la planète depuis mon retour de Québec. Je suis plutôt restée confinée sous les couvertures cherchant un réconfort que je n'arrive pas à trouver. De toute façon, je peux à peine penser tellement je suis emprisonnée dans ma bulle morveuse. S'cusez-là mais c'est comme ça que je la sens!

En plus, l'Homme et moi avons été réveillés deux matins de suite par la Fille. À son premier appel, elle nous apprenait qu'elle n'avait toujours pas reçu sa nouvelle carte de crédit. Elle était donc sans le sou se demandant comment elle allait faire pour manger et où elle pourrait dormir. Je dois dire que cela m'a fait quelque peu sortir de ma torpeur. L'Homme et moi nous sommes activés une bonne partie de l'avant-midi à trouver une façon de lui envoyer des fonds allant même jusqu'à communiquer avec l'ambassade du Canada en Espagne pour savoir quoi faire pour venir en aide à une Chinoise démunie. Finalement, nous avons pu lui faire parvenir une somme suffisante pour lui procurer gîte et couvert pour un ou deux jours. À son deuxième appel, la Fille n'était guère mieux lotie. Toujours pauvre comme Job, elle attendait encore le miracle postal qui ne venait pas. Elle nous a appris en plus qu'elle était maintenant illégale parce que son séjour en Europe dépassait les trois mois et que son visa pour l'Espagne avait été volé en même temps que son passeport. Malgré mes recommandations, elle s'entêtait à poursuivre son périple. Suffisait, selon elle, que nous lui envoyions régulièrement des sous et qu'elle n'essaie pas de revenir en Espagne sous peine d'être peut-être déportée. C'est fou comme mon mal de tête s'est soudainement aggravé. Aux dernières nouvelles, elle songeait maintenant à revenir plus tôt que prévu. Nous attendons la suite des événements.

Après avoir passé une nouvelle nuit agitée, je n'ai donc pas été surprise d'entendre le téléphone sonner une troisième fois ce matin. Hélas! Pas de Fille au bout de la ligne, mais bien une infirmière de l'hôpital m'invitant à retourner me faire écraser le sein gauche mercredi prochain. Apparence qu'il faut une autre image, plus claire, plus précise. Ahhhhhhhhhh! C'est pas vrai. Moi qui travaillais très fort à adopter la zénitude totale malgré mon rhume carabiné, malgré la Fille en cavale, malgré la retraite qui approche trop vite, malgré le fait que je n'aurai pas ramassé un million de dollars avant de quitter mon travail comme les experts le recommandent maintenant, voilà que je devrai ajouter une vraie inquiétude à mes artères déjà trop tendues. Comme tout le monde, j'ai peur du verdict. Et j'attends.

Sur mon radeau, je flotte. Comme je voudrais m'y endormir paisiblement jusqu'à après.
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Notes pédestres : Je suis allée marcher. Je voulais me prouver que j'étais suffisamment rétablie pour faire acte de présence au bureau demain. Il faisait tellement beau. Une petite neige tombait. Et le soleil. Absent depuis le matin, il est brusquement apparu et m'a éclairée une bonne partie de mon trajet. Je l'ai accueilli comme un heureux présage. La lumière, c'est puissant.

2 commentaires:

  1. Bonne année chère Marcheuse urbaine!

    Je suis désolée d'apprendre quelle commence de façon aussi houleuse. Dommage que Vanessa ne puisse pas prendre la relève.

    Courage!

    L'amie yogini

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  2. Oooh, ce sont des mauvaises nouvelles :(
    Mais la fille va s'en sortir... Au pire en rentrant au bercail!
    Et je suis sûre que tout va bien aller, tu as mes meilleures ondes :)
    xxxxx

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