lundi 22 avril 2013

Gambade urbaine

Quelqu'un dans le monde Facebook ce matin demandait : Levez la main ceuzécelles qui seraient plutôt allés gambader dans les champs aujourd'hui." Je n'ai pas pu résister. J'ai répondu : "Moi je vais y aller parce qu'un autre bonheur de la retraite, c'est le "gambadage" perpétuel!"

J'ai donc tenu promesse et, après avoir devisé gaiement autour de délicieux plats marocains en compagnie de deux amies qui doivent toujours gagner cette garce de vie et assister à des réunions à 13 h 30, j'ai entrepris une gambade touristique non pas à travers champs, mais bien en direction du ROC. J'ai décidé de traverser la frontière en empruntant le pont du Portage et d'en profiter pour lire les différents panneaux semés par les bons offices de la Commission de la capitale nationale à l'intention des visiteurs de notre beau pays. J'ai totalement savouré d'avoir le temps de me prêter à ce jeu sous un soleil absolument radieux.

Dès l'entrée du pont, je suis frappée par l'agitation de la rivière. J'avais complètement oublié que nous étions en pleine période de crues des eaux. Le panneau m'indique d'ailleurs que cet endroit était autrefois un lieu de portage et que justement, au printemps, les voyageurs désireux de s'aventurer sur les flots devaient le faire un peu plus bas s'ils ne voulaient pas prendre un bain impromptu. Voici donc les images de mon début de gambade :








Depuis les années que j'habite la région, j'avais évidemment déjà remarqué ce bâtiment en ruines sur l'île Victoria mais je n'avais toutefois aucune idée de ce à quoi il servait. J'ai remédié à mon ignorance et je vous présente l'usine de carbure Willson. Cette dernière est directement associée à l'Ottawa Carbide Company, qui a construit l'usine sur l'île entre 1899 et 1900. Le bâtiment se distingue aussi par son association directe à Thomas Leopold Willson, inventeur d'un procédé de fabrication de carbure de calcium et de gaz d'acétylène et fondateur de l'Ottawa Carbide Company. Il a été déclaré personne d'importance historique nationale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada :



Après j'ai poursuivi ma petite bonne femme de chemin jusqu'à la colline parlementaire. Je voulais aller saluer les chats. Avouez que je vous ai fait peur là! Vous pensiez que j'allais en profiter pour dire bonjour au grand timonier. Pas du tout. Je le laisse mener sa barque tout seul. Quoique. J'aurais bien aimé aujourd'hui lui proposer d'essayer les eaux tumultueuses de la rivière des Outaouais. Mais revenons aux chats. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que le sanctuaire des félins n'existe plus! Il ne reste qu'une pauvre pancarte qui annonce que les chats ont été adoptés par les bénévoles qui s'en occupaient. La mignonne construction en bois qui les abritait depuis des années a été complètement démantelée. Même le banc où on pouvait s'asseoir pour prendre et caresser les chats les moins peureux a disparu. C'est drôle mais je me suis sentie flouée. Encore une fois. Décidément, cette colline devient de moins en moins hospitalière. J'ai tout de même pris une photo du pont que je venais de traverser pour vous donner une idée de la distance parcourue :



J'ai terminé ma randonnée au château Laurier. J'ai joué à la grosse madame en prenant place dans un des fauteuils de l'entrée principale. J'étais tout près du salon de thé et je pouvais voir les serveurs apporter les plateaux de sandwichs pas de croûte! J'entendais aussi le piano. C'était pas mal beau. Comme un autre monde. Tellement différent de celui où je barbote maintenant. Je me suis dit que bien enfoncée dans mon fauteuil à oreilles, je pouvais presque oublier le monsieur autochtone qui mendiait à la porte et qui m'avait pratiquement tiré une larme. Maudit que je suis sensible!De toute façon, il fallait que je reparte. Je devais prendre mon autobus. C'est drôle parce que là j'ai refait tout mon parcours, mais en sens inverse.

J'ai finalement terminé ma gambade urbaine bien peinarde dans ma cour en compagnie de mes poissons chéris. J'ai pris une photo de Rodolphe, comme l'a baptisé l'Homme, en train de chercher son air. J'ai peur de le perdre malgré mes beaux efforts pour le sauver. Je me suis sentie un peu cruelle de l'immortaliser ainsi sur pellicule. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Ce n'est pourtant pas mon genre de profiter du malheur des autres. Je voudrais juste qu'il continue à s'amuser avec ses frères et soeurs espiègles. Décidément, la vie nous rattrape toujours, même lorsqu'on gambade.