jeudi 30 septembre 2010

Lumière automnale

Tout d'abord, des nouvelles de mon acuité auditive. Je suis fière de signaler un retour à la normale ce matin. Plus d'empêchement donc à ce que j'assiste à d'autres shows de métal.

Un bon point de réglé. Passons maintenant à la partie pédestre de cette chronique.

Je vous dis que c'est pas évident de s'entraîner ces jours-ci. Mon sang de mercure (si vous ne comprenez pas l'allusion, c'est que vous n'êtes pas un fidèle lecteur et c'est bien dommage pour vous) n'en peut plus de toute cette eau qui ne cesse de tomber. Ce matin, je sors sur le pas de la porte habillée d'espadrilles en cap pour ma marche de santé quand, oh! horreur, je vois sur les marches de ciment de petits ronds mouillés. Je rage intérieurement. J'hésite. Je n'ai pas de manteau de pluie (je sais, je sais, c'est une honte pour la sportive que je suis. Je m'engage à remédier à la situation dans les meilleurs délais ((Wow! une double parenthèse pour vous dire que les trois derniers mots que je viens d'utiliser sont une formule consacrée dans la correspondance ministérielle. En gros, ça veut dire : Espère pas une solution trop vite parce que ton problème n'est pas notre priorité.))) Vous avez vu? Je crois bien qu'il fallait que je fasse une triple parenthèse ici, soit deux pour fermer celle qui a été intercalée et une pour celle qui a commencé. Comme j'y perds mon latin et mes règles de ponctuation, je change de paragraphe.

Je disais donc que j'ai hésité à affronter les éléments de Dame Nature mais n'écoutant que mon courage et mon envie folle de mettre mes oreilles à l'épreuve en écoutant du métal pour la première fois depuis lundi soir, j'ai enfilé mon coton ouaté non imperméabilisé et mon chapeau avec des têtes de mort et je suis partie. Ahhhhh! Il faisait bon vous savez parce que la température était douce. Et puis, c'était juste un crachin que je sentais à peine. J'embarque dans le cliché automnal pour insister sur la beauté des couleurs en ce moment. Le jaune éclatant, le rouge explosif et l'orange vif font en sorte qu'il n'y a pas vraiment de temps gris. Même sous les nuages, le paysage éclate de mille feux. Et les odeurs. J'adore le parfum de l'automne. Ça sent l'humus et la décomposition, la vie qui meurt avant de revenir.

Bref. Malgré l'ondée, j'ai eu l'énergie pour faire mon mini-parcours de joggeuse amateure. Oui, j'ai réussi pour une deuxième fois à me rendre jusqu'au bout de la rue. Et j'ai accompli mon exploit sur la merveilleuse chanson de As I Lay Dying intitulée The Blinding of False Light. Pour vous dire la vérité, j'adorais la musique et je ne comprenais pas vraiment les paroles. Je sentais seulement qu'il y avait un message important dans les intonations utilisées. Comme d'habitude, pour votre plus grand plaisir, j'ai trouvé le texte et je suis maintenant estomaquée par l'intelligence du propos. Jugez vous-même grâce à cet extrait :

I see now... I see through the veil of expectation.
I see now... I see that conformity is betrayal.

Betrayal of those who are forgotten, yet vision alone furthers our blame.
Unless followed by transformation, it is pointless to be given sight.
Without the hope of our reaction, we overlook the purpose of our eyes.

Vous comprenez pourquoi je trippe autant sur le métal. C'est tout simplement brillant!

Je termine en vous laissant sur cette expression que quelqu'un a utilisé aujourd'hui pour m'aider à définir comment je me sens quand je fréquente le Pusher, le Fils et ses amis et la Fille bien sûr : des coachs de liberté. C'est beau non? Me sentir enfin libre dans ma tête. C'est mon virage à 180 degrés. Et voici la fin de la chanson :

With empty eyes I looked ahead,
With clarity I now look back...
Now is our chance to breathe without tyranny, released from the blinding of false light.

Je n'ai rien à rajouter.

mercredi 29 septembre 2010

As I lay... dying and hard of hearing

Au moment où je vous écris ce blog, j'ai toujours l'oreille gauche bouchée victime d'acouphène. Et pourtant... j'ai porté mes protecteurs presque tout le temps. Sauf pour les dernières chansons du groupe As I Lay Dying parce que je ne me pouvais plus de les voir là, devant moi, et de les entendre hurler et jouer à se défoncer. C'était écoeurant, comme je n'arrêtais pas de le répéter au Fils toutes les deux secondes et demie.

Mais revenons en arrière. À 17 h et des poussières, le Fils et moi faisions la file pour m'assurer d'une place assise. Comme cela m'arrive quand le Pusher m'invite à trinquer avec lui, je me sentais comme une intruse. Pour commencer, il y avait presque exclusivement des gars. Et des jeunes gars. Plus jeunes que le Fils, c'est vous dire. J'aurais donc pu être leur mère à tous. Et, bien évidemment, je ne voyais pas âme qui vive dans mon groupe d'âge soit, pour citer Pierre Lapointe, l'âge avancé du rebelle attardé! Mais j'arrivais tout de même à me fondre un peu dans le décor avec mon gilet noir de Mortör et mon coton ouaté avec capuchon. Selon le Fils, j'avais plutôt l'air d'être sa blonde puisque nos airs de dissemblance ne pouvaient pas logiquement permettre de conclure que j'étais sa mère. Alors, la rebelle attardée branchée sur la chair fraîche s'est finalement amenée à l'entrée du Métropolis. Mes rides aidant, je n'ai pas eu droit à une fouille très poussée de mon sac et j'ai même eu un "Bonsoir Madame" en guise de salutation pendant qu'un des gros "bouncers" déchirait mon billet en me dévisageant tout de même un peu.

Qu'importe. J'étais maintenant dans le saint des saints. Tout comme le Fils, j'ai acheté mon gilet de la tournée de As I Lay Dying. Nous sommes ensuite montés au balcon et nous sommes assis sur des tabourets situés juste en face de la scène. C'était l'endroit parfait pour une vieille métalleuse. Scott Awesome nous a ensuite rejoints. Bien calée entre mes deux gardes du corps, j'ai sorti mes protecteurs d'oreille! Le show pouvait commencer.

Carnifex a été le premier groupe à faire son entrée sur scène. Et là je vous dis tout de suite que, même si j'adore cette musique, je n'ai pas les connaissances pour vraiment évaluer une performance. Je laisse ça au Pusher. Mes observations sont donc uniquement basées sur les sensations éprouvées au niveau de mes tripes. Alors, Carnifex, c'était très bien. Scott Awesome a vraiment beaucoup aimé. Le Fils et moi un peu moins. C'est que, pour ma part, j'attendais le rythme qui me fait entrer dans ma bulle et ce n'est pas venu. Ça ne défonçait pas assez à mon goût. Tout a changé cependant avec Unearth que je pensais ne pas aimer mais que j'ai finalement adoré. Tous les musiciens bougeaient super bien et le chanteur savait comment aller chercher la foule. Je trouve qu'ils ont donné un merveilleux coup d'envoi pour All That Remains. Ici, je me confesse. La rebelle attardée amateure de chair fraîche en a eu pour son argent. Le chanteur avait un corps d'enfer et comme il a enlevé son chandail après la première chanson, il exposait sa poitrine musclée à tout venant. J'ai trippé quand j'ai reconnu This Calling et je ne portais plus à terre quand le groupe a terminé avec Two Weeks.

Ensuite, ce fut la pièce de résistance. La raison de notre présence. Et nous avons été magistralement servis. Des éclairages bien pensés. Et un son du tonnerre. Des musiciens en super forme qui avaient l'air content d'être là et qui semblaient apprécier la foule. Le chanteur principal était en voix et savait comment se déplacer pour ajouter encore plus d'effet à sa prestation. (Aparté : même avec la camisole, il avait lui aussi un corps d'enfer. Dur, dur à regarder mais faut faire des sacrifices dans la vie. Fin de l'aparté.) Le groupe a principalement enfilé les tounes de son dernier album, ainsi que d'autres de ses chansons les plus connues. Chaque chanson provoquait un véritable délire. Tout le monde en voulait encore. Je n'en revenais pas. J'étais là depuis plus de quatre heures et moi aussi j'en redemandais. Si j'avais encore le moindre petit léger doute sur mon engouement pour le métal, je ne peux plus le nier maintenant : je suis une fan finie. Me reste à espérer maintenant que ma surdité n'est que passagère et que je pourrai très bientôt retourner voir un autre show.

Le Pusher avait raison. Un show live, c'est vraiment là que ça se passe!

mardi 28 septembre 2010

Breaking Bad... too too bad!

Eh! bien, mon séjour à Montréal s'achève. Dans quelques heures, je serai dans l'autobus qui me ramènera à mes pénates. J'ai bien aimé mon séjour même si je n'ai pas été particulièrement gâtée par la température. Ainsi, ce matin, c'est la pluie, donc pas d'entraînement pour la Marcheuse urbaine. Heureusement, quand on se promème dans les transports en commun dans la grande ville, on obtient une séance d'aérobie gratuite : longs, longs escaliers à grimper ou à descendre, longs, longs couloirs à parcourir et, parfois, longues, longues rues à enfiler parce que le Fils a décidé que c'était pas si loin que ça le resto. M'enfin... c'est plutôt bien parce ça garde sa femme en forme!

Alors, alors, j'ai donc pris le temps de visiter l'exposition sur Otto Dix. C'est pas là que je me suis remontée le moral. Oh! que non. Le pauvre artiste a vécu la Première Guerre mondiale comme soldat, dans les tranchées. Il en est revenu avec des images, ma foi, fortes et sans équivoque sur les horreurs de ce terrible conflit. Quand est arrivé le Troisième Reich, il a été déclaré, comme bien d'autres de ses semblables, "artiste dégénéré" par un expert en la matière, soit Hitler lui-même. Certaines de ses oeuvres ont alors été détruites et donc perdues à tout jamais. Il s'est recyclé dans les paysages et les saints. Faut c'qui faut pour pas déplaire à l'ordre établi!

J'ai aussi parcouru le Quartier chinois hier après-midi. Comme toujours, c'était fascinant parce qu'on se trouve soudainement transporté dans un autre univers. La Fille disait justement dans son dernier message en provenance de Padoue, en Italie, que chaque ville possède son Quartier chinois. Elle commence d'ailleurs à être une source digne de ce nom puisque, après Paris, elle s'est rendue à Milan, à Padoue et, en ce moment, à Bologne. Pour en revenir à mon propre petit périple, j'ai observé pendant un long moment deux vieilles femmes qui s'adonnaient à la pratique du Falun Dafa, qui est associé au Falun Gong, une religion bannie en Chine parce qu'elle ne place pas l'idéologie communiste au-dessus de la croyance en Dieu. J'étais estomaquée par la souplesse de ces femmes qui exécutaient à répétition une série de mouvements exigeant une très bonne forme physique. Je crois que bien de nos centres pour personnes âgées profiteraient des bienfaits de cette méthode qui vise l'entraînement du corps et de l'esprit. Me semble que ça remplacerait avantageusement les clowns, non?

Pendant que les femmes se mettaient en forme, les hommes étaient attablés à une minuscule terrasse et prenaient le thé. Devrais-je mentionner que l'un d'eux avait retiré son soulier et que, pied nu, il se curait le nez avec ostentation? Je sais, je sais, c'est écoeurant. Pour échapper à cette image, je me suis donc engouffrée bien vite dans un marché d'alimentation juste pour le plaisir de regarder les produits proposés. Il y avait de la seiche congelée, des oeufs de canards enveloppés dans une espèce de membrane brunâtre, le déliceux dessert à l'aloès que j'ai déjà eu le plaisir de goûter et qui, à mon avis, est infect, des bocaux remplis de morceaux d'ananas qui n'étaient plus vraiment jaunes, des champignons séchés aux formes inconnues. Mais c'est toujours l'odeur qui nous reste aux narines qui nous fait revenir... ou éviter.

Et j'ai assisté à mon show de métal. Comme promis, le compte rendu est pour demain. Alors, où vais-je avec mon titre? C'est une série télé que le Fils m'a fait découvrir. Il y est question d'un prof de chimie atteint d'un cancer qui décide, pour payer ses traitements, de devenir un dealer de drogues dures. En fait, il fabrique tout ça lui-même. Faut bien que ses connaissances en chimie servent à quelque chose, non? C'est extrêmement bien fait et les acteurs sont extraordinaires. Mais vous dire l'ambiance... Sombre, sombre. Avec scènes de violence incluses, bien entendu. C'est trop tard pour moi maintenant. J'y suis accro comme je l'ai été pour Prison Break auparavant. Je crois en avoir enfilé trop d'épisodes de suite chez le Fils. Cette fois, je ne m'imagine pas suivie par les membres d'une "organisation" pour le moins "dégénérée", mais par des pushers qui ont autre chose en tête que le métal. Décidément, les goûts du Fils sont pour le moins... surprenants. Faut-il que je m'en étonne cependant? Après tout, quel fils dans la vingtaine peut affirmer qu'il a amené sa mère à un show de métal?

Wow! J'trouve tellement que mes enfants sont cool!!

lundi 27 septembre 2010

Avant-match

Bon, ben me voilà dans la grande ville à quelques heures d'assister à mon premier show de métal d'envergure. Vous dire que j'attends avec impatience de voir en vrai des groupes que j'écoute en parcourant mes trottoirs urbains est près de la vérité. Mais la vérité vraie, c'est que j'attends plutôt avec anxiété de vivre cette nouvelle expérience.

Vous connaissez mon sens du drame et mes tendances à la panique inutile. Aujourd'hui ne fait donc pas exception à ma règle. J'ai hâte mais... J'ai peur notamment de me faire refuser l'entrée à cause de mon âge avancé. Peut-être que les organisateurs vont craindre de ne pas avoir prévu de couches jetables ou encore regretter de ne pas avoir téléphoné aux responsables de l'Ambulance Saint-Jean pour prodiguer les premiers soins aux spectateurs vieux à l'enthousiasme trop délirant qui feront une crise cardiaque à l'apparition de leurs idoles.

Je m'inquiète aussi de l'endroit où ça se passe. En face d'une crèmerie où se ramassent régulièrement de nombreux motards. C'est sûr que ma récente expérience à Wildwood avec Roar to the Shore devrait me permettre de me sentir tout à fait l'aise dans ce milieu. Et puis, le Métropolis n'est pas très loin non plus des Foufounes électriques. Une autre raison pour que me sente tout à fait à ma place!!

J'ai pensé aussi à la possibilité que je me fasse fouiller. Ne me demandez pas pour quelle raison on voudrait passer au crible les spectateurs d'un show de métal! Je m'imagine seulement que certains pourraient avoir sur eux... que sais-je... de la boisson, de la drogue, des armes de poing, des bouteilles d'eau! Je sais, je sais, je cède aux préjugés et le Pusher ne serait pas content de constater que, même après avoir frayé avec les amateurs de cette extraordinaire musique et avoir assisté à deux spectacles dans mon coin de pays, je réagis encore comme une personne de mon âge, soit avec étroitesse d'esprit et manque de tolérance.

Mon âge, justement. Je devrais m'en ficher. J'ai quand même posé la question au Fils et au Pusher : "Croyez-vous que je vais rencontrer des gens aussi vieux que moi à ce spectacle?" Réponse unanime : "Ce serait étonnant car le metalcore, c'est récent et ça attire davantage les jeunes." Seul espoir pour moi, selon le Fils : "À moins que la mère d'un des gars soit dans la salle... on sait jamais." Je ne sais pas pourquoi mais je crois qu'il s'est moqué de moi.

En tout cas, je suis prête. Je porte mon chandail de Mortör (vous saurez qu'il faut toujours porter le chandail d'un groupe métal quand on va à un show) et j'ai choisi des vêtements foncés (le noir étant la couleur privilégiée par les amateurs). J'ai aussi mes protecteurs d'oreille. Encore là, selon le Fils, il y a moins de risques pour moi de devenir sourde étant donné que je suis vieille et qu'il me reste moins de cellules auditives à perdre que lui! Et vlan! Mais, ce que je retiens surtout, c'est le conseil du Pusher : "Profite du show au max. Personne n'est là pour juger personne. Tu fais ce que tu as envie de faire et tu jouis de ta soirée."

Pour connaître la fin de l'histoire, il faudra me lire mercredi. Pas avant. Car j'ai promis au Pusher d'attendre qu'il ait lui aussi vu le spectacle avant d'en parler. Prenez donc votre mal en patience et une p'tite bière à ma santé!
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Notes pédestres : Qu'il était agréable ce matin d'arpenter les trottoirs montréalais. Il faisait bon. Il y avait, incroyable mais vrai, du soleil. Les couleurs étaient magnifiques sur le bord de l'eau. C'était une de ces journées d'automne qui nous inspirait jeunes quand il fallait rédiger une composition sur cette saison. C'était le temps d'utiliser l'expression usée à la corde : "J'ai marché sur un tapis de feuilles multicolores."

samedi 25 septembre 2010

Castafiore : Vers un nouveau destin

Finalement, ça n'a pas été si difficile d'attraper la petite chatte grise. J'étais assise dans le salon au début de l'après-midi quand je l'ai aperçue qui arrivait trottinant à pas rapides sur le trottoir en direction des plats de nourriture sur le balcon. Je me suis levée immédiatement pour aller chercher dans le frigo le plat rempli de morceaux de thon que je garde toujours en réserve pour nourrir mes trois lurons.

Étrangement, pour une fois, elle ne semblait pas trop apeurée. C'était inhabituel pour elle puisque je n'avais jamais réussi jusqu'à maintenant à même m'en approcher suffisamment pour pouvoir la caresser. Je dépose le plat. Elle recule juste un peu et revient tout de suite pour commencer à manger. Je décide de changer le bol d'eau. Je réussis à le prendre sans qu'elle s'enfuie et je reviens le déposer devant elle sans qu'elle bouge outre-mesure. Je prends alors le risque d'amorcer une tentative d'approche et je tends doucement la main pour lui flatter le dos. Elle reste là. Je m'enhardis et lui touche le cou que je commence à gratter légèrement. Elle ronronne. Je suis estomaquée. Est-ce que quelqu'un d'autre que moi aurait réussi à l'amadouer? Après tout, pendant mon absence de deux semaines, c'est fort possible qu'un amateur de petits chats ou encore un enfant ait pu convaincre les minets de faire confiance aux humains.

Je m'assois sur le balcon et continue à la flatter. Elle n'a que la peau et les os. Je suis étonnée car elle semblait plus rondelette il y a quelques semaines. Elle mange à peine. Je tente le tout pour le tout et je la prends dans mes bras. Elle se laisse faire et ronronne toujours. Je fais alors l'ultime tentative. J'ouvre la porte d'entrée et l'installe dans le vestibule, non sans avoir pris la précaution de fermer la porte coulissante qui le sépare du salon. Castafiore ne semble pas énervée. Pas comme Mignonne l'était l'année dernière en tout cas. Je la dépose doucement sur le tapis. Je rentre les plats à l'intérieur et je vais chercher un peigne pour tenter de la toiletter un peu car son poil est vraiment plein de noeuds. Elle se laisse faire sans broncher. Comme elle ne sent pas très bon, je décide d'apporter une bassine avec de l'eau et du savon. C'est sûr qu'elle n'aime pas se retrouver le derrière dans l'eau mais j'arrive facilement à la maîtriser sans même qu'elle tente de sortir ses griffes.

Je l'installe comme un pacha sur une grosse serviette et la recouvre en partie d'une autre. Elle reste là. Elle semble épuisée. Et si maigre. J'ai peur qu'elle soit malade. J'annonce à l'Homme qu'il n'est pas question que je la remette dehors. Son calvaire doit avoir une fin. Et nous commençons les appels. La première SPCA que nous rejoignons n'a pas de place pour accueillir un autre chaton abandonné. Le vétérinaire ne fait pas de bureau le samedi après-midi. Heureusement, l'Homme joint une collègue qui bénévole à l'autre SPCA du coin. Celle-ci lui apprend qu'il doit sans doute être possible d'aller y déposer Castafiore. Je vais chercher la cage. J'y mets doucement mon bébé chat sur sa grosse serviette. Elle semble si minuscule. Et elle ne dit rien. Dans la voiture, je la sors pour la prendre sur moi. Immédiatement, elle se blottit dans mon coude et c'est là qu'elle va rester jusqu'à ce que nous arrivions. Je continue à la caresser en pleurant. J'espère tellement que je suis en train de lui donner une nouvelle vie. J'ai beau tourner tout ça dans ma tête, je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Admettons que je veux la garder. Je pars demain pour Montréal pour presque trois jours. Je ne peux demander à l'Homme de s'occuper d'un bébé chat, surtout qu'il retourne travailler lundi. Si je ne la garde pas et qu'elle est malade, je ne peux pas la remettre dans la rue. Elle a besoin de soins. Et si elle est en bonne santé, elle a besoin d'un foyer.

Nous sommes arrivés. Les adieux sont rapides. Je transfère Castafiore dans une petite cage verte en plastique. On m'assure que, si elle passe le bilan de santé, elle pourra être adoptée. Je la caresse une dernière fois et lui murmure que tout va bien se passer. Et je sors.

Si vous saviez à quel point je déteste parfois les humains. Ils me lèvent le coeur. Castafiore va peut-être avoir une deuxième chance. Je veux tellement y croire. Mais quand je prends un léger recul, je ne peux m'empêcher de penser aussi à tous ces enfants que les parents mettent littéralement à la porte parce qu'ils n'en peuvent plus. Parce qu'ils ne savent plus quoi faire et qu'ils sont à bout de nerfs. Des enfants de 5 à 17 ans qu'on empêche d'entrer dans la maison et qui doivent appeler les services sociaux pour qu'on leur trouve un abri pour la nuit. C'est honteux. Vous ne me croyez pas? Allez lire La Presse d'aujourd'hui. C'est édifiant.

Je déteste parfois les humains. Ils me lèvent le coeur.

vendredi 24 septembre 2010

À chacun son angoisse

Parcourir la chronique de Josée Blanchette dans Le Devoir d'aujourd'hui a fait tomber sur moi le voile de l'angoisse. C'est qu'elle parle d'un livre écrit par une jeune publicitaire atteinte d'un cancer foudroyant au cerveau. Il s'agit de Véronique Lettre et son bouquin s'intitule Plus fou que ça... tumeur!

Vous devinez déjà que cette combattante a choisi de faire face à la musique en utilisant comme remède l'humour décapant. Son livre fait d'ailleurs l'objet d'une campagne de publicité tout aussi décapante grâce à des slogans du genre "Chimiothérapie par le rire" ou "Faut être malade pour écrire ça". Je trouve que c'est formidable et je voue une admiration réelle aux personnes qui sont capables de relativiser ce qui leur arrive même quand c'est la catastrophe. En fait, je suis en pâmoison parce que ces personnes illustrent à merveille le virement à 180 degrés que je nous crois tous aptes à faire et auquel j'aspire tant.

Mais voilà où le bât me blesse. Je ne suis pas du tout certaine que je serais capable de déclarer "Le cancer du cerveau, c'est entre les deux oreilles que ça se passe" si j'apprenais une aussi terrible nouvelle. Trouverais-je la force de prendre les interventions chirurgicales, les traitements, les malaises, les douleurs avec un grain de sel? Je panique pour deux points de suture. Vous ne m'avez pas vue ce matin quand j'ai enlevé mon "gros" pansement. Je n'osais même pas regarder. Heureusement que l'Homme était là pour me rassurer : "Ouais, c'est bien le résultat de la boucherie."

Et comme si ce n'était pas suffisant. J'angoisse aussi à l'idée que je devrai peut-être me taper deux ou trois livres de recettes si j'ai à traverser l'épreuve de la maladie. Vous savez ce que c'est. Dans ces moments-là, il y a toujours un bon samaritain pour vous conseiller LE livre qui va vous aider à comprendre ce que vous vivez et vous donner les étapes à suivre pour naviguer sereinement dans les eaux tumultueuses où vous avez été précipité. Moi je déteste ce genre de livre. Je ne dis pas que les propos ne sont pas intéressants ni qu'ils ne peuvent pas répondre à un besoin. C'est juste que je voudrais que la recette soit facile à comprendre et surtout rapide d'exécution. Comme en cuisine. Je ne choisis jamais une recette qui comporte plus de trois étapes. J'aime préparer la bouffe mais cela doit se faire dans un minimum de temps et avec un maximum de saveur.

J'imagine que, même sans l'écrire, chacun en vient à développer sa propre recette pour réagir aux coups durs. Faut croire aussi que l'inspiration vient au moment où l'on s'y attend le moins ou, mieux encore, au moment où on en a le plus besoin. Je garde donc le cap mais en continuant de virer à tribord.

Pendant ce temps, à l'autre bout du spectre, l'angoisse du Fils. Elle découle de notre plus récente visite à Belle-Maman dans son centre avec clowns compris. L'Homme et moi avons raconté à notre progéniture que nous nous étions retrouvés à notre corps défendant bénévoles d'un jour à cette occasion puisque nous étions arrivés en pleine séance de musicothérapie. Nous connaissions un peu l'intervenante que nous avions déjà rencontrée lors d'une précédente visite et nous connaissions surtout les belles chansons françaises qu'elle interprétait en jouant de la harpe. Oui, vous avez bien lu, de la harpe. C'est inusité mais ça marche. Bref, en nous voyant entrer dans le petit salon où était Belle-Maman et en constatant avec quel entrain nous pouvions l'accompagner, elle nous a rapidement inclus dans son mini-spectacle. C'était super chaleureux et sympathique d'entendre les voix chevrotantes ou hésitantes des personnes âgées qui retrouvaient, grâce à ces vieilles mélodies, des souvenirs de leur passé. Nous avons quand même étonné l'intervenante qui nous trouvaient bien jeunes pour savoir les paroles de toutes ces chansons. Et c'est là que nous avons déclenché l'angoisse du Fils.

Permettez-moi cet aparté et vous allez mieux saisir l'ensemble de la question. Le Fils n'a pas l'oreille musicale. Il a traversé toute sa maternelle en ne répétant aucune comptine et en ne fredonnant aucune ritournelle. D'après ses dires, comptines et ritournelles ne faisaient pas partie du programme scolaire... jusqu'à ce que la Fille fasse ses premiers pas à l'école. Contrairement au Fils, elle babillait sans arrêt et chantait constamment. Cela a eu pour effet de susciter régulièrement du Fils des déclarations du genre : "Eh! j'la connais cette chanson-là. Répète pour voir. Oui, oui, ça me dit quelque chose." Fin de l'aparté.

Vous comprenez mieux l'inquiétude ressentie par le Fils à la suite de notre aventure chez Belle-Maman. "Comment je vais faire moi, quand je vais être vieux? Vous savez que je suis incapable de me rappeler les mots d'une chanson, encore moins de fredonner un air quelconque", nous a-t-il déclaré, un peu paniqué. "T'en fais pas", que je lui ai répondu, "dans ton temps, c'est du métal qu'on va faire jouer. T'auras juste à crier et ce sera parfait!"

jeudi 23 septembre 2010

Quand ce n'est pas le chat qui est botté

Ahhhhhh! C'est ça les vacances. Pouvoir parcourir mes trottoirs chéris à toute heure du jour ou, plutôt, à l'heure qui me convient le mieux. Même si les sorciers de la météo annoncent de la pluie depuis deux jours, il y a quand même plus de nuages que de gouttelettes. Et c'est tant mieux puisque cela permet de faire des activités à l'extérieur, dont ma marche quotidienne.

Je me trouvais plus sportive que d'habitude cet après-midi pendant que j'arpentais mes carrés de béton. Je sais que vous allez sans doute trouver que c'est ridicule, mais c'était à cause de mon gros pansement sur le côté de mon mollet gauche. Vous savez bien... le résultat de la "boucherie" d'hier. Mon legging mi-jambe n'arrivant pas à camoufler ma blessure de guerre, j'avais l'air courageux d'un athlète se remettant d'un accident de parcours. "Voyez comme elle est brave et comme elle a un pas cadencé malgré cet énorme bandage qui lui recouvre une partie du mollet. Et quel mollet! On voit tout de suite qu'il s'agit d'un mollet d'athlète supersonique." Bon, j'exagère un peu. C'est que j'ai jamais eu de blessure sportive moi parce que je n'ai jamais été sportive. J'étais la boulotte que l'on choisissait toujours en dernier et quand j'étais malgré tout laissée sur la ligne de touche (avec deux ou trois autres compagnes de mon acabit), c'est le prof de gym qui désignait l'équipe chargée d'encaisser le handicap que je représentais.

Alors voilà. Maintenant je m'entraîne. Et j'aime ça. Et je veux croire que je commence à avoir au moins un peu le physique de quelqu'un qui fait de l'exercice. Je vous ai déjà parlé de la fermeté de mes mollets et de mes cuisses, je n'y reviendrai donc pas.

Laissez-moi plutôt vous dire que j'ai poursuivi aujourd'hui mes activités palpitantes de vacancière en me rendant chez l'orthésiste. Vous savez, quand on est sportive comme moi, c'est important de soigner ses pieds. En tout cas. J'ai été obligée de poireauter une demi-heure dans la salle d'attente. Paraîtrait que l'orthésiste éprouvait des difficultés à ajuster une botte militaire! Comment pouvais-je mesurer mon petit problème d'oignon naissant à la nécessité pour un vaillant combattant d'avoir le pied confortable dans sa chaussure de spartiate? J'ai donc pris un magazine sur la table et je me suis instruite.

Comme je suis heureuse de ne jamais prendre le temps de lire ces articles insignifiants. Cette fois, c'était un magazine anglophone (n'oubliez pas que j'habite en terrain conquis), mais ça ne changeait strictement rien à la vacuité des propos. J'ai ainsi appris comment agrandir mon espace en séparant une pièce en deux grâce à l'ajout d'un rideau ou d'un paravent. Simple, n'est-ce pas? L'art de transformer un deux et demi en trois et demi en un tour de main! Mais peut-on vraiment parler d'agrandissement dans ce cas?  Et j'ai aussi pu prendre connaissance de l'art de planifier un repas pour six en dix étapes faciles. Tout est prévu. Ce qu'il faut faire deux jours avant la date de la rencontre, par exemple acheter le poulet et le mettre au frigo. Une journée avant, on épluche les patates et on coupe les légumes. En après-midi, on fait le gâteau. Le lendemain matin, on cuit notre pain. Cinq heures avant, on met la table. Deux heures avant, on cuit quelque chose, je crois. Puis la sonnette se fait entendre et on est pas prêt, AHHHHHHH!

La réceptionniste a levé la tête. "Désolée, je crois que je me suis transformée en Martha Reine-de-la-Maison pour quelques minutes. Hum... à propos, comment va la botte? Militaire, je veux dire." Elle était finalement ajustée. Je l'ai vue sortir. Et c'était une botte féminine à part ça. Si vous saviez seulement tous les mauvais jeux de mots qui me sont passés par la tête avec cette saprée botte! Tenez, je vous laisse avec cette devinette que j'ai posée un jour à ma mère en rentrant de l'école, je devais avoir neuf ou dix ans, et que je n'ai compris que beaucoup, beaucoup plus tard :

Qu'est-ce qui est mieux qu'un soulier au soleil?
Réponse : une botte au clair de lune!

Vous auriez dû voir la tête de ma mère!

mercredi 22 septembre 2010

"Sang" coup férir

Je suis toujours en vacances. Et mon impatience ne s'améliore pas vraiment quoique... hier, je suis allée voir l'acupuncteure pour le changement de saison (il semble qu'il faut se faire ajuster l'énergie quatre fois par année en prévision de chaque saison à venir; ainsi, me voici prête pour l'hiver, et ce, sans avoir changé de pneus!), et mon chaman a cru bon me planter quelques aiguilles en surplus pour la colère. Je ne sais trop ce qui lui a donné cette idée. Faut croire qu'elle a senti un déséquilibre dans ma force vitale.

En tout cas. Ça n'a rien changé au fait que j'ai dû me rendre ce matin pour une chirurgie mineure au bureau de la dermatologue. Ouais... j'suis assez d'accord avec vous. Quelles occupations passionnantes pour passer le temps en vacances! Mais ne vous découragez pas pour moi. Je m'en vais à Montréal dimanche et là, il n'y aura ni aiguille, ni scalpel.

Que disais-je? Ah! oui. Cette chirurgie. Malgré mon ardent désir d'effectuer un virage à 180 degrés dans ma façon de gérer mon anxiété, je dois dire que je n'avais pas passé une très bonne nuit. Disons que je m'étais réveillée assez souvent et que j'avais terminé ce sommeil non réparateur par un rêve-cauchemar mettant en vedette l'Ami, le Fils et Scott Awesome. Il y était entre autres question de bandes de motards (!!), de séquestration, de violence, d'actes sanglants, d'armes de destruction massive, bref, de scènes pas du tout bucoliques. N'en pouvant plus d'alterner constamment entre le sommeil et le réveil, et de faire le décompte du nombre d'heures qu'il restait avant le rendez-vous fatidique, j'ai décidé de me lever pour de bon afin de prendre la dernière douche du condamné. Je pensais en effet que ça ferait plus de bon goût de m'étendre sur la table en montrant des jambes nettes et rasées de près. Au fait, vous ai-je précisé que le tailladage aurait lieu sur ma jambe gauche?

Finalement, l'Homme et moi arrivons au bureau du bourreau. Pendant que mon accompagnateur chargé de me remonter le moral s'installe dans la salle d'attente en ouvrant le cahier des sports de La Presse, j'attends que la réceptionniste se pointe le bout du nez. J'ai compris plus tard qu'elle cumulait également les fonctions d'aide-infirmière pour la dermatologue. Entre deux téléphones, elle recueillait les débris sanglants coupés par le médecin pour les déposer dans des petits pots de verre remplis d'un liquide transparent. Ouache!

Je ne peux plus longtemps échapper à mon destin et c'est moi qu'on appelle. Même si j'ai été prévenue que la procédure était moins longue et plus agréable qu'une visite chez le dentiste, j'ai quand même réussi à embarquer dans les délires de mon cerveau. Je me voyais déjà, souffrant d'une allergie soudaine au liquide chargé de geler la région opérée, en train de paralyser et d'être incapable de marcher POUR LE RESTE DE MA VIE! Ensuite, parce que j'avais eu le temps de lire une feuille sur le bureau du médecin en attendant la réceptionniste aide-infirmière, j'ai pensé que ma plaie serait de celle qui saignerait ABONDAMMENT, ce qui ferait en sorte que je devrais être transportée de toute urgence À L'HÔPITAL. Je vous passe les détails sur les images qui défilaient sans arrêt dans ma tête montrant des plaies profondes et béantes, et des scalpels-poignards triturant ma pauvre jambe. C'est sûr,  JAMAIS je ne pourrai continuer à m'entraîner puisque je vais maintenant boiter lamentablement sur les trottoirs. C'est pas une orthèse qui va régler ça. Oh! non.

Quoi? C'est fini? Mais j'ai seulement senti le pincement de l'aiguille au début. Deux points de suture? J'ai deux points de suture! Et un gros pansement que je devrai enlever dans quelques jours. Je me lève triomphalement de la table et je me tourne vers l'Homme, mon accompagnateur chargé de me remonter le moral, pour lui déclarer : "Wow! Tu as vu ça? C'est terminé. J'ai passé au travers." Lui, lève la tête de son journal, me regarde à peine et laisse tomber : "Ouais. C'était une véritable boucherie!"

lundi 20 septembre 2010

Liberté 55

Je suis en vacances. J'ai tout mon temps. Mais je n'ai pas de patience. Et je ne sais pas pourquoi. Je m'essaie à une vaine tentative d'explication : c'est parce que je fais maintenant partie du club 5/15. Oui, il semble que je suis entrée dans ce club sélect le 13 septembre dernier, jour où j'ai atteint l'âge vénérable de 55 ans (permettez-moi ici de reprendre une joke irrésistible de l'Homme - Oui! ça vit vieux un singe!). J'attends que les rires s'éteignent et je reprends mon propos.

Alors, selon le compagnon de la Soeur du milieu, j'ai donc joint les rangs des privilégiés de la société qui peuvent affirmer sans ambages, de préférence à leur employeur, la tonnante vérité suivante : "Tu m'écoeures 5 minutes et j'suis partie dans 15!". J'adore. En même temps, force m'est de constater que cette maxime ne laisse pas beaucoup de place à la tolérance. C'est clair. Ça signifie que les minutes passées à entendre des discours insignifiants et de belles paroles inutiles sont maintenant comptées. Et elles ne s'éternisent pas. Je compte jusqu'à cinq et je crisse mon camp!

Bon, bon. L'Homme n'aime pas quand je sacre. Ça ne fait pas dans la distinction paraît-il. Peut-être mais ça soulage en maudit par exemple! Voilà que je m'emporte à nouveau. Vous voyez ce que je voulais dire en vous avouant plus haut mon impatience nouvelle. Chus pu capable. Je me sens comme un prisonnier qui a inscrit sur son mur des centaines et des centaines de traits pour indiquer la durée de sa sentence. Et là, il s'apprête à tracer ses derniers bâtonnets. Pourtant il lui semble qu'il n'y arrivera pas. Il est devenu vieux. Et fatigué. Le doute l'étreint parfois et il se demande ce qu'il va faire de cette liberté qu'il a tant espérée. C'est ça qui arrive quand tu as été soumis pendant de longues années à un horaire qui n'est pas le tien : tu t'habitues à fonctionner selon les besoins des autres. Tu en viens même à ne plus savoir que toi aussi tu as des besoins. Pas le temps. Plus tard. Un jour.

Et là, le jour arrive. Tu ne pensais plus le voir poindre à ton horizon. Wow! C'est beau. Et épeurant. Va falloir que tu te grouilles et que tu consultes les innombrables listes que tu as dressées au fil des années afin de trouver très vite ce que tu voulais tant faire une fois que tu aurais du temps pour toi. Quoi? Tu as oublié! Arrête-moi ça tout de suite. C'est surtout pas le moment d'être atteint d'Alzheimer. Tu me tapes sur les nerfs avec ton amnésie soudaine. Ça ne devrait pas être si difficile que ça de ramener à ton esprit les merveilleux projets que tu comptais réaliser une fois que tu serais libre. Tu ne voulais pas voyager? Me semble que tu avais parlé de la possibilité de te mettre enfin à l'écriture? Non, non, tu voulais te dévouer pour tes semblables et faire du bénévolat. À moins que je confonde avec la fois où tu mentionnais ton envie de juste rien faire et de te laisser vivre.

Qu'importe ce que tu vas décider. Le chronomètre est parti. Tu as un peu plus de 5 minutes... mais pas vraiment beaucoup plus.

samedi 18 septembre 2010

Près et loin du bercail

Eh! Je suis de retour à la maison. Ce matin, je suis allée m'entraîner avec la brume comme décor. J'étais heureuse de ce paravent car je dois avouer que j'avais perdu un peu la forme après deux semaines. Finalement, c'est très différent de déambuler sur le bord de la mer et d'arpenter les trottoirs urbains même si je me berçais de l'illusion que je m'exerçais aussi fort. C'est sûr que ma marche matinale en compagnie de la soeur Psy revêtait un cachet particulier. L'odeur iodée de la mer et les délires de deux soeurs en vacances constituaient un mélange gagnant! Je crois que c'est surtout les derniers jours à Québec qui ont nui à mon tour de taille. Trop de bonne bouffe... mais je ne regrette rien.

Imaginez-vous que j'ai retrouvé mes barracudas dont j'avais fait le deuil parce que l'expertenbassin était supposé les récupérer pendant mon absence. D'après le compte que j'ai fait à mon lever, la faune aquatique est au complet, nénuphars et laitues d'eau y compris. J'ai fait un super ménage dans la journée pour enlever les innombrables feuilles tombées de mon érable roi de la cour. C'est l'automne paraît-il...

Et les chatons? Ils étaient là hier soir pour un passage trop bref. Je crois qu'ils ont trouvé d'autres plats où aller se sustenter puisque mes mangeoires étaient remplies à intervalles très irréguliers. J'ai acheté des sardines et du thon cet après-midi. Je vais tenter une approche demain. J'ai eu le temps de me rendre compte en les voyant qu'ils avaient grandi mes petits. Si je veux leur trouver un foyer, va falloir que je me grouille.

Et Mignonne et la Reine-Marguerite? Elles se sont ennuyées. Je le sais au nombre de fois où j'ai dû les flatter depuis que je suis revenue. Dès que je passe près de l'une d'elles, j'entends un miaulement qui n'admet aucun refus. Je dois prendre le temps d'aller caresser la féline en manque d'affection. Bon, bon. Moi aussi j'étais en manque de contacts poilus et de ronronnements apaisants.

Enfin, je ne sais plus si je veux ou non avoir des nouvelles de la Fille. C'est que, ô surprise, elle se manifeste quand même très régulièrement depuis son départ pour "lèzuropes", Facebook aidant. Ce qui devait avoir pour but de rassurer l'anxiété maternelle semble vouloir prendre la tournure contraire. Après seulement une dizaine de jours à Paris, elle nous a appris qu'elle avait la bougeotte et qu'elle avait décidé de prendre le train pour Milan. C'est là qu'elle vit en ce moment sur le "couch" d'un Italien soi-disant très, très hospitalier. Je ne sais plus trop si je dois m'inquiéter du charme de l'hôte présent ou du côté rebelle de l'Australien ex-chanteur de rock reconverti en chanteur d'opéra qui lui a payé un billet de théâtre et un verre de vin ou de la beauté ténébreuse de l'Iranien étudiant à Paris qui l'invite à lui rendre visite aux Pays-Bas et même à séjourner chez ses parents en Iran ou encore de l'inconnu du Louvres qui lui a offert un repas??? J'en perds mon latin et je trouve que je mène une vie pas mal plate. En tout cas, si les voyages forment la jeunesse, j'en connais une qui va nous revenir avec le statut de professionnelle!

mercredi 15 septembre 2010

Le Mistral Gagnant et les péchés capitaux à la RIFF

Petit resto sympathique sur la rue Saint-Paul. Les nappes jaunes et bleues donnent au décor un air de Provence. Et l'accent du serveur qui nous accueille habille joliment le tout.

Au menu : ratatouille sur lit de salade, potage aux courgettes, assiette fraîcheur composée de terrine, de saumon fumé et de magret de canard. À la bouche : un petit vin blanc frais recommandé par l'hôte des lieux. Et comme compagnie? La soeur du Milieu et la soeur Psy, cette dernière passant pour ma jumelle depuis deux jours. J'sais pas mais les Québécois nous donnent un air de famille à la ressemblance frappante!

Et après? Après, c'est la visite de l'expo sur les sept péchés capitaux au Musée de la civilisation. Malheureusement, le concept a un peu trop joué sur ma patience légendaire. Imaginez un audioguide qui se déclenche dès que vous approchez de l'une des aires réservées aux péchés. Gros hic : si le conteur a déjà commencé son boniment, oubliez ça! Vous devez soit prendre l'histoire dans son milieu, soit en attraper une autre au vol ou attendre PATIEMMENT le début d'une autre. J'ai commis trois péchés et j'ai tout lâché. J'ai remis l'audioguide à la vieille bénévole de l'entrée (je sais, je sais, ce n'est pas gentil de parler ainsi d'une retraitée qui sait occuper son temps de façon intelligente) en vitupérant évidemment contre le concept pas du tout amicalement utilisé, ou user friendly si vous préférez.

J'ai abandonné l'Homme et la soeur Psy qui m'ont bien invitée, mais vainement, à exercer ma patience. "Je suis en vacances et je ne veux pas me faire chier!", que j'ai pensé tout haut dans ma tête mais que je n'ai pas dit tout fort. J'ai quitté la salle pour me joindre subrepticement à la visite guidée donnée par une autre vieille bénévole transformée cette fois pour les besoins de la cause muséale en interprète anglophone. Je me suis ainsi retrouvée à obtenir de l'info super intéressante sur la fabrication des igloos, sur la construction des rabaskas et sur les problèmes d'alcool des Autochtones. Et tout ça en supportant les questions "éclairées" des deux ou trois visiteurs américains laissant supposer qu'ils traitent, EUX, très bien leurs Premières Nations.

Dégoûtée, surtout après avoir entendu les neveux de l'Oncle Sam demander à la vieille guide de la prendre en photo lorsqu'elle eut déclaré ses origines iroquoises, j'ai quitté une expo pour la deuxième fois en moins d'une demi-heure. Après avoir constaté que l'Homme et la soeur Psy en étaient maintenant au péché de la luxure, je me suis enfuie un étage plus bas. Et là, la musique m'a sauvée. Il y avait une expo sur l'influence de la musique africaine sur la musique des Amériques intitulée RIFF (en jazz comme en musique pop, courte formule rythmique ou mélodique qui se répète). Là aussi, il fallait un audioguide mais celui-là était intelligent. Il s'arrêtait avec toi. Il t'accompagnait dans ta visite pour la rendre agréable, pas pour te rendre fou. La musique était super bonne. J'ai vibré dès les premiers roulements de tambour gabonais et je n'ai pas arrêté. J'ai entendu les pionniers américains du blues et du gospel, puis Janice Joplin, Jimi Hendrix, Metallica, Elvis Presley, et des Québécois aussi influencés comme Boule Noire, Gerry Boulet, Vic Vogel, Dédé Fortin et j'en passe. Je n'ai pas pu m'empêcher de danser toutes les fois que je le pouvais, de battre le rythme et de retrouver mes tripes. Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai oublié l'Homme, la soeur Psy et les péchés. "Hon!", que je me suis dit en sortant de l'expo, "c'est sûr qu'à cette heure-là, ils ont fini de consommer. Ils doivent me chercher."

C'est en me déhanchant sur la chanson Oye Como Va de Carlos Santana, dont l'air entraînant continuait de trotter dans ma tête, que j'ai finalement retrouvé l'Homme sur un banc et la soeur Psy dans l'escalier. Ils semblaient épuiser. J'comprends, après tous ces péchés, ils devraient se confesser. Pour moi, c'est trop tard. J'ai déjà fait mon pacte avec le Diable du métal!

mardi 14 septembre 2010

Faire son cinéma

Pas facile de trouver des sujets de blog depuis que j'ai quitté la maison pour les vacances. C'est que je suis débranchée du monde... ou presque. En tout cas, la première semaine, je n'ai pas écouté la télévision, je n'ai pas lu les journaux et je n'avais accès à aucun ordinateur. Je crois que cela a contribué à me vider la tête plus rapidement pour entrer dans la farniente à plein temps. C'était reposant aussi de n'être sollicitée par personne. J'avais bien mon cell mais je ne l'ai utilisé que pour appeler le Fils afin de l'informer de ma toujours vivante présence.

Maintenant, chez la soeur Psy, j'ai retrouvé l'usage de l'ordi. Ce qui me manquait le plus, ce n'était pas tant de ne pas être en mesure de lire mes courriels mais plutôt de me trouver dans l'impossibilité d'écrire. J'ai bien essayé de prendre quelques notes de temps à autre mais il manquait la spontanéité. On dirait que lorsque je ne peux pas tout de suite raconter ce que j'ai envie de livrer de mes états d'âme, le moment est passé et je n'ai plus envie d'y revenir. C'est comme lorsque je m'essaie à écrire des textes pour des chansons métal et que l'émotion ne sort pas complètement tout de suite. Je commence sur une lancée mais je n'arrive pas à me rendre à la fin. Je sauvegarde alors le tout en me disant que je vais y revenir plus tard et lorsque je me relis, je ne suis pas capable de me remettre dans le même esprit. L'inspiration m'a quittée.

Il faut dire aussi qu'il ne m'arrive pas grand-chose ces temps-ci. Je prends ça cool. Aujourd'hui, j'ai vu un super film qui m'a fait beaucoup réfléchir. Ça s'appelle Le Concert et ça raconte en gros l'histoire d'un chef d'orchestre russe déchu qui décide de reformer son groupe de musiciens pour donner un ultime concert à Paris. C'était inspirant, tout comme la musique de Tchaïkovsky qui était omniprésente. Ce qui était surtout fascinant, c'était de voir ces gens, à qui le régime avait essayé de tout enlever dont principalement la dignité, se reprendre en main pour regagner leur fierté. Ainsi, même si les dirigeants politiques avaient tenté d'annihiler leurs idéaux et leurs valeurs, ces hommes et ces femmes avaient conservé leur essence et, plus important encore, leur capacité de penser par eux-mêmes et leurs âmes d'artistes. J'ai été touchée par la quête de l'harmonie recherchée par le personnage principal dans l'interprétation de la musique. Ah! ça emplissait sa spectatrice de bons et nobles sentiments. J'en suis ressortie plus convaincue que jamais de l'importance de se respecter soi-même, d'être cohérent avec ses principes et de refuser toute forme d'aliénation.

Pas mal quand même pour une introspection de vacances!

lundi 13 septembre 2010

This is life... and then it was hell!

Bon, je ne vous fais pas languir davantage et je vous parle un peu de mes vacances chez les AmAricains. Tout d'abord, il y a eu la mer, puis encore la mer et toujours la mer. C'était absolument merveilleux et reposant. Tous les matins, la soeur Psy et moi partions pour notre marche le long de la grève. Les pieds dans le sable, le visage fouetté par les gouttelettes d'eau salée, le nez empli des effluves iodés, nous commencions nos journées le pied marin et la tête vide.

Un beau jour, lors de notre promenade, nous avons rencontré une Américaine d'un certain âge. Vêtue quand même assez chic, elle portait, comme nous, ses sandales dans ses mains et semblait absolument heureuse de ce moment de paix et de lâcher prise. Lorsqu'elle est arrivée à notre hauteur, elle nous a souri et a déclaré "This is life!" (en insistant davantage sur le "This") d'un ton qui ne laissait aucune équivoque sur le bonheur qu'elle ressentait à se trouver juste là et à profiter pleinement de ce moment vivifiant. Immédiatement, nous avons adopté ce moto que nous avons commencé à répéter plusieurs fois par jour car il y avait plein de minutes, d'instants, d'images, de situations où vraiment c'était la seule phrase qui arrivait à résumer à quel point nous étions en parfaite harmonie et à un niveau de stress qui avoisinait souvent le moins zéro.

Nous avons donc goûté au paradis jusqu'au milieu de nos vacances. Puis, ce fut la descente aux enfers. Jeudi soir, en revenant d'une très agréable journée passée à Cape May, nous nous installons sur notre balcon pour notre partie de Scrabble quotidienne. Tout à coup, nous entendons une pétarade, suivie d'une autre, et d'encore une autre. Voilà que nous sommes envahis par une véritable horde de motos qui circulent tout autour de notre pâté de condos. C'est un vrombissement assourdissant. "Qu'est-ce qui se passe? Qui vient ainsi troubler notre quiétude marine?", nous demandons-nous en choeur. C'est pas possible qu'un quartier aussi calme se transforme en piste de course. Les renseignements pris auprès de notre commis d'épicerie préféré ne nous aident guère à calmer notre angoisse : c'est le week-end Roar to the Shore, c'est-à-dire trois jours pendant lesquels des milliers, oui j'écris bien des milliers, de motards envahissent la petite ville de Wildwood. Pourquoi faire? J'aimerais vous le dire mais je n'ai pas vraiment compris le but de ce rassemblement. Ce que je sais par contre, de renseignements pris cette fois auprès de la vendeuse d'un commerce de souvenirs "attrape-touristes", ce sont les deux faits suivants : "This is the nicest group that we receive, here in Wildwood. Why? Because they are professional."

Après trois jours d'enfer, nous en sommes venus à la conclusion que la pauvre vendeuse, pour nous faire ce genre de déclaration, devait être soit sous la menace armée d'un "gentil" motard ou encore qu'elle s'était fait sauter par un motard "professionnel" l'année d'avant! Car comment, oui comment, aimer entendre un bruit constant du matin au soir? Comment, oui comment, apprécier entendre crier les gens d'un balcon à l'autre, surtout des filles, pour demander aux motards qui passaient dans la rue de faire vrombir leurs engins encore plus fort? Et croyez-moi, ces "gentils" motards savaient y faire en terme de grondements!

Nous avons pensé à écourter notre séjour mais nous avons finalement décidé qu'il n'était pas question que ces motards gagnent et gâchent nos vacances. Nous avons donc pris les grands moyens. Nous avons été au Liquor Store pour acheter plusieurs bouteilles de vin pour atténuer le bruit environnant. Nous avons aussi pris le parti de rire de la situation car, vraiment, il y avait des moments où nous pensions devenir complètement fous... et sourds. Nous quittions aussi la ville pendant la journée pour ne revenir qu'en fin d'après-midi. Là, nous osions quand même notre incursion sur le balcon. Après une, mais plus souvent deux, bouteilles de vin, les vrombissements se faisaient toujours entendre mais ils semblaient venir de plus loin.

Il y avait quand même de ces moments où, exaspérés, nous allions nous réfugier à l'intérieur, fermant portes et fenêtres, et sentant des instincts meurtriers que nous ne nous connaissions pas monter à notre conscience. Cela nous donnait alors l'occasion de ventiler en imaginant de quelle façon nous allions nous débarrasser des "gentils" motards. Nous avons pensé lancé nos bouteilles de vin du balcon pour tenter d'atteindre un professionnel du "roaring". Nous avons imaginé que l'un d'entre eux nous ferait l'immense bonheur de se lancer sur une colonne de stationnement en faisant ses démonstrations de "professionnel" pour le bénéfice des "motardes" en pâmoison. Nous avons très sérieusement songé à "sucrer" un réservoir d'essence mais nous avons dû renoncer à cette plaisante perspective en réalisant que nous ne savions même pas où était situé le réservoir en question sur ces bolides du diable.

Finalement, nous avons réussi à sauvegarder notre santé mentale. C'est sûr que nous avions l'avantage d'être accompagnés, nous, d'un véritable "professionnel". Cependant, même les plus formés d'entre tous, ne sont que des humains. Et je dois avouer que la soeur Psy, tout comme l'Homme et moi, a connu ses moments de rage et d'impuissance où même la perspective de finir nos jours dans une prison de l'Oncle Sam ne semblait pas si sombre que ça!

Je ne sais pas pourquoi mais depuis que nous sommes revenus au Québec, j'entends constamment dans ma tête : "This is life!".

dimanche 12 septembre 2010

De retour en ville... plus vieille demain qu'aujourd'hui

Oui, oui, c'est fini le sable chaud, la mer bleutée et le soleil rose ou mauve. C'est le retour en ville. Dès demain, je recommencerai à arpenter les trottoirs... de Québec. Car je suis toujours en vacances.

Alors? Mon séjour aux USA? Je vous en reparle dans les prochains jours puisque ce soir je suis un peu fatiguée de mes douze heures de route. J'ai hâte toutefois de vous donner des détails sur l'événement qui a marqué notre séjour. Je vous dis seulement ceci : Roar to the Shore. Ça fait plus de bruit que vous ne pensez et l'Homme, la soeur Psy et moi n'aurions pas vécu pareille expérience si nous avions eu la possibilité de la choisir!

Mais pourquoi plus vieille? Parce que c'est ma fête demain et que je vais atteindre le cap vénérable des 55 ans. Ça me fout un peu la frousse. Impossible de nier que je n'ai pas dépassé le milieu de ma vie sur Terre. Et la prochaine année me réserve un défi de taille : accepter mon entrée dans le monde des retraités. Quand je pense à quel point j'aurais voulu déjà m'y voir lorsque j'ai commencé à travailler il y a près de trente-trois ans maintenant et que m'y voilà, devant la vie accomplie. Ce sera bientôt à mon tour de profiter de vacances à plein temps avant les vacances perpétuelles et éternelles.

Non, mais, sans blague, ce qui m'inquiète le plus, c'est la vitesse à laquelle les années filent... justement comme du sable entre les doigts. Je m'inquiète parce que, malgré mon âge de baderne avancée, j'ai plus que jamais le goût d'apprendre de nouvelles choses, de vivre des expériences différentes, de changer mes idées préconçues et d'effectuer, oh! même en m'y prenant lentement, un virage à 180 degrés. Je crois justement que c'est le fait de savoir que le temps peut manquer à tout moment, que le tapis peut me glisser sous les pieds, que l'urgence de vivre pleinement se manifeste aussi fort. Je veux vraiment changer mon mode de pensée pour passer de la peur bleue au grand pas en avant. 

Je considère que j'ai commencé tout ça en devenant d'abord la Marcheuse urbaine. Petits pas obligent. Et le blog, c'est une incursion quasi quotidienne dans mon âme. Grands pas dans ma conscience.

Pour vous prouver mon désir de me lancer des défis, je vous annonce que le Fils m'offre comme cadeau de fête un billet pour mon premier gros show de métal. Vous dire à quel point je ne me peux plus d'entendre entre autres As I Lay Dying et All That Remains est superflu. Si je m'en sors avec l'ouïe intacte, je récidive, c'est sûr!

samedi 4 septembre 2010

Pouchkeepsie USA

Chers amis lecteurs, je vous ecris a partir dun motel amAricain situe dans une ville au nom etrange. Oubliez donc les accents, les apostrophes et tout le reste. Je voulais seulement vous laisser savoir que le voyage se deroule bien. La temperature laisse un peu a desirer (de la pluie agrementee de nuages mais aussi du soleil). Toutefois, il est prevu que Dame Meteo se fasse plus clemente des demain.

Je vous reviens peut-etre plus tard cette semaine. Good night. Sleep tight. :))

jeudi 2 septembre 2010

Just Watch Me

Ça y est. Je suis en vacances. Une journée avant la date prévue. J'en avais vraiment assez. Je suis très tellement fatiguée. J'ai donc décidé de mettre fin au calvaire et d'entreprendre la dolce vita tout de suite.

C'est drôle. Me semble que j'ai déjà moins mal à la tête. Faut dire que je viens de passer la soirée en assez bonne compagnie merci. Des amis du Fils sont venus souper à la maison. Nous avons été chercher de la bouffe asiatique à notre restaurant chinois préféré. Et nous avons un peu bu. Cela aide à détendre les nerfs coincés. Et nous avons ri aussi. Cela aide à réduire le stress.

Mes mésaventures téléphoniques, notamment, ont déclenché l'hilarité mais pas de pitié par exemple. Ouf! Je ne suis pas encore considérée comme du matériel "à placer sans plus attendre pour cause de neurones affaiblis". Ça me rassure. Mon désarroi technologique m'a quand même valu de pouvoir profiter de l'aisance de la jeunesse et les amis du Fils ont reconfiguré mon cellulaire car, naïve comme je le suis, je n'ai jamais pensé qu'en changeant la carte Sim!!??, j'allais perdre des données. Finalement, c'est comme ma fameuse barre d'outils sur l'ordi au bureau. Est-ce que je savais moi qu'au moment de sauvegarder un nouveau numéro dans mon annuaire, j'avais le choix de le sauvegarder sur mon téléphone et sur la fameuse carte Sim!!&?* Je ne l'avais évidemment pas fait. Résultat : il ne restait dans mon répertoire que le numéro d'une vieille tante et celui de mon dentiste. Deux numéros que je compose régulièrement!

Alors, demain, que vais-je faire pour débuter mes vacances? Imaginez-vous que je vais petit déjeuner avec mon ami d'enfance qui demeurait à deux maisons de chez moi, au Saguenay. Car j'ai décidé, pour entrer dans ma nouvelle vie de non-mère, de ne passer à côté de rien. Aussi, quand j'ai pris connaissance du courriel de mon ami ce matin, j'ai accepté son invitation derechef. S'il ne pleut pas, je vais en profiter pour étrenner mes espadrilles neuves. Elles semblent super performantes. Reste à espérer que les pieds qui les enfileront seront à la hauteur des dispositifs spécialement prévus par les concepteurs pour amener la Marcheuse à l'extase. Je vous en redonne des nouvelles.

Et tant qu'à y être, j'ai aussi accepté l'invitation du Fils de me joindre à lui et à Scott Awesome pour assister à mon premier show de métal. Ce sera pendant la dernière semaine de mes vacances. Je vais me lancer le défi en même temps de me promener toute seule comme une non-mère autonome dans Montréal et de visiter en solo une exposition au Musée des beaux-arts. Je sais, je sais. Vous trouvez que je vis dangereusement. Vous n'avez encore rien vu!

mercredi 1 septembre 2010

Paris, here she comes!

Ça y est. La Fille a foulé le sol français. Nous sommes allés la conduire à l'aéroport hier en fin de journée. C'était un peu triste quand même. Six mois, c'est long. C'est long pour le Chum, mais aussi pour le Fils, pour l'Homme et pour la Marcheuse. Mais nous avons réussi la séparation sans trop de mal bien qu'avec quelques larmes versées.

Aujourd'hui, premier courriel de la Fille qui nous apprend qu'elle a déjà été voir la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, les jardins du Trocadero, la Seine, bref, qu'elle s'imprègne de la vie parisienne. Je suis tellement contente pour elle. Elle a travaillé si fort cet été pour ramasser ses sous et voilà que son projet se concrétise. En plus, comme elle a quelques jours devant elle avant de se présenter au vignoble du Château Gruaud Larose, elle pourra donc jouer un peu à la touriste et s'offrir du bon temps avant de se remettre à l'ouvrage.

Et moi? Eh! bien, je tiens le coup finalement. Après avoir sérieusement considéré un placement hâtif dans un centre d'accueil pour cause d'inutilité flagrante, j'ai pensé que je pourrais peut-être me trouver des projets et réexaminer ma vie. Oui, oui, ma vie, rien de moins. Vous apprendrez que ce n'est pas évident d'abandonner son étiquette de mère. C'est une identité qui colle à la peau et c'est une mission qui demande énormément de temps et d'énergie. Alors quand c'est fini, c'est le vide. Du moins, c'est ce que je ressens depuis hier.

Je reste confiante malgré tout que je saurai bien le remplir. Si je peux juste arriver à me ressaisir suffisamment pour éviter de commettre des gaffes qui pourraient forcer mon placement, j'en serai fort aise. À ce sujet, je vous expliquerai un jour comment j'en suis arrivée à faire annuler mon cellulaire plutôt que celui de la Fille, cellulaire qu'elle avait perdu et que je continuais de payer inutilement depuis un mois, et comment en voulant ainsi économiser, j'ai dû payer pour une autre carte Sim??!! et des frais de remise en service pour un total de 60 $!

Raison, it's coming back soon... I hope.