mercredi 17 octobre 2012

After all, tomorrow is another day... at the beach!

Presque trois semaines maintenant que je côtoie la mer. Sur son rivage, j'y ai lu Zola, Troyat et Camus. Et aussi Delacourt, un auteur que la soeur Psy m'a fait découvrir. J'entame aujourd'hui Jonasson, un auteur suédois qui va m'expliquer pourquoi un vieux ne voulait pas fêter son anniversaire.

Je ne peux pas dire que je m'ennuie lorsque je suis assise sur la plage devant un horizon infini. Non. En fait, je lis parce que je n'aime pas particulièrement me baigner. Me promener sur le rivage les pieds dans le sable avec les vagues qui viennent me caresser, ah! ça oui, j'aime bien. Alors, quand je suis fatiguée de la vie compliquée du Docteur Pascal, des émois de Viou, des interrogations philosophiques du narrateur de La chute ou des déchirements d'une gagnante de la loto dans La liste de mes envies, je quitte ma chaise, je laisse l'Homme et la soeur Psy à leurs ébats aquatiques et je marche sur la plage. J'en profite pour respirer à pleines narines l'odeur iodée qui m'a toujours ravie. J'observe aussi les oiseaux, grands et petits, qui viennent ramasser leur repas. Je regrette un peu de ne pas avoir apporté un livre qui me permettrait de les identifier. C'est tellement incroyable de découvrir toute cette faune ailée. Je trouve particulièrement amusants les petits échassiers qui s'amusent à courir vite vite entre deux vagues pour tenter d'attraper un mollusque quelconque. On dirait qu'ils ne veulent pas se mouiller les pattes! Je ne peux m'empêcher de sourire quand je les vois aligner comme des soldats au garde-à-vous en attente d'un ordre qui ne vient pas :


Pour le moment, je suis retournée sur ma chaise. Je poursuis ma lecture mais, inévitablement, je quitte la page pour admirer le paysage en écoutant le bruit des vagues. Et j'en reviens au dilemme qui m'habite : serais-je capable de rendre cette beauté dans un tableau? Bon, bon, n'allez surtout pas penser que ma récente visite au Musée des arts de Fort Lauderdale m'a enflé la tête au point que je puisse maintenant croire que je possède le talent de l'artiste. Vous saurez que je songe à explorer mes talents de dessinatrice depuis plusieurs mois déjà. J'ai même demandé à l'Homme de donner une couche de fond sur un vieux prie-dieu sur lequel je voudrais peindre éventuellement un paysage bucolique. Je le vois dans ma tête. Parfois, je tente de l'esquisser sur une feuille. J'avoue que le résultat n'est pas encore probant. J'ai même demandé conseil à la Fille qui m'a suggéré de viser l'art naïf. Ouais. C'est sûr que, dans mon cas, la naïveté est assurément de mise.

N'empêche. Voilà que sans même avoir réalisé un premier projet, je me laisse aller à en imaginer un autre. Je pourrais demander à l'Homme de recouvrir de peinture blanche le laminé du groupe métal Linkin Park installé au-dessus du bureau dans la chambre, juste en face de mon lit. Je n'écoute plus ce groupe et je me verrais très bien en train de contempler à leur place la mer et le ciel. Quand je regarde cette immense étendue d'eau et ce ciel à perte de vue, bleue sur bleu, je me dis que je peux au moins m'essayer. Qu'est-ce que j'ai à perdre? Ma vision idyllique de la beauté du bord de mer. Mes illusions sur mon semblant de talent. Qu'est-ce que j'ai à gagner? Le plaisir de tenter quelque chose de nouveau. Au pire, l'obligation de m'acheter un autre tableau. Allez, je me lance à l'eau!

vendredi 12 octobre 2012

Anecdotes floridiennes

Vous ai-je confié que, depuis notre arrivée en sol floridien, l'Homme s'est transformé en magasineur invétéré? Oui, oui, lui qui habituellement refuse carrément de mettre les pieds dans une boutique quelconque ou autre, le voilà qui déambule dans les allées tapotant les tissus, s'inquiétant de leur douceur et de leur entretien! Jusqu'à maintenant, il s'est acheté cinq chandails, une casquette, huit paires de bas et une paire d'espadrilles. Pas de souris verte, cependant!!

Faut dire qu'il est béni l'Homme chéri puisqu'il a failli perdre ses lunettes dans la mer il y a quelques jours de ça. Eh! oui, il se baignait en compagnie de la soeur Psy en sautant dans les vagues comme un enfant quand, ce qui devait arriver, arriva. Pouf! les lunettes envolées dans l'écume. Nous nous mettons tous les trois à la recherche de ses yeux rapportés sans grand espoir de réussir à accomplir cette tâche titanesque : chaque flux des vagues nous invite à croire à l'impossible; chaque reflux nous ramène à notre impuissance. Imaginant déjà les tracas à venir pour remplacer les précieuses lunettes, je sollicite l'aide de ma maman décédée et promets de lui payer une messe si elle réussit là où nous avons échoué. Pas de miracle en vue. En embrassant du regard la mer et son immensité, je me dis qu'une messe, c'est pas cher payé. Je monte donc les enchères à douze, une par mois pendant un an. Mise au courant de mon marchandage, la soeur Psy se joint aussitôt à moi en s'adressant à notre mère : "Tu sais, maman, comment il est l'Homme, toujours distrait et un peu maladroit." Elle n'avait pas fini de prononcer sa phrase que les lunettes ont été livrées directement à nos pieds. C'est le cas de le dire, nous n'en croyions pas nos yeux! Hommes et femmes de peu de foi, prière de s'abstenir...

Mais permettez-moi maintenant de revenir à un de mes sujets préférés : les minets. En déambulant sur la plage un bon matin, la soeur Psy et moi avons découvert un sentier qui nous a conduit à un paradis de chats. Grâce aux bénévoles d'une organisation qui s'appelle Cat Pals Inc., les chats de la plage Hollywood sont nourris tous les jours. Ils sont également stérilisés et vaccinés. Que c'est merveilleux, non? Y a pas juste moi qui contribue à la cause féline. D'ailleurs, tant qu'à jaser cause, je dois vous avouer que nous avons adopté, ou plutôt que nous avons été adoptés depuis deux jours par un gros matou noir et blanc baptisé Oscar Bellemare. Au début, je croyais qu'il était affamé mais, de fait, Oscar est affamé d'affection. Il tient absolument que nous le fassions entrer dans la structure en moustiquaire qui entoure la piscine. Pour vous donner une idée, voici une image de notre cour arrière :


Cet abri comprend deux portes qui donnent accès à la cour. C'est en montrant sa petite tête désespérée à l'une de ces portes qu'Oscar a conquis nos coeurs. Nous lui avons acheté des garnottes mais il préfère, et de loin, nos caresses. Quand il vient nous retrouver pendant que nous farnientons autour de la piscine, il passe de l'un à l'autre pour obtenir sa ration de flattage et de grattage. Son attachement est parfois douloureux lorsqu'il fait ses papattes sur nos cuisses. Je vous le présente ici qui essaie de convaincre l'Homme de lui accorder un peu d'attention :


Et voici une autre photo prise ce matin sur ma chaise :


Le plus difficile, c'est de remettre Oscar à l'extérieur de l'abri. Hier soir, c'est la soeur Psy qui l'a fait car moi, après trois tentatives, je n'arrivais tout simplement pas à prendre le minet du coussin où il dormait si bien pour le renvoyer dans le monde hostile. Je sais, je sais, j'exagère un tantinet.

Et je termine ce message en vous parlant très brièvement des prouesses de mes compagnons sur le terrain de golf. Nous avions deux voiturettes électriques pour nous déplacer et moi j'étais supposée agir comme caddy. En fait, je me suis surtout amusée à photographier les obstacles "vivants" que les joueurs devaient franchir pour atteindre les verts :


Parfois, il fallait même surmonter la peur de bêtes vraiment menaçantes comme ce crabe qui voulait voler la balle de l'Homme :


La situation, pour le moins inusitée, a permis à l'Homme de faire ce jeu de mots absolument suave. Je lui laisse donc le soin de mettre un point final à ce message. Selon lui, l'apparition d'un crabe constituait indéniablement un signe destiné à lui rappeler à quel point son jeu était "exécrabe"! J'en ris encore!!

mercredi 10 octobre 2012

Key West ou la République des conques

Nous revenons d'un petit séjour de quarante-huit heures pour découvrir les Keys, notamment Key West dont on entend si souvent parler. Que dire? Que dire?

Bien, je pourrais commencer par cette anecdote fort intéressante racontée par le chauffeur du trolley qui nous a permis de mieux découvrir la ville. Il semble qu'en 1982, après que le gouvernement américain eut décidé de bloquer la seule route qui conduit aux Keys afin de prévenir l'entrée inopinée d'étrangers sur le sol de l'Oncle Sam et d'exiger par le fait même de tout habitant des Keys de prouver son identité pour avoir le droit de circuler en Floride, les gens se soient révoltés. Et pas une petite révolte, non! Ils ont tout bonnement décidé de se séparer des États-Unis, de déclarer la guerre à leur ex-pays et de se proclamer "The Conch Republic" ou la République des conques! À ce jour, ils continuent de célébrer une fois par année l'anniversaire de leur indépendance et ils demeurent des Américains et des Conques, passeport à l'appui! Dites-moi pourquoi c'est si difficile pour nous de devenir aussi une république : la République des castors, la République des flocons de neige, la République des orignaux, que sais-je! Pour l'instant, nous demeurons uniquement la République des Cons!

Mais je m'égare. Alors, Key West. C'est la ville où Ernest Hemingway a habité pendant près de dix ans, où il a écrit entre autres Le vieil homme et la mer. Mais moi, la principale et, en fait, unique raison pour laquelle je voulais visiter sa maison, c'était pour voir ses chats! Les chats à six doigts qu'il aimait tant. Il y en a encore plus de quarante aujourd'hui qui vivent dans le domaine, tous des descendants de Snowball, le chat qui lui avait été donné par un capitaine de navire. Voici donc d'abord la maison :


Notez à gauche complètement, le chat noir qui déambule. Impossible presque de prendre une photo de la place sans rencontrer un félin! Impossible même de visiter sans devoir en déplacer un! Voyez plutôt :


Et ces chats étaient et sont toujours très bien traités. Hemingway avait même trouvé une ingénieuse façon de donner de l'eau à ses bêtes polydactyles en rapportant chez lui un urinoir du bar où il passait pas mal de son temps à lever le coude. Son épouse de l'époque, toutefois, trouvait que le bassin en question ne faisait pas très chic dans la cour. Elle a donc décidé d'améliorer le tout en ajoutant une amphore et des carreaux de céramique. Le résultat est, ma foi, assez joli :


Et je sais que vous brûlez d'envie de voir d'autres chats. Voilà :


Et celui-ci photographié par la soeur Psy :


Enfin, le chat qui en a assez de tous ces visiteurs :


Nous avons terminé la journée en célébrant le coucher du soleil sur la plage, plage qui était, toujours selon les dires de notre chauffeur de trolley, la plus belle de Key West. Ouais. C'était plein de roches. Mais le coucher de soleil était magnifique. Assis sur nos chaises, les pieds dans l'eau de mer, nous avons aussi assisté au défilé des voiliers remplis à ras bord de touristes désireux d'admirer la lumière de la fin du jour avec petite musique des Caraïbes pour accompagner le tout. J'ai préféré notre manière.

Nous avons dégusté un bon repas sur la célèbre rue Duval puis, ce matin, nous avons fait un dernier tour en ville histoire de profiter d'autres anecdotes de trolley. J'en ai profité pour demander à l'Homme de m'immortaliser devant une jolie maison typique :


C'est sûr que je n'ai sans doute pas séjourné assez longtemps à Key West pour vraiment en apprécier tout le charme. Reste que j'ai été un peu déçue de l'aspect commercial de l'endroit. Ainsi, la route qui mène aux Keys, sur laquelle je m'imaginais circuler entourée d'eau à babord comme à tribord, est en majeure partie une immense allée bordée de magasins et de boutiques de souvenirs de toutes sortes. Pas de joli petit café avec terrasse pour admirer la mer. Pas de sympathique resto invitant à la farniente du Sud. Rien de tout ça. Beaucoup de pièges à cons par exemple.

Je me disais que Key West, ce serait différent. Pas vraiment. La petite ville est elle aussi remplie de commerces destinés à faire cracher les visiteurs. Et je ne peux m'empêcher de repenser à cette information donnée par le chauffeur de trolley précisant que les deux principales sources de revenus des Keys sont les touristes et les poissons. Après ma visite, je me demande si je n'ai pas été les deux à la fois!

samedi 6 octobre 2012

Le zoo où il n'y avait pas un chat!

On ne fait pas que les lézards au soleil en vacances! Non, ma Madelon. Nous nous promenons aussi pour rencontrer des gentils "Zamaricains". Ainsi, ce vendeur sympathique dans un magasin de sports où l'Homme avait jeté son dévolu sur de nouvelles espadrilles a accepté de nous parler de ses séjours au Canada, plus précisément à Toronto. Comme nous lui demandions s'il trouvait que la nourriture était bonne dans notre beau pays, il nous a avoué candidement que le poulet dans les magasins canadiens du fameux Colonel était d'une qualité supérieure à celui utilisé chez l'Oncle Sam. Imaginez que ses amis et lui en ont même fait une provision monstre avant de traverser la frontière! Nous étions ébahis en l'écoutant car nous n'arrivions tout simplement pas à imaginer que la renommée de notre gastronomie pouvait se limiter au vulgaire volatile pané! Faut croire que oui... du moins pour certains de nos voisins.

On ne fréquente pas que les magasins non plus. On visite aussi. Le musée des sciences de Fort Lauderdale notamment où nous avons été entraînés dans un simulacre de promenade dans les Everglades à bord d'un soi-disant train en face duquel se trouvait un écran censé nous emporter sur l'eau regorgeant d'alligators. Nous avons effectivement été secoués sur nos bancs de fortune et même, à un certain moment, aspergés de gouttelettes d'eau pour imiter l'orage qui grondait dans les hauts-parleurs. C'était criant de fausse vérité!

On découvre de vraiment bons restaurants par contre. Par exemple, le Old Fort Lauderdale Breakfast House où nous avons dégusté une salade avec un morceau de poisson cuit à la perfection. Et aussi un resto italien, Frank's, où nous avons dévoré une pizza végé avec beaucoup d'ail, vraiment beaucoup. Pas grave. Nous n'avons eu aucune difficulté par la suite à nous trouver une place sur la plage!

Aujourd'hui, nous avions décidé de nous rendre au zoo de Miami. Amère déception. Le trajet en monorail, que nous avons emprunté pour nous donner un aperçu du parc, nous a permis de voir uniquement de la verdure. De la belle verdure, je dois dire. Voyez notamment la fontaine ci-dessous :


Bon, il y avait bien quelques oiseaux :


Et une drôle de bibitte :


Mais, pour le reste, c'était plutôt limité. Nous avons quand même eu la possibilité de goûter à quelque chose de tout à fait inusité : de la crème glacée en granules! Oui, oui, vous avez bien lu. Quand j'ai vu la jeune fille me tendre un bol de petites boules brunes après lui avoir commandé de la crème glacée au chocolat, j'ai pensé que mon anglais, pourtant ardemment pratiqué tous les soirs auprès de Raymond et de sa famille, me jouait des tours. Pourtant, nous avons dû nous rendre à l'évidence. Il s'agissait effectivement de crème glacée en très, très minuscules boulettes, lesquelles fondaient, éventuellement. Je dois dire que c'était bizarrement rafraîchissant.

Allez je vous quitte avec cette photo prise par la soeur Psy du dernier animal admiré (et ce n'était pas un chat!) :

mercredi 3 octobre 2012

Oui, la misère est moins pénible au soleil!

Hum... Il fait beau. Il fait chaud. Et les mots de Charles Aznavour me semblent tout à fait convenir pour décrire notre misère paradisiaque. Comment se plaindre en effet lorsqu'on se trouve à cinq minutes en voiture de la mer qui fait rêver et à un jet de pierre de la piscine qui fait nager? Comme il serait injuste de maugréer quand on a pour seule préoccupation que de se protéger du soleil pour éviter sa morsure afin de mieux apprécier sa caresse (dixit la soeur Psy)! Tant qu'à être dans les citations, permettez-moi de partager avec vous ce succulent jeu de mots de l'Homme qui affirme que nous profitons d'un climat "pical" mais pas "trop"!

Oui, ce sont des vacances comme nous les souhaitions. Nous avons retrouvé notre jolie maison sise à Hollywood Beach et la farniente floridienne nous a immédiatement envahis : longue marche matinale sur la plage, copieux déjeuner sur le bord de la piscine, courte mais revivifiante sieste au début de l'après-midi et agréable escapade au bord de la mer pour jouir de l'eau chaude et de l'odeur iodée. J'oubliais nos activités intellectuelles quotidiennes, soit notre partie de Scrabble et l'écoute de la série télé américaine Everybody Loves Raymond. Ceci nous aide à garder notre cerveau alerte tandis que cela nous permet de pratiquer la langue de Shakespeare que je maîtrise mieux, ai-je constaté hier au centre commercial, quand je la parle devant de jeunes vendeurs sympathiques et musclés!

Je reste déçue de ne pas avoir réussi à attraper les deux bébés chats avant de quitter. Je me console en me disant qu'Irma va peut-être trouver le temps moins long pendant mon absence si elle peut encore jouer à la maman! En plus, nous ne sommes pas encore rendus dans les grands froids de l'hiver, du moins je vous le souhaite.

Par ailleurs, mon séjour loin du parc faunique ne m'empêche pas de sauver les bibittes de l'Oncle Sam. Ainsi, l'Homme et moi avons repêché un bébé grenouille qui faisait la planche dans la piscine. Je crois bien qu'il cherchait désespérément à se hisser sur la terre ferme et j'ai senti qu'il appréciait notre coup de pouce. Et l'Homme a également libéré un papillon monarque pris dans la toile d'une vilaine araignée. Je pense que d'ici la fin des vacances, je devrais réussir à recréer un nouveau parc!

Me reste finalement à pratiquer l'art de la photographie puisque je possède maintenant un appareil numérique. Je vous promets des images pour le prochain message!