jeudi 29 novembre 2012

Mise à jour mais pas mise à nue

Me voilà devant mon petit carré blanc. J'ai sauté tout de go dans l'espace réservé au texte car je ne sais vraiment pas encore de quoi je vais vous parler. J'attends donc pour le titre.

Je n'écris plus. Je bénévole beaucoup. J'ai l'intention, après la période fort occupée des Fêtes, de revoir mon carnet de bal pour justement y rajouter une fenêtre pour l'écriture. Je veux aussi prévoir du temps pour mon fameux projet de peinture que je n'ai même pas commencé. En fait, c'est plutôt l'Homme qui a entamé les travaux puisqu'il a appliqué la couche de fond sur le petit meuble que j'ai l'intention de recouvrir de mes gribouillages d'artiste amateur. Me semble que l'hiver, avec son manteau blanc, son profond silence et son froid souvent sibérien, se montrera propice à l'expression de ma créativité. Faudra voir.

Pour la réalité toute présente de ce soir, je vous annonce que j'écris parce que je procrastine sur l'installation de mes décorations de Noël, plus précisément sur la réalisation du village où trône la crèche construite il y a naguère par l'Homme lui-même. Demain, si j'arrive à me décider (et il faudra bien que je m'y mette puisque les deux immenses boîtes remplies des cossins de saison traînent en plein milieu du salon), je vous présenterai une photo de l'oeuvre en question, témoin des talents de mon mari bricoleur. Justement, en parlant de ces talents-là, je vous offrirai également une image, qui vaudra assurément mille mots, de l'abri nucléaire qu'il a construit pour Irma et sa gang. Je ne suis pas certaine cependant que les occupants désirés aient déjà compris que cette chose triangulaire toute entière recouverte de bardeaux leur est destinée. J'y place de la nourriture tous les jours. Des fois, les bols sont vides. Mais pas toujours. Je constate aussi que le morceau de tissu découpé dans un vieux chandail que l'Homme a placé devant l'ouverture est parfois rentré en-dedans, ce qui me laisse croire qu'une bibitte quelconque a visité les lieux. Est-ce un félin? Le mystère reste encore entier.

Alors, c'est ça qui se passe avec les chats. Je n'ai malheureusement jamais réussi à attraper les deux bébés d'Irma. Depuis deux jours, je n'en vois plus qu'un. Cela me désole vraiment. Faut dire aussi qu'Irma ne les tolère plus comme avant. Bientôt, ce seront seulement des chats adultes dont elle n'aura que faire. En attendant, j'arrive de temps à autre à flatter ma belle Irma sauvage. Elle vient régulièrement se nourrir et observer les espiègles dans l'étang. Elle semble apprécier la glace qui s'est formée et qui lui permet de s'approcher davantage du trou laissé par le bulleur. Pour le moment, mes poissons survivent. Quand il fait soleil, il m'arrive encore de les apercevoir dans la partie moins profonde se mouvant très lentement sous la glace. Bientôt, ils vont disparaître dans les profondeurs.

Et, à part ça, êtes-vous prêts pour Noël? Avez-vous cuisiné, magasiné, emballé, décoré? Avez-vous commencé à fréquenter les soirées diverses et autres organisées pour l'occasion? N'oubliez surtout pas d'en profiter avant la fameuse fin du monde annoncée pour le 21 décembre si je ne m'abuse. Quand j'y pense, c'est vraiment dommage qu'on ne puisse pas savoir à l'avance si on verra ou non le 22. J'arrêterais drette-là de cuisiner et je n'aurais pas à décorer.

Bon, c'est bien beau rêver, mais ce n'est pas encore la fin. Et je me lève à 5 h demain matin pour servir un brunch dans un centre pour personnes âgées. Je vous en ai déjà parlé. C'est là où j'essaie d'avoir l'air d'une serveuse alors que j'oublie la commande dès que je tourne les talons pour verser le café. Si je veux mettre toutes les chances de mon côté, cognitivement parlant, je fais mieux d'aller me reposer les neurones de suite. Bonne nuit!

dimanche 11 novembre 2012

L'oeil à l'affût

J'ai tout d'abord accusé l'arrivée prochaine des festivités de fin d'année. Je sais que c'est une période de réjouissances youpihoplala mais moi, la consommation sur commande, ça me déprime au plus haut point. S'il n'y avait que les cadeaux. Ça au moins c'est facile à éliminer. Oui, oui. Suffit d'invoquer la nécessité de se développer une conscience sociale et voilà qu'on a subitement envie de donner temps et/ou argent à des organismes de charité. C'est pas mal mieux que de se creuser le ciboulot pour trouver des cadeaux à offrir à des gens qui, la plupart du temps, n'en n'ont rien à foutre.

Après les cadeaux? La cuisine, bien entendu. Toutes ces retrouvailles doivent évidemment avoir lieu autour de tables débordantes de victuailles. Et l'on fait bombance en se promettant, lorsqu'on se retrouve la tête dans le bol, d'être plus raisonnable la prochaine fois. Pour ce qui est la préparation des mets qui feront le malheur de notre foie, il y a quand même moyen de se faciliter la vie. Depuis quelques années, je pratique la cuisine collective pour les beignes et les tourtières. C'est pas mal moins fatiguant et beaucoup, beaucoup plus amusant.

Alors, c'était peut-être pas ça mon problème après tout. De toute façon, c'est chaque année la même chose. Arrive l'automne, j'ai la déprime assurée. Ici, vous ne me voyez pas mais je me donne une claque sur le front. C'est ça! Je suis atteinte de déprime saisonnière. En bonne hypocondriaque que je suis, je savais bien que je trouverais un nom pour mon malaise. Je déprime. Tout s'explique. La digestion lente. Le moral à terre. L'énergie faiblarde. Maintenant que j'ai identifié l'ennemi, je dois réagir car je refuse de vivre encore des semaines la queue entre les jambes.

Heureusement pour moi, Jean Coutu est venu à mon secours hier après-midi pendant que j'attendais mon tour au comptoir des prescriptions. C'est toujours bien long de compter des pilules. Bref. Je n'ai pas trouvé un ami chez celui où l'on trouve de tout mais autre chose de plus utile. J'ai en effet profité de mon séjour dans l'antre de la granule pour faire un brin de lecture en empruntant un des nombreux bouquins médicaux placés judicieusement près des fauteuils destinés aux patients patients. Devinez quoi? C'était justement un ouvrage consacré au mal qui m'afflige. Évidemment que je n'ai pas pu parcourir ledit ouvrage au complet puisqu'on a trouvé un commis sachant compter. J'ai cependant eu le temps de soutirer quelques conseils gratuits pour me remettre au beau fixe. Ainsi, l'auteur recommande fortement de sortir dehors tous les jours, beau temps, mauvais temps. C'est pour la lumière. Même par temps gris, il fait plus clair à l'extérieur que sous l'éclairage artificiel de notre maison. J'ai donc obéi. Et j'ai marché. Avec ma caméra.

Je l'aime vraiment ce bidule que le Fils et la Fille m'ont offert à l'occasion de mon anniversaire. Je me plais à penser que j'ai l'oeil. Mais je vous présente tout d'abord la face d'une fille en déprime. Préparez-vous au choc!


En haut, c'était hier. Aujourd'hui, j'ai remis ça, mais avec une tisane en plus. Me semble que j'avais l'air plus réjouie, non?


Maintenant que vous avez une idée du sujet déprimé, voyons ce qu'il a capté. Tout d'abord, en voici un qui va bientôt pêcher sur la glace :


Comme par hasard, un chat m'a suivie :


Des baies rouges aperçues dans un cèdre. J'ai pensé à Noël :


Y en a qui se déshabillent plus vite que d'autres :


C'est pour quand le prochain pique-nique?


Le vent souffle-t-il du bon bord?


Mes dernières fleurs et ma dernière photo (pour ce blog) :


Finalement, si j'oublie que j'ai complètement raté une recette de biscuits et que la Reine-Marguerite m'a grogné après quand je l'ai soulevée pour laver sa doudou, je trouve que j'ai su tirer parti de ma déprime. Faut surtout pas que je lâche!

mardi 6 novembre 2012

Je ne vois pas le temps passer

J'ai entendu dire, entre les branches dénudées de l'automne avancé, que je négligeais mes lecteurs zé lectrices. C'est bien vrai. Si je peux consoler les âmes éplorées, oserais-je avouer que je me néglige pour ainsi dire moi-même lorsque je mets au rancart clavier et inspiration.

Qu'à cela ne tienne, me voici de retour! Avec pas grand-chose à vous narrer pour dire la vérité. Depuis que j'ai quitté les Zamaricains, je suis retournée à mon bénévolat comme on retrouve ses vieilles pantoufles. J'ai rapidement été happée par l'appétit insatiable des personnes que je côtoie. Les semaines passent à la vitesse de l'éclair entre les mets que je cuisine et que je livre ensuite, entre les boîtes de conserve que je range et que je place dans les sacs d'épicerie que je donne, et entre les devoirs que j'aide à faire et les leçons que je reçois.

C'est ainsi que l'autre jour j'ai réalisé tout d'un coup que j'étais à la retraite depuis un an! Je n'en revenais pas. Je n'ai rien vu. En tout cas, je ne peux pas dire que je m'ennuie. Des regrets? Je ne dispose pas toujours du temps que je voudrais pour lire ou écrire, ou encore pour me lancer dans mes projets créatifs de peinture, et j'aimerais parfois réaménager mon carnet de bal pour y remédier. D'ici Noël, je sais toutefois que cela est peine perdue. Si je veux pouvoir décorer et cuisiner, passer la Guignolée et distribuer des paniers de Noël, participer au lancement des tourtières, à la fête des enfants et au brunch pour les personnes âgées, je ne devrai surtout pas céder à la tentation de m'ajouter d'autres occupations. Occupée je serai, et ce, jusqu'à la nouvelle année!

Et tant qu'à disserter sur le temps qui coure, je vous apprends que l'Homme a atteint l'âge vénérable de 60 ans en fin de semaine dernière. Comme il se plaît lui-même à le proclamer : "Ça vit vieux un singe!!" On peut bien en rire, et c'est peut-être ce qu'il y a de mieux à faire, n'empêche... Cela m'a fait réfléchir. Je n'étais pas la seule. Pendant la fête, j'observais mon papa qui lui, a 80 ans bien sonnés. Il m'a semblé pensif. Et là, vous me connaissez, j'ai le hamster qui s'est emballé.

Il n'a pas vraiment ralenti sa course depuis. Je ne peux pas croire que j'entame le dernier droit. Et pourtant, j'y suis. Dans trois ans, ce sera mon tour de jouer au singe qui vit vieux. En plus, la retraite semble accélérer le passage du temps. S'cusez-moi, faut absolument que j'aille m'acheter des couches!