lundi 28 décembre 2009

Il a neigé sur mon metal

Et puis? Survivez-vous aux festivités? Moi, pas pire. Mais aujourd'hui, comme j'ai eu le temps d'aller marcher, je survis mieux. Et c'est aussi la raison pour laquelle j'écris ce soir. Comme vous le savez, prendre l'air m'inspire. Après, j'expire mes réflexions.

Les trottoirs se portaient quand même bien malgré la glace qui les recouvrait à certains endroits. Il n'y en avait pas assez, cependant, pour vraiment ralentir mes pas. Et ce qui était aussi merveilleux, c'est la petite neige qui tombait. Quelques flocons, sans plus, mais qui rendaient l'expérience encore plus intéressante. Ah! oui, il y avait aussi le metal qui m'accompagnait. Le Fils avait eu le temps d'ajouter à mon répertoire auditif l'ensemble du CD de Five Finger Death Punch. Je vous avais dit que j'aimais tout d'eux sur cette récente mouture et que je vous en reparlerais. Alors, parce que je tiens toujours parole, voici le texte de la chanson Far from Home :

Another day in this carnival of souls
Another night settles in as quickly as it goes
The memories of shadows, ink on the page
And I can't seem to find my way home

And it's almost like,
Your heaven's trying everything
Your heaven's trying everything
To keep me out

All the places I've been and things I've seen
A million stories that made up a million shattered dreams
The faces of people I'll never see again
And I can't seem to find my way home

'Cause it's almost like
Your heaven's trying everything
To break me down
'Cause it's almost like
Your heaven's trying everything
To keep me out

Je ne sais pas si c'est parce que je me sentais particulièrement metal mais toutes les chansons semblaient me parler. J'avais en-dedans comme un amalgame de révolte, de désespoir et d'euphorie. Je crois que j'ai trop mélangé ces derniers jours. Alcool, nourriture beaucoup trop abondante, desserts inutilement sucrés. J'ai comme un long haut-le-coeur. En espérant que je me rende jusqu'à la fin sans tout régurgiter.

Bon, sur ces paroles pleines d'espoir, je vous laisse encore pour quelques jours j'imagine... le temps d'effectuer un aller-retour vers l'autre Capitale nationale. D'ici là, n'abusez pas trop des bonnes choses et, si vous le faites malgré tout, allez-y sans remords!

Bonne année!!

jeudi 24 décembre 2009

Joyeux Noël!

Quel titre original, non? Mais je ne peux penser à rien d'autre puisqu'on y est presque. C'est comme ça chaque année. On croit qu'on arrivera pas à terminer les préparatifs, à trouver les cadeaux pour tout le monde, à avoir le temps de les emballer, à cuisiner les derniers plats mitonnés, à finir de décorer la maison... lorsque survient soudain le choc fatal : c'est le 24 décembre. Alors, prêts, pas prêts, on plonge dans l'euphorique temps des fêtes.

Comme je serai en mode "célébration" pour les prochains jours, je profite de ce message pour vous offrir à tous, fidèles lecteurs de mes élucubrations, mes meilleurs voeux pour Noël et la Nouvelle Année. J'espère que cette dernière nous fournira la possibilité de multiplier les échanges et les réflexions sur toutes ces petites choses qui meublent notre quotidien et qui le rendent à la fois attendrissant et extraordinaire.

Je veux adresser un merci spécial à celles et ceux qui prennent le temps de me laisser un commentaire. Ce n'est pas le nombre qui m'importe mais le plaisir de savoir que je suis lue et encore plus celui de m'apercevoir que j'ai visé juste dans la façon dont j'ai traité mon sujet. En fait, je suis toujours heureuse quand je me rends compte que j'ai retenu votre intérêt. Dans le monde d'aujourd'hui où tout passe à la vitesse de l'éclair et où l'on est constamment bombardé par une foule d'informations, je me sens privilégiée que vous m'accordiez votre attention. Croyez bien que je la traite avec le plus grand respect.

Bon, bon, je ne peux pas terminer sans formuler un message spécial à l'intention de mon collaborateur du début, fidèle lecteur et pourvoyeur de ma drogue quotidienne. Au Pusher de metal donc : je te souhaite une année où tu pourras vivre ta passion à plein et réaliser tes rêves les plus fous. Stay Metal!

lundi 21 décembre 2009

Trop, c'est comme pas assez

Noël est à nos portes. En fait, je l'entends déjà sonner car il sera là jeudi. Quand j'arrive à cette période de l'année, mais plus particulièrement quand se pointent les derniers jours avant la Grande Fête, je ne sais plus trop comment je me sens. C'est que, depuis toujours, j'éprouve des sentiments mitigés par rapport à Noël.

Des fois, je déteste carrément ce salmigondis de bons et nobles sentiments qui poussent même les moins généreux d'entre nous à ouvrir leurs portefeuilles pour se soulager la conscience à l'avance d'avoir le dessous du sapin débordant de cadeaux extravagants et le frigo rempli à l'excès de boustifaille qui sera au mieux ingurgitée sans être trop gaspillée. De même, je hais au plus haut point tout l'aspect commercial de cette fête du mauvais goût qui nous pousse à transformer nos salons en forêts du Grand Nord et l'extérieur de nos maisons en parc d'attractions. J'en ai assez notamment de ces piteuses imitations de glaçons et de ces immenses structures gonflables toujours à plat dans les bancs de neige. Tout ce clinquant, loin de me réjouir, ne réussit qu'à me rendre encore plus morose par son faux éclat.

Et que dire de toutes ces fêtes de bureau où la fraternité devient obligatoire? Nous voilà en train de partager un repas, ou pire, une soirée, avec des gens qu'on se contenterait de saluer le matin sans plus. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment compris pour quelle raison il fallait mettre au banc de la société un collègue qui préfère s'abstenir de participer à ces hypocrites célébrations du travail d'équipe, de l'entente harmonieuse et de soi-disant enrichissantes relations interpersonnelles.

"Au petit trot, s'en va le cheval avec ses grelots..." Êtes-vous tannés d'entendre les quelque dizaines de chansons de Noël qui composent notre répertoire musical de la saison? Moi oui. Surtout que ces ritournelles sont jouées en boucle depuis le début novembre à la radio, dans les magasins, dans les restos, chez le coiffeur, dans certaines émissions ou pubs à la télé, en fait, à peu près partout. J'ai assez hâte que le cheval et ses grelots disparaissent dans le fond d'un vallon tout blanc. Ce doit être pour cette raison que j'ai choisi le metal pour faire la crèche. Je crois que je n'avais pas le courage de me taper Fernand Gignac ou Laurence Jalbert et les cantiques traditionnels.

Commencez-vous à voir un peu le portrait? Laissez-moi quand même le plaisir d'en rajouter au cas où l'ensemble de la situation vous échapperait encore. Par exemple, je n'ai pas encore soufflé mot de la ruée dans les magasins pour l'achat de cadeaux. Il en faut bien sûr pour les enfants, mais aussi pour les parents, les grands-parents, les conjoints, les professeurs, les gardiennes, les amis, les voisins, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines... N'hésitez pas à embarquer ici et à ajouter la personne de votre choix. C'est une chanson à répandre. Et après? Après, il faut emballer tout ça en détruisant une autre partie de la forêt amazonienne si on est pas préoccupé par l'état de la planète.

Je poursuis en jetant une statistique là, tout de go, qui ferait plaisir aux représentants de la Santé publique et à tous les prophètes de malheurs pandémiques. Vous êtes-vous seulement déjà arrêté au fait qu'en deux jours, on va voir probablement plus de monde que dans toute une année? Et on va aussi prendre plus de calories que dans toute une année! C'est qu'il faut plaire à tous et visiter la famille au complet en n'oubliant pas de goûter aux beignes de grand-maman, au ragoût de pattes de tante Gertrude, au sucre à la crème de cousine Germaine, aux tourtières de tonton Émile, à la dinde de belle-maman, à la bière de cousin Alfred, au vin maison de l'ami Bacchus, ... oups... excusez-moi, je reviens dans un instant...

(Intermède musical : Au petit trot, s'en va le cheval avec ses grelots...)

Je suis désolée. Un malaise digestif. Que voulez-vous? Quand ça déborde, il faut que ça sorte. C'est ça le problème de Noël. C'est trop de tout. Et ça fait un bout qu'on s'empiffre. Je dirais que ça dure depuis que les épouvantails et les citrouilles ont pris le bord. C'est normal d'en avoir ras-le-bol. Même si on est dans le dernier droit, il y a une limite au nombre de guirlandes et de boules qu'on peut ingurgiter. Moi je commence à avoir mon quota. C'est le temps qu'on arrive au clou de la soirée avant que je n'enfonce les clous de mon cercueil. Hon! je crois que c'est politiquement incorrect ce que je viens de dire. Bref (je ne sais pas si après un texte aussi long, j'ai encore le droit d'utiliser ce mot), je commence à penser que, même à Noël, la modération a bien meilleur goût. Il me semble aussi qu'elle nous permettrait de faire durer le plaisir toute l'année. Mais il faudrait oublier les chansons par exemple...
______________________
Notes ménagères : Martha numéro trois est venue aujourd'hui pour la première fois. Elle m'a appelée ce soir pour me demander si j'étais satisfaite. Je l'étais. J'en ai profité pour lui dire qu'elle ne devait pas jeter le contenu du pot qui se trouve près de l'évier de cuisine. C'est mon compost. "Ah! oui, mes parents aussi en font", me répond-elle. Elle a près de quarante ans. Maudit que je me sens vieille!

samedi 19 décembre 2009

Le temps d'un souper

Ouf! Il est tard. Je viens de terminer la vaisselle et de ramasser la cuisine et le salon. Je recevais ce soir. Les amis du Fils. Avec les années, je dois dire qu'ils sont tous un peu devenus mes fils. Il y en a un d'ailleurs que je considère carrément comme mon deuxième fils adoptif. Un autre que j'utilise pour répondre à mon besoin de rébellion et qui me tient sous sa férule avec ses livraisons de metal. J'ai d'ailleurs eu droit ce soir à deux nouvelles compilations. C'est pas demain que je vais me guérir de ma dépendance. Mais est-ce que je le veux vraiment? Et pourquoi diable un Pusher qui se respecte voudrait-il que son client se passe de sa marchandise? Il entretient au contraire le désir de lui faire vivre des sensations toujours plus fortes. Et je dois dire à cet égard que mon Pusher excelle dans ce domaine. Et il y en a aussi un autre qui est devenu cette année mon complice-bénévole pour la confection des paniers de Noël. Je suis contente qu'il ait accepté aussi spontanément mon offre. Cela m'a permis d'encore mieux le connaître. Et nous avons quand même quelques atomes crochus puisqu'il étudie en littérature.

Comme je les aime tous, cela ne me fait rien d'avoir passé presque toute la journée à cuisiner pour eux car non seulement je voulais leur préparer un bon souper mais j'avais aussi décidé qu'ils repartiraient tous avec un dessert. J'ai donc fait deux douzaines de muffins et les fameux carrés aux Rice Krispies qu'ils aiment tant pour ajouter aux beignes.

La soirée a été bien arrosée et le menu musical complètement metal. J'ai même eu droit à une première écoute du CD que le groupe metal du Pusher va sortir sous peu. J'ai adoré surtout d'avoir la possibilité de prendre connaissance des paroles des chansons inédites composées par le groupe. Ça fesse juste ce qu'il faut. J'ai vraiment hâte au lancement!

Bon, je m'en vais me coucher. Merci encore cher Pusher de l'invitation à me joindre à vous pour continuer la soirée. Je sais que tu étais sincère et je l'apprécie. J'espère enfin que nous pourrons poursuivre la tradition l'année prochaine. Des retrouvailles, c'est toujours bon!
_______________________
Notes pédestres : Il faisait beau soleil aujourd'hui et les trottoirs étaient bien dégagés. J'étrennais de nouvelles espadrilles. Je ne sais pas si c'est à cause d'elles mais il me semble que mes pas avaient encore plus d'entrain!

vendredi 18 décembre 2009

Ne crèche pas qui veut dans mon salon

Lecteurs fidèles, n'ayez crainte, je ne vous abandonne pas. Mon bénévolat, effectivement, a grugé pas mal de mon temps mais surtout de mon énergie. Hier soir, j'avais l'intention de vous raconter ma journée passée à faire plus d'une centaine de paniers de Noël jusqu'à ce que je m'endorme pratiquement la tête sur le clavier. Comme je ne voulais pas vous faire subir des propos échevelés, j'ai préféré m'abstenir.

Aujourd'hui, le Fils est arrivé. Et je suis en ce moment à l'ordi, en fait son ordi, dans sa chambre, avec lui étendu dans son lit. Alors... je ne savais plus trop si je bloggais ou non. Je lui ai dit : "Je vais sur le blog, si je n'ai pas de commentaires, je reste muette." Mais voilà, c'était sans compter sur votre soif avide de mes propos.

J'ai envie de commencer par vous annoncer que j'ai perdu Martha numéro deux. Les habitués de mes écrits savent que je parle ici de ma femme de ménage. Je semble vraiment collectionner ces perles domestiques. La première m'a abandonnée pour une mystérieuse odeur dont je m'explique toujours mal la provenance. La seconde m'a annoncé cette semaine que cette tâche de ménagère parfaite ne convenait plus à son mode de vie. Je veux bien... Sauf que cela convenait très bien à mon mode de vie à moi. Heureusement, je fais maintenant affaire avec une compagnie professionnelle qui ne laisse pas tomber les gants aussi facilement. On m'a rappelée cet après-midi pour me dire qu'on avait trouvé une Martha numéro trois. Elle sera là lundi matin flanquée de la Martha en chef car il semble que la nouvelle Martha soit un peu timide vis-à-vis la poussière. La "pôvre", elle n'a pas encore pénétré dans mon antre! J'espère seulement que mon intérieur joliment bordélique ne découragera pas ses ardeurs au point qu'elle rende illico son tablier.

À part ça, hier, j'ai réussi à trouver du temps pour décorer la maison, toute seule comme une grande, après les paniers de Noël, après les courses, après le souper, bref après qu'il n'y eut plus beaucoup de jus dans la batterie (vous comprenez sans doute mieux maintenant mon état de faiblesse décrit plus haut). Comme j'ai décidé cette année de refuser l'entrée de mon salon au Roi des forêts et à ses épines volages (oui, chère-soeur-Psy-qui-viendra-fêter-Noël-chez-moi, prépare-toi tout de suite au choc du manque de vert), je me suis donc donnée à fond pour monter le village et la crèche. Pour m'encourager, j'ai décidé de mettre un peu de musique. "Que voilà une bonne occasion", me suis-je dit, "pour inaugurer mon CD de metal que je n'avais pas encore auditionné." Dès les premières notes de Five Finger Death Punch, les deux chattes ont fui à toute vitesse vers la cave. Je n'ai pas revu Mignonne de la soirée. Quant à la Reine-Marguerite, elle est finalement revenue pour tenter d'insérer son immense corps dans une minuscule boîte de boules. Le plus étrange, c'est qu'elle a réussi.

Mais, mais, je m'égare. Pas seulement dans le fil conducteur de ce blog (si tant est qu'il y en ait un). De fait, en installant la crèche, j'ai égaré Saint-Joseph. Ne le dites à personne mais j'ai dû avoir recours à un berger compatissant pour le remplacer au pied levé. Je ne crois pas que Marie s'en soit aperçue jusqu'à maintenant. Je trouve qu'elle n'est pas très physionomiste cependant car le berger complaisant est beaucoup plus grand que Saint-Joseph. Enfin... le principal, c'est qu'il y ait quelqu'un de l'autre bord du berceau. Mais si je veux être totalement franche avec vous et ne rien vous cacher, je vais être obligée de vous apprendre que j'ai même cru ce matin, en regardant Marie de plus près, qu'il s'agissait plutôt de Saint-Joseph! Cela aurait été catastrophique : Jésus entouré de deux hommes! Seraient-ce les vibrations du metal qui sont venues perturber Bethléem?
________________________
Notes metalliques : J'adore le CD de Five Finger Death Punch. J'aime toutes les chansons, ce qui veut dire que vous devrez éventuellement subir quelques envolées de ma part à ce sujet. Merci cher Pusher. Je l'ai déjà dit, mais j'aime à le répéter, tu connais ton stock!

dimanche 13 décembre 2009

Avez-vous faim?

Je suis chanceuse. Je n'ai jamais eu faim parce qu'il n'y avait rien dans le frigo. Mais je sais fort bien que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je me souviens que mon père disait parfois : "En autant qu'on peut mettre de la nourriture sur la table, c'est ça qui est important!". Je suis certaine que cette affirmation est encore vraie de nos jours mais que faire quand on ne peut pas justement mettre de la nourriture sur la table?

Cette question me préoccupe. Vous le savez. J'en ai déjà parlé. C'est pour ça entre autres que nous nous sommes laissés embarquer depuis plusieurs années maintenant dans un cercle assez infernal pendant cette période où l'on court après notre souffle pour arriver à Noël en même temps que tout le monde. Ainsi, dans un délai de deux semaines et demie environ, nous passons la Guignolée (c'était dimanche dernier), nous travaillons pour le Brunch du quartier (c'était aujourd'hui) et nous aidons le Service de dépannage de la paroisse à préparer les paniers de Noël (ce sera ce jeudi). Je dis "nous" parce qu'au début nous faisions toutes ces activités en famille. Maintenant, l'Homme et moi avons le doigt dans l'engrenage et nous continuons seuls la mission. Quand le Fils et la Fille le peuvent, ils se joignent à nous, et j'ai même réussi à remplacer le Fils par ses amis ces deux dernières années.

Je suis bien consciente que nous ne réglons pas tout en ramassant des denrées, en beurrant des toasts ou en mettant des sachets de thé dans de petits sacs en plastique. Mais j'aime l'idée d'aider ceux qui aident les autres toute l'année... pas seulement à Noël. Et puis, cela nous permet de rencontrer des gens extraordinaires qui se dévouent comme c'est pas possible pour tenir à bout de bras de petits organismes très peu subventionnés. Des gens qui arrivent à faire des miracles. Et ils sont "presque" toujours de bonne humeur. Et ils sont tellement heureux d'avoir des bénévoles en surplus pour les soutenir dans cette période fort occupée. Des fois, j'ai l'impression qu'on leur nuit plus qu'on les aide mais ils restent patients et ils rigolent de nous voir aussi désorganisés.

Savez-vous que beaucoup d'entre eux travaillent à temps plein le jour et se remettent à la tâche le soir pour s'occuper des démunis? Accepteriez-vous de prendre une ou deux semaines de vacances seulement pour participer à toutes les activités de cueillette de fonds et de collecte de denrées qui doivent être menées pour que les paniers de Noël soient remplis de façon convenable? Qui, pensez-vous, participe à la Guignolée des médias? Et je suis certaine qu'il y a plein d'autres choses que ces gens merveilleux accomplissent pour que Noël soit beau même pour les personnes moins bien nanties. J'éprouve une admiration sans borne pour tous ces gens qui ont faim et soif de justice sociale et de partage. Ne sentez-vous pas, comme moi, une petite faim à les voir ainsi transformer le monde à leur humble façon?

samedi 12 décembre 2009

Transcendance, résurrection et autres balivernes

Avec ma douleur au dos des derniers jours, j'ai souvent pensé à la transcendance. Je me suis vite aperçue, cependant, que je n'avais rien d'une sainte martyre et j'ai plutôt joué la carte des lamentations. Je crois que cette période n'a pas été facile pour l'Homme. Que répondre en effet à quelqu'un qui a mal et qui, en plus, se transforme en animal enragé? C'est à peu près l'état dans lequel je me mettais presque continuellement en criant à qui voulait bien l'entendre que je n'avais justement absolument pas le temps d'avoir mal. Mais la vie, ça ne fonctionne pas toujours comme on voudrait et, si on ne veut pas l'accepter, on peut trouver le voyage assez long merci!

Hier soir, après avoir fait et rangé l'épicerie et m'être précipitée au lit très tôt parce que "pu capable" de m'endurer, j'étais tellement désespérée que je pensais devenir invalide. Comme vous le savez, j'exagère rarement. Nonobstant ma propension à voir tout ce qui m'arrive par le gros bout de la lorgnette, je commençais sérieusement à me demander si je n'étais pas en train de faire mon entrée plus vite que prévu dans le monde des p'tits vieux (je sais, ça ne fait pas "politiquement" correct comme appellation). Ce matin, revirement du sort, je me lève avec une vigueur renouvelée. La douleur au dos n'est pas très loin mais elle est certainement moins lancinante. Yé! je peux annuler mon admission au Foyer des personnes en perte précoce d'autonomie.

Je passe donc tout de suite à la résurrection pour vous annoncer que je me sentais suffisamment remise pour me précipiter (en mesurant mes pas quand même) sur mes trottoirs chéris. Et, aujourd'hui, il faisait super beau. Un soleil magnifique (à ceux qui seraient tentés ici de faire un lien entre la lumière et mon humeur, je vous somme tout de suite de cesser de croire à ces balivernes!). Bref, je suis sortie deux fois. La première, pour faire quelques courses. La deuxième, pour l'entraînement. C'est là que je me suis rendue compte que je devais déjà m'adapter à la neige et j'ai dû suivre mon parcours d'hiver. Ce n'est pas grave, c'était bon!

Et je termine en vous glissant quelques mots sur le concert auquel j'ai assisté jeudi soir au Centre national des Arts. J'y ai entendu le Concerto pour violon no 2 "The American Four Seasons" de Philip Glass, l'un des plus grands compositeurs américains de notre temps. C'était la deuxième fois seulement que l'oeuvre était jouée étant donné que la première mondiale avait eu lieu la veille à Toronto. Il s'agit d'une musique que l'on qualifie de minimaliste ou de musique à motifs. Pour moi, ça a été une révélation. J'étais assise sur le bord de mon siège totalement absorbée par le rythme envoûtant de ce style musical. Et là vous allez comprendre pourquoi je vous parle de cette expérience : je ressentais à l'intérieur de moi le même genre d'émotions que le metal me fait vivre. Incroyable, non? Selon l'Ami, ce n'est pas si incroyable que ça et il m'a expliqué pourquoi. Pour vous dire vrai, je n'ai pas vraiment retenu ses propos qui me semblaient fort limpides quand je les ai entendus mais que je suis incapable de répéter maintenant. Ce doit être mon manque de culture musicale.

Dans tous les cas, je suis restée dans ma bulle toute la journée du lendemain. Une autre chose, aussi, m'a beaucoup touchée et c'est justement la bulle qui entourait le soliste, soit l'extraordinaire violoniste Robert McDuffie. Il était totalement concentré sur la musique et rien, je crois, n'aurait pu percer cette aura. J'étais absolument fascinée de le voir aussi présent à son âme. J'avoue que j'éprouve toujours beaucoup d'admiration pour les personnes qui arrivent à se centrer sur elles-mêmes au point de ne plus se laisser distraire par les interférences de la p'tite vie. Me semble que cela peut aider à la transcendance, non?

mercredi 9 décembre 2009

Tremblements intérieurs

C'était la première tempête aujourd'hui. Dire que c'étaient les premiers flocons lundi. Décidément, l'hiver a décidé d'entrer par la porte d'en avant. Tout comme pour la pandémie de grippe, nous avions été prévenus deux fois plutôt qu'une du déchaînement de Mère Nature. Depuis le début de la semaine que nous avions été mis sur le pied d'alerte. Nous tenions pratiquement nos pelles à bout de bras pour attendre la fameuse tempête. Bien sûr que nous restions quand même animés d'un certain scepticisme étant donné que tout ce qui est véhiculé par les médias ne se réalise pas nécessairement comme prévu.

Mais cette fois les météorologues ont eu raison. Je m'en suis aperçue dès que j'ai ouvert les yeux ce matin. En fait, ce sont davantage mes oreilles qui m'ont avertie du bouleversement atmosphérique. J'entendais le vent siffler comme c'est pas possible entre les deux gros cèdres devant la maison. Après, quand je me suis levée, je les ai vus aussi se faire secouer rudement par un Éole déchaîné. Il était tôt. Il faisait encore noir. Il avait l'air de faire froid. Je suis retournée sous les couvertures et j'ai poursuivi mon roupillon.

Bon, bon, je vous entends les braves qui ont affronté les éléments en furie me blâmer de ma paresse et de ma lâcheté. Permettez-moi d'abord de vous faire une confidence et vous m'attacherez ensuite à l'échafaud : il me reste un an et des poussières avant de prendre ma retraite. Ai-je besoin d'en dire plus? Le zèle a complètement disparu de ma personne. Il a été remplacé par un stoïcisme de bon aloi. Ça signifie que j'attends la fin de la façon la plus sereine possible.

Mais, tant qu'à passer aux aveux, je dois vous en faire un autre. Je vous demanderais cependant de ne pas vous moquer et de garder vos commentaires pour vous. Imaginez-vous que je me suis blessée à mon cours de yoga. Dès que les rires se seront éteints, je poursuivrai mon propos.

...

L'Homme prétend que je me suis fait mal parce que je pratique un sport extrême. Je le soupçonne de se moquer de moi. Ce qui est vrai, en tout cas, c'est la foutue douleur au dos que je me suis infligée. Si je respire trop profondément, je sens comme un couteau qui me déchire le côté. Si je tousse, je dois penser à me tenir les côtes. Et si j'éternue... eh! bien, je ne peux pas éternuer sinon je m'effondre là devant vous. C'est donc beaucoup en raison de ma blessure "sportive" (oui, j'emploie les guillemets pour éviter les quolibets) que j'ai donné libre cours à ma farniente.

J'ai assisté à la tempête de l'intérieur. C'était plus confortable et plus chaud aussi. Et j'ai eu droit à la présence réconfortante de la Reine-Marguerite toute la journée. Elle avait l'air contente que j'aie choisi son mode de vie pour une fois. Pourquoi toujours courir quand on peut toujours dormir? C'est ce que j'ai fait et que je me prépare à refaire pour une nuit, je l'espère, sans secousse intérieure ou extérieure!

lundi 7 décembre 2009

À quel prix?

J'ai une furieuse envie de décerner des prix pour les faits marquants de la journée. Et je décide en plus que je commence par la fin (roulements de tambour) :
  • Le prix Fossile remporté par le Canada à Copenhague pour son manque d'engagement envers les changements climatiques. Yé! Harper! Est-ce que tu sais que tu peux aussi t'enfoncer dans les sables bitumineux?
  • Le projet de loi que les Conservateurs veulent passer pour éventuellement éliminer le registre des armes à feu. Et quel bon timing encore une fois. Est-ce que ce n'était pas en fin de semaine qu'avait lieu à Montréal un rassemblement en mémoire des victimes de Polytechnique? Devinez qui brillait par son absence? Ouais, c'est ça... le Parti Conservateur. Yé! Harper (bis)!
Bon, il est quand même arrivé de bonnes choses aujourd'hui et cette liste est supposée allée de pis en mieux. Voyons donc voir qui sont les prochains récipiendaires (reroulements de tambour) :
  • Mon cours de yoga du midi avec le plaisir de m'être engagée pour une heure à rester présente sur mon tapis et à donner congé à mon mental. Je vous le dis, dans mon cas, c'est là presque mission impossible. J'y arrive quand même avec quelques efforts et surtout de bonnes respirations. Le prof l'a encore répété : "C'est dans l'expiration, dans le lâcher prise que l'on grandit."
  • Le coup fumant de Greenpeace sur la colline parlementaire. La GRC n'y a vu que du feu. Vingt militants ont eu le temps de grimper sur les édifices pour dérouler d'immenses banderoles servant à dénoncer l'inaction du gouvernement dans le dossier de l'environnement avant que les "responsables de la sécurité" n'interviennent. Yé! Harper (jamais deux sans trois)!
Je vois que j'éprouve quelques difficultés à me débarrasser d'un thème récurrent ici. Aussi vais-je passer immédiatement au dévoilement du grand gagnant ou, plutôt, de la grande gagnante :
  • La première neige... parce qu'elle vient de nous précipiter dans l'atmosphère de Noël et, avouez-le, c'est pas mal plus motivant de faire les décorations, d'envelopper les cadeaux ou de cuisiner en regardant tomber la poudre blanche (je parle toujours de la neige, suivez bien mes propos surtout). Je dois dire qu'elle remporte le premier prix dans mon coeur parce que c'est ce que j'ai vu de plus beau de toute la journée. Ce matin, à 6 h, elle recouvrait les parterres d'une mince couche de duvet molletonné. Et elle brillait de mille feux. On aurait dit plein de petits diamants qui scintillaient à tour de rôle. C'était magique. Ajoutez à cela une température pas trop froide, un silence enveloppant et vous nagez dans le bonheur des choses toutes simples.

dimanche 6 décembre 2009

ATTENTION : le contenu de ce message s'adresse à un public averti

Bon, je ne veux pas faire de mélo. J'ai juste le goût de partager avec vous mes états d'âme les plus récents. Je suis une anxieuse à tendance hypocondriaque. Je crois que ce diagnostic est clair pour les lecteurs assidus de mon blog. J'ai donc parfois des attaques de panique, plus ou moins sérieuses. J'en ai fait une vendredi après-midi que je coterais 6 à l'échelle de Richter. Ce n'était pas agréable. Je me sens encore remuée quand j'y pense mais je me soigne.

Heureusement, la soeur Psy était en ville en fin de semaine. Je peux vous dire qu'elle a été appelée à exercer ses talents professionnels auprès de bibi. Si elle n'avait pas été là... qui sait? Je bloggerais peut-être à partir d'une cellule capitonnée. Je sais. C'est cru. Mais je ne suis pas encore capable de vraiment en rire. Ça va arriver. À un moment donné. Pour l'instant, je ne ris pas aux larmes. Je les laisse simplement couler sur mes joues.

La soeur Psy dit que je dois cesser de regarder les symptômes pour m'attaquer plutôt aux causes. Le Sondeur d'âme m'a déjà dit la même chose. J'imagine qu'ils ont raison. Alors, c'est ce que je tente de faire en résistant à prendre ma tension artérielle aux cinq minutes, à avaler des comprimés d'acétaminophène aux dix minutes et à courir à l'urgence à toute vitesse parce que je crois que je suis en train de mourir.

Car voilà le noeud du problème : je ne meurs pas. Je suis toujours là. Et mon mal intérieur aussi. Si je m'étais fait suffisamment confiance vendredi, comme je devrais le faire continuellement, je n'aurais pas vécu de crise de panique. Je serais allée marcher, comme j'en ai l'habitude presque tous les jours, et j'aurais profité de cette très belle journée ensoleillée. Je me sentais en pleine forme d'ailleurs jusqu'à ce que je cède au démon qui me ronge depuis tellement longtemps : la PEUR. La peur d'être malade. La peur d'être abandonnée. La peur de ne pas faire la bonne chose. La peur de ne pas être aimée. La peur d'être ridicule. La peur d'être moi.

Et là, en vous écrivant tout ça, je crois que je viens de trouver un début d'explication à la cause de cette dernière crise. Quand j'accepte de me faire confiance pendant un bout de temps, quand je décide de foncer et d'être moi, quand je cesse d'attendre après tout le monde pour exister, je me sens super bien... jusqu'à ce que je m'accroche dans une petite craque de trottoir. Je ne me contente pas alors de faire un simple faux pas. Non. Je m'étale carrément de tout mon long. Et le cercle infernal se remet en branle. Serait-ce que je me suis trompée? Serait-ce que j'erre encore une fois? Et qui suis-je pour penser que je sais vraiment ce qui est bon pour moi?

Je suis tellement fatiguée de tout ça. Des fois, j'imagine que je prends enfin les choses en main et qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Je rêve que je suis capable de marcher sur des craques de trottoir sans m'enfarger. Ou mieux. Que je m'enfarge et que je me relève. Je frotte mes genoux et je continue d'avancer.

J'ai peur de passer à côté de ma vie. Vous comprenez maintenant pourquoi le metal est si important pour moi. C'est comme un moteur. Il me permet, toutes les fois que je l'écoute, de croire que je peux tout, que j'ai la force nécessaire pour avancer parce que, parce que... I'm fucking bulletproof!

Post mortem (ou première tentative de recul) - Je préfère de loin m'enfarger dans les craques de trottoir plutôt que dans les fleurs du tapis. Avouez que ça fait plus metal!
_______________________
Notes metalliques : J'ai acheté mon premier CD de metal en fin de semaine. Justement celui de Five Finger Death Punch (sur les conseils du Pusher). J'attends de trouver un moment pour le savourer. Ce n'est pas facile car je suis la seule amateur dans la maison. Et je veux vraiment avoir le temps de l'écouter au complet quand je vais le mettre dans la machine. Je vous en redonne des nouvelles.

Notes culinaires : La Fille, la soeur Psy, Petite Filleule et moi avons fait, je dirais comme ça à vue de nez, douze douzaines de beignes samedi. Suffisamment donc pour payer la traite à tous ceux et toutes celles qui viendront faire un tour à la maison pendant le temps des fêtes!

mercredi 2 décembre 2009

Les deux pieds dans le ciment

C'est un miracle que je n'aie pas été engloutie par le trottoir en m'entraînant aujourd'hui. Mes pieds étaient tellement pesants que j'avais l'impression d'enfoncer au lieu d'avancer. Chaque pas était pénible. Mais il faisait vraiment trop beau pour sauter une journée. J'ai donc essayé de profiter du paysage, de respirer à fond et d'oublier la performance pour penser au bien-être. J'y suis plus ou moins arrivée.

Accepter mes limites. C'est bizarre mais j'y arrive plus facilement quand je pratique le yoga... et encore. Combien de fois je vais un peu trop loin pour finir par m'étirer quelque chose dans le cou, mon point faible. Je le connais pourtant mais je ne veux pas admettre que je ne suis pas capable de regarder mon index quand je fais le triangle inversé. Alors, c'est la même chose pour la marche. Il y a des jours où le corps ne suit pas nécessairement et je force pour que la machine embraye malgré elle. J'ai quand même fait montre d'indulgence en me limitant à mon parcours le moins long.

Je crois que les années à venir vont être très révélatrices en ce qui a trait à l'acceptation des limites, et pas seulement physiques. C'est drôle mais je me répète souvent les paroles de la prière des Alcooliques Anonymes ces temps-ci pour reprogrammer mon cerveau : donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse d'en connaître la différence. Pas si évident que cela comme programme de vie mais un super beau défi.

Je vous laisse avec quelques paroles d'une chanson des Ékorchés, un groupe metal québécois que le Pusher m'a fait découvrir. Je n'ai pas réussi à trouver les paroles sur Internet. J'ai donc essayé de les retranscrire à mesure que le gars chantait. Ce n'était pas évident mais ça m'a rappelé de beaux souvenirs d'adolescence quand on arrêtait le disque aux dix secondes pour copier les paroles d'une chanson qu'on aimait particulièrement. Ah! je me souviens que dans ce temps-là, je ne me voyais pas de limites.

Tu rayonnes la noirceur

Depuis le temps qu'on se connaît
J'aurais jamais pensé te voir en mille morceaux (...)

C't'un secret de polichinelle
On le sait toute que ça va mal mais faut pas en parler
Tu rayonnes la noirceur
J'comprends très bien que tu te fais peur
La nuit est tombée dans ton coeur
Dans tes yeux il n'y a que de la noirceur

(...)

Car il faut vivre au jour le jour
Chaque journée est une victoire contre la noirceur
Quand t'as l'impression de manquer d'air
Il faut t'accrocher comme une bouée à tout ce que t'aime

Si t'as besoin d'un peu de chaleur
Faut pas hésiter moé j'vas descendre pour te prendre dans mes bras

Tu rayonnes la noirceur
J'comprends très bien que tu te fais peur
La nuit est tombée dans ton coeur
Dans tes yeux il n'y a que de la noirceur
_________________
Note au Pusher : Si tu peux faire mieux que moi pour les paroles, ce serait vraiment apprécié car je ne trouve pas que je rends justice au groupe.

mardi 1 décembre 2009

Virage à 180 degrés

Je pourrais écrire que j'ai eu une journée de cul. Et j'aurais toutes les raisons de le faire. Je me suis d'abord levée ce matin avec une poutre dans l'oeil. En fait, il s'agissait plutôt d'un poil de Mignonne que je n'arrivais pas à déloger (le poil, pas Mignonne). Et plus j'essayais de le saisir avec mes gros doigts malhabiles, plus je m'irritais l'oeil. J'ai finalement réussi mais j'étais en retard sur ma routine matinale.

Comme si ce n'était pas assez, j'avais ce que nos amis du Rest of Canada appelle un "bad hair day". Je m'étais effectivement extirpée de l'oreiller avec une couette en l'air du côté gauche. Je n'arrivais évidemment pas à la remettre en place. Je l'ai mouillée, je l'ai aplatie avec mes mains, j'ai appliqué dessus presque tout le tube de gel mais sans succès. Je me suis donc regardée une dernière fois la face dans le miroir avec ma couette rebelle et, dépitée, je me suis précipitée en bas pour prendre mon manteau et mon sac. Mignonne tournait autour de moi pour avoir de la nourriture en surplus, celle que je réserve aux chats de dehors. J'ai rempli son petit bol parce que je suis totalement incapable de résister à ses yeux verts absolument... mignons! Et vite j'ai fermé la porte.

Je me suis dépêchée mais j'ai quand même raté le bus. Pas grave. Je me suis rendue sur le boulevard dans l'espoir d'en attraper un autre. Il était plein. Non, ça suffit. J'attends le prochain. Je me suis donc gelée les couilles que je n'ai pas pour grimper dans le suivant. J'avais une place assise. Bon, la journée, me semblait-il, pouvait encore être sauvée. Et les planètes semblaient s'aligner en conséquence.

Comme à l'habitude, j'ai pris ma tasse de café numéro un en jasant un peu avec les collègues. Je me suis ensuite versée ma tasse numéro deux et suis retournée à mon bureau pour attendre l'appel matinal quotidien de l'Ami. Le téléphone sonne. L'Ami n'a pas fini de prononcer sa première phrase que l'alarme se met à retentir. "Je dois te laisser", que je lui dis en lui coupant la parole, "ce doit être encore une fausse alerte mais nous devons évacuer l'immeuble. Je te rappelle plus tard". J'enfile mon manteau et j'hésite à remettre mes espadrilles. Tant pis, je reste en souliers et je me dirige vers les escaliers. Et je descends les onze étages pour me retrouver dans la rue avec tous les autres fonctionnaires du complexe. Il est seulement 8 h 30. Les planètes n'ont pas tenu le coup très longtemps!

L'alerte n'était pas fausse car il y avait une ambulance, trois camions de pompiers et deux voitures de police pour nous accueillir à notre sortie de l'immeuble . Et les responsables de la sécurité n'arrêtaient pas de nous demander de reculer de plus en plus loin. Sur le trottoir, nous cherchions la fumée. Il n'y avait rien. Mais il commençait à faire froid, surtout en souliers. Nous avons trouvé un resto qui a été envahi tout d'un coup par une meute de fonctionnaires. Les deux propriétaires (et seuls membres du personnel ce matin) ne savaient plus où donner de la tête. "Nous ne servons que du café", criaient-ils chaque fois que la porte s'ouvrait, "nous ne pouvons rien faire d'autre". J'ai donc pris ma tasse de café numéro trois et suis sortie sur la terrasse qui avait heureusement un toit pour nous protéger de la neige qui commençait à tomber... sur mes souliers.

C'est là que j'ai décidé d'effectuer le virage. Sur la terrasse. J'ai reconnu un gars avec qui j'avais fait à quelques reprises du bénévolat pour le syndicat et me suis dirigée vers lui. Nous avons été bientôt rejoint par un gars des Affaires internationales et nous avons eu une conversation absolument passionnante sur la politique à tous les paliers en commençant comme il se doit par le nôtre. Nous étions tous les trois sur la même longueur d'ondes pour tous les sujets. C'était fantastique. Mais il était maintenant près de 10 h 30 et nous étions toujours dehors.

J'ai opté pour le retour à la maison après avoir appris que c'était une fuite de gaz qui suscitait tout ce branle-bas. J'ai bien fait car j'ai lu par la suite, sur le site Internet de Radio-Canada, que nous avions congé pour le reste de la journée. Yé! J'ai ensuite pensé que je ne pourrai m'empêcher de laisser libre cours à mon hypocondrie dès demain matin en m'imaginant que je respire du fréon à plein poumons. J'ai déjà hâte!

Je voulais profiter de la journée et de ce congé imprévu pour faire notamment des biscuits pour la dégustation de desserts que nous aurons au bureau jeudi. J'étais trop fatiguée. J'ai donc dormi de midi à quinze heures. Je soupçonne d'ailleurs le vaccin bingo d'être la cause de mon épuisement. Enfin. C'est quand même rudement bien d'avoir eu congé justement la journée où j'en avais besoin.

Je ne me sentais pas particulièrement en forme à mon réveil mais j'ai décidé d'aller marcher. Ahhhhhh! Bonne décision. Il faisait beau et les trottoirs sont toujours disponibles à l'état brut. Il faut en profiter. Imaginez-vous que, pendant que je déambulais, j'ai réussi à entendre un vol d'outardes qui passaient au-dessus de ma tête même si j'avais les écouteurs dans les oreilles. J'ai arrêté la musique pour les écouter et les regarder se sauver du froid. Elles ne faisaient pas de virage. Elles filaient droit devant en formation en V pour je ne sais moi, pour Vivement la Floride, ou Vivement que je crisse mon camp d'icitte. Désolée... je crois que je viens d'effectuer un virage à 360!