vendredi 30 juillet 2010

O Sole Mio

Je suis seule ce soir, avec ma peine, je suis seule ce soir... Tralalala. Il me semble qu'il y a une chanson avec ces mots-là. J'ai bien essayé de trouver le texte mais même Google semble avoir ses limites. En tout cas, je suis au moins certaine que c'est pas une chanson métal!

Bref, je commence ainsi mon blog car je suis effectivement seule dans la maison ce soir. La Fille est au travail. Le Fils arrive demain matin. Et l'Homme est parti à Montréal pour les funérailles de son oncle. Alors, me voilà avec toute la maison pour mon moi tout seul.

C'est rare que ça arrive. Avec le départ prochain de la Fille, toutefois, j'imagine que je vais certainement vivre plus souvent cette solitude. Mon premier réflexe, c'est d'être toute contente de pouvoir faire ce que je veux. Comme une liberté retrouvée. Ce que j'aime surtout, c'est de pouvoir suivre mon propre rythme. Manger à l'heure que je veux. Surtout manger ce que je veux. Et, évidemment, manger trop. Mais aussi écouter des émissions stupides à la télé. Faire des mots croisés. Écrire mon blog. Jouer avec les chats. Me coucher tard. Me lever tard. Aller marcher. Écouter de la musique en mettant le volume au boutte. Boire beaucoup trop de café. Déjeuner beaucoup trop longtemps. Lire les journaux d'un couvert à l'autre. Sortir de la douche et rester nue jusqu'à ce que je décide finalement de m'habiller (Ha! Ha! Vous étiez en train de vous endormir là, et soudainement j'émoustille votre intérêt. Ça vous apprendra à penser que la Marcheuse ne peut pas avoir de fun en solitaire. Mais je n'irai pas plus loin sur ce sentier qui devient par trop glissant...).

Alors, qu'est-ce que je vous disais donc? Ah! oui, le plaisir d'être seule. Ça ne dure jamais très longtemps. Peut-être parce que je manque d'imagination. Mais à un moment donné, j'ai envie de parler à quelqu'un, d'avoir des nouvelles du monde, de faire quelque chose avec une autre personne. Comme vous voyez, je dois abandonner tout projet qui me forcerait à vivre en ermite ou à entreprendre une retraite fermée (peut-être une cure fermée, mais ça c'est autre chose complètement).

Je suis quand même fière de mon moi-même parce que j'ai appris avec les années à apprivoiser ma solitude même si elle est presque toujours de courte durée. Je crois que c'est parce que je m'aime davantage et que j'apprécie d'avoir la possibilité de passer du temps avec moi. Et puis, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Méditer là-dessus! :))
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Notes félines : J'ai vu, oui j'ai vu un des petits bébés noirs que j'ai baptisé Dupont parce que sa mère s'appelle Tournesol. Dans la même veine, j'ai décidé que son petit jumeau s'appellerait Dupond et que le petit beige répondrait au nom de Castafiore. Oui, c'est la famille Tintin!! En tout cas, je suis soulagée de voir qu'il est toujours vivant. J'ai aussi vu sa maman, donc je garde espoir que toute la famille se porte bien.

Notes aquatiques : On dirait que j'ai réussi à rassasier les barracudas qui sont devenus étonnamment sages. Le nénuphar a un air piteux mais les autres plantes survivent. J'ai même eu une deuxième fleur blanche. Je me croise les doigts!

mercredi 28 juillet 2010

De la difficulté d'écrire métal

Bon, bon, je sais que ça fait un peu beaucoup fan finie mais je n'ai pas pu résister à me rendre sur YouTube pour entendre la musique de Cryptopsy, le groupe de Youri Raymond. Vous savez bien de qui je parle. C'est l'un des chanteurs dont je mentionnais les performances dans mon blog d'hier et c'est aussi l'auteur du commentaire que j'ai reçu en réponse à ce blog.

J'ai donc appris que son groupe donne dans le "extreme death metal" et qu'il compte sept albums à son actif dont le plus récent s'appelle The Unspoken King. Ce n'est pas le genre de métal que j'écoute habituellement mais j'ai bien aimé Worship Your Demons. Et je mentirais si je n'avouais pas que j'ai été épatée par la batterie (vraiment à couper le souffle) et par les voix, évidemment. J'arrête là mes commentaires car je suis loin d'être une experte en la matière. Je marche à coup de torsions dans les tripes quand j'écoute du métal. Si ça me rentre dedans, si ça me fait sortir des émotions dont je ne me savais même pas habitée, alors j'entre dans la bulle et je jouis.

Mais permettez-moi de revenir à mon escapade du côté "obscur". Mon incursion dans le "extreme death metal" m'a surtout permis de mesurer la distance phénoménale qui me sépare de l'écriture un jour d'un texte qui sonne "métal". Je vous ai déjà parlé de mes difficultés à cet égard. Je veux y revenir. C'est mon privilège, après tout, de radoter dans mon propre blog. Je disais donc que j'écris des textes sans musique bien que j'entende quelquefois des mélodies dans ma tête. Je suis certaine ici que la soeur Psy va être d'accord avec moi pour affirmer qu'il vaut mieux entendre de la musique que des voix, à moins qu'elles ne soient célestes, bien entendu.

Je change derechef de paragraphe car je constate que je divague. Je disais donc que j'écris sans musique. Si ce n'était que ça. Je me rends compte que ce sont les thèmes que je ne parviens pas à développer de façon intéressante. Pour le moment, j'exprime surtout de la colère et je m'essaie de temps à autre à la vulgarité. Sans grand succès dois-je dire. Et je n'arrive pas à être fortement inspirée par la guerre (ou si peu - j'ai quand même commis un texte sur ce sujet), la violence, le sang, les vampires, les scies à la chaîne et autres instruments contondants. Je parodie. J'exagère. Car je crois que le métal peut parler de n'importe quoi. C'est la forme qui compte. Et l'émotion brute à transmettre.

Qu'à cela ne tienne. Il est arrivé que le Pusher me fasse des commentaires quand même encourageants sur ma progression dans l'écriture métal. Ne dit-on pas qu'il faut cent fois sur le métier remettre son ouvrage? Je mettrai donc cent fois mes doigts sur le clavier d'ordi pour continuer à travailler mes textes. Avec l'aide des dieux du métal, je ne crains rien... surtout pas la panne sèche.

mardi 27 juillet 2010

Monstres et métal

Auriez-vous pensé que des chanteurs de death métal puissent prêter leurs voix si particulières aux créatures monstrueuses de certains jeux vidéos dont Prince of Persia: Forgotten Sands? Moi non plus.

Pourtant, à la une du journal Le Devoir, j'ai appris ce matin que la compagnie Ubisoft, par exemple, n'hésite pas à avoir recours à des chanteurs de métal québécois comme Sébastien Croteau du groupe Exhult, Youri Raymond de Cryptopsy et Unhuman et Marie-Hélène Landry de Borborygmes "parce qu'ils ont des voix entraînées, capables de créer des sonorités peu communes et parce qu'ils peuvent endurer de longues sessions d'enregistrement."

Il semble que les effets sonores traditionnels ne sont pas suffisants dans les jeux vidéos parce qu'il n'y a pas assez de variations d'émotions dans les cris des monstres. Et les hurlements excentriques de ces affreuses créatures n'ont pas de meilleurs interprètes que les chanteurs de death métal. Ça alors!

L'article précisait aussi que "le chant métal repose sur l'utilisation des fausses cordes vocales, un petit amas de peau - même pas un muscle - qui vibre quand les vraies cordes vocales s'écartent devant la puissance du cri." Sébastien Croteau explique que "c'est un réflexe de protection que le corps se donne et que certains ont appris à le contrôler pour en faire de l'art."

J'espère maintenant que je ne commencerai pas à voir des monstres dans ma tête quand je vais écouter ma musique métal! Non, je plaisante. Je suis seulement agréablement surprise de constater que les qualités si particulières que les chanteurs de métal doivent posséder puissent être utilisées par ce type d'industrie. Et pourquoi pas!
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Notes félines : Depuis deux jours, je vois seulement la maman chatte. Je ne sais pas ce que les bébés sont devenus.

Notes pédestres : Depuis deux jours, je suis trop fatiguée pour marcher. Je n'ai pas d'énergie. Heureusement, le yoga m'a fait le plus grand bien ce midi.

Note au Pusher : As-tu pensé que tu pouvais avoir un côté "monstre"? Je garde l'article au cas où tu voudrais envoyer ton cv à Ubisoft!!

dimanche 25 juillet 2010

L'histoire se répète

Tout d'abord, pour les amateurs d'eau, des nouvelles de l'étang. J'ai consulté encore d'autres spécialistes qui m'ont confirmé ce que je savais déjà, à savoir que j'ai en ma possession de véritables végétariens voraces. Pour calmer leur insatiable appétit, je leur donne maintenant des morceaux de salade qu'ils dévorent avidement. Au moins, cela a le mérite d'épargner les plantes. Et je les nourris un peu plus. Il paraît qu'à la taille qu'ils ont, il n'y a pas vraiment de risque qu'ils fassent une indigestion!

Mais j'ai au moins une bonne nouvelle pour mes plantes aquatiques : l'une d'entre elles a fleuri et elle comporte au moins deux autres tiges florales. Je suis super contente car, avec tous mes déboires, j'avais perdu espoir de voir un jour l'ombre d'une fleur sur cet étang maléfique. Vous ai-je dit d'ailleurs que les barracudas s'attaquent maintenant au nénuphar? Il est passé en quelques jours de treize feuilles à sept. En plus de manger les jeunes pousses à mesure qu'elles osent se montrer la tête hors du pot, ils coupent les tiges des feuilles matures et les grignotent littéralement. Heureusement, la digue tient le coup et les jacinthes et les laitues grandissent à vue d'oeil.

Et le déjà vu de l'histoire qui ne fait que se répéter? Imaginez-vous que je me suis rendue compte vendredi soir que je nourris des bébés chats! Vous vous rappelez de Mignonne, non? Eh! bien, il y avait deux bébés Mignonne dans mes plats ainsi que leur maman chatte que j'avais déjà baptisée Tournesol à cause de sa barbichette blanche. C'était bien sûr sans me douter que Tournesol était une chatte, enceinte de surcroît. Les bébés sont plus jeunes que Mignonne l'était quand je l'ai découverte dans mes plats l'été dernier. Je dirais qu'ils ont à peine six à sept semaines. Ils ne sont pas complètement sevrés encore car je les vois parfois téter leur maman.

Qu'ai-je fait en m'apercevant que mon parc faunique comptait de nouveaux petits habitants? Je me suis précipitée à l'épicerie pour acheter de la nourriture pour chatons et j'ai monté une garde constante pour les revoir. Ils se sont pointés le nez de nouveau samedi matin puis, plus rien. Hier soir, je ne cessais de faire des aller-retour de la salle à manger à la porte d'entrée pour tenter de les apercevoir. Sans succès. Les plats étaient toujours pleins. Ce matin, par contre, des bêtes ont dû se pointer car tout était vide. C'est finalement l'Homme qui est venu me dire tout à l'heure que j'avais de nombreux clients sur le balcon. La famille ne compte pas seulement deux chatons noirs, mais aussi un chaton beige. Et la maman était là, bien entendu. J'ai ouvert mes boîtes de nourriture humide et je les ai posées très, très délicatement près de la marmaille. Pour ne pas les effrayer, je suis passée par la porte de derrière.

Je leur ai laissé quelques minutes et je suis retournée près du balcon. Ils étaient si occupés à manger que je n'ai pas pu résister à prendre un des petits bébés noirs. Mal m'en pris. Il n'était pas du tout content de se faire flatter. Il griffait, il crachait et il se débattait. Je ne voulais pas lui faire mal en le serrant trop fort d'autant plus que je venais de traumatiser toute la tribu qui avait pris la poudre d'escampette. Je l'ai donc posé par terre. Il est allé se cacher à son tour. Et je suis rentrée dans la maison.

Ne vous en faites pas. Ils sont éventuellement revenus. Mais la maman a décidé de monter la garde plutôt que de manger avec ses petits. Juste au cas où la gardienne du parc déciderait de partir de nouveau en safari!

mercredi 21 juillet 2010

De tout et de rien

Reposée, je suis. Inintéressante, je deviens, car plate est mon quotidien. Bon, me voilà en train de parler comme Yoda dans La Guerre des étoiles et avec rimes en plus. Mais c'est vrai que je ne peux dire mieux. Aujourd'hui, pas la moindre petite anecdote, pas même l'ombre d'une observation significative de la nature humaine.

Ah! si quand même, je peux vous apprendre que mon collègue me boude toujours. Il arrive le matin, s'enferme dans son bureau, sort le midi, revient pour le reste de la journée jusqu'à ce que moi-même je quitte. Tout cela sans déserrer les dents, sauf pour répondre à son téléphone. Comprenez-moi bien. Il ne parle pas plus aux autres membres de l'équipe qu'à moi. Nous sommes tous égaux devant son mutisme et sa volonté d'isolement. J'ai pu remarquer qu'il attend maintenant que je sois partie pour venir déposer dans mon panier les dossiers que je vais retrouver le lendemain matin. Pathétique, non? J'ai malheureusement (ou heureusement, selon le point de vue où l'on se place) décidé que je ne cèderais pas cette fois. C'est arrivé trop souvent. J'abdique. J'accepte son tempérament de solitaire ou d'ours mal léché (encore une fois, c'est selon le point de vue).

Du côté de l'étang, j'ai dû procéder à un sauvetage in extremis ce soir. Les végétariens voraces avaient réussi à renverser le pot de l'un des Juncus et se préparaient, j'imagine, à avaler tout rond la pauvre plante. J'ai pu recueillir le pot au moyen du filet et je l'ai placé dans la partie peu profonde, du bon côté de la digue. Pour reprendre la métaphore de La Guerre des étoiles, je pourrais dire que j'ai empêché Juncus de sombrer du côté obscur.

Et pour ce qui est de l'entraînement, mon repos d'hier soir a fait en sorte que j'ai réussi à me lever tôt ce matin pour aller marcher. Il faisait frais. Sur les notes de Callejon, encore une fois, je trouvais que mes pas s'accordaient parfaitement à la musique. Ainsi, la première pièce est musicale et elle rend une atmosphère un peu fantastique je dirais. Elle correspond bien au début de mon parcours quand je me sens encore rouillée de la nuit qui vient de finir et que je commence lentement mais sûrement à prendre de la vitesse. Après, la musique s'accélère, comme mes pas, avec le rythme bien marqué de la chanson Videocrom. Vraiment, j'aurais voulu continuer encore longtemps à suivre la route.

mardi 20 juillet 2010

Petit, tout petit bavardage

Curieux êtes-vous peut-être de savoir ce qui se passe dans l'étang? Disons que les hostilités se poursuivent mais avec un peu moins de vigueur. Après tout, les voraces végétariens, dans leur rafle nocturne, ont seulement bouffé deux tiges du nénuphar, plante que je considère comme le roi de l'étang. C'était sans compter, bien sûr, sur le fait que mes eaux tranquilles abritent de véritables guerilleros prêts à se faire la dent sur toute verdure qui croise leur chemin.

Mais, mais, la digue tient toujours. Les laitues et les jacinthes se multiplient donc allégrement. Si ça continue, je pourrai me permettre d'en sacrifier une de temps à autre. Si j'ose... car, tout comme je me répugne à tuer même le plus petit insecte, je déteste tout autant envoyer une plante à l'abattoir. D'autant plus que je sais l'issue fatale.

Et pour le reste de ma vie? Nenni. La routine. Mais surtout la fatigue. Alors je vous laisse comme ça, tout de go, et je vais rejoindre la Reine-Marguerite pour une bonne nuit de sommeil. Je serai sans doute plus diserte demain.

lundi 19 juillet 2010

Poissons métalliques sous l'eau

À la demande générale, c'est-à-dire de la Soeur du Milieu, je confirme que la digue tient toujours. Je ne peux en dire autant des deux Juncus Spiralis qui luttent ardemment pour demeurer sur leur position. Encore tout à l'heure, après le souper, je pouvais voir du deuxième une grosse tache orange qui entourait les pots. Je n'ai même pas osé descendre pour constater les dégâts... Ah! et puis, c'est du direct ce soir. Attendez-moi je reviens tout de suite.

Pour vous, oui, uniquement pour vous lecteurs en délire assoiffés de mes aventures aquatiques, je suis descendue au jardin (vous savez, là où ça grouille) et je me suis fait piquer par au moins trois maringouins qui étaient eux assoiffés de sang! Bon, pour ce qui est de l'étang, le bulletin de 21 h 15 annonce que les défenses résistent et qu'il n'y a donc pas eu capitulation. Pour tenter d'éviter le pire, j'ai cédé (comme je le fais vingt fois par jour au moins pour Mignonne qui a le don de me regarder en faisant pitié et à qui je ne peux rien refuser et que je nourris trop abondamment, ceci expliquant cela) et j'ai jeté quelques pelletées, non pas de raisins secs, mais bien de lentilles d'eau aux barracudas. Je ne sais pas si ces quelques pousses vertes vont les contenter pour la nuit. Vous devrez revenir pour le bulletin de demain matin pour connaître le score final.

Et comme ma vie n'est pas uniquement occupée par ma faune aquatique, je vous parle de mon entraînement de ce soir, sous la pluie. C'était humide mais vivifiant. En fait, ça n'avait pas vraiment bien commencé parce que je me sentais grosse patate avant de chausser mes espadrilles. Lourdaude comme la Reine-Marguerite après avoir avalé la portion de Mignonne et la sienne, je ne me déplaçais pas à ma vitesse surpersonique habituelle. Heureusement, la pluie est arrivée. Et avec elle, la fraîcheur donc la légèreté. Enfin presque. J'ai quand même réussi à monter et à descendre mes marches une dizaine de fois et j'ai couru ma petite pente épiscopale. Je suis loin encore du coin de la rue cependant, objectif que je voudrais atteindre d'ici la fin de l'été. On va dire que je me donne jusqu'à la fin septembre puisqu'il fera moins chaud, que je serai en vacances et que j'aurai sans doute atteint le sommet de ma forme. C'est beau l'utopie, non?

Mais, mais, j'allais oublier de vous parler de Callejon, mon nouveau groupe metal culte de ces temps-ci, vous savez ce groupe allemand que le Pusher m'a fait découvrir. Alors le Fils, à qui j'ai à mon tour fait découvrir le groupe, a téléchargé l'album Videocrom sur mon MP3 en fin de semaine et je me suis régalée. J'adore quand je vais marcher sur du nouveau matériel. Ça me donne de l'énergie. Et je termine en vous rappelant votre chance... je n'ai encore trouvé aucune traduction des textes de leurs chansons. Pas grave. Je vous laisse le lien fourni par le Pusher s'il vous prenait l'envie de les entendre sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=D79cxXTzDg8.

dimanche 18 juillet 2010

C'est la guerre!

Me voilà devenue architecte de barrage, ingénieure en structure, conceptrice en paysagement et que sais-je encore à cause de ces végétariens voraces qui continuent de perturber le calme idyllique de mon bassin. L'Ami de l'Ami me disait justement dans un récent courriel qu'il s'interrogeait sur le choix du nom de l'étang. Il craignait en effet que "les coups de gueule légendaires du dédicataire" ne viennent troubler mon oasis de paix. Une véritable prémonition!

Non seulement mon bassin n'a plus rien d'un oasis mais il est devenu depuis ce matin une zone de guerre. Et pour cause... Je suis restée stupéfaite, une fois de plus, devant les ravages survenus pendant la nuit. C'est sûr que les barracudas ont dû veiller tard. Pour changer un peu de menu, ils se sont attaqués à Bras Long, le Juncus Effusus Spiralis amoureux de la laitue d'eau. Je l'ai retrouvé qui flottait, toutes racines nues, à la surface du bassin. Les monstres s'étaient aussi mis sous la dent une jacinthe d'eau qui avait eu l'imprudence de faire une incursion du côté de la partie plus profonde. Erreur fatale dans son cas! Je n'ai pas pu la réchapper. Il n'en restait que des miettes. Pour ce qui est de Bras Long, par contre, je l'ai récupéré, replanté et repositionné. Je ne sais pas s'il pourra survivre à une nouvelle attaque.

Désemparée, j'avais presque pris la décision de ne plus rien faire flotter dans le bassin. Je pensais acheter un joli pot décoratif et y mettre les laitues d'eau et les jacinthes afin qu'elles puissent voguer tranquillement comme elles sont supposées le faire. Mon voisin m'a plutôt suggéré de construire une sorte de digue qui empêcherait les poissons de passer et qui protégerait les plantes flottantes de la destruction assurée. C'est ce que j'ai fait aujourd'hui. J'ai utilisé le dernier sac de roches pour bâtir une zone démilitarisée dans la partie la moins creuse. J'ai osé ensuite y laisser les laitues et les jacinthes. L'Homme avait des doutes sur l'esthétisme de la chose mais il s'est ravisé en voyant le résultat. Je trouve moi aussi que c'est assez joli. Ça coupe évidemment une partie du bassin pour les monstres mais je trouve qu'ils ont encore amplement d'espace pour s'énerver.

Je reste encore dans le doute cependant. Tout à l'heure, du haut de mon poste d'observation (dans la salle de bain du deuxième), je pouvais voir les poissons qui nageaient rapidement autour des plantes et qui tentaient, il me semble, un assaut contre la digue. Tiendra-t-elle?

vendredi 16 juillet 2010

Seule avec d'autres

Me permettez-vous un instant de mettre de côté mes déboires aquatiques pour sombrer dans un sujet un peu plus sérieux? En lisant ce matin la chronique de Josée Blanchette dans Le Devoir, je tombe sur cette citation du journaliste polonais Kapuscinski : "Personnellement, j'éprouve un puissant besoin d'empathie; j'ai besoin de vivre l'histoire avec les gens."

Je ne connais pas ce journaliste. Mais la citation m'a laissée bouche bée. Voilà qui résume parfaitement mon introspection actuelle. Je n'en peux plus de l'égoïsme et de l'indifférence. J'en ai soupé de l'autoexamen du nombril qui consiste à satisfaire uniquement ses besoins sans se soucier de ceux des autres. J'en ai ras-le-bol des excuses du genre : "Tu ne peux pas lui en demander plus. C'est sa nature. Il ne changera pas. On ne possède du pouvoir que sur soi-même.", ou "Tu as trop d'attentes. C'est pour ça que tu es toujours déçue. Tu ne sais pas bien juger les gens et ce qu'ils peuvent ou non t'apporter."

Ah! ouais!!! J'ai des petites nouvelles pour vous autres. Je n'attends rien de moins de ceux qui m'entourent que ce que je suis moi-même prête à donner. Je ne suis pas parfaite, loin de là. Et même si j'aspire à atteindre le nirvana de la zénitude, je suis très consciente d'être plus souvent au ras des pâquerettes que dans les hauteurs vertigineuses de la sérénité. Mais j'ai au moins le mérite d'essayer.

Oui, j'essaie très fort tous les jours de faire plaisir aux personnes que j'aime. Je pense à leur dire des bons mots, à leur fricoter des petits plats, à les inviter à une sortie, à leur téléphoner, à prendre de leurs nouvelles, à m'intéresser à ce qu'ils font, à leur travail, à leurs inquiétudes et à leurs joies. Et j'essaie de faire de même pour les inconnus que je rencontre. Je leur souris, j'entame des conversations quitte à deviser uniquement sur la température. C'est pourtant d'eux, de purs étrangers, que je reçois le plus en terme d'empathie. C'est stupéfiant de constater à quel point un salut amical ou un intérêt véritable envers la tâche qu'une personne accomplit peut entraîner des confidences et, même, un début de relation humaine et, pourquoi pas, amicale.

Malheureusement, ces brèves rencontres ne me suffisent pas. J'ai, comme le dit ce journaliste, un immense besoin de communiquer avec les autres, de partager des émotions et des plaisirs, d'échanger sur toutes sortes de sujets. La plupart du temps, toutefois, je me sens seule. Isolée. Et, ce que je trouve le plus triste, c'est que ce sont les personnes que je considère comme les plus proches de moi qui demeurent inatteignables. Peut-être que je les fais fuir avec mon immense besoin. S'ils savaient seulement que, tout ce que je veux, c'est la reconnaissance de mon existence.

Ainsi, je dois composer régulièrement avec l'humeur très changeante du collègue avec qui je suis appelée à collaborer le plus souvent. Depuis trois jours maintenant, je n'ai eu droit ni à un bonjour le matin ni à un bonsoir en quittant en fin d'après-midi. Toute la journée, je l'entends taper, tousser ou bouger. Seule une mince cloison nous sépare. Nous travaillons ensemble depuis plus de dix ans. Nous avons maintes fois partagé notre vécu de parents. Mais, même si je comprends qu'il vit peut-être actuellement des choses à la maison et qu'il n'a pas à les partager avec moi, il me semble que cela ne justifie pas d'ignorer un être humain au point de ne même pas accuser réception de sa présence. D'aucuns me disent (les mêmes qui me prodiguent les conseils mentionnés ci-dessus) que je devrais m'en foutre. Sans doute ils ont raison. Mais moi j'aime le monde et je ne suis pas capable de rester indifférente.

J'en suis là dans mes réflexions. Le psy affirme que, si je reste à l'écoute de ce besoin, des occasions vont se présenter pour le satisfaire. J'espère qu'il a raison parce qu'en attendant je m'étiole. Je me sens vide en-dedans sauf quand je joue à la jardinière, quand je nourris les affamés insatiables de l'étang, quand je tente d'apprivoiser un de mes chats errants ou quand je m'amuse avec Mignonne et la Reine-Marguerite. J'oubliais aussi les plaisirs de l'entraînement, l'écoute de la musique metal et l'écriture des blogs. C'est bien, en attendant Godot, j'ai appris à m'occuper en solitaire.

jeudi 15 juillet 2010

Sonder l'insondable

Je n'ai pas eu à faire remplir le questionnaire long de mon sondage-maison. (Pour ceux ici qui sont un peu perdus par cette allusion qui semble leur échapper, je me permets un long aparté pour vous signaler que la dernière mesure passée en catimini par le gouvernement Harper consiste à ne plus obliger les Canadiens à remplir le questionnaire long du recensement. Il paraît que les données ainsi recueillies, pourtant utiles entre autres à de nombreux organismes communautaires et pas du tout si personnelles que ça selon le Commissaire à la vie privée, ne servent à rien. Il y a en ce moment levée de boucliers pour demander au gouvernement de changer d'avis. Il semble même que les libéraux veulent sommer le ministre de l'Industrie Tony Clement à comparaître devant un comité parlementaire pendant l'été. Que d'énergie dépensée inutilement! Quand, oui quand, ce gouvernement est-il revenu sur une seule de ses décisions? Jamais jusqu'à maintenant. Lorsqu'on agit comme un dictateur, on n'a que faire de l'opinion de ses concitoyens. Je ferme la parenthèse.)

Je disais donc qu'un sondage court effectué aujourd'hui m'a permis de déterminer hors de tout doute que les végétariens voraces de mon étang sont justement exceptionnellement affamés. Selon les experts consultés, ces chers poissons pourraient n'être nourris qu'aux deux jours et même une seule fois par semaine. De fait, il semble que certains propriétaires d'étangs ont la chance de ne pas passer tout leur temps à nourrir d'insatiables affamés. Ce n'est évidemment pas mon cas.

Autre constatation découlant de mon étude pas du tout scientifique : des poissons rouges, ça mange continuellement et ça n'hésite pas à bouffer des plantes. Vraiment! C'est incroyable ce que vous me racontez là! Je n'avais pas remarqué. Mais je refusais encore de le croire. J'ai donc racheté des jacinthes et des laitues d'eau. Je sais, je sais, je possède la naïveté d'une nymphette. Sitôt arrivée à la maison, j'en plonge quelques-unes dans l'étang mais... pas toutes. Naïve, mais pas totalement folle je suis. Je mets les autres plantes dans un bassin. Et je m'installe à l'affût dans mon poste d'observation privilégié : j'ai nommé la salle de bain du deuxième étage. Je n'y peux rien. C'est la seule pièce qui donne directement sur le plan d'eau des monstres du Loch Ness.

Il ne m'a pas fallu attendre longtemps pour voir ces gros gourmands se précipiter sur les jacinthes. Je crois qu'ils les préfèrent aux laitues. Vous auriez dû voir avec quel appétit ils s'attaquaient aux nouvelles arrivées déjà sacrifiées. Je ne pouvais endurer le massacre une minute de plus. J'ai descendu l'escalier et me suis précipitée dans la cour juste à temps pour les surprendre en train de plonger à toute vitesse dans le fond du bassin pour mimer leur mine d'innocents. Oui, des innocents à la bouche pleine! J'ai rapidement sorti les jacinthes et je les ai mises dans le bassin avec les autres épargnées. J'ai tout de même laissé deux laitues d'eau, dont l'une dans la partie non profonde et l'autre dans un panier avec les racines calées dans des roches. J'essaie... oui, je ne désespère pas. J'ai hérité de poissons taquins avec de graves problèmes de comportement mais je dois être à la hauteur et faire montre des plus exceptionnelles qualités maternelles.

Ce soir, j'ai estimé que mes enfants aquatiques avaient suffisamment mangé de légumes verts. Je leur ai seulement laissé un en-cas : des lentilles d'eau. Ils pourront toujours les offrir à leurs amis quand le party va commencer car je suis certaine que ça va encore grouiller là-dedans une partie de la nuit. Que disais-je donc il y a quelques semaines? Ah! oui, ça me revient : j'ai descendu dans mon jardin, j'aime ça quand ça grouille. Quelle insconscience! J'aurais bien dû savoir que, si ça grouille à ce point, c'est pas bon signe!

mercredi 14 juillet 2010

Végétariens avec voracité

Bon, bon. En allant admirer mon étang ce matin, je découvre avec horreur qu'un crime odieux y avait été perpétré pendant la nuit. Eh! oui, une des plantes aquatiques achetées en fin de semaine avait complètement disparu de son pot. Il ne restait que des racines, des tiges et quelques feuilles mâchouillées flottant misérablement à la surface de l'eau très claire au travers de laquelle je pouvais sans hésitation aucune repérer les affreux coupables de cet acte de vandalisme.

Je commence de plus en plus à croire que l'expertenbassin m'a légué sous de fausses représentations des barracudas et non d'inoffensifs poissons rouges. Comment puis-je penser autrement quand je constate régulièrement les ravages causés par ces bestioles absolument turbulentes, enjouées et énervées? En plus, elles savent jouer les innocentes à perfection. Quand je m'approche de l'étang, elles se tiennent au fond, peinardes, calmes, faisant bouger leurs nageoires doucement, remuant à peine. Fatalement, je tombe sous le charme et je les regarde se prélasser dans leur habitat. Pourtant, moi qui commence maintenant à connaître leur petit jeu, je ne devrais pas me laisser avoir ainsi.

Je devrais plutôt me rappeler que, dès que j'ai le dos tourné, c'est la fête, la nouba, la noce, bref, le party!! Les poissons se mettent tous à se poursuivre, ils tournent à la vitesse de l'éclair autour de la pompe et des plantes, ils sautent pour attraper le moindre petit insecte et menacent pratiquement de se retrouver ventre en l'air en dehors du bassin. Ça, c'est que je vois en plein jour lorsque je les observe du deuxième étage de la maison. Je frémis à l'idée de ce qu'ils font le soir lorsqu'ils sont laissés à eux-mêmes. J'imagine que les caisses de houblon s'empilent, que la musique joue à tue-tête et que le goût de s'envoyer du vert derrière la cravate devient irrésistible.

Je ne sais plus trop quoi faire. J'hésite entre mon envie d'acheter un plus grand nombre encore de jacinthes et de laitues d'eau pour qu'ils bouffent à en être malades. Peut-être alors qu'ils réagiront comme nous après une fête trop bien arrosée ou un repas trop abondant et qu'ils auront des haut-le-coeur à la vue de la moindre lentille verte. Ou encore je prie le ciel pour qu'ils se transforment en bâtonnets High Liner pendant l'hiver!

Non, pour vrai, je les aime quand même mes végétariens qui mordent dans la vie avec voracité. D'ailleurs, je leur ai foutu des morceaux de feuilles de salade pour leur party de ce soir. On est un fish lover ou on l'est pas!
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Notes pédestres : Je poursuis mes randonnées matinales. Quand j'arrive à me lever à l'heure dite, c'est merveilleux. Je ne regrette jamais mes pas. C'est toujours aussi tranquille. Parfois, il y a rencontre avec le voisin qui promène son chien. J'haïs un peu ça parce que je dois m'arrêter pour faire causette. Je n'ai pas vraiment le temps ni le goût mais... bonté oblige. Et je capote en ce moment sur Callejon, un groupe allemand que le Pusher m'a fait découvrir dans sa dernière livraison. Vous êtes chanceux... le Pusher n'a pas réussi à me trouver la version anglaise de leurs textes. Hon!!!! Faites au moins semblant que vous êtes déçus. :(

lundi 12 juillet 2010

Des bienfaits de l'entraînement matinal

Imaginez-vous que canicule ou pas, je continue à marcher très tôt le matin. Et j'adore ça. L'année dernière, il m'arrivait quand j'étais en congé d'aller m'entraîner vers 7 h. J'ai découvert que cette heure, pourtant matinale, était trop tardive pour mon système. En effet, je commence à ce moment-là de la journée à avoir sérieusement faim et je ne peux pas marcher vite avec un estomac creux. Tout comme je ne peux pas marcher vite avec un estomac plein. Avouez que ces propos sur l'état de ma personne sont passionnants!

En fait, il s'agit plutôt de remarques pertinentes touchant l'entraînement sportif. Si c'était un joueur de soccer reconnu, disons Andrès Iniesta de la Furia Roja pour en nommer un comme ça au hasard, vous seriez tous yeux pour lire les secrets de sa forme extraordinaire. Mais que mange-t-il et quand mange-t-il pour être un buteur aussi extraordinaire? Voilà qui soulèverait votre intérêt. Malheureusement pour vous, il s'agit ici du blog de la Marcheuse urbaine et je peux vous dire que je n'ai rien d'un buteur bien que je commence à avoir de beaux mollets bien développés!

Bref, j'aime ma promenade matinale. C'est frais. C'est tranquille. Rien que des chats et des ratons-laveurs. Et j'aime l'énergie incroyable qui me reste après l'exercice. Encore ce matin, je suis arrivée très difficilement à m'extirper de mon lit. Je ne pensais jamais pouvoir mettre un pied devant l'autre. Non seulement j'y suis arrivée mais je me sentais dans une forme si resplendissante que j'ai décidé de faire le parcours moyen. Et hop! Enfilons encore quelques rues. Et c'est avec le sentiment du devoir accompli que je peux débuter ma journée. Tout simplement exaltant, vous répéterais-je.
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Notes aquatiques : L'eau de mon bassin est plus claire que jamais. C'est fantastique car cela m'a permis de repérer tout au fond le petit bébé poisson noir que je croyais depuis belle lurette digéré et éliminé par un raton ravageur. C'est donc un à zéro pour les poissons!

samedi 10 juillet 2010

Au royaume des souris, les borgnes sont rois

Je crois vous avoir dit au début de la semaine que j'avais repéré un rongeur dans la cuisine. Je crois aussi m'être confessée de ne pas avoir du tout envie de le tuer. Et je crois, finalement, vous avoir avoué mes sombres desseins de faire en sorte que des sbires accomplissent la sale besogne en mon lieu et place.

Le Fils, à qui je me plaignais de ne pas avoir les qualités nécessaires pour devenir une meurtrière et à qui je m'enquérais de l'existence d'un piège écolo donc sans douleur, m'a tenu cette réponse laconique mais ô combien suave : "Une trappe écologique? La solution serait un chat." Quand j'y réfléchis bien, c'est sans doute à cause de lui que j'ai songé à imputer le crime aux deux félines de la maison.

Tout ça pour vous dire que j'avais concocté un plan ingénieux pour vraiment faire accuser la Reine-Marguerite et Mignonne de meurtre au premier degré. J'avais donc mis des petits morceaux de pain recouverts de beurre d'arachide devant le frigo en me disant que lorsque Trotte-Menue (ou Béatrice selon l'Homme) déciderait d'aller manger... vlan! dans les dents. (Je ne suis pas certaine de l'onomatopée ici. Est-ce que "couic" ne serait pas plus approprié dans le contexte?) Je m'interroge mais je continue.

Mon piège écolo ne donnait rien, sinon plein de miettes que l'Homme et moi piétinions allégrement depuis deux jours chaque fois que nous devions ouvrir la porte du frigo. Je commençais un peu à désespérer et je voyais comme l'ombre d'une vraie trappe se profiler à l'horizon... jusqu'à ce matin.

J'étais en train de faire le café. L'Homme dormait toujours du sommeil du juste. Tout d'un coup, j'entends un bruit sur le comptoir... comme un grattement ou un froissement. Je regarde parmi les trop nombreuses choses que je garde à portée de la main et je ne vois rien. Je me dis que je n'ai sans doute pas bien entendu et je continue à m'activer. "Frfrrshh, (avouez que cette fois je fais dans l'onomatopée professionnelle) frfrrshh," que j'entends une nouvelle fois et cela semble venir du récipient pour conserver l'ail. Je crie à l'Homme de se réveiller et de venir me retrouver dans la cuisine car Trotte-Menue/Béatrice semble avoir elle-même trouvé sa trappe écologique.

Le cerveau de l'Homme prend un certain temps à s'allumer le matin. C'est comme un écran d'ordi. D'abord c'est noir. Puis des lignes de codes se mettent à défiler. Enfin les programmes commencent à s'ouvrir. Je ne sais pas où il en était dans son démarrage mais j'ai eu droit à une observation fort blessante du genre : "Ça fait longtemps que t'entends des bruits comme ça?" J'ai choisi d'ignorer ces propos livrés sans doute à cause d'un démarrage trop rapide et j'ai enjoint l'Homme de plutôt saisir les mitaines pour le four afin de boucher les trous du récipient pour pouvoir ensuite le transporter à l'extérieur de la maison. (Ça paraît que moi j'étais en mode fonctionnel!)

Bref, c'est ce que nous avons fait. Une fois sur la terrasse, nous avons déposé le récipient près de la pelouse et nous (lire l'Homme) avons ouvert le couvercle en penchant doucement le pot. Trotte-Menue/Béatrice n'a pas demandé de billet de retour et elle a quitté prestement la trappe écolo pour se cacher derrière un pot de fleurs. Je me suis penchée pour mieux l'observer car je la trouvais mignonne. Minuscule, grise avec de grandes oreilles à l'intérieur rose, elle remuait frénétiquement ses moustaches. J'ai eu un choc cependant : Trotte-Menue/Béatrice n'avait qu'un seul petit oeil noir. De l'autre côté de sa tête, il y avait une cicatrice. Serait-ce que, malgré tout, les sbires aient tenté de réaliser leur contrat sans y parvenir pleinement? Je me demande bien quelle est l'espérance de vie d'une Trotte-Menue/Béatrice borgne? Plus longue à l'intérieur ou à l'extérieur de la maison?

N'empêche. J'aurais aimé mieux ne pas savoir. C'est tristounet, non?

vendredi 9 juillet 2010

Coup de soleil

Avez-vous assez devisé sur la température cette semaine? Sujet inépuisable de toutes les conversations... ou presque, il a sans aucun doute été conjugué à tous les modes et à tous les... temps.

Bon, je ne sais pas ce qui m'arrive ce soir avec les points de suspension. Est-ce à dire que ma pensée ne peut se poser? Elle semble vouloir rester dans les airs comme l'humidité ambiante qui ne s'est pas améliorée avec l'orage de cet après-midi.

Le temps qu'il fait ou qu'il fera, nous y revoilà. Trop chaud ou trop froid. Une chose est certaine, personne ne demeure indifférent. Et pour cause. Le froid de l'hiver, on y reviendra éventuellement. En attendant, c'est la canicule qui nous accapare. Elle nous fait suer dans tous les sens du mot. On dégouline. On s'éponge. On boit. On se douche. Et on recommence.

La vie semble elle aussi suspendue au temps qu'il fait. Le soleil brûle nos énergies et nous laisse pantois, pantin inanimé incapable de remuer le petit doigt. La chaleur accablante nous étouffe et nous coupe le souffle.

Toutes fenêtres fermées, si chanceux nous sommes, nous respirons par climatisation interposée. Dans nos bocaux frigorifiques, nous arrivons à nous déplacer et à répondre à nos besoins vitaux. Mais dès que nous quittons le frigo, c'est la claque en pleine face. L'enfer, ce doit être chaud comme ça.

Vivement un peu de répit. Paraîtrait que les jours à venir seront plus supportables. Ce serait bien car il me semble ressentir de plus en plus les effets de la canicule sur mon cerveau. Je ramollis du ciboulot. Aussi bien aller faire dodo.

S'cusez-la.

mercredi 7 juillet 2010

Est-ce que je devrai m'expulser du nid?

Je suis pathétique. Ces temps-ci, je ne suis plus capable de parler du Fils et de la Fille sans me mettre à pleurer comme une Madeleine. Je suis à un point tournant de ma maternité et je n'arrive pas à lâcher prise.

Je suis fière, bien sûr, d'avoir des oiseaux qui volent de leurs propres ailes. Des oiseaux qui sont prêts à parcourir les cieux pour réaliser leurs rêves. Des oiseaux qui bâtiront bientôt leurs propres nids. Des oiseaux qui sont libres et qui se sentent donc capables de se débrouiller par eux-mêmes.

Pourquoi alors est-ce que ça ne me rend pas plus heureuse? Pourquoi est-ce que j'ai le coeur déchiré toutes les fois que le Fils repart de la maison après une visite? Pourquoi ai-je bloqué dans ma tête la pensée même que la Fille doit quitter le nid familial à la fin de l'été pour s'envoler vers des cieux lointains... tellement lointains pour moi? Est-ce que je ne suis qu'une mère? Est-ce que c'est parce que j'angoisse à l'idée de me retrouver face à face avec mon moi-même?

Justement, me suis-je vraiment un jour retrouver seule avec mon moi-même? Je croyais l'avoir fait en partant pour l'université mais je n'en suis plus certaine. J'ai tellement souffert de mon départ de la maison que j'ai surnagé, sans plus. Je me revois encore dans ma chambre à la résidence des étudiants. La première année, je ne vivais que pour le moment où je reprendrais l'autobus le vendredi soir pour retourner à la maison. J'allais à mes cours pendant la semaine, je mangeais à la cafétéria, je rentrais dans ma chambre le soir pour étudier. Ce n'est qu'après avoir rencontré l'Ami, à la fin de ma première session d'étude, que j'ai commencé à profiter de la Ville de Québec. Grâce à lui, je suis allée voir des spectacles et des films, j'ai visité un peu et j'ai découvert quelques bons restos.

Malgré tout, je n'ai pas l'impression d'avoir vécu seule. Après tout, j'ai rencontré l'Homme à la fin de ma troisième année d'étude. Lorsque je me suis installée en appartement, il est bien vite venu me rejoindre. J'étais donc deux. Ensuite trois. Puis quatre. J'aurais voulu que ça dure toujours. Quelle utopie! Quelle naïveté! Je le répète, je suis pathétique.

Mais là, je n'aurai pas le choix. Oui, l'Homme continue d'être à mes côtés. Ses besoins ne seront cependant pas suffisants pour m'occuper à plein temps puisqu'il est très autonome de nature. En plus, je prends ma retraite dans un an. Je n'aurai pas non plus l'excuse du travail pour m'occuper la pauvre cervelle. C'est l'occasion ou jamais de me prouver à mon tour que je suis autonome. Gros hic. Je ne crois pas être aussi bien préparée que mes enfants. Juste à regarder par-dessus le nid et j'ai la gorge serrée par la peur. C'est le saut dans le vide. Il n'y a aucune garantie. D'un côté, c'est la sécurité à vie. Ou plutôt le quotidien qui se répète ad nauseam, sans défi, sans rien de nouveau à expérimenter. De l'autre côté, celui du vide abyssal, c'est le grand inconnu. C'est aussi l'aventure, le dépaysement, la surprise, le plaisir de la découverte.

Peut-être que je devrais commencer par un vol de reconnaissance? Comme ça, je sais que je rentre au bercail tous les soirs. Je ne suis pas non plus obligée d'aller loin au début. Juste m'arracher les pattes des brindilles du nid représentera un exploit en soi. Je reste à l'affût. Dès que le vent souffle du bon bord, je m'élance!
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Notes pédestres : Mes bonnes résolutions ont tenu ce matin malgré le manque de coopération du réveil qui est resté obstinément silencieux. Le soleil, encore une fois caché par le smog, ne m'a pas attaquée. J'ai choisi d'écouter cette fois la dernière livraison du Pusher qui remonte quand même à quelques mois. Je suis en train de faire des découvertes. Vous n'y échapperez pas... je vous en reparle très bientôt.

mardi 6 juillet 2010

Promenade matinale et Metal Ride

Est-ce qu'il fait chaud chez vous? Ici, c'est l'étuve. Le sauna sans avoir à se déplacer. C'est, je dirais, un peu trop chaud, un peu trop humide, un peu trop étouffant. Bref, la Marcheuse urbaine sue et elle trouve l'entraînement pénible, du moins lorsque Galarneau la cuit littéralement de ses rayons micro-ondes. J'ai donc décidé de prendre ma transpiration en main et j'ai pensé que je pourrais marcher très tôt, avant d'aller au travail, soit vers 5 h.

Ce matin, c'était la première journée de ma bonne résolution. Le cadran fait entendre son vilain bruit. La Reine-Marguerite ne bronche pas. Et moi non plus. Je ferme les yeux. Je me sens encore fatiguée, me semble-t-il. "Jamais je ne pourrai me lever et faire mon parcours. J'ai l'impression que je pourrais encore dormir pendant des heures", que je me disais dans ma tête en essayant de me convaincre que ce n'était pas si grave que ça de devenir une non-sportive pour une semaine.

Heureusement, je ne me suis pas dégonflée. J'ai enfilé mes espadrilles et je suis sortie dans la chaleur déjà étouffante du jour naissant. En débutant mon parcours, le coeur léger et l'estomac encore vide, j'ai constaté à mon grand désarroi que c'était la collecte des ordures. Quel plaisir de parcourir les trottoirs en côtoyant les poubelles, les bacs de recyclage et les nouveaux bio-bacs! Odeurs suspectes et diverses m'ont donc accompagnée tout au long de ma promenade matinale. J'ai également dû ajouter la course à obstacles à mon exercice étant donné que certaines personnes se plaisent à flanquer leurs contenants à déchets directement sur le trottoir. Pas grave. Le soleil était encore caché derrière le smog et la température ambiante se situait en-dessous du point d'ébullition.

Aujourd'hui, c'était aussi une première pour moi de marcher en compagnie de la musique de Mortör, le groupe du Pusher. Je m'inquiétais quand même un peu de l'effet que le metal aurait sur moi si tôt dans la journée. Avouez que ce n'est pas évident de s'entendre crier dans les oreilles que la mort nous arrive du ciel (Death from Above), qu'il faut ravaler notre haine (Swallow my Hate) et compter les cadavres (Death Count), ou que nous devrons faire face à un seigneur de la guerre (The Warlord) en étant, je l'espère, équipés de notre veste au napalm (Napalm Jacket). Je plaisante en traduisant ainsi bêtement les chansons de l'album Metal Ride mais je reprends vite mon sérieux pour vous affirmer haut et fort que le produit final lancé récemment par Mortör est une pure jouissance metal. En plus, le rythme est parfait pour les pas de la Marcheuse urbaine.

Je termine ce blog en vous faisant part des effets bénéfiques de mes randonnées pédestre et musicale. J'ai notamment profité d'une énergie incroyable tout au long de la journée. Je me suis rendue à mon cours de yoga toute enthousiaste à l'idée de faire de nouveau bouger mon corps. Je crois aussi que j'ai mieux supporté le sauna. Me reste à voir si les bonnes résolutions vont tenir le coup.
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Notes d'une meurtrière qui ne veut pas en être une : J'ai dû tuer un nombre incalculable de petits insectes ce soir en arrosant les plantes. Accidentellement, j'ai brisé des fils d'araignée et écrasé des bêtes en circulant sur le gazon. Volontairement, dois-je m'en confesser, j'ai éliminé un perce-oreille sur le balcon et un autre qui avait eu l'impudence de se glisser dans le bain. Mais je déteste devoir tuer même les insectes nuisibles. Comble de l'horreur, je me suis finalement décidée à utiliser un produit (écolo quand même) pour essayer de sauver mes fleurs de l'emprise dévastatrice des insectes qui pullulent en ce moment dans cette chaleur étouffante. Mais, mais, le plus difficile reste à venir. Nous avons un mulot dans la cuisine. Il se terre sous le frigo. Mignonne et la Reine-Marguerite l'ont à l'oeil mais pas encore sous les dents. Je ne sais que faire. C'est sûr que les règles d'hygiène en prennent un coup quand un mulot se permet de circuler sur le comptoir de la cuisine. Malgré tout, j'attends encore avant de passer à l'attaque. Si seulement les deux représentantes de la race féline que je nourris avec trop d'ardeur pouvaient passer à l'action. L'odieux serait sur elles...

dimanche 4 juillet 2010

L'étang Michel Chartrand










Alors le voici, dans toute sa splendeur, notre étang de rêve. Photographié par le Fils et la Fille, il se présente sous tous ses angles. Vous pourrez notamment apercevoir Joufflue, la laitue d'eau, dans le temps où ses racines n'avaient pas encore été complètement bouffées par la faune aquatique du bassin. Justement, cette faune, apparaît aussi dans certaines des images que je vous livre aujourd'hui.

L'étang a été inauguré déjà deux fois dans les derniers jours. La première cérémonie, à tout seigneur tout honneur, a été tenue en compagnie de l'expertenbassin. Cela ne pouvait être que juste et bon étant donné les nombreux conseils techniques doublés des vigoureux coups de pelle qu'il a accordés à notre projet.

Hier, c'était au tour de l'autre paire de bras creuseur de couper virtuellement le ruban. J'ai nommé, bien sûr, le Pusher qui, une fois de plus, n'a pas hésité à plonger (c'est le cas de le dire) de plain-pied (là aussi c'est le cas de le dire) dans notre folie jardinière. Délaissant le muret et la galerie de béton de l'année dernière, il a empoigné lui aussi pelle et hache pour nous aider à réaliser ce merveilleux endroit de méditation.

Cette deuxième cérémonie a été particulièrement bien arrosée... de bière... et d'eau!! Il y eut en effet à un moment donné des célébrations course folle entre l'Homme et les amis du Fils qui avaient découvert une nouvelle façon de se désaltérer avec les bouteilles d'eau. Disons que Scott Awesome a marqué un coup de maître lorsqu'il s'est présenté subrepticement derrière l'Homme avec un plat d'eau qu'il lui a largué gentiment sur la tête. S'en sont suivis des arrosages avec fusils à eau retrouvés parmi les vieilles affaires qui traînent dans le garage et avec bouteilles à eau transformées en armes, ma foi, fort efficaces pour ce genre de bataille. Il faut dire qu'il faisait chaud et que c'était finalement agréable de se faire doucher même par des "douches" (prononcer en anglais). En tout cas, cela a permis au Pusher de se rafraîchir suffisamment pour cesser de se plaindre de ses bouffées de chaleur.

Ce fut une belle soirée. La bouffe était bonne. L'alcool coulait à flot. La compagnie était fort agréable avec parfois même des accents japonais! Reste encore à venir la cérémonie qui réunira dignitaires du ROC et d'Aylmer-les-Bains au mois d'août. Selon moi, on n'inaugure jamais assez un étang, surtout de cette envergure. Donc, à suivre.
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Notes métalliques : Le CD du Pusher, Metal Ride, est maintenant en vente. Vous rendre sur le site de Mortör si vous êtes intéressés. Selon le Fils et moi, ça vaut assurément l'écoute et c'est là une opinion totalement objective!

Notes pédestres : Je ne sais pas ce que je faisais sur les trottoirs hier après-midi. Il faisait tellement chaud que je pensais que j'étais pour m'écraser. Pour que je me décide à faire une légère pause à l'ombre d'un arbre, il fallait que j'aie "sué" mon corps, comme dirait la Fille!