lundi 28 décembre 2009

Il a neigé sur mon metal

Et puis? Survivez-vous aux festivités? Moi, pas pire. Mais aujourd'hui, comme j'ai eu le temps d'aller marcher, je survis mieux. Et c'est aussi la raison pour laquelle j'écris ce soir. Comme vous le savez, prendre l'air m'inspire. Après, j'expire mes réflexions.

Les trottoirs se portaient quand même bien malgré la glace qui les recouvrait à certains endroits. Il n'y en avait pas assez, cependant, pour vraiment ralentir mes pas. Et ce qui était aussi merveilleux, c'est la petite neige qui tombait. Quelques flocons, sans plus, mais qui rendaient l'expérience encore plus intéressante. Ah! oui, il y avait aussi le metal qui m'accompagnait. Le Fils avait eu le temps d'ajouter à mon répertoire auditif l'ensemble du CD de Five Finger Death Punch. Je vous avais dit que j'aimais tout d'eux sur cette récente mouture et que je vous en reparlerais. Alors, parce que je tiens toujours parole, voici le texte de la chanson Far from Home :

Another day in this carnival of souls
Another night settles in as quickly as it goes
The memories of shadows, ink on the page
And I can't seem to find my way home

And it's almost like,
Your heaven's trying everything
Your heaven's trying everything
To keep me out

All the places I've been and things I've seen
A million stories that made up a million shattered dreams
The faces of people I'll never see again
And I can't seem to find my way home

'Cause it's almost like
Your heaven's trying everything
To break me down
'Cause it's almost like
Your heaven's trying everything
To keep me out

Je ne sais pas si c'est parce que je me sentais particulièrement metal mais toutes les chansons semblaient me parler. J'avais en-dedans comme un amalgame de révolte, de désespoir et d'euphorie. Je crois que j'ai trop mélangé ces derniers jours. Alcool, nourriture beaucoup trop abondante, desserts inutilement sucrés. J'ai comme un long haut-le-coeur. En espérant que je me rende jusqu'à la fin sans tout régurgiter.

Bon, sur ces paroles pleines d'espoir, je vous laisse encore pour quelques jours j'imagine... le temps d'effectuer un aller-retour vers l'autre Capitale nationale. D'ici là, n'abusez pas trop des bonnes choses et, si vous le faites malgré tout, allez-y sans remords!

Bonne année!!

jeudi 24 décembre 2009

Joyeux Noël!

Quel titre original, non? Mais je ne peux penser à rien d'autre puisqu'on y est presque. C'est comme ça chaque année. On croit qu'on arrivera pas à terminer les préparatifs, à trouver les cadeaux pour tout le monde, à avoir le temps de les emballer, à cuisiner les derniers plats mitonnés, à finir de décorer la maison... lorsque survient soudain le choc fatal : c'est le 24 décembre. Alors, prêts, pas prêts, on plonge dans l'euphorique temps des fêtes.

Comme je serai en mode "célébration" pour les prochains jours, je profite de ce message pour vous offrir à tous, fidèles lecteurs de mes élucubrations, mes meilleurs voeux pour Noël et la Nouvelle Année. J'espère que cette dernière nous fournira la possibilité de multiplier les échanges et les réflexions sur toutes ces petites choses qui meublent notre quotidien et qui le rendent à la fois attendrissant et extraordinaire.

Je veux adresser un merci spécial à celles et ceux qui prennent le temps de me laisser un commentaire. Ce n'est pas le nombre qui m'importe mais le plaisir de savoir que je suis lue et encore plus celui de m'apercevoir que j'ai visé juste dans la façon dont j'ai traité mon sujet. En fait, je suis toujours heureuse quand je me rends compte que j'ai retenu votre intérêt. Dans le monde d'aujourd'hui où tout passe à la vitesse de l'éclair et où l'on est constamment bombardé par une foule d'informations, je me sens privilégiée que vous m'accordiez votre attention. Croyez bien que je la traite avec le plus grand respect.

Bon, bon, je ne peux pas terminer sans formuler un message spécial à l'intention de mon collaborateur du début, fidèle lecteur et pourvoyeur de ma drogue quotidienne. Au Pusher de metal donc : je te souhaite une année où tu pourras vivre ta passion à plein et réaliser tes rêves les plus fous. Stay Metal!

lundi 21 décembre 2009

Trop, c'est comme pas assez

Noël est à nos portes. En fait, je l'entends déjà sonner car il sera là jeudi. Quand j'arrive à cette période de l'année, mais plus particulièrement quand se pointent les derniers jours avant la Grande Fête, je ne sais plus trop comment je me sens. C'est que, depuis toujours, j'éprouve des sentiments mitigés par rapport à Noël.

Des fois, je déteste carrément ce salmigondis de bons et nobles sentiments qui poussent même les moins généreux d'entre nous à ouvrir leurs portefeuilles pour se soulager la conscience à l'avance d'avoir le dessous du sapin débordant de cadeaux extravagants et le frigo rempli à l'excès de boustifaille qui sera au mieux ingurgitée sans être trop gaspillée. De même, je hais au plus haut point tout l'aspect commercial de cette fête du mauvais goût qui nous pousse à transformer nos salons en forêts du Grand Nord et l'extérieur de nos maisons en parc d'attractions. J'en ai assez notamment de ces piteuses imitations de glaçons et de ces immenses structures gonflables toujours à plat dans les bancs de neige. Tout ce clinquant, loin de me réjouir, ne réussit qu'à me rendre encore plus morose par son faux éclat.

Et que dire de toutes ces fêtes de bureau où la fraternité devient obligatoire? Nous voilà en train de partager un repas, ou pire, une soirée, avec des gens qu'on se contenterait de saluer le matin sans plus. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment compris pour quelle raison il fallait mettre au banc de la société un collègue qui préfère s'abstenir de participer à ces hypocrites célébrations du travail d'équipe, de l'entente harmonieuse et de soi-disant enrichissantes relations interpersonnelles.

"Au petit trot, s'en va le cheval avec ses grelots..." Êtes-vous tannés d'entendre les quelque dizaines de chansons de Noël qui composent notre répertoire musical de la saison? Moi oui. Surtout que ces ritournelles sont jouées en boucle depuis le début novembre à la radio, dans les magasins, dans les restos, chez le coiffeur, dans certaines émissions ou pubs à la télé, en fait, à peu près partout. J'ai assez hâte que le cheval et ses grelots disparaissent dans le fond d'un vallon tout blanc. Ce doit être pour cette raison que j'ai choisi le metal pour faire la crèche. Je crois que je n'avais pas le courage de me taper Fernand Gignac ou Laurence Jalbert et les cantiques traditionnels.

Commencez-vous à voir un peu le portrait? Laissez-moi quand même le plaisir d'en rajouter au cas où l'ensemble de la situation vous échapperait encore. Par exemple, je n'ai pas encore soufflé mot de la ruée dans les magasins pour l'achat de cadeaux. Il en faut bien sûr pour les enfants, mais aussi pour les parents, les grands-parents, les conjoints, les professeurs, les gardiennes, les amis, les voisins, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines... N'hésitez pas à embarquer ici et à ajouter la personne de votre choix. C'est une chanson à répandre. Et après? Après, il faut emballer tout ça en détruisant une autre partie de la forêt amazonienne si on est pas préoccupé par l'état de la planète.

Je poursuis en jetant une statistique là, tout de go, qui ferait plaisir aux représentants de la Santé publique et à tous les prophètes de malheurs pandémiques. Vous êtes-vous seulement déjà arrêté au fait qu'en deux jours, on va voir probablement plus de monde que dans toute une année? Et on va aussi prendre plus de calories que dans toute une année! C'est qu'il faut plaire à tous et visiter la famille au complet en n'oubliant pas de goûter aux beignes de grand-maman, au ragoût de pattes de tante Gertrude, au sucre à la crème de cousine Germaine, aux tourtières de tonton Émile, à la dinde de belle-maman, à la bière de cousin Alfred, au vin maison de l'ami Bacchus, ... oups... excusez-moi, je reviens dans un instant...

(Intermède musical : Au petit trot, s'en va le cheval avec ses grelots...)

Je suis désolée. Un malaise digestif. Que voulez-vous? Quand ça déborde, il faut que ça sorte. C'est ça le problème de Noël. C'est trop de tout. Et ça fait un bout qu'on s'empiffre. Je dirais que ça dure depuis que les épouvantails et les citrouilles ont pris le bord. C'est normal d'en avoir ras-le-bol. Même si on est dans le dernier droit, il y a une limite au nombre de guirlandes et de boules qu'on peut ingurgiter. Moi je commence à avoir mon quota. C'est le temps qu'on arrive au clou de la soirée avant que je n'enfonce les clous de mon cercueil. Hon! je crois que c'est politiquement incorrect ce que je viens de dire. Bref (je ne sais pas si après un texte aussi long, j'ai encore le droit d'utiliser ce mot), je commence à penser que, même à Noël, la modération a bien meilleur goût. Il me semble aussi qu'elle nous permettrait de faire durer le plaisir toute l'année. Mais il faudrait oublier les chansons par exemple...
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Notes ménagères : Martha numéro trois est venue aujourd'hui pour la première fois. Elle m'a appelée ce soir pour me demander si j'étais satisfaite. Je l'étais. J'en ai profité pour lui dire qu'elle ne devait pas jeter le contenu du pot qui se trouve près de l'évier de cuisine. C'est mon compost. "Ah! oui, mes parents aussi en font", me répond-elle. Elle a près de quarante ans. Maudit que je me sens vieille!

samedi 19 décembre 2009

Le temps d'un souper

Ouf! Il est tard. Je viens de terminer la vaisselle et de ramasser la cuisine et le salon. Je recevais ce soir. Les amis du Fils. Avec les années, je dois dire qu'ils sont tous un peu devenus mes fils. Il y en a un d'ailleurs que je considère carrément comme mon deuxième fils adoptif. Un autre que j'utilise pour répondre à mon besoin de rébellion et qui me tient sous sa férule avec ses livraisons de metal. J'ai d'ailleurs eu droit ce soir à deux nouvelles compilations. C'est pas demain que je vais me guérir de ma dépendance. Mais est-ce que je le veux vraiment? Et pourquoi diable un Pusher qui se respecte voudrait-il que son client se passe de sa marchandise? Il entretient au contraire le désir de lui faire vivre des sensations toujours plus fortes. Et je dois dire à cet égard que mon Pusher excelle dans ce domaine. Et il y en a aussi un autre qui est devenu cette année mon complice-bénévole pour la confection des paniers de Noël. Je suis contente qu'il ait accepté aussi spontanément mon offre. Cela m'a permis d'encore mieux le connaître. Et nous avons quand même quelques atomes crochus puisqu'il étudie en littérature.

Comme je les aime tous, cela ne me fait rien d'avoir passé presque toute la journée à cuisiner pour eux car non seulement je voulais leur préparer un bon souper mais j'avais aussi décidé qu'ils repartiraient tous avec un dessert. J'ai donc fait deux douzaines de muffins et les fameux carrés aux Rice Krispies qu'ils aiment tant pour ajouter aux beignes.

La soirée a été bien arrosée et le menu musical complètement metal. J'ai même eu droit à une première écoute du CD que le groupe metal du Pusher va sortir sous peu. J'ai adoré surtout d'avoir la possibilité de prendre connaissance des paroles des chansons inédites composées par le groupe. Ça fesse juste ce qu'il faut. J'ai vraiment hâte au lancement!

Bon, je m'en vais me coucher. Merci encore cher Pusher de l'invitation à me joindre à vous pour continuer la soirée. Je sais que tu étais sincère et je l'apprécie. J'espère enfin que nous pourrons poursuivre la tradition l'année prochaine. Des retrouvailles, c'est toujours bon!
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Notes pédestres : Il faisait beau soleil aujourd'hui et les trottoirs étaient bien dégagés. J'étrennais de nouvelles espadrilles. Je ne sais pas si c'est à cause d'elles mais il me semble que mes pas avaient encore plus d'entrain!

vendredi 18 décembre 2009

Ne crèche pas qui veut dans mon salon

Lecteurs fidèles, n'ayez crainte, je ne vous abandonne pas. Mon bénévolat, effectivement, a grugé pas mal de mon temps mais surtout de mon énergie. Hier soir, j'avais l'intention de vous raconter ma journée passée à faire plus d'une centaine de paniers de Noël jusqu'à ce que je m'endorme pratiquement la tête sur le clavier. Comme je ne voulais pas vous faire subir des propos échevelés, j'ai préféré m'abstenir.

Aujourd'hui, le Fils est arrivé. Et je suis en ce moment à l'ordi, en fait son ordi, dans sa chambre, avec lui étendu dans son lit. Alors... je ne savais plus trop si je bloggais ou non. Je lui ai dit : "Je vais sur le blog, si je n'ai pas de commentaires, je reste muette." Mais voilà, c'était sans compter sur votre soif avide de mes propos.

J'ai envie de commencer par vous annoncer que j'ai perdu Martha numéro deux. Les habitués de mes écrits savent que je parle ici de ma femme de ménage. Je semble vraiment collectionner ces perles domestiques. La première m'a abandonnée pour une mystérieuse odeur dont je m'explique toujours mal la provenance. La seconde m'a annoncé cette semaine que cette tâche de ménagère parfaite ne convenait plus à son mode de vie. Je veux bien... Sauf que cela convenait très bien à mon mode de vie à moi. Heureusement, je fais maintenant affaire avec une compagnie professionnelle qui ne laisse pas tomber les gants aussi facilement. On m'a rappelée cet après-midi pour me dire qu'on avait trouvé une Martha numéro trois. Elle sera là lundi matin flanquée de la Martha en chef car il semble que la nouvelle Martha soit un peu timide vis-à-vis la poussière. La "pôvre", elle n'a pas encore pénétré dans mon antre! J'espère seulement que mon intérieur joliment bordélique ne découragera pas ses ardeurs au point qu'elle rende illico son tablier.

À part ça, hier, j'ai réussi à trouver du temps pour décorer la maison, toute seule comme une grande, après les paniers de Noël, après les courses, après le souper, bref après qu'il n'y eut plus beaucoup de jus dans la batterie (vous comprenez sans doute mieux maintenant mon état de faiblesse décrit plus haut). Comme j'ai décidé cette année de refuser l'entrée de mon salon au Roi des forêts et à ses épines volages (oui, chère-soeur-Psy-qui-viendra-fêter-Noël-chez-moi, prépare-toi tout de suite au choc du manque de vert), je me suis donc donnée à fond pour monter le village et la crèche. Pour m'encourager, j'ai décidé de mettre un peu de musique. "Que voilà une bonne occasion", me suis-je dit, "pour inaugurer mon CD de metal que je n'avais pas encore auditionné." Dès les premières notes de Five Finger Death Punch, les deux chattes ont fui à toute vitesse vers la cave. Je n'ai pas revu Mignonne de la soirée. Quant à la Reine-Marguerite, elle est finalement revenue pour tenter d'insérer son immense corps dans une minuscule boîte de boules. Le plus étrange, c'est qu'elle a réussi.

Mais, mais, je m'égare. Pas seulement dans le fil conducteur de ce blog (si tant est qu'il y en ait un). De fait, en installant la crèche, j'ai égaré Saint-Joseph. Ne le dites à personne mais j'ai dû avoir recours à un berger compatissant pour le remplacer au pied levé. Je ne crois pas que Marie s'en soit aperçue jusqu'à maintenant. Je trouve qu'elle n'est pas très physionomiste cependant car le berger complaisant est beaucoup plus grand que Saint-Joseph. Enfin... le principal, c'est qu'il y ait quelqu'un de l'autre bord du berceau. Mais si je veux être totalement franche avec vous et ne rien vous cacher, je vais être obligée de vous apprendre que j'ai même cru ce matin, en regardant Marie de plus près, qu'il s'agissait plutôt de Saint-Joseph! Cela aurait été catastrophique : Jésus entouré de deux hommes! Seraient-ce les vibrations du metal qui sont venues perturber Bethléem?
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Notes metalliques : J'adore le CD de Five Finger Death Punch. J'aime toutes les chansons, ce qui veut dire que vous devrez éventuellement subir quelques envolées de ma part à ce sujet. Merci cher Pusher. Je l'ai déjà dit, mais j'aime à le répéter, tu connais ton stock!

dimanche 13 décembre 2009

Avez-vous faim?

Je suis chanceuse. Je n'ai jamais eu faim parce qu'il n'y avait rien dans le frigo. Mais je sais fort bien que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je me souviens que mon père disait parfois : "En autant qu'on peut mettre de la nourriture sur la table, c'est ça qui est important!". Je suis certaine que cette affirmation est encore vraie de nos jours mais que faire quand on ne peut pas justement mettre de la nourriture sur la table?

Cette question me préoccupe. Vous le savez. J'en ai déjà parlé. C'est pour ça entre autres que nous nous sommes laissés embarquer depuis plusieurs années maintenant dans un cercle assez infernal pendant cette période où l'on court après notre souffle pour arriver à Noël en même temps que tout le monde. Ainsi, dans un délai de deux semaines et demie environ, nous passons la Guignolée (c'était dimanche dernier), nous travaillons pour le Brunch du quartier (c'était aujourd'hui) et nous aidons le Service de dépannage de la paroisse à préparer les paniers de Noël (ce sera ce jeudi). Je dis "nous" parce qu'au début nous faisions toutes ces activités en famille. Maintenant, l'Homme et moi avons le doigt dans l'engrenage et nous continuons seuls la mission. Quand le Fils et la Fille le peuvent, ils se joignent à nous, et j'ai même réussi à remplacer le Fils par ses amis ces deux dernières années.

Je suis bien consciente que nous ne réglons pas tout en ramassant des denrées, en beurrant des toasts ou en mettant des sachets de thé dans de petits sacs en plastique. Mais j'aime l'idée d'aider ceux qui aident les autres toute l'année... pas seulement à Noël. Et puis, cela nous permet de rencontrer des gens extraordinaires qui se dévouent comme c'est pas possible pour tenir à bout de bras de petits organismes très peu subventionnés. Des gens qui arrivent à faire des miracles. Et ils sont "presque" toujours de bonne humeur. Et ils sont tellement heureux d'avoir des bénévoles en surplus pour les soutenir dans cette période fort occupée. Des fois, j'ai l'impression qu'on leur nuit plus qu'on les aide mais ils restent patients et ils rigolent de nous voir aussi désorganisés.

Savez-vous que beaucoup d'entre eux travaillent à temps plein le jour et se remettent à la tâche le soir pour s'occuper des démunis? Accepteriez-vous de prendre une ou deux semaines de vacances seulement pour participer à toutes les activités de cueillette de fonds et de collecte de denrées qui doivent être menées pour que les paniers de Noël soient remplis de façon convenable? Qui, pensez-vous, participe à la Guignolée des médias? Et je suis certaine qu'il y a plein d'autres choses que ces gens merveilleux accomplissent pour que Noël soit beau même pour les personnes moins bien nanties. J'éprouve une admiration sans borne pour tous ces gens qui ont faim et soif de justice sociale et de partage. Ne sentez-vous pas, comme moi, une petite faim à les voir ainsi transformer le monde à leur humble façon?

samedi 12 décembre 2009

Transcendance, résurrection et autres balivernes

Avec ma douleur au dos des derniers jours, j'ai souvent pensé à la transcendance. Je me suis vite aperçue, cependant, que je n'avais rien d'une sainte martyre et j'ai plutôt joué la carte des lamentations. Je crois que cette période n'a pas été facile pour l'Homme. Que répondre en effet à quelqu'un qui a mal et qui, en plus, se transforme en animal enragé? C'est à peu près l'état dans lequel je me mettais presque continuellement en criant à qui voulait bien l'entendre que je n'avais justement absolument pas le temps d'avoir mal. Mais la vie, ça ne fonctionne pas toujours comme on voudrait et, si on ne veut pas l'accepter, on peut trouver le voyage assez long merci!

Hier soir, après avoir fait et rangé l'épicerie et m'être précipitée au lit très tôt parce que "pu capable" de m'endurer, j'étais tellement désespérée que je pensais devenir invalide. Comme vous le savez, j'exagère rarement. Nonobstant ma propension à voir tout ce qui m'arrive par le gros bout de la lorgnette, je commençais sérieusement à me demander si je n'étais pas en train de faire mon entrée plus vite que prévu dans le monde des p'tits vieux (je sais, ça ne fait pas "politiquement" correct comme appellation). Ce matin, revirement du sort, je me lève avec une vigueur renouvelée. La douleur au dos n'est pas très loin mais elle est certainement moins lancinante. Yé! je peux annuler mon admission au Foyer des personnes en perte précoce d'autonomie.

Je passe donc tout de suite à la résurrection pour vous annoncer que je me sentais suffisamment remise pour me précipiter (en mesurant mes pas quand même) sur mes trottoirs chéris. Et, aujourd'hui, il faisait super beau. Un soleil magnifique (à ceux qui seraient tentés ici de faire un lien entre la lumière et mon humeur, je vous somme tout de suite de cesser de croire à ces balivernes!). Bref, je suis sortie deux fois. La première, pour faire quelques courses. La deuxième, pour l'entraînement. C'est là que je me suis rendue compte que je devais déjà m'adapter à la neige et j'ai dû suivre mon parcours d'hiver. Ce n'est pas grave, c'était bon!

Et je termine en vous glissant quelques mots sur le concert auquel j'ai assisté jeudi soir au Centre national des Arts. J'y ai entendu le Concerto pour violon no 2 "The American Four Seasons" de Philip Glass, l'un des plus grands compositeurs américains de notre temps. C'était la deuxième fois seulement que l'oeuvre était jouée étant donné que la première mondiale avait eu lieu la veille à Toronto. Il s'agit d'une musique que l'on qualifie de minimaliste ou de musique à motifs. Pour moi, ça a été une révélation. J'étais assise sur le bord de mon siège totalement absorbée par le rythme envoûtant de ce style musical. Et là vous allez comprendre pourquoi je vous parle de cette expérience : je ressentais à l'intérieur de moi le même genre d'émotions que le metal me fait vivre. Incroyable, non? Selon l'Ami, ce n'est pas si incroyable que ça et il m'a expliqué pourquoi. Pour vous dire vrai, je n'ai pas vraiment retenu ses propos qui me semblaient fort limpides quand je les ai entendus mais que je suis incapable de répéter maintenant. Ce doit être mon manque de culture musicale.

Dans tous les cas, je suis restée dans ma bulle toute la journée du lendemain. Une autre chose, aussi, m'a beaucoup touchée et c'est justement la bulle qui entourait le soliste, soit l'extraordinaire violoniste Robert McDuffie. Il était totalement concentré sur la musique et rien, je crois, n'aurait pu percer cette aura. J'étais absolument fascinée de le voir aussi présent à son âme. J'avoue que j'éprouve toujours beaucoup d'admiration pour les personnes qui arrivent à se centrer sur elles-mêmes au point de ne plus se laisser distraire par les interférences de la p'tite vie. Me semble que cela peut aider à la transcendance, non?

mercredi 9 décembre 2009

Tremblements intérieurs

C'était la première tempête aujourd'hui. Dire que c'étaient les premiers flocons lundi. Décidément, l'hiver a décidé d'entrer par la porte d'en avant. Tout comme pour la pandémie de grippe, nous avions été prévenus deux fois plutôt qu'une du déchaînement de Mère Nature. Depuis le début de la semaine que nous avions été mis sur le pied d'alerte. Nous tenions pratiquement nos pelles à bout de bras pour attendre la fameuse tempête. Bien sûr que nous restions quand même animés d'un certain scepticisme étant donné que tout ce qui est véhiculé par les médias ne se réalise pas nécessairement comme prévu.

Mais cette fois les météorologues ont eu raison. Je m'en suis aperçue dès que j'ai ouvert les yeux ce matin. En fait, ce sont davantage mes oreilles qui m'ont avertie du bouleversement atmosphérique. J'entendais le vent siffler comme c'est pas possible entre les deux gros cèdres devant la maison. Après, quand je me suis levée, je les ai vus aussi se faire secouer rudement par un Éole déchaîné. Il était tôt. Il faisait encore noir. Il avait l'air de faire froid. Je suis retournée sous les couvertures et j'ai poursuivi mon roupillon.

Bon, bon, je vous entends les braves qui ont affronté les éléments en furie me blâmer de ma paresse et de ma lâcheté. Permettez-moi d'abord de vous faire une confidence et vous m'attacherez ensuite à l'échafaud : il me reste un an et des poussières avant de prendre ma retraite. Ai-je besoin d'en dire plus? Le zèle a complètement disparu de ma personne. Il a été remplacé par un stoïcisme de bon aloi. Ça signifie que j'attends la fin de la façon la plus sereine possible.

Mais, tant qu'à passer aux aveux, je dois vous en faire un autre. Je vous demanderais cependant de ne pas vous moquer et de garder vos commentaires pour vous. Imaginez-vous que je me suis blessée à mon cours de yoga. Dès que les rires se seront éteints, je poursuivrai mon propos.

...

L'Homme prétend que je me suis fait mal parce que je pratique un sport extrême. Je le soupçonne de se moquer de moi. Ce qui est vrai, en tout cas, c'est la foutue douleur au dos que je me suis infligée. Si je respire trop profondément, je sens comme un couteau qui me déchire le côté. Si je tousse, je dois penser à me tenir les côtes. Et si j'éternue... eh! bien, je ne peux pas éternuer sinon je m'effondre là devant vous. C'est donc beaucoup en raison de ma blessure "sportive" (oui, j'emploie les guillemets pour éviter les quolibets) que j'ai donné libre cours à ma farniente.

J'ai assisté à la tempête de l'intérieur. C'était plus confortable et plus chaud aussi. Et j'ai eu droit à la présence réconfortante de la Reine-Marguerite toute la journée. Elle avait l'air contente que j'aie choisi son mode de vie pour une fois. Pourquoi toujours courir quand on peut toujours dormir? C'est ce que j'ai fait et que je me prépare à refaire pour une nuit, je l'espère, sans secousse intérieure ou extérieure!

lundi 7 décembre 2009

À quel prix?

J'ai une furieuse envie de décerner des prix pour les faits marquants de la journée. Et je décide en plus que je commence par la fin (roulements de tambour) :
  • Le prix Fossile remporté par le Canada à Copenhague pour son manque d'engagement envers les changements climatiques. Yé! Harper! Est-ce que tu sais que tu peux aussi t'enfoncer dans les sables bitumineux?
  • Le projet de loi que les Conservateurs veulent passer pour éventuellement éliminer le registre des armes à feu. Et quel bon timing encore une fois. Est-ce que ce n'était pas en fin de semaine qu'avait lieu à Montréal un rassemblement en mémoire des victimes de Polytechnique? Devinez qui brillait par son absence? Ouais, c'est ça... le Parti Conservateur. Yé! Harper (bis)!
Bon, il est quand même arrivé de bonnes choses aujourd'hui et cette liste est supposée allée de pis en mieux. Voyons donc voir qui sont les prochains récipiendaires (reroulements de tambour) :
  • Mon cours de yoga du midi avec le plaisir de m'être engagée pour une heure à rester présente sur mon tapis et à donner congé à mon mental. Je vous le dis, dans mon cas, c'est là presque mission impossible. J'y arrive quand même avec quelques efforts et surtout de bonnes respirations. Le prof l'a encore répété : "C'est dans l'expiration, dans le lâcher prise que l'on grandit."
  • Le coup fumant de Greenpeace sur la colline parlementaire. La GRC n'y a vu que du feu. Vingt militants ont eu le temps de grimper sur les édifices pour dérouler d'immenses banderoles servant à dénoncer l'inaction du gouvernement dans le dossier de l'environnement avant que les "responsables de la sécurité" n'interviennent. Yé! Harper (jamais deux sans trois)!
Je vois que j'éprouve quelques difficultés à me débarrasser d'un thème récurrent ici. Aussi vais-je passer immédiatement au dévoilement du grand gagnant ou, plutôt, de la grande gagnante :
  • La première neige... parce qu'elle vient de nous précipiter dans l'atmosphère de Noël et, avouez-le, c'est pas mal plus motivant de faire les décorations, d'envelopper les cadeaux ou de cuisiner en regardant tomber la poudre blanche (je parle toujours de la neige, suivez bien mes propos surtout). Je dois dire qu'elle remporte le premier prix dans mon coeur parce que c'est ce que j'ai vu de plus beau de toute la journée. Ce matin, à 6 h, elle recouvrait les parterres d'une mince couche de duvet molletonné. Et elle brillait de mille feux. On aurait dit plein de petits diamants qui scintillaient à tour de rôle. C'était magique. Ajoutez à cela une température pas trop froide, un silence enveloppant et vous nagez dans le bonheur des choses toutes simples.

dimanche 6 décembre 2009

ATTENTION : le contenu de ce message s'adresse à un public averti

Bon, je ne veux pas faire de mélo. J'ai juste le goût de partager avec vous mes états d'âme les plus récents. Je suis une anxieuse à tendance hypocondriaque. Je crois que ce diagnostic est clair pour les lecteurs assidus de mon blog. J'ai donc parfois des attaques de panique, plus ou moins sérieuses. J'en ai fait une vendredi après-midi que je coterais 6 à l'échelle de Richter. Ce n'était pas agréable. Je me sens encore remuée quand j'y pense mais je me soigne.

Heureusement, la soeur Psy était en ville en fin de semaine. Je peux vous dire qu'elle a été appelée à exercer ses talents professionnels auprès de bibi. Si elle n'avait pas été là... qui sait? Je bloggerais peut-être à partir d'une cellule capitonnée. Je sais. C'est cru. Mais je ne suis pas encore capable de vraiment en rire. Ça va arriver. À un moment donné. Pour l'instant, je ne ris pas aux larmes. Je les laisse simplement couler sur mes joues.

La soeur Psy dit que je dois cesser de regarder les symptômes pour m'attaquer plutôt aux causes. Le Sondeur d'âme m'a déjà dit la même chose. J'imagine qu'ils ont raison. Alors, c'est ce que je tente de faire en résistant à prendre ma tension artérielle aux cinq minutes, à avaler des comprimés d'acétaminophène aux dix minutes et à courir à l'urgence à toute vitesse parce que je crois que je suis en train de mourir.

Car voilà le noeud du problème : je ne meurs pas. Je suis toujours là. Et mon mal intérieur aussi. Si je m'étais fait suffisamment confiance vendredi, comme je devrais le faire continuellement, je n'aurais pas vécu de crise de panique. Je serais allée marcher, comme j'en ai l'habitude presque tous les jours, et j'aurais profité de cette très belle journée ensoleillée. Je me sentais en pleine forme d'ailleurs jusqu'à ce que je cède au démon qui me ronge depuis tellement longtemps : la PEUR. La peur d'être malade. La peur d'être abandonnée. La peur de ne pas faire la bonne chose. La peur de ne pas être aimée. La peur d'être ridicule. La peur d'être moi.

Et là, en vous écrivant tout ça, je crois que je viens de trouver un début d'explication à la cause de cette dernière crise. Quand j'accepte de me faire confiance pendant un bout de temps, quand je décide de foncer et d'être moi, quand je cesse d'attendre après tout le monde pour exister, je me sens super bien... jusqu'à ce que je m'accroche dans une petite craque de trottoir. Je ne me contente pas alors de faire un simple faux pas. Non. Je m'étale carrément de tout mon long. Et le cercle infernal se remet en branle. Serait-ce que je me suis trompée? Serait-ce que j'erre encore une fois? Et qui suis-je pour penser que je sais vraiment ce qui est bon pour moi?

Je suis tellement fatiguée de tout ça. Des fois, j'imagine que je prends enfin les choses en main et qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Je rêve que je suis capable de marcher sur des craques de trottoir sans m'enfarger. Ou mieux. Que je m'enfarge et que je me relève. Je frotte mes genoux et je continue d'avancer.

J'ai peur de passer à côté de ma vie. Vous comprenez maintenant pourquoi le metal est si important pour moi. C'est comme un moteur. Il me permet, toutes les fois que je l'écoute, de croire que je peux tout, que j'ai la force nécessaire pour avancer parce que, parce que... I'm fucking bulletproof!

Post mortem (ou première tentative de recul) - Je préfère de loin m'enfarger dans les craques de trottoir plutôt que dans les fleurs du tapis. Avouez que ça fait plus metal!
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Notes metalliques : J'ai acheté mon premier CD de metal en fin de semaine. Justement celui de Five Finger Death Punch (sur les conseils du Pusher). J'attends de trouver un moment pour le savourer. Ce n'est pas facile car je suis la seule amateur dans la maison. Et je veux vraiment avoir le temps de l'écouter au complet quand je vais le mettre dans la machine. Je vous en redonne des nouvelles.

Notes culinaires : La Fille, la soeur Psy, Petite Filleule et moi avons fait, je dirais comme ça à vue de nez, douze douzaines de beignes samedi. Suffisamment donc pour payer la traite à tous ceux et toutes celles qui viendront faire un tour à la maison pendant le temps des fêtes!

mercredi 2 décembre 2009

Les deux pieds dans le ciment

C'est un miracle que je n'aie pas été engloutie par le trottoir en m'entraînant aujourd'hui. Mes pieds étaient tellement pesants que j'avais l'impression d'enfoncer au lieu d'avancer. Chaque pas était pénible. Mais il faisait vraiment trop beau pour sauter une journée. J'ai donc essayé de profiter du paysage, de respirer à fond et d'oublier la performance pour penser au bien-être. J'y suis plus ou moins arrivée.

Accepter mes limites. C'est bizarre mais j'y arrive plus facilement quand je pratique le yoga... et encore. Combien de fois je vais un peu trop loin pour finir par m'étirer quelque chose dans le cou, mon point faible. Je le connais pourtant mais je ne veux pas admettre que je ne suis pas capable de regarder mon index quand je fais le triangle inversé. Alors, c'est la même chose pour la marche. Il y a des jours où le corps ne suit pas nécessairement et je force pour que la machine embraye malgré elle. J'ai quand même fait montre d'indulgence en me limitant à mon parcours le moins long.

Je crois que les années à venir vont être très révélatrices en ce qui a trait à l'acceptation des limites, et pas seulement physiques. C'est drôle mais je me répète souvent les paroles de la prière des Alcooliques Anonymes ces temps-ci pour reprogrammer mon cerveau : donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse d'en connaître la différence. Pas si évident que cela comme programme de vie mais un super beau défi.

Je vous laisse avec quelques paroles d'une chanson des Ékorchés, un groupe metal québécois que le Pusher m'a fait découvrir. Je n'ai pas réussi à trouver les paroles sur Internet. J'ai donc essayé de les retranscrire à mesure que le gars chantait. Ce n'était pas évident mais ça m'a rappelé de beaux souvenirs d'adolescence quand on arrêtait le disque aux dix secondes pour copier les paroles d'une chanson qu'on aimait particulièrement. Ah! je me souviens que dans ce temps-là, je ne me voyais pas de limites.

Tu rayonnes la noirceur

Depuis le temps qu'on se connaît
J'aurais jamais pensé te voir en mille morceaux (...)

C't'un secret de polichinelle
On le sait toute que ça va mal mais faut pas en parler
Tu rayonnes la noirceur
J'comprends très bien que tu te fais peur
La nuit est tombée dans ton coeur
Dans tes yeux il n'y a que de la noirceur

(...)

Car il faut vivre au jour le jour
Chaque journée est une victoire contre la noirceur
Quand t'as l'impression de manquer d'air
Il faut t'accrocher comme une bouée à tout ce que t'aime

Si t'as besoin d'un peu de chaleur
Faut pas hésiter moé j'vas descendre pour te prendre dans mes bras

Tu rayonnes la noirceur
J'comprends très bien que tu te fais peur
La nuit est tombée dans ton coeur
Dans tes yeux il n'y a que de la noirceur
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Note au Pusher : Si tu peux faire mieux que moi pour les paroles, ce serait vraiment apprécié car je ne trouve pas que je rends justice au groupe.

mardi 1 décembre 2009

Virage à 180 degrés

Je pourrais écrire que j'ai eu une journée de cul. Et j'aurais toutes les raisons de le faire. Je me suis d'abord levée ce matin avec une poutre dans l'oeil. En fait, il s'agissait plutôt d'un poil de Mignonne que je n'arrivais pas à déloger (le poil, pas Mignonne). Et plus j'essayais de le saisir avec mes gros doigts malhabiles, plus je m'irritais l'oeil. J'ai finalement réussi mais j'étais en retard sur ma routine matinale.

Comme si ce n'était pas assez, j'avais ce que nos amis du Rest of Canada appelle un "bad hair day". Je m'étais effectivement extirpée de l'oreiller avec une couette en l'air du côté gauche. Je n'arrivais évidemment pas à la remettre en place. Je l'ai mouillée, je l'ai aplatie avec mes mains, j'ai appliqué dessus presque tout le tube de gel mais sans succès. Je me suis donc regardée une dernière fois la face dans le miroir avec ma couette rebelle et, dépitée, je me suis précipitée en bas pour prendre mon manteau et mon sac. Mignonne tournait autour de moi pour avoir de la nourriture en surplus, celle que je réserve aux chats de dehors. J'ai rempli son petit bol parce que je suis totalement incapable de résister à ses yeux verts absolument... mignons! Et vite j'ai fermé la porte.

Je me suis dépêchée mais j'ai quand même raté le bus. Pas grave. Je me suis rendue sur le boulevard dans l'espoir d'en attraper un autre. Il était plein. Non, ça suffit. J'attends le prochain. Je me suis donc gelée les couilles que je n'ai pas pour grimper dans le suivant. J'avais une place assise. Bon, la journée, me semblait-il, pouvait encore être sauvée. Et les planètes semblaient s'aligner en conséquence.

Comme à l'habitude, j'ai pris ma tasse de café numéro un en jasant un peu avec les collègues. Je me suis ensuite versée ma tasse numéro deux et suis retournée à mon bureau pour attendre l'appel matinal quotidien de l'Ami. Le téléphone sonne. L'Ami n'a pas fini de prononcer sa première phrase que l'alarme se met à retentir. "Je dois te laisser", que je lui dis en lui coupant la parole, "ce doit être encore une fausse alerte mais nous devons évacuer l'immeuble. Je te rappelle plus tard". J'enfile mon manteau et j'hésite à remettre mes espadrilles. Tant pis, je reste en souliers et je me dirige vers les escaliers. Et je descends les onze étages pour me retrouver dans la rue avec tous les autres fonctionnaires du complexe. Il est seulement 8 h 30. Les planètes n'ont pas tenu le coup très longtemps!

L'alerte n'était pas fausse car il y avait une ambulance, trois camions de pompiers et deux voitures de police pour nous accueillir à notre sortie de l'immeuble . Et les responsables de la sécurité n'arrêtaient pas de nous demander de reculer de plus en plus loin. Sur le trottoir, nous cherchions la fumée. Il n'y avait rien. Mais il commençait à faire froid, surtout en souliers. Nous avons trouvé un resto qui a été envahi tout d'un coup par une meute de fonctionnaires. Les deux propriétaires (et seuls membres du personnel ce matin) ne savaient plus où donner de la tête. "Nous ne servons que du café", criaient-ils chaque fois que la porte s'ouvrait, "nous ne pouvons rien faire d'autre". J'ai donc pris ma tasse de café numéro trois et suis sortie sur la terrasse qui avait heureusement un toit pour nous protéger de la neige qui commençait à tomber... sur mes souliers.

C'est là que j'ai décidé d'effectuer le virage. Sur la terrasse. J'ai reconnu un gars avec qui j'avais fait à quelques reprises du bénévolat pour le syndicat et me suis dirigée vers lui. Nous avons été bientôt rejoint par un gars des Affaires internationales et nous avons eu une conversation absolument passionnante sur la politique à tous les paliers en commençant comme il se doit par le nôtre. Nous étions tous les trois sur la même longueur d'ondes pour tous les sujets. C'était fantastique. Mais il était maintenant près de 10 h 30 et nous étions toujours dehors.

J'ai opté pour le retour à la maison après avoir appris que c'était une fuite de gaz qui suscitait tout ce branle-bas. J'ai bien fait car j'ai lu par la suite, sur le site Internet de Radio-Canada, que nous avions congé pour le reste de la journée. Yé! J'ai ensuite pensé que je ne pourrai m'empêcher de laisser libre cours à mon hypocondrie dès demain matin en m'imaginant que je respire du fréon à plein poumons. J'ai déjà hâte!

Je voulais profiter de la journée et de ce congé imprévu pour faire notamment des biscuits pour la dégustation de desserts que nous aurons au bureau jeudi. J'étais trop fatiguée. J'ai donc dormi de midi à quinze heures. Je soupçonne d'ailleurs le vaccin bingo d'être la cause de mon épuisement. Enfin. C'est quand même rudement bien d'avoir eu congé justement la journée où j'en avais besoin.

Je ne me sentais pas particulièrement en forme à mon réveil mais j'ai décidé d'aller marcher. Ahhhhhh! Bonne décision. Il faisait beau et les trottoirs sont toujours disponibles à l'état brut. Il faut en profiter. Imaginez-vous que, pendant que je déambulais, j'ai réussi à entendre un vol d'outardes qui passaient au-dessus de ma tête même si j'avais les écouteurs dans les oreilles. J'ai arrêté la musique pour les écouter et les regarder se sauver du froid. Elles ne faisaient pas de virage. Elles filaient droit devant en formation en V pour je ne sais moi, pour Vivement la Floride, ou Vivement que je crisse mon camp d'icitte. Désolée... je crois que je viens d'effectuer un virage à 360!

lundi 30 novembre 2009

AH1N1... Bingo!

Ça y est. Je suis à mon tour inoculée. Et en même temps que moi, l'Homme, le Fils et la Fille. Il nous reste maintenant à attendre les ordres du Maître Suprême lorsqu'il se décidera à mettre en fonction la puce implantée dans nos systèmes.

Pour l'instant, nous ne ressentons rien de particulier. L'Homme, d'ailleurs, a l'intention de se plaindre car il revendique le droit à un effet secondaire! C'est ça qui arrive quand on a la peau comme du cuir de boeuf : il n'y a pas grand-chose qui peut nous faire mal. La Fille semble aussi se porter allègrement. Le Fils et moi, on a mal au bras. C'est tout.

Pour tout vous dire, je suis contente que ce soit derrière nous car, plus le temps passait et plus j'avais tendance à remettre encore une fois tout en question. Ce n'est pas que je doute de l'efficacité du vaccin. C'est plutôt de nos instances politiques dont je me méfie. Depuis le début de cette soi-disant pandémie qui n'a pas fait tant de morts finalement (et c'est tant mieux), on a multiplié les déclarations ambigües. Une journée, nous étions tous pour en mourir. Le lendemain, nous allions nous en sortir parce que la AH1N1 n'était pas plus mortelle que la grippe saisonnière. Une semaine, nous étions invités à nous présenter en masse dans les centres de vaccination : "Nous ne refuserons personne." La semaine suivante, nous étions renvoyés dans nos foyers comme des lépreux : "Respectez les groupes à risque. Soyez civilisés. Faites la ligne à compter de deux heures du matin pour avoir un coupon pour vous faire vacciner à quatre heures de l'après-midi."

Et sur l'innocuité du vaccin, ce n'était guère mieux : "Il ne présente aucun risque sérieux." Un mois plus tard : "Tout un lot de vaccins a été rappelé après qu'on eut observé un nombre beaucoup plus élevé de gens présentant des effets secondaires graves." Et sur la disponibilité des doses, que dire : "À cause de la préparation des vaccins sans adjuvant pour les femmes enceintes, la compagnie Glaxo Smith Kline a ralenti sa production et le gouvernement fédéral ne pourra pas envoyer autant de doses que prévu aux provinces." La semaine dernière : "Le gouvernement fédéral a commandé trop de vaccins. Il négocie avec la compagnie Glaxo Smith Kline pour arriver à une entente à ce sujet (je ne sais trop de quelle sorte d'entente on parle ici puisque l'article donnait dans le nébuleux. Est-ce que le gouvernement voudrait être remboursé??)."

J'ai finalement cédé aux publicités alarmistes qui occupaient en fin de semaine des pages entières du journal. En effet, on y voyait notamment la photo (très sérieuse) du directeur de la Santé publique nous enjoignant de nous faire vacciner. Je n'ai pas pu m'empêcher en le regardant de penser à l'article dont je faisais mention plus haut. Est-ce qu'il veut vraiment que je tende le bras pour m'éviter d'être malade ou bien est-il uniquement animé de l'intention mercantile de ne pas rester avec trop de doses sur les bras??

Je trouve dommage que tous les mensonges dont on nous abreuve continuellement font en sorte que nous sommes devenus aussi cyniques (moi en tout cas). Je suis convaincue que l'on ne veut pas mon bien-être, mais seulement mon bien, point final. Et je considère que c'est entre autres la raison pour laquelle les gens refusent de se faire vacciner en aussi grand nombre que le gouvernement l'aurait souhaité. À force d'entendre crier au loup, on n'y croit plus!

dimanche 29 novembre 2009

C'est le temps d'une dinde, dinde... (air connu)

À la demande générale, je vous livre aujourd'hui deux de mes recettes préférées du temps des fêtes : le boeuf bourguignon de soeur Berthe et les beignes de Madame Desjardins.

Mais d'abord un peu d'histoire avant de sortir bols et chaudrons. Pour les jeunes de moins de 50 ans, soeur Berthe Sansregret est une parfaite inconnue. C'est, si je puis dire, l'ancêtre(!) de soeur Angèle. Je sais, je sais, cela ne vous aide sans doute pas plus. Que pourrais-je vous dire d'intéressant à son sujet? C'était (elle est décédée en 2003 à l'âge de 91 ans) une soeur de la Congrégation Notre-Dame et une enseignante en art culinaire à l'École supérieure des arts et métiers. Dans les années 1970, elle animait une émission de télévision à Télé-Métropole. C'est elle qui m'a appris à réussir de la pâte à tarte et à faire du pain maison. Laissez-moi d'ailleurs vous raconter une anecdote familiale au sujet de ce fameux pain. La recette de soeur Berthe permettait de cuisiner deux pains à la fois. Je m'attelais à la tâche tôt le matin. Toute la journée, nous sentions le levain et visualisions son effet. La plupart du temps, les pains étaient prêts à être cuits dans la soirée. Je me souviens que toute la famille attendait impatiemment que je les sorte du four pour que nous puissions tout de suite nous tailler de belles grosses tranches de pain chaud sur lesquelles nous étendions, bien sûr, du beurre à profusion. Il n'y a rien pour battre cette odeur! À la demande de la Fille, à qui je partageais cette "tranche" de vie, je vais peut-être me remettre à la "boulange" d'ici Noël.

Je vous donne la recette non sans vous citer un extrait de la préface du livre dont elle est tirée et qui s'intitule Les recettes de soeur Berthe - Cuisine d'automne : "Après avoir formé des centaines et des centaines de cuisinières qui font les délices de leur grand-père, de leur mari, de leur fiancé, de leur concubin ou de leur papa-en-sucre, cette femme vraiment dynamique (...) trouve le temps (...) d'entreprendre la publication de ses meilleures recettes, de ses conseils judicieux et de ses secrets du métier." Non, mais que les hommes étaient gâtés en 1973!

Boeuf bourguignon

Portions : 6
Cuisson : 2 h 30

Marinade
  • 1 bouteille de vin rouge
  • 1 petite carotte
  • 1 oignon
  • 2 échalotes
  • 1 branche de céleri
  • 1 gousse d'ail
  • persil, thym, laurier
  • 6 grains de poivre
  • 1 clou de girofle
Ingrédients
  • 2 livres de boeuf coupé en gros cubes
  • 1/4 tasse de beurre
  • 1/4 tasse de farine
  • 2 gousses d'ail
  • bouquet garni (thym, persil, feuille de laurier)
  • 1 c. à table de concentré de tomate
  • eau ou bouillon
  • sel et poivre
  • 1/2 livre de lard salé
  • 1 livre de petits oignons
  • 1 livre de champignons
Préparation
  1. La veille, mettez la viande dans un plat avec tous les ingrédients de la marinade.
  2. Égouttez, essuyez la viande et faites-la dorer dans le beurre et l'huile.
  3. Ajouter ensuite les légumes de la marinade et 1/4 de tasse de beurre.
  4. Laissez cuire 20 minutes sans couvrir.
  5. Ajoutez la farine. Mélangez sur feu vif afin de dorer la farine.
  6. Recouvrez la viande avec le vin rouge. Portez à ébullition, ajoutez de l'eau pour couvrir, le concentré de tomate, l'ail, le bouquet garni, sel, poivre.
  7. Couvrez et laissez cuire au four à 325 degrés F environ 2 heures.
  8. Coupez le lard en cubes, dorez à la poêle.
  9. Dans le gras du lard, faites revenir les oignons.
  10. Dans une autre poêle, faites sauter les champignons au beurre.
  11. Une demi-heure avant la fin de la cuisson, ajoutez au boeuf les cubes de lard, les oignons et les champignons.
**Un conseil de la Marcheuse cuisinière : la journée où je mets la viande à mariner, je prépare aussi les lardons, les champignons et les oignons. Quand tout est cuit, je range le tout au frigo. Le lendemain, je n'ai donc qu'à préparer le boeuf pour le mettre au four (ce qui est déjà une corvée en soi) et à ajouter les condiments déjà prêts. C'est une astuce qui, je trouve, me rend la tâche plus facile.**

Et maintenant les beignes. J'ai longtemps fait une recette qui avait été donnée à ma mère par une de ses amies. C'était une bonne recette mais un peu compliquée. Un jour, une de mes amies m'a donné la recette de sa belle-mère Madame Desjardins. Celle-ci était une cuisinière hors pair. Elle avait même participé une fois à un concours de dégustation de beignes dans le cadre d'une émission à la radio de Radio-Canada où les animateurs avaient jugé que ses beignes étaient les meilleurs. Depuis, c'est devenu notre recette.

Beignes
  • 2 oeufs
  • 1 tasse de sucre
  • 2 c. à table de graisse Crisco
Mélanger.
  • 1 tasse de babeurre
  • 3 tasses à 3 tasses 1/2 de farine
  • 2 c. à thé de poudre à pâte
  • 1 c. à thé de bicarbonate de soude
Mélanger jusqu'à ce que la pâte soit consistante et ne colle pas. Faire cuire à grande friture.

Glaçage
  • 1 livre de sucre à glacer
  • 1/2 tasse d'eau bouillante
  • quelques gouttes de vanille
Tremper les beignes dans le sucre lorsqu'ils sont encore chauds. Les faire égoutter 1 minute.
Vous pouvez aussi tremper les beignes dans du sucre à fruits ou les décorer d'un peu de chocolat fondu.

Donne de 3 à 3 1/2 douzaines

**Un conseil de la Marcheuse cuisinière : faites donc la recette en double ou même en triple. Ce n'est pas beaucoup plus long et, comme il faut pas mal d'organisation pour la réaliser, aussi bien que ça en vaille le coup!**

samedi 28 novembre 2009

Revue de presse

J'aime particulièrement les samedis matins. Parce que j'ai le temps. Le temps de prendre mon café et de lire tranquillement mon journal. Seul hic : j'en sors de plus en plus souvent révoltée, outrée, prête à monter aux barricades. Des exemples, en voici!

Pages 2 et 3 du premier cahier du journal La Presse :
L'"espion" qui vit dans une église

Encore une triste histoire d'un immigrant, russe cette fois, et de sa famille qui se voient refuser le droit de légaliser leur situation même s'ils vivent au Canada depuis 1999. Le gouvernement reproche à Mikhail Lennikov d'être une menace pour la sécurité nationale parce qu'il a été espion pour le KGB il y a plus de vingt ans à la fin du régime communiste. Les fonctionnaires du ministère de l'Immigration, qui prétendent que M. Lennikov vient d'un pays communiste comme ils l'ont si délicatement admis dans une de leurs décisions, nient qu'ils agissent selon des motifs politiques. Pourtant, M. Lennikov ne voulait même pas être espion; il a été forcé de le devenir et il a vite cessé de l'être dès qu'il a pu s'échapper des griffes de cette organisation. En plus, il n'a jamais effectué de réelle mission car il avait été recruté pour ses talents de... traducteur! Mais notre gouvernement, toujours animé de paranoïa, continue de croire qu'il pourrait être dangereux. Dans la même foulée, personne ne surveille M. Lennikov dans son asile religieux et personne ne l'a empêché de se rendre de Vancouver à Ottawa en mai dernier pour tenter de faire valoir ses droits auprès des ministres conservateurs. Il a même pu entrer au Parlement et s'asseoir dans les tribunes du public de la Chambre des communes. La sécurité nationale... mon oeil!

Page 5 du même cahier du même journal :
La chronique de Pierre Foglia - Des asperges en novembre

Le chroniqueur s'attaque au Bien incurable, expression empruntée au philosophe français Philippe Muray. Il s'agit de toutes ces belles actions que l'on pose, particulièrement à ce temps-ci de l'année, pour tenter de remédier à la pauvreté et à la misère. Le problème, c'est que nous sommes engagés dans un cercle infernal. Il n'y a pas de cure. Malgré le Bien. Et le chroniqueur, fort justement, fait remarquer que les gouvernements ont délaissé leurs responsabilités au fil des années pour confier le soulagement de la misère aux guignolées! J'ai été très touchée lorsqu'il a parlé du contenu d'une boîte destinée à une famille de quatre personnes dans un comptoir alimentaire. Elle comprenait des denrées fournies notamment par les supermarchés qui se délestent de leurs produits pas frais. J'ai été émue aussi par l'histoire de ce curé qui a pris la direction de la première section francophone d'Habitat pour l'Humanité et qui a réussi à remettre une maison construite par des bénévoles à une famille à faible revenu : quatre enfants et un revenu de 28 000 $ par année. Ça ne doit pas créer un malaise pour ces parents lorsqu'ils constatent la surconsommation totalement déréglée dans laquelle nous plonge le fameux temps des fêtes!

Mais, mais, tout n'était pas noir sur cette page puisqu'on y apprenait aussi que Lance et compte sera porté au grand écran et que Lady Gaga donnait le coup d'envoi de sa tournée au Centre Bell hier soir. Voilà qui me réconcilie avec l'humanité, surtout qu'à la page suivante on annonce le retour du Grand Prix à Montréal. Ouf! et moi qui avais vraiment peur qu'on ne puisse plus jamais avoir le bonheur d'être pollué par le bruit et les émanations d'essence des bolides qui tournent et tournent et tournent.

Page 8 du même cahier du même journal :
Le pouvoir du tablier

Heureusement, ma lecture m'a également permis d'apprendre l'existence de deux organismes vraiment formidables, soit La Tablée des chefs et Cuisiniers sans frontières. La Tablée permet à des chefs reconnus d'enseigner la cuisine à des jeunes qui sont laissés à eux-mêmes par les centres jeunesse une fois qu'ils atteignent l'âge de 18 ans. Ils doivent alors se trouver un nouveau toit et un emploi pour payer le loyer. Vous imaginez sans peine que leurs revenus ne leur permettent pas toujours de manger décemment. Si vous ajoutez à cela le fait qu'ils ont reçu un bien pauvre héritage alimentaire, vous comprendrez tout de suite qu'ils se retrouvent très rapidement bénéficiaires des banques alimentaires ou victimes des mets tout préparés qui sont beaucoup plus chers et moins bons pour la santé que les aliments cuisinés à la maison, d'où l'importance d'apprendre à se débrouiller derrière les fourneaux.

Pour ce qui est de Cuisiniers sans frontières, il s'agit d'une initiative du chef Jean-Louis Thémis qui a fondé l'organisme en 2003. Il oeuvre principalement à Madagascar mais il pense étendre ses activités au Bénin. Il est parti un jour avec ses chaudrons parce qu'il en a eu assez de voir l'extrême pauvreté à la télévision. Grâce à la formation qu'ils reçoivent, les élèves de Cuisiniers sans frontières acquièrent les connaissances nécessaires pour travailler en cuisine ou même à leur compte. Qu'il s'agisse de la Tablée des chefs ou de Cuisiniers sans frontières, nous sommes en présence de la métaphore de la canne à pêche, remplacée ici par le tablier!

Page 16 du même cahier du même journal :
L'opposition réclame les documents

Le harcèlement se poursuit pour Richard Colvin. L'opposition va-t-elle réussir à obtenir les documents qui viendraient étayer son témoignage et prouver que les représentants du gouvernement étaient au courant de la torture des prisonniers afghans? À suivre... En attendant, il faut continuer de se farcir les mensonges des Conservateurs et espérer que leurs nez se mettent à allonger...

Vous savez ce que je trouve le plus difficile? Accepter que je ne peux pas être le sauveur de toutes les causes.

Vous savez comment j'arrive à vivre un peu plus en paix avec moi-même? En mettant la main à la pâte et en offrant mon aide à des organismes de la communauté. C'est peut-être une goutte d'eau dans l'océan mais, avec des milliards de gouttes, on évite le desséchement!
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Notes pédestres : C'est encore et toujours au beau fixe sur les trottoirs. Aujourd'hui, il y avait un magnifique soleil et du vent. Une très belle journée pour la Marcheuse urbaine!

mercredi 25 novembre 2009

Le calme plat

Rien de spécial dont je peux vous entretenir. La routine quoi. Pas de notes pédestres parce que intermittentes averses. Pas même d'occasion d'utiliser mon expression favorite. C'était soir d'épicerie. C'était soir de lavage. C'était... plat.

Alors, vous n'y échapperez pas. Qu'est-ce qui me donne toujours le goût de continuer malgré la platitude? Oui, le metal. Je vous redis que la dernière livraison du Pusher m'emballe. Même si je me l'envoie dans les oreilles depuis plusieurs semaines, je ne m'en lasse pas. Je songe même à me procurer un album d'un des groupes qui figurent dans ma sélection car je crois que le Pusher a pris soin d'inclure surtout de nouvelles tounes, du moins c'est ce que prétend le Fils et il connaît ça pas mal plus que moi. Alors, cher Pusher, si tu as une suggestion pour un album que tu as peut-être plus aimé que les autres, je suis ouverte à toute proposition honnête!

Voici donc les paroles d'une chanson du groupe Vanna que j'aime vraiment beaucoup (j'ai l'impression de jouer au DJ!) en raison du mélange des voix et de la batterie :

Safe to Say

Let's leave this place behind
When we finally decide
What it's gonna take
To make you feel alive
What it's gonna take
To open up your eyes
TO OPEN UP YOUR EYES

It's time to get out of this town
This torture (this torture)
Your fear holds you down
Be blessed and move forward
Move forward
Silent and sound

These words
Don't always come out right
But I feel that
We're wasting time
Letting go of the troubles we're still holding tight

These words
Don't always come out right
But I feel that
We're wasting time
Are we wasting time?
Are you still holding tight?

It was only fair
To look towards the sky
To breathe in the air
To wade in the shadows
With empty hands
No sense of pride
Would you give up if
We've all given up
Till the east is ours
We drew the lines that divide
Strapled these badges
Of pain to ours sides
TO OUR SIDES

We've all had our enemies
We're leaving the past behind
I don't feel like I'm losing sleep
I know you can see it in my eyes
We've all had our enemies
We're leaving the past behind
I don't feel like I'm losing sleep
I hope you can see it in my eyes
You can see it in my eyes
You can see it in my eyes

I'll leave my heart here
By your bedside
If you swear that your eyes won't stray
To be honest, open and hoping
To find the words to say
I'll leave my heart here
By your bedside
If you swear that your eyes won't stray
And honestly, honestly I only let go for the sake of you

Allez sur YouTube! Vous ne le regretterez pas.

mardi 24 novembre 2009

Tout à fait

J'adore cette expression. Je ne sais trop pour quelle raison mais, chaque fois que je l'entends, je considère que la personne qui l'utilise se trouve soudainement entourée d'une aura. L'aura de la reconnaissance. En effet, répondre "tout à fait" après que votre interlocuteur vient de régurgiter parfaitement une de vos brillantes théories ou un de vos doctes raisonnements témoigne qu'il a saisi votre pensée, qu'il est entré dans votre monde, bref, qu'il est sur votre longueur d'ondes. Et j'imagine aussi la satisfaction que l'on ressent d'avoir été compris. Comme ce doit être gratifiant de lancer un "tout à fait" juste un peu condescendant, mais quand même aimable, à la personne qui a trouvé les ressources intellectuelles nécessaires pour se hisser à votre niveau!

J'aimerais tellement avoir l'occasion de servir cette expression à quelqu'un. Mais il semble que je ne suis jamais dans le bon contexte. Ou que je n'ai jamais développé un point de vue suffisamment innovateur ou complexe pour avoir à l'expliquer. Ou que je ne me trouve jamais en face de gens qui seraient à ce point absorbés par mes paroles qu'ils n'auraient qu'une envie, soit celle de me les répéter pour vérifier qu'ils ont bien enregistré la sagesse ou l'importance de mes propos. Pourtant, je me vois très bien en train d'observer les clignements d'yeux complices, les hochements de tête significatifs, les acquiescements monosyllabiques qui me fourniraient la preuve que j'ai atteint les neurones de mon interlocuteur. Après, tout devrait baigner dans l'huile. Séduit par mes solides arguments, il me les reservirait dans ses pauvres, mais justes, mots. Et moi, je l'écouterais calmement. Je le regarderais se débattre pour ne pas perdre le fil de mon éblouissante démonstration. Je sourirais d'un air entendu mais pas trop. Je devrais respecter l'élève après tout. Et quand, enfin, il terminerait sa phrase avec le point d'interrogation cherchant l'approbation de l'expert, j'inclinerais doucement la tête et je lancerais un ferme "tout à fait". Là, son visage s'illuminerait. Je viendrais d'offrir au disciple la brève illusion qu'il peut aspirer à la perfection.

Quoi? Qu'ouis-je? Qu'entends-je? Qu'acoustiquais-je? Vous trouvez que je n'y vais pas de main morte dans le manque de simplicité? Vous croyez que j'erre en pensant qu'il faut absolument détenir la vérité pour utiliser cette fabuleuse expression? Vous me trouvez pédante pour ne pas dire franchement snob?

Tout à fait!

dimanche 22 novembre 2009

Changement d'air

Je suis allée me promener dans la grande ville en fin de semaine. Eh! oui, j'ai rendu visite au Fils. C'était vraiment super! En plus, c'était le Salon du livre. L'Homme et moi avons donc bravé la foule pour satisfaire notre passion de lecteurs. Ce fut tout un choc pour nous qui sommes habitués au Salon du livre de l'Outaouais, beaucoup plus modeste, ai-je besoin de vous le préciser. À Montréal, on rencontre des célébrités à tous les coins de page! Toute personne qui a signé un écrit pendant l'année s'y trouve... ou presque. Le plus difficile, c'est d'arriver à s'approcher des kiosques. C'est tellement frustrant. Tous ces livres que l'on voudrait toucher, ouvrir, humer, ils sont là, à portée de la main. Et pourtant, ils sont parfois inatteignables.

J'ai trouvé un truc que je compte réutiliser pour une prochaine visite : il faut déjà avoir une idée de ce que l'on veut car, malheureusement, bouquiner s'avère à peu près impossible pour les raisons invoquées plus haut. Comme j'avais entendu certains reportages ou lu des articles sur les nouveautés présentées au Salon, je m'étais fait un mini-plan d'attaque. Ainsi, je tenais absolument à acheter le livre de Bruno Blanchet, La frousse autour du monde, volume 2, pour la Fille. Mais plus encore, je voulais rencontrer Bruno et lui parler. Je m'étais renseignée. Il devait être au Salon en même temps que nous. Dès que nous avons mis les pieds dans l'antre livresque, j'ai dit à l'Homme : "On file tout droit au kiosque de La Presse pour acheter le livre et se mettre en ligne pour la séance de signature." Ce que nous avons fait. Cependant, contrairement à notre salon régional, les auteurs les plus populaires à la foire montréalaise ne signent pas à leur kiosque mais bien dans une salle qui leur est réservée. À l'entrée de ladite salle, on te remet un numéro pour tenter d'ordonner tout ça. J'ai dû exercer ma patience puisque Bruno a d'abord répondu aux questions de son public totalement conquis par son charme pendant un peu plus d'une heure. Ensuite, ce fut la fameuse séance de signature animée par une coordonnatrice formée sans aucun doute dans les cliniques de vaccination de M. Bolduc! En effet, les numéros, qui devaient faciliter l'exercice, sont venus tout compliquer, la chère dame ayant distribué deux séries différentes de numéros qui ne se suivaient pas nécessairement. Je sais, ça ne semble pas clair. Ce ne l'était pas non plus pour les personnes présentes qui essayaient tant bien que mal de comprendre pourquoi on partait du numéro 499 pour se rendre au numéro 485 pour ensuite reprendre au numéro 957 et se rendre au numéro 980! Un vaccin avec ça?

Peu importe. J'y suis arrivée. De toute façon, quand je décide de faire quelque chose pour mes enfants, rien ne peut m'arrêter. Je deviens une véritable tigresse prête à bondir sur tout obstacle qui se trouve sur ma route. J'ai donc dit d'entrée de jeu à Bruno quand je suis finalement arrivée devant lui : "Je fais rarement la file pour quelqu'un." J'ai rapidement enchaîné en lui parlant de la Fille et de son expédition à BiCi. Évidemment, j'aurais dû m'en douter, Bruno avait lui aussi été cueillir des cerises et dans le même village que la Fille à part ça! Et Bruno, qui croit qu'on apprend en voyageant plein de choses qu'on n'apprend pas sur les bancs d'école... Et la Fille qui, loin d'être vaccinée contre le voyage, en a plutôt attrapé la piqûre. Voyez-vous un lien ici? Moi oui.
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Notes livresques : Vous pouvez suivre les aventures de Bruno Blanchet toutes les semaines dans la section "Voyages" du journal La Presse ou sur Cyberpresse.

Notes pédestres : J'ai marché, sans doute pour la dernière fois avant l'hiver, sur le bord de la Rivière-des-Prairies ce matin. J'y ai testé mes orthèses. Oui, j'ai encore des problèmes de pieds... ou plutôt de jambes. C'est ça qui arrive quand on décide de se mettre en forme. C'était quand même très bien. Il y avait plein, plein de coureurs, à peu près aucun cycliste et une Marcheuse : moi!!!

jeudi 19 novembre 2009

La honte et la fierté : d'un océan à l'autre à l'autre

J'oscille. Mais la balance penche davantage du côte de la honte. Je viens de lire un compte rendu du témoignage présenté par Richard Colvin devant un comité parlementaire à Ottawa au sujet de la torture des prisonniers afghans. Vous savez ces prisonniers remis par les soldats canadiens aux services secrets de leur pays. Vous imaginez la suite. Privation de sommeil, chocs électriques, abus sexuels et même viols. Rien ne leur a été épargné (et rien ne leur est sans doute encore épargné aujourd'hui). Et qu'est-ce que notre gouvernement répond aux déclarations de ce diplomate? En fait, il répète la même réponse qu'il sert depuis que cette horrible situation a été mise au jour. Il nie. Il nie tout en bloc. Il ne sait rien. Et ce même si M. Colvin, pendant son séjour d'un an et demi en Afghanistan, a fait parvenir près d'une vingtaine de rapports à environ 75 personnes du gouvernement. Et pas n'importe qui. Des personnes haut placées comme le grand patron des Forces armées canadiennes et le sous-ministre des Affaires étrangères. Peu importe. Notre gouvernement continue de nier. Et ce courageux diplomate met sa tête sur le bûcher pour révéler la vérité.

Et ça continue de pencher vers la honte. Cette fois, c'est Loto-Québec qui met son poids dans le plateau. Cette brillante société d'État, toujours désireuse d'accroître ses gains sur le dos des contribuables, a l'intention d'offrir à la population du poker et du pari sportif en ligne dès l'été 2010. Dans un but louable, bien évidemment. Elle veut en effet protéger les joueurs des sites non sécuritaires et leur permettre d'exercer leur dépendance en toute quiétude. Que cette initiative fasse en sorte de remplir également les coffres de l'État n'est que pure coïncidence. Et que le poker suscite l'engouement d'un nombre grandissant de jeunes constitue le moindre de ses soucis. Après tout, est-ce qu'elle ne dispose pas d'excellents programmes pour venir en aide aux joueurs compulsifs? Je n'ai d'ailleurs jamais rien compris à cette double mission. C'est comme si on goinfrait quelqu'un au point de le rendre obèse pour lui proposer ensuite de s'inscrire aux Weight Watchers! Qu'est-ce qui cloche dans ce raisonnement tordu? Sans doute une propension marquée à jouer à l'autruche.

Malheureusement, nos gouvernements ne sont pas les seuls à s'enfouir la tête dans le sable. Nous le faisons tous collectivement en sanctionnant des comportements totalement répréhensibles. C'est sûr qu'avec la tête dans le sable, on n'entend pas grand-chose. Et c'est bien difficile de parler aussi. Alors, quand il s'agit de dénoncer, mieux vaut s'y prendre de bonne heure pour se sortir du trou!

Pour la paix de mon âme (et la stabilisation de ma tension artérielle), j'ai au moins eu le bonheur cette semaine de faire la découverte d'une section du Toronto Star intitulée Acts of Kindness, que l'on pourrait traduire par "Bonnes actions". On y trouve répertoriés des messages envoyés par les lecteurs qui racontent des bonnes actions dont ils ont été les témoins ou les récipiendaires. La rubrique, depuis cinq ans, a recueilli plus de 2 000 histoires! C'est un véritable baume pour le coeur. Si vous avez le temps ou le vague à l'âme ou encore si vous êtes désespérés de faire partie de la race humaine, rendez vous sans hésitation sur le site du Star à www.thestar.com/topic/ActsofKindness et prenez un bain de fierté. Même dans la langue de Shakespeare, l'effet est instantanément calmant. Et quel bonheur de se laisser anesthésier par la bonté plutôt que par le mensonge!
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Notes pédestres : J'ai eu la bonne idée ce soir de gravir mon Everest à moi pour améliorer mon cardio et aller me chercher un bon souper à mon restaurant libanais préféré. Il pleuvait juste assez. Et c'était doux. Seul hic : je me suis laissée emporter dans mes achats à la fruiterie et j'ai exercé mes biceps plus que je ne l'aurais souhaité en transportant mon sac un peu trop rempli!

lundi 16 novembre 2009

Ciel, tu m'inspires

6 h 30 ce matin. Je suis toute seule sur le trottoir. J'attends l'autobus. Il fait un peu frisquet mais c'est agréable quand même. J'aime ce moment de la journée avant l'effervescence. La plupart des gens dorment encore. Tout est tranquille. Et le ciel, ce matin, est strié de blanc et de bleu. On peut déjà prédire qu'il va faire beau et que le soleil va se montrer le bout du nez. À travers les strates, j'aperçois d'ailleurs un peu de sa lumière. Je respire un bon coup. Ça fait du bien. Et voilà l'autobus qui s'amène. Il est plein. Ouache!

Midi. Je quitte le bureau pour me rendre à mon cours de yoga. Le soleil est d'un bleu magnifique et, contrairement à ce matin, il est unicolore. Le temps est encore froid mais l'air, comme j'aime souvent le dire, est vivifiant. Cela donne envie de bouger et de profiter de ces belles journées d'automne qui nous sont offertes avant la froidure. Allez, je dois me dépêcher avant que le cours ne débute. Ohm!

16 h. Je suis de retour à la maison. La journée a passé vite malgré tout. Je suis pas mal courbaturée de mes postures de yoga. Je ne suis pas certaine que je respecte toujours mon corps et que je n'en fais pas trop à cause de ça. En tout cas, j'ai dormi dans l'autobus pratiquement jusqu'à mon arrêt et je me suis dépêchée en arrivant de mettre mon pyjama et de m'étendre sur le lit pour relaxer. De là, je vois très bien le ciel par la fenêtre. Il est plus pâle, plus doux. Il se prépare à mettre ses vêtements de nuit lui aussi. J'éprouve quelques regrets à ne pas avoir eu le courage d'aller marcher et de profiter davantage de la voûte azurée mais on va dire que, pour une fois, j'ai écouté mon corps. Je pousse un dernier soupir avant de fermer les yeux et je m'envole... Ahhhh!

dimanche 15 novembre 2009

"Vieux mot tard que jamais"

Eh! oui! c'est un retour en arrière. Fermez les yeux. Rappelez-vous comme il faisait beau en septembre. C'étaient les vacances pour moi. Et c'était aussi le pèlerinage au Saguenay avec la soeur Psy. Voici donc quelques images du périple.


Tout d'abord, nous avons pris l'avion pour nous rendre. Il y avait pas mal de vent cette journée-là mais tout s'est bien passé à bord de notre bimoteur. J'ai seulement eu un peu peur quand nous avons survolé le champ avant d'atterrir.


Nous voici maintenant au centre-ville d'Arvida, endroit que nous avons assidûment fréquenté pendant notre folle jeunesse. Non, il ne s'agit pas d'un décor de Far West! Observez bien le bâtiment qui abrite la boucherie Davis. C'est là que maman achetait le meilleur steak haché en ville. Dans ce temps-là, où on ne s'énervait pas pour les bovins fous, on mangeait le boeuf cru avec une noix de beurre et du sel. De quoi faire frémir les diététistes!


C'est notre hôtel. Un peu isolé... mais très confortable. On entendait toujours comme un bruit d'eau cependant, mais rien pour nous empêcher de ronfler.


Le Saguenay dans toute sa majesté. Nous étions à Sainte-Rose-du-Nord, magnifique petit village encore tout énervé par le passage des caméras. C'est là en effet qu'a été tourné le film Le bonheur de Pierre. Il y avait plein de photos des acteurs avec les gens de la place accrochées dans le casse-croûte de la marina.




Le Lac-Saint-Jean. Une mer étale, voilà ce qui s'est offert à nos yeux à la plage de Saint-Henri-de-Taillon.


Le parc des Laurentides quand il fait beau. Pour l'avoir parcouru plusieurs fois en plein hiver, je peux vous dire qu'il n'a pas toujours l'air aussi invitant!


Un des tigres de l'Amour du Zoo sauvage de Saint-Félicien. J'espère seulement qu'il ne s'agit pas de Chaska, décédé récemment à la suite d'une castration qui a mal tourné.



Et voici deux autres adorables félins, Mignonne et la Reine-Marguerite.


Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir? Je vois un autre voyage avec la soeur Psy et j'ai déjà hâte!

samedi 14 novembre 2009

Cogitations diverses et autres

La Croix-Rouge avait organisé une collecte de sang cette semaine au centre commercial. Comme je déambulais devant les installations vampiresques (ou devrais-je dire "twilightesques" pour être au goût du jour), j'avais l'envie quasi irrésistible de demander aux cueilleurs de globules si, en échange de liquide rouge, ils accepteraient de me donner le vaccin contre la grippe bingo. Cela me semblait un marché honnête où tout le monde gagne : ça sort d'un bras et ça rentre de l'autre. Mais je n'ai pas osé. Je ne sais pas pourquoi j'hésite toujours à provoquer quelqu'un qui est armé... encore plus lorsqu'il est en possession d'un objet à la pointe acérée.

La même journée, toujours au centre commercial, je suis allée à une petite boutique de couture pour faire faire le bord de mon pantalon. Il y avait une de ces files! Cela faisait peut-être cinq minutes que j'attendais quand la patronne, une femme énergique et autoritaire, a laissé sa machine à coudre pour venir se planter devant nous et, en deux temps trois mouvements, elle a orchestré le désordre. "Vous, est-ce que vous venez pour chercher quelque chose? Oui, eh! bien, mettez-vous ici à droite du comptoir. Et vous? C'est pour essayer. Alors, installez-vous à gauche". Et elle a continué comme ça à nous trier selon nos besoins. Ensuite, elle est venue prêter main forte à l'employée qui se trouvait au comptoir. Elle prenait les bords des pantalons, remplissait les factures et négociait le temps alloué pour exécuter les travaux. "Vous voulez ça pour dans une heure? Pas question. Ce sera prêt à la fin de la journée. C'est à prendre ou à laisser". En la voyant aussi efficace, je me sentais tellement désolée de ne pas être un gestionnaire de notre merveilleux système de santé. Je l'aurais embauchée illico pour l'assigner à une clinique de vaccination où je l'imaginais avec délectation en train de policer les cohues récalcitrantes. Avec elle, c'est sûr que ceux qui se pensent plus importants que les autres n'auraient qu'à bien se tenir!

En parlant de ceux qui se prennent pour d'autres, j'ai lu ce matin dans le journal La Presse cette citation suave de Noémie, une candidate déchue de la brillante émission Occupation double : "Je croise mes doigts pour que ce soit pas la chambre avec Guillaume que le Québec va se souvenir de moi." Je crois, chère Noémie, que ce devrait être là le moindre de tes soucis et que tu devrais plutôt t'inquiéter entre autres de la piètre qualité de ton français parlé. Et je ne veux même pas penser ici au niveau de ton expression écrite. Ni à celui de beaucoup de tes congénères d'ailleurs.

Il y a eu plusieurs articles cette semaine sur le taux élevé d'échec des élèves du Cégep aux examens de français. Et l'on a parlé encore une fois de notre système d'éducation et de sa peur viscérale de faire échouer les élèves. Depuis quelques années, c'est la réussite à tout prix qui est prônée au détriment de l'acquisition des connaissances de base, notions indispensables sur lesquelles se fondent ensuite tout l'apprentissage. Et la maîtrise de notre langue, en l'occurrence le français, est de plus en plus galvaudée. C'est l'expression des idées qui compte peu importe la façon bâtarde dont elles sont présentées (si vous avez encore besoin d'être convaincu de l'état désastreux de la chose, relisez le paragraphe ci-dessus). Je ne suis pas une spécialiste du monde de l'enseignement mais j'ai fréquenté les bancs d'école quand c'était encore la mode de faire des dictées tous les jours, de copier et de recopier les mots que l'on apprenait, d'analyser les structures de phrases pour mieux comprendre comment articuler nos idées, de rédiger des "compositions" et, surtout, de LIRE. Ah! oui, j'oubliais. Si on avait trop de fautes, on pouvait avoir zéro et on devait parfois, selon les exigences du prof, récrire tout le texte plusieurs fois. Je sais, je sais. Les cheveux vous dressent sur la tête et vous pleurez sur le sort des pauvres chérubins maltraités obligés de faire des efforts.

Effort. Effort. EFFORT, c'est la clé de la réussite. À l'école et dans la vie!

mardi 10 novembre 2009

Confucius à la rescousse

J'ai pété ma coche ce soir en sortant du bureau. C'est l'Homme et la Fille qui ont écopé de mon ras-le-bol. La raison de mon emportement? Disons une frustration qui me reprend à intervalles plus ou moins réguliers.

C'est que, voyez-vous, il m'arrive des fois d'être franchement écoeurée de vouloir sauver l'humanité... contre son gré. Je sais, je sais, je n'ai qu'à refuser cette mission qui, de toute façon ne m'a été confiée par personne et dont mon petit moi idéaliste, humaniste, sensible et irréaliste s'est naïvement emparé. Mais je m'entête même si ça ne marche pas. Je ne veux pas me résoudre au fait que tout le monde n'est pas nécessairement beau et gentil. Alors, j'essaie de changer les choses à tout prix et je m'épuise.

Des exemples? Des gens qui vous côtoient régulièrement, quotidiennement, et qui ne sont pas foutus de vous dire un simple bonjour quand ils vous rencontrent. Des gens qui ne mettent jamais le coeur à l'ouvrage, qui laissent allègrement leurs responsabilités aux autres et qui s'en tirent tout le temps avec la présomption d'innocence. Des gens qui traitent les animaux comme si ce n'était pas des êtres vivants et qui traitent les enfants comme des animaux - pensez-y deux minutes et vous verrez que l'équation est douloureuse. Des gens qui sont toujours occupés à satisfaire leurs petits besoins personnels sans se préoccuper de savoir s'ils dérangent les autres - et quand vous osez protester, ils vous envoient paître!

Et ce qui m'énerve le plus là-dedans, ce qui m'enrage au superlatif, c'est que je ne suis absolument pas capable de changer mon attitude pour être davantage comme tous ces gens qui se foutent de tout et de tous. Il me semble que je serais moins malheureuse si je me donnais moi aussi le droit d'envoyer tout promener. En tout cas, je serais certainement moins fatiguée.

Tenez, j'ai voulu pratiquer ce soir en faisant des courses avec l'Homme et la Fille. Je leur ai dit : "Regardez-moi bien la face. C'est la dernière fois que vous allez y voir un sourire. À partir de maintenant, je fronce les sourcils et j'adopte une moue boudeuse et indifférente". Et je suis entrée à l'épicerie. J'ai parcouru les allées avec mon nouveau visage d'air bête. Je n'ai parlé ni à la caissière ni à aucun membre du personnel. J'ai aussi fait très attention de ne regarder personne au cas où je reconnaîtrais quelqu'un et que je serais obligé d'engager la conversation et de demander des nouvelles et patati et patata. Non! Tout ça est fini. Vos histoires ne m'intéressent plus. Allez pleurer sur l'épaule d'une autre. Je suis devenue Face d'air bête.

Quand je suis sortie du magasin, je ne sais pas pourquoi mais j'avais soudainement très mal à la tête. C'est tout simplement profondément injuste! J'ai trop froncé les sourcils et les muscles de mon visage, habitués à sourire béatement pour tout et pour rien, ont mal réagi à mon nouveau faciès. Je vous le dis, tout est contre moi!

L'Homme et la Fille, qui avaient observé en riant mais en cachette ma première tentative de basculer vers le côté obscur, avaient chacun leurs conseils à me prodiguer pour m'aider à faire la transition de bienfaitrice à bitch. Ainsi, l'Homme m'a suggéré de libérer ma colère et ma frustration en donnant des coups de pied à la première personne que je rencontrerais. Je trouvais que cela avait du sens. J'ai donc regardé autour de moi. Deux policiers venaient d'entrer dans le stationnement et se préparaient à sortir de leur char. "Voilà mes premières victimes", me suis-je dit. La Fille m'a conseillé de viser plus bas pour commencer ma transformation. Je crois qu'elle proposait que je m'attaque à plus vulnérable que la force de l'ordre.

Ce qui m'amène au conseil de la Fille : "Tu dois apprendre à filtrer. C'est sûr que si tu veux tout changer, tu n'y arriveras jamais. Tu dois plutôt choisir ce qui t'apparaît le plus important et laisser tomber le reste." Jusqu'à maintenant, je crois que c'est ce que j'ai entendu de plus sage. Ce ne sera pas chose facile cependant de cesser d'être une passoire défoncée pour devenir une passoire chinois ultra fin!

lundi 9 novembre 2009

Tout et son contraire

Qu'est-ce que je disais donc hier à propos de Noël? Ah! oui, je me rappelle maintenant. J'affirmais que je ne voyais pas la nécessité de se précipiter dans les préparatifs étant donné que nous allons tous arriver à la date fatidique en même temps. En d'autres mots, rien ne sert de courir ou de partir à point. Inéluctable sera le résultat. Nous n'en mourrons pas tous mais nous serons tous atteints.

Alors pourquoi, dites-moi, vois-je étalés devant moi des magazines aux noms évocateurs suivants : Cuisine de Noël - 75 nouvelles recettes - 20 desserts extraordinaires - 4 menus de réception parfaits ou Cuisine de Noël - 85 nouvelles recettes - 18 desserts divins - 4 menus clé en main ou encore Recettes de Noël - Plus de 50 nouvelles recettes des fêtes pour gâter ceux qu'on aime. Serait-ce que je nage en pleine contradiction? Ce ne serait pas la première fois, croyez-moi.

Eh! bien oui, je l'avoue. Je ne décore pas tant que ça. Et surtout pas vraiment en avance. Par contre, je cuisine. Et je commence au mois de novembre. Est-ce que ça veut dire que je suis moi aussi atteinte de la fièvre des fêtes? On dirait bien que c'est le cas. Mais, mais, à ma décharge, je tiens à faire remarquer que mes préparatifs culinaires, eux, ne sautent pas dans la face du monde. Non, une fois mes délices passés au four, je les envoie prendre une douche d'eau froide dans le congélateur. Et c'est là qu'ils dorment jusqu'au moment où je les ramène à la vie pour le plus grand plaisir des papilles gustatives de mes convives.

En plus, comme je suis toujours un peu excessive, j'aime bien cuisiner suffisamment pour pouvoir offrir en cadeau certaines gourmandises. C'est la raison pour laquelle je m'attelle tôt à mes fourneaux. C'est sûr que l'envers de tout ça, c'est que je crée une dépendance à l'égard de la cuisine de "la saison". Ainsi, lorsque j'ai le malheur de ne pas faire de beignes une année, j'entends invariablement des cris de protestation.

J'ai appris toutefois, au fil des ans, à ne cuisiner que ce qui me fait franchement plaisir. J'évite donc systématiquement les longues recettes qui n'en finissent plus. D'ailleurs, la Fille a déjà remarqué depuis longtemps que, dans un livre de recettes, je ne m'arrête jamais à celles dont le mode de préparation s'étend sur plus de trois paragraphes. Et je parle ici de trois courts paragraphes!

Pour ma clientèle accro aux beignes, je n'ai pas encore de primeur à annoncer car j'attends de voir mon état d'esprit de cette année. Comme vous le savez, c'est une entreprise qui relève presque de la corvée. Surtout que l'Homme insiste pour que la quantité soit au rendez-vous. Comme il le dit si bien : "Tu en donnes tellement qu'il ne reste rien pour nous. Il faut donc faire triple recette." Ce qui signifie plusieurs, plusieurs douzaines de beignes. Mais vous savez quoi? Mes plus beaux souvenirs culinaires du temps des fêtes, c'est nous quatre dans la cuisine en train de faire nos beignes. L'Homme est au-dessus du chaudron d'huile et surveille la cuisson, je roule allègrement la pâte pendant que le Fils fait les trous et la Fille, elle, invente constamment de nouvelles façons de décorer nos beignes. Et pendant que la pièce commence à sentir vraiment beaucoup la friture et que nous devons ouvrir les fenêtres pour tenter d'aérer un peu, nous avons droit en rafale et en boucle à nos cinq CD de Noël... on ne refait pas les classiques!

dimanche 8 novembre 2009

Avez-vous mis vos lumières de Noël?

Ça y est. C'est déjà commencé. Les sorcières et les épouvantails sont à peine rangés. Les citrouilles n'ont même pas fini de pourrir dans le compost. Les enfants se font encore les dents sur les bonbons qu'ils ont ramassés. Bref, on n'a pas eu le temps de se remettre de l'Halloween qu'il nous faut plonger dans la magie des fêtes!!!

C'est ce que j'ai vu le plus en marchant aujourd'hui : des lutins du Père Noël en train d'installer les lumières "de la saison". C'est bien évident que c'était une journée où il fallait en profiter. Il faisait beau soleil. Et tout le monde sait que c'est bien plus agréable d'installer couronnes, sapins, rennes et décorations gonflables de tout acabit quand on ne risque pas de se geler les doigts... ou tout autre partie du corps utilisée pour transformer maisons et appartements en banlieue du Pôle Nord.

J'ai quand même eu un choc quand j'ai vu les lumières allumées par la voisine ce soir. Il me semble que c'est encore tôt, non? Je ne suis pas capable d'entrer aussi vite dans les préparatifs de Noël. Et même si je l'étais, je ne suis pas certaine que je le voudrais. Je ne comprends pas pourquoi il faut tant se dépêcher pour se préparer à vivre quelque chose qui n'arrivera que dans un mois. Pourtant, il m'arrive souvent de trouver que j'ai de la difficulté à profiter pleinement du moment présent. Dans ce cas là, toutefois, je n'ai absolument pas envie de précipiter les choses. Et ce n'est pas parce que je n'aime pas Noël. Au contraire.

C'est que, justement, ce que j'aime le plus de Noël, c'est l'attente. L'attente de la première neige et de la beauté virginale qui s'installe alors dans un paysage qui était devenu tout gris à force de morts. L'attente de la première chanson de Noël à la radio avant l'écoeurement provoqué par le fait d'entendre en boucle les mêmes vingt tounes pendant un mois et demi. L'attente du premier plat cuisiné exprès pour Noël, vous savez ce genre de recettes que vous ne faites qu'une fois par année. L'attente du salon tout décoré baignant dans une lumière tamisée pendant que la neige tombe doucement dehors et que je sirote un café en contemplant mon village avec la crèche et tous ses personnages. C'est là qu'invariablement j'accuse le choc en me rendant compte que je suis encore une fois en train de vivre un autre Noël. Encore une autre année que j'ai à peine vue.

Alors, puisque de toute façon, on arrive tous à Noël en même temps, pourquoi vouloir absolument prendre l'autoroute pour s'y rendre? Il me semble qu'un petit chemin sinueux dans les bois est plus approprié. Qu'est-ce que la chanson dit déjà? Ah! oui, ça me revient : "Au petit trot s'en va le cheval avec ses grelots. Et le traîneau joyeusement dévale à travers les côteaux. Dans le vallon, s'accroche l'hiver mais le ciel est bleu. Ah! qu'il fait bon faire un tour au grand air comme deux amoureux." Avouez que ça change du metal!!!

jeudi 5 novembre 2009

Charité bien ordonnée

Il faisait un temps de chien quand je suis sortie du bureau en fin de journée. Les flocons de neige du midi avaient laissé la place à la pluie grise de novembre. Et en plus, il ventait. Je voulais seulement me retrouver au plus vite à l'intérieur du terminus d'autobus, situé dans un complexe d'édifices à bureaux du gouvernement, pour me réchauffer un peu.

Après une dizaine de minutes de marche, j'ouvre enfin la porte du terminus et je sens tout de suite la chaleur. Comme ça fait du bien! Fidèle à mon habitude de vieille fonctionnaire, je me dépêche à emprunter le trajet qui me conduit près de l'escalier roulant en bas duquel se trouve mon arrêt d'autobus. Tout à coup, j'entends quelqu'un qui demande doucement : "Pardon, madame, avez-vous de l'argent pour que je puisse manger?". Je ne l'avais même pas vu. Mais il était là, le dos appuyé contre le mur. Il me regardait en souriant faiblement, le bras légèrement tendu. Il était si pâle. Mais ce sont surtout ses yeux qui ont retenu mon attention. De bons yeux de toutou qui quémande un peu d'attention. Prise au dépourvu, j'ai balbutié : "Désolée, je n'ai pas de sous sur moi". Et j'ai tourné les talons.

C'est sûr que ce n'était pas vrai. J'avais des sous. Mais j'étais pressée et ça ne me tentait pas de fouiller dans mon portefeuille. En plus, la bataille venait de commencer dans ma tête. Toujours les deux mêmes adversaires : le Bon et le Méchant. C'est évidemment le Méchant qui avait déjà le haut du pavé : "Cesse de penser à ça. Tu as bien fait. S'il fallait que tu commences à donner à tous ceux qui mendient, tu serais pauvre comme Job. Et puis, rappelle-toi la dernière fois où tu t'es laissée attendrir. Tu as su par après que la personne à qui tu avais si généreusement donné faisait régulièrement le coup à tous ceux qu'elle rencontrait le matin. Est-ce que tu veux encore te retrouver le dindon de la farce? Tu n'as pas encore assez fait rire de toi?".

Je l'écoutais, c'est sûr. Mais j'entendais aussi l'autre qui avait son mot à dire : "Depuis quand est-ce qu'il faut faire une enquête approfondie avant de faire la charité? Est-ce que ce n'est pas plus important d'écouter son coeur?".

"Ton coeur, ton coeur. Qu'est-ce que les organismes de bienfaisance recommandent aux gens comme toi qui sont toujours tentés de donner quand on les sollicite? Ils disent de ne pas le faire. Ils disent que c'est mieux de leur donner à eux parce que eux ils utilisent l'argent à bon escient et que si tu donnes aux mendiants eux ils vont prendre ton argent pour s'acheter de la boisson ou pire encore." La voix du Méchant ne cessait de monter. Elle enterrait celle du Bon. Et moi, pendant ce temps, je continuais à marcher vers l'escalier en me disant que j'étais pour manquer mon autobus.

Tout d'un coup, je n'ai plus rien entendu et je me suis arrêtée brusquement. Juste en haut des escaliers. À cause des foutus yeux que je voyais encore dans ma tête. Si je suis capable de recueillir un bébé minet abandonné pour lui donner un foyer, me suis-je dit, je dois bien être capable de prendre le temps de fouiller dans mon portefeuille pour donner à quelqu'un qui a faim. Et j'imagine aussi que je peux donner sans jugement, sans demander de compte. Et c'est ce que j'ai décidé de faire. L'autobus n'avait plus vraiment d'importance. J'espérais seulement qu'il serait encore là quand j'arriverais avec ma petite aumône. J'ai senti mon coeur bondir quand je l'ai aperçu. Toujours adossé au mur. Toujours pâle. Il regardait les gens qui entraient, pressés, comme moi je l'étais tout à l'heure. Je me suis approchée. J'ai simplement dit : "Voilà. C'est pour vous." Il m'a regardée et a pris le temps de me dire merci d'un ton vraiment très sincère. Cette fois, j'ai tourné les talons parce que je pleurais.

Vous n'avez pas idée à quel point je ramollis en vieillissant. Ça fait peur. Je pense que c'est à cause du metal. Ça doit avoir un effet corrosif sur mon cerveau. Par contre, je peux vous dire que ça n'offre aucune protection pour le coeur.