vendredi 27 août 2010

Séparation

Court blog pour vous donner des nouvelles de l'étang et des chatons. Tout d'abord, les barracudas. Ils se portent bien et continuent à faire leurs ravages habituels. J'ai donc rempoté pour la énième fois le juncus que j'ai retrouvé flottant à la dérive un beau matin de cette semaine. Et pour ce qui est de la digue, je dois dire que les poissons rouges sont assez débrouillards puisqu'ils arrivent à sauter ou à passer par-dessus les roches et à se cacher sous les jacinthes et les laitues d'eau. Par contre, nouvelle extraordinaire pour moi qui doit composer avec de voraces végétariens, j'ai une deuxième plante aquatique en floraison. Je suis d'autant plus contente qu'il s'agit d'une des premières victimes des monstres du Loch Ness. Non seulement j'ai réussi à la réchapper mais elle a finalement tellement repris du poil de la bête qu'elle a trouvé le courage de fleurir. Un spectacle qui me jette en pâmoison. Finalement, je crois que je vais m'ennuyer de mes bons gros dévoreurs quand l'expertenbassin va venir les récupérer. Il me semble qu'on a réussi à établir un modus vivendi qui fait le bonheur de chacun. M'enfin.

Et les chatons... Ils vont bien eux aussi. J'appréhende le moment où je vais quitter pour une période de deux semaines. Je n'aurai pas le temps de les attraper avant mon départ et je crains que des voisins leur fassent un mauvais parti. Je vais quand même demander au gardien de Mignonne et de la Reine-Marguerite de les fournir en bouffe. Ils ne mangeront peut-être pas du thon ou des sardines mais ils auront au moins quelque chose à se mettre sous la dent. Le petit Dupon(t) répond maintenant à son nom. Il sort de sa cachette quand il m'entend et il accepte assez souvent que je joue avec lui. Même si j'ai réussi une fois à le prendre, mes progrès s'arrêtent là. Je crois que si je voulais faire mieux, je devrais lui aussi, comme Mignonne, le prendre au piège. C'est ça qui m'embête pour les capturer. Je voudrais les prendre tous les quatre ensemble car cela me crève le coeur de séparer la famille. Vous devriez voir maman Tournesol qui appelle sa marmaille le soir quand il commence à faire noir. Elle les regroupe pour les amener en sécurité pour la nuit. Et les bébés l'écoutent. Même s'ils sont en train de jouer avec les balles d'alu que je ne cesse de leur fournir, ils accourent dès qu'ils l'entendent. Je crois que j'aurais aimé mieux qu'ils ne viennent jamais chez nous. C'est trop dur les séparations.

Aujourd'hui j'étais en congé et il faisait un temps absolument magnifique. J'ai marché pour me rendre chez le coiffeur et en revenir. C'était merveilleux. Et je suis allée plus tard prendre une bouchée au café que la Fille et moi fréquentions régulièrement. Les Cégépiens étaient de retour. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au nombre de fois où la Fille est venue me retrouver après ses cours pour cultiver notre dépendance commune à la caféine. Et là, évidemment, la boule est revenue s'installer en plein milieu de la poitrine. Je pleure en écrivant et je pense au conseil de la Nièce littéraire : "C'est ce que tu fais à partir de là qui compte."

J'ai réussi à terminer un Zola que j'avais commencé il y a de ça plusieurs, plusieurs mois, toujours dans mon objectif de lire les Rougon-Macquart en entier. Et là, je dois décider quel livre je vais commencer avant les vacances. Il y a un début à tout.

jeudi 26 août 2010

Méli mélo

Beaucoup de sujets se sont présentés à moi aujourd'hui. Tout d'abord, un phénomène social : les jeunes cons amants de vitesse. Il y en avait deux dans mon autobus ce soir, dont l'un qui se vantait d'avoir eu une contravention pour excès de vitesse et qui déplorait l'amende qui lui avait été imposée. "Imagine-toi que ça va me coûter presque 300 dollars mais j'ai été chanceux parce que si j'avais été attrapé avant que je prenne la côte, je roulais à 190 dans une zone de 90. J'aurais perdu mon permis pour un boutte," expliquait-il fièrement à son ami. Il a poussé même la stupidité jusqu'à raconter qu'il avait "essayé un char pas plaqué sur l'autoroute à 1 heure du matin" et qu'il avait réussi "à le monter jusqu'à 240!" J'étais tellement impressionnée que je n'ai pas pu m'empêcher de dire à haute voix : "Quel con!" Ma voisine a opiné du bonnet.

Pendant tout ce temps, je ne cessais de penser à la chronique de Foglia dans La Presse du 19 août au sujet d'un horrible accident de la route survenu entre Joliette et Berthierville. "Sur la 158 justement, vendredi soir, deux jeunes dans une Honda S2000, en doublant une voiture dans une courbe, ont percuté une autre voiture qui s'en venait en sens inverse. Trois morts : les deux jeunes, 17 et 23 ans, et le monsieur dans l'auto percutée. Le monsieur revenait de son chalet avec sa femme, c'est elle qui conduisait (elle a été gravement blessée). Selon le père du jeune chauffeur, il avait récemment reçu une contravention de 650 dollars à peu près au même endroit pour excès de vitesse." Et, comme si ce n'était pas assez, la soeur d'une des jeunes victimes a invité les amis sur Facebook à faire un "show de boucane" après les obsèques, c'est-à-dire à faire crisser leurs pneus sur l'asphalte. Des fois j'ai carrément honte d'appartenir à l'espèce humaine.

Depuis quelques jours, je fais le ménage de la pile de journaux qui s'entassent dans mon bureau en prévision des vacances. Comme j'ai le temps, j'épluche tous les cahiers et je trouve des articles absolument intéressants. Ainsi, à l'occasion du Festival Heavy MTL, La Presse avait fait un reportage sur ce que représente le métal pour les amateurs. Une citation qui me rejoint particulièrement venant d'un fan de 35 ans : "Le métal, c'est une soupape. Qu'on soit soudeur ou avocat, on vit de la pression dans la vie. Le métal, ça permet d'évacuer et de tout oublier." Et une autre : "C'est un moment de détente, un catalyseur d'énergie. C'est rapide et brutal, mais c'est bien construit... on peut presque comparer ça à de la musique classique". De l'autre côté du mosh pit, j'ai  pensé au Pusher qui m'avait déjà expliqué à quel point c'est intense pour ceux qui se retrouvent sur scène. Un journaliste a interviewé Dave Lombardo, le batteur du groupe Slayer. Celui-ci raconte : "Sur scène, je suis presque absent. C'est difficile à expliquer. Je me perds dans une soupe d'adrénaline. Je connais tellement bien notre musique que je peux totalement m'y abandonner. J'ajoute des segments pour rendre une chanson plus exotique, je vais frapper un tambour différemment ou allonger un roulement. Ça amuse les fans, et ça m'amuse aussi. Les gars, eux, se demandent si je vais finir à temps pour le prochain changement de rythme. Je réussis toujours."

L'article comprenait même un mini lexique "Métal 101". J'y ai ainsi découvert que j'aimais entre autres le Death Metal Suédois ou "Gothenburg sound". D'ailleurs, Dark Tranquillity dont je parlais plus tôt cette semaine est un groupe suédois.

Et pour finir, j'ai pris une dernière tasse de café avec la Fille près de l'étang ce soir. Demain, elle quitte pour Montréal avant de s'envoler pour de bon pour l'Europe mardi prochain. Le soleil se couchait et ses rayons éclairaient le papyrus au milieu du bassin. À côté de nous, la plate-bande avec les grosses marguerites jaunes et les échinacées mauves avait ses airs d'automne. Et, comme je l'ai dit à la Fille, mes yeux s'accordaient à la fontaine dont le bruit berçait notre conversation. Ouais, mes larmes coulaient toutes seules. J'haïs ça parce que je m'étais jurée de ne pas pleurer.

mardi 24 août 2010

Exclamation d'écoeurement!

Je ne sais pas ce qui m'arrive ces temps-ci. Je me lève le matin et je suis déjà écoeurée. Je sais, je sais, c'est cru comme expression mais je n'en trouve pas d'autres. Au début, je pensais que c'était plutôt la fatigue. Et je me disais que c'était bien normal étant donné que les vacances approchent. Mais l'Ami m'a fait réaliser que je confondais peut-être fatigue et écoeurement. Après réflexion, je crois qu'il a raison.

De quoi suis-je écoeurée? Surtout du vide professionnel. Vous savez, c'est drôlement difficile de se motiver quand on ne sert à rien. Chaque matin, je me présente au bureau pour trouver un panier habité par le néant. De temps à autre, j'ai du travail... pour vingt minutes. Le reste de la journée, je m'occupe en tentant de mener à bien les projets "spéciaux" que l'on me confie. Je n'emploie pas ici les guillemets à la légère juste pour que ça fasse beau dans mon texte. Non, les guillemets signifient qu'il s'agit le plus souvent de tâches ennuyantes, de projets remis aux calendes grecques et que l'on ressort quand on est désespéré. C'est ce que nous sommes depuis des mois. En tout cas, moi je suis désespérée. Le plus difficile, c'est d'entendre les autres groupes autour de moi qui s'agitent, organisent des réunions, discutent d'échéances et d'activités à venir, bref, qui travaillent fort. Moi, je suis au coeur de ce va-et-vient et je lis mon journal, je me promène sur Internet et j'avance un peu dans la révision des formalités administratives de mon poste, soit une description longue, fastidieuse et endormante au possible de chacune des tâches que j'accomplis... quand j'ai du travail. Apparemment, ce document sera fort utile un jour quand un nouveau rédacteur-réviseur fera son apparition. Bonne chance!

Bref, je m'épanchais l'autre jour de cet état de fait dans le cabinet de mon gentil médecin qui, comme à son habitude, empathisait à mon malheur. Il semblait très bien comprendre à quel point cela peut devenir épuisant d'être constamment à se tourner les pouces bien que ce ne soit jamais son cas. Il n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de noter que cette situation était quand même déplorable lorsqu'on s'arrête à penser que, dans son domaine, le travail a tendance à s'accumuler de façon alarmante. Spontanément, je lui ai proposé mes services : "Je vais faire des photocopies, je vais répondre au téléphone, je vais classer des papiers," que je lui ai déboulé tout d'un trait. Il a ri, mais n'a pas retenu mon offre. Zut!

Alors, entre le dernier paragraphe et celui que j'écris en ce moment, il s'est écoulé quelques heures... le temps notamment d'assister à mon cours de yoga. Je me sens plus énergique, plus zen, plus optimiste, plus heureuse, plus en forme, plus présente dans mon corps. Je suis donc moins écoeurée qu'au début de ce blog. Bravo pour moi!

Et, depuis le paragraphe précédent et celui-ci, d'autres heures se sont ajoutées. Avant le souper, j'ai décidé d'aller m'entraîner même si j'avais déjà bougé ce midi. Pour la première fois, j'ai fait une marche d'écoeurement. C'est le terme que j'ai choisi pour me convaincre d'y aller un peu plus mollo qu'à l'habitude : je n'ai donc fait que descendre les marches et j'ai grimpé la pente de l'église sans courir. J'ai aussi raccourci mon parcours. Peu importe. Il faisait beau soleil. Je craignais que la chaleur soit accablante mais j'ai senti que ce n'était déjà plus l'été. Il y avait aussi du vent. C'était formidable. Sans oublier les tounes de Dark Tranquillity que le Fils a ajoutées sur mon mp3. Je ne sais pas quelle exclamation métal serait appropriée ici pour décrire à quel point j'aime ce groupe. Voici un couplet de Misery's Crown :

All has now been broken
On streets I dare not walk
Freedom is an illusion
I build my fences high
If there was something out there
I've learned not to expect
There's a hundred million reasons
Not to care

Avouez que ça convient à mon écoeurement!  Et il continue en disant : Don't bring it, don't bring your misery down on me. Je cesse donc tout de go de vous imposer mon écoeurement pour passer à quelque chose de beaucoup plus amusant.

Savez-vous par exemple qu'un grand nombre de personnes souhaitent obtenir un drapeau du Canada ayant flotté sur le Parlement? C'est celui que l'on voit au sommet de la Tour de la Paix. Apparemment, il est changé tous les jours, sauf les fins de semaine, les jours fériés et les jours où il est en berne. Faites le compte. Il n'y en a pas assez. C'est la raison pour laquelle le temps d'attente pour en obtenir un est de 27 ans!

Réflexion de la grand-mère d'une amie de la Fille qui se dit elle-même âgée de 87 ans plus 10 : "Je crois que j'arrive à la fin de mon terme." J'espère qu'elle n'avait pas l'intention de faire une demande pour obtenir un drapeau...

dimanche 22 août 2010

Entre deux averses

J'ai profité ce matin d'une éclaircie pour me délier les pattes. C'était pas mal frais. Une véritable température d'automne. Du vent en masse. Mais les degrés en moins, ça donne de l'énergie en plus.

Le plus drôle, c'est que ma grande motivation en me levant du lit pour enfiler mes espadrilles, c'était la pensée que j'allais pouvoir écouter les nouvelles tounes de Dark Tranquillity que j'avais demandé au Fils d'ajouter sur mon lecteur mp3. Hélas!!!! Ce n'était pas encore fait. Pas grave. J'ai réécouté une vieille compilation du Pusher. Faut croire que ce n'est pas la déception qui m'a ralentie puisque j'ai battu mon record personnel à la course.

Oui, oui, je suis assez fière de moi. Ceusses zé celles qui me lisent régulièrement se rappelleront sans doute que j'avais déjà mentionné mon désir de pouvoir courir la pente menant à l'église, la descendre, et me rendre, toujours en courant, au coin de rue suivant. La chaleur torride de l'été me donnait une saprée bonne excuse pour retarder la réalisation de mon objectif. Je me souviens aussi avoir osé parier que j'atteindrais mon but probablement à l'automne, pendant mes vacances, lorsque le temps serait moins chaleureux. Bref, c'est fait. Ce matin, j'avais le vent dans les voiles et des ressorts sous les pieds. J'ai grimpé allégrement la pente, je l'ai redescendue et j'ai continué ma course en direction du coin de rue. Jusqu'à aujourd'hui, je m'étais toujours arrêtée à l'entrée du presbytère. Mais pas ce matin. Oh! que non. Vous allez rire mais c'est vous, ceusses zé celles qui me lisez, qui m'avez encouragée à pousser ma foulée jusqu'au but ultime. Je pensais au plaisir que j'aurais à vous raconter mon exploit et j'ai trouvé le souffle nécessaire pour courir un peu plus loin.

Je suis encore estomaquée d'avoir pu accomplir ce qui représente un petit pas pour le jogger moyen, mais un très immense grand pas pour la Marcheuse urbaine. Je l'ai déjà dit dans ce blog : avant que je ne commence à sérieusement m'entraîner, ça faisait des années que je n'avais pas éprouvé le désir de courir. C'est chose du passé maintenant. La nouvelle réalité, c'est que je suis en forme et plus en vie que jamais.

Entre deux averses, j'ai également profité au maximum de la présence du Fils et de la Fille en fin de semaine. Avec le départ prochain de la Fille, les occasions de se retrouver tous les quatre seront plus rares. Aussi, en m'assoyant hier soir à table et en nous voyant tous ensemble, je n'ai évidemment pas pu m'empêcher de devenir larmoyante et nostalgique. Comme je m'apitoyais sur mon sort de mère abandonnée qui assiste à la fin de sa mission sur Terre, le Fils a simplement réflexionné stoïquement en disant : "C'est plutôt le début de quelque chose de nouveau que nous vivons."

Pourquoi, mais pourquoi faut-il que mes enfants soient toujours plus sages que moi? Il n'y a donc pas eu d'averse là non plus!!

jeudi 19 août 2010

Ah! les jeunes

Vous savez qu'il n'y a pas que le bonhomme orange au sexe non défini de Google Maps qui ces temps-ci me fait faire du mouron (Cette expression, que je n'avais pas utilisée depuis des lunes, vient de me sortir de la tête comme un lapin du chapeau du magicien. Aurais-je, ma foi, des lettres?). Mais voilà que je m'égare n'ayant cette fois que moi à blâmer puisqu'aucune créature orange ne se trouve à mes côtés.

Je disais donc que je me faisais du souci. En fait, c'est plutôt comme une appréhension. C'est que le départ de la Fille arrive à grands pas. La date est maintenant fixée : le 31 août. Je connais ses intentions depuis plusieurs mois. Je ne peux donc plaider la surprise quand elle m'a fièrement exhibé la confirmation de l'achat de son billet d'avion. J'ai eu un choc quand même. Tout devenait plus réel. Et, depuis, je suis tiraillée entre le plaisir de la voir se préparer pour une superbe aventure et ma tristesse de la perdre. C'est drôle comme il faut presque toujours un moment fort pour nous faire réaliser les choses les plus évidentes. Quand je pensais à ma peine ces derniers jours, j'ai soudainement compris ce que signifiait pour moi le départ de la Fille de ma vie pendant quelques mois. Voilà que nos discussions parfois vives, nos prises de position rarement modérées, nos oppositions fermes, nos contradictions fréquentes prenaient tout leur sens. Tout cela m'a permis de grandir, de m'affirmer, de devenir plus ce que je veux être vraiment. Grâce à l'esprit indépendant et libre penseur de la Fille, j'ai repris contact avec le vrai moi. Et j'ai été heureuse d'entendre hier soir, de la bouche même de la Fille, qu'elle aussi avait grandi dans toutes ces expériences. Alors quoi? Elle est prête, et moi aussi.

Et aujourd'hui elle a eu la chance de profiter à son tour d'un judicieux conseil d'un de mes jeunes collègues, le même qu'hier en fait. Peut-être devrais-je dorénavant l'appeler le Sage? En tout cas, en faisant le tour des cubicules après notre dîner ensemble, la Fille a pu discuter de son projet de voyage avec ledit Sage qui, tout enthousiaste, l'a enjoint de "se donner à fond".

Mais oublions pour un moment les conseils. J'ai appris autre chose aujourd'hui des jeunes fous avec qui je travaille, une chose fort utile que tout le monde devrait connaître et je vous le donne en mille : comment on découvre quel est notre nom de drag queen! Oui, oui, vous avez bien lu. Et je vous explique de quelle façon j'en suis arrivée là. C'est que j'ai demandé à mon autre jeune collègue amant des fleurs, des chats et de la musique métal, de se trouver un nom que je pourrais utiliser pour parler de lui dans mon blog car je trouve un peu long d'avoir sans cesse à utiliser une description complète de son être pour que vous le reconnaissiez. C'est là qu'il m'a proposé d'avoir recours à son nom de drag queen. Devant mon air hébété, il m'a expliqué que tout le monde pouvait trouver son nom de drag queen. Il suffit de se rappeler du nom du premier animal que l'on se souvient avoir eu dans notre vie (cela devient notre prénom de drag queen) et du nom de la rue où on habitait lorsqu'on est né (ce qui constitue notre nom de famille). Je vous présente donc Pompon Brodeur!

Si vous êtes sages, je vous dévoile demain les noms de drag queen de l'Homme, de la Fille et de votre humble Marcheuse.

mercredi 18 août 2010

Du neuf sur du vieux

Alors, la vie des gens riches et célèbres, c'est déjà fini! Donc, retour à la normale aujourd'hui.

Je reviens d'être allée prendre un café avec l'Homme et la Fille et c'est la raison pour laquelle j'ai encore les yeux ouverts et les doigts alertes pour taper ce blog à toute vitesse avant de me mettre au lit.

J'ai pensé vous donner des nouvelles sur mes sujets de prédilection. Tout d'abord, même s'il n'y a pas eu récemment de notes pédestres, je marche toujours. J'ai repris mon rythme du soir étant donné que maintenant, à 5 h le matin, il fait pas mal noir. Et puis, la température est plus agréable. C'est l'automne qui se trouve à nos portes. Ça se sent de plus en plus dans l'air, dans le doux vent surtout qui vient bercer nos nuits. Plus besoin d'être enfermés dans nos aquariums climatisés. Quel bonheur! L'autre jour, j'ai d'ailleurs remarqué qu'un des arbres situés sur le terrain de l'église, le même chaque année, avait commencé à se parer de couleurs. Un autre signe qui ne trompe pas.

J'écoute plus que jamais ma musique métal. J'oscille entre une vieille compilation du Pusher à laquelle j'ai demandé au Fils d'ajouter trois nouvelles chansons, et mes groupes préférés de l'heure, soit Five Finger Death Punch, Atreyu et Callejon. Mon jeune collègue amant de plantes, de chats et de métal m'a aussi préparé une compilation qu'il me tarde d'écouter : le premier CD de Korn, et des tounes de Alice in Chains et Tool. Je ne sais trop à quoi m'attendre pour les deux derniers groupes mais je suis certaine que la découverte sera intéressante.

Et l'étang? Les barracudas achèvent malheureusement leur séjour dans mes eaux puisque l'expertenbassin vient justement de s'en creuser un et que j'ai accepté de lui retourner ses voraces végétariens. Je vais donc garder les poissons rouges et les deux bébés. Ça me fait quand même un petit pincement au coeur. Je m'étais attachée à mes monstres du Loch Ness. M'enfin. L'Homme m'a promis que nous irions nous acheter nos koïs à nous au printemps prochain. Il faudra voir s'ils seront aussi dévastateurs que ceux qui fréquentent actuellement mon bassin. J'ai aussi eu une autre visite la semaine dernière de la bête mystérieuse ravageuse que je soupçonne être striée de rayures blanches. Elle a dévoré quelques jacinthes et laitues d'eau en plus de renverser deux plantes au passage et de déplacer ma calvette. Je dois dire que j'étais plutôt découragée. Je n'en peux plus de rempoter et de réinstaller. Mais, comme dit l'Homme, je ne dois pas me stresser pour ça sinon aussi bien remplir le trou et on n'en parle plus!

Enfin, les chatons. Toute la famille se porte bien. Pour ce qui est de la socialisation, par contre, c'est un processus tellement lent que j'ai l'impression que je n'en verrai pas la fin. Il y a seulement Dupon(t) avec lequel j'ai un peu de succès. Quand je joue avec lui, j'arrive à lui toucher les pattes et, de son côté, il me prend les doigts sans même sortir ses griffes. C'est encourageant mais ce sont de très minimes progrès. Le temps passe et les vacances approchent. J'aurais aimé qu'ils soient plus présentables avant de les capturer et de tenter de leur trouver un foyer. En ce moment, je ne vois pas trop comment je vais m'en sortir. En tout cas, je n'aurai pas d'autres ennuis avec les mulots ou les souris car, avant de rentrer tout à l'heure, j'ai justement surpris Dupon(t) en train de jouer avec une représentante de la gent trotte-menu. La pauvre... Je n'ai pas voulu prendre le temps de vérifier si elle était borgne.

mardi 17 août 2010

Star d'un jour

Alors, alors, il y a eu du nouveau dans ma vie de fonctionnaire aujourd'hui et pas n'importe lequel! Je vous le donne en mille : il y avait un tournage devant la porte d'entrée de mon immeuble. Oui, oui. Le tournage du film On The Road basé sur le roman de Jack Kerouac avec, en vedette, nul autre que Viggo Mortensen et Kristen Stewart.

Avez-vous déjà vu ce personnage dans le Seigneur des anneaux?
Et elle? Elle ne vous glace pas le sang?








J'aimerais vous dire que je les ai rencontrés personnellement. Hélas! Même après avoir fait le pied de grue pendant près d'une heure, je n'ai réussi qu'à voir défiler deux ou trois voitures d'époque et des figurants qui se sont empressés de disparaître dans un resto transformé pour l'occasion en "Coffee Shop". Mais, mais, j'ai quand même eu l'énervement de me retrouver littéralement dans le décor étant donné qu'en revenant de mon cours de yoga, j'ai emprunté une des rues réquisitionnée pour les fins de la chose cinématographique. C'est ainsi que mon sympathique resto libanais avait la vitrine placardée de planches de bois qui le transformait en bâtiment abandonné et que son rival voisin vendeur de patates frites était devenu une buanderie chinoise!!! Sur le trottoir, on avait disposé de vieilles caisses en bois et autres objets qui donnaient vraiment l'allure des années 40 avec les affiches apposées sur certains des commerces.

Mon propos, cependant, n'a que peu à voir avec le fait que Hollywood s'est trouvé pour un instant sur le pas de ma porte professionnelle. Non. Il s'agit plutôt de vous partager un aspect psychologique du fonctionnaire moyen, c'est-à-dire moi, qu'il n'est pas donné à tout le monde de connaître. Je veux parler ici de sa grande capacité d'adaptation. Je plaisante. Le fonctionnaire moyen, donc moi, est une créature d'habitudes et de routines bien établies. Ainsi, lorsque j'ai reçu hier le courriel informant tous les employés, y compris moi, que certaines rues se trouvant aux alentours de notre complexe seraient barrées en raison d'un tournage, j'ai éprouvé une légère inquiétude. Cet avant-midi, elle s'était transformée en questions de la plus haute importance :

Quelle porte avais-je le droit d'utiliser pour sortir?
Est-ce que je serais en mesure de me rendre à mon cours de yoga?
Et le retour? Est-ce que je devrais faire d'innombrables détours pour retrouver mon bureau chéri?

Vous le constatez. Ce ne sont pas là des interrogations à prendre à la légère. Voilà pourquoi j'ai décidé de quérir conseils auprès de mes collègues plus jeunes, forcément plus aptes à faire face aux changements. Devant ma presque panique et en constatant mon manque total d'orientation alors qu'ils tentaient de m'expliquer quelles rues je pouvais utiliser, ils ont décidé de faire appel à Google Maps et à sa fonction Street View. Mal leur en pris. J'ai été obligée de leur avouer que le bonhomme orange de ce logiciel (?) me stressait au plus haut point. Après qu'ils ont arrêté de rire, j'ai pu leur expliquer la raison de mon désarroi : ce détestable bonhomme au sexe non défini ne fait absolument rien de ce que je lui demande (ce doit être un homme!). Je le pointe à un endroit et aussitôt il s'enfuit à un autre. J'essaie de voir une rue, il me fait tourner sur mon moi-même à 360 degrés (est-ce possible?) et je reviens à mon point de départ sans avoir trouvé ce que je cherchais. Pire encore, sans que je sache trop comment ni pourquoi, ce foutu guide orange qui se fout de ma gueule se retrouve soudainement dans une autre ville! Le plus pathétique, c'est que les collègues en question ont déjà tenté à quelques reprises de m'expliquer comment fonctionne Google Maps... Je pause ici car je n'ose révéler que je n'y comprends toujours rien. M'enfin.

Je suis tout de même partie avec un judicieux conseil de mes collègues jeunes et respectueux de leurs aînés : "Tu devrais suivre un cours de super yoga aujourd'hui si tu veux ramener ton stress à un niveau normal." Me semble avoir encore entendu des rires pendant que je m'éloignais. Pas grave. Je sais qu'ils rient avec moi!!! :)))

lundi 16 août 2010

Dawgs : Made in China

Vous allez rire, ou pleurer, c'est selon, mais, ce temps-ci, je trippe sur mes gougounes. Oui, vous savez ces sandales que l'on voit partout pendant l'été. J'ai dû m'en procurer récemment pour mes vacances à venir avec l'Homme et la soeur Psy, vacances que nous passerons ensemble sur le bord de la mer. J'en rêve déjà...

Mais je reviens à mes fameuses gougounes. Moi qui suis habituée aux chaussures confortables (et pas du tout sexy) ou aux espadrilles de Marcheuse, j'avais comme qui dirait un préjugé envers les gougounes. Je trouvais qu'elles donnaient un aspect négligé à qui les portait, un air de je-m'en-foutisme, une allure de va-nu-pieds. C'était bien entendu avant que je ne commence à les porter sur une base régulière. Contredisant sans culpabilité aucune les sages conseils de l'Homme qui tenait à me mettre en garde contre la possibilité que j'use mes gougounes avant les vacances, j'ai décidé de les mettre à mes pieds pour mieux les mettre à ma main (si vous saisissez ce que je veux dire). Bref, comme on disait par chez nous, je voulais les "casser" pour ne pas souffrir d'ampoules ou d'autres blessures qui gêneraient ma déambulation sur le sable chaud de la plage. Je craignais surtout la courroie qui passe entre le gros orteil et le suivant. Je me voyais déjà en train d'essayer d'appliquer un quelconque pansement à cet endroit fort peu commode à soigner.

J'ai donc commencé par les porter dans la maison. Je suivais ainsi un peu les recommandations de l'Homme en les usant très légèrement sur mes planchers. Je m'en servais en fait comme pantoufles. Dès que j'arrivais du travail, je les enfilais et me promenais partout avec un "floush-floush" que je me suis prise à affectionner tout particulièrement. Car les gougounes viennent avec un bruit, celui du pied qui colle légèrement à la semelle avant de laisser aller le talon librement. J'adore. C'est le bruit du laisser-aller, le décollement de la routine (pas de la rétine!), l'envol de la Marcheuse vers des cieux plus cléments.

Mon enthousiasme a évidemment dépassé les bornes ou, plutôt, les limites de la maison. Sans que je m'en rende compte, je me suis un jour retrouvée dans le jardin avec les fameuses gougounes. "Oups!", me suis-je dit, "je risque de les abîmer si je commence à les porter pour arroser mes plantes ou nourrir les poissons". Mais une autre voix, celle-là beaucoup moins sage, a bien vite pris la parole : "Qu'est-ce que tu racontes? Ce sont des gougounes. Elles sont en caoutchouc. Elles sont faites pour aller dehors dans l'herbe mouillée. Crois-tu qu'elles seront à l'abri de l'eau quand tu te promèneras sur la grève? Alors, vas-y. C'est le temps de vérifier si elles sont résistantes aux intempéries aquatiques." J'ai décidé d'écouter la voix rebelle.

Ça ne s'est pas arrêté là. Je pousse maintenant la délinquance jusqu'à les apporter au bureau où je m'amuse à parcourir les couloirs avec un "floush-floush" encore plus jouissant à entendre. C'est comme si j'amenais avec moi l'esprit des vacances qui s'en viennent. Encore un peu de temps et vous me voyez, encore un peu de temps et vous ne me verrez plus!

Petit sondage : Devinez la couleur de mes gougounes???

samedi 14 août 2010

Un après-midi au théâtre

Je suis allée voir une pièce de théâtre intitulée Swimming in the Shallows cet après-midi. Barb, l'un des personnages principaux, après avoir lu que les moines bouddhistes ont le droit de posséder uniquement huit choses, devient totalement obsédée par le nombre incroyable d'objets qu'elle a accumulés au fil des années. Juste en pensant à tout ce qui se trouve dans sa cuisine, elle se sent mal mais, surtout, très pesante. Elle commence alors à se départir de certains meubles, de vêtements, de bibelots, etc. Elle va porter des choses au dépotoir. Et, à un moment donné, elle réussit à vider presque complètement sa salle de couture. Elle n'a gardé qu'un coussin pour s'asseoir et des chandelles pour s'éclairer. En voyant la transformation radicale de la pièce, son amie lui fait remarquer qu'il ne reste vraiment plus grand-chose. Barb lui répond : "C'est vrai, mais je me sens tellement plus légère."

La pièce aborde aussi d'autres thèmes, mais j'ai été particulièrement touchée par la démarche de Barb. En fait, tout cela nous renvoie à notre obsession de la consommation. Juste en magasinant une heure aujourd'hui, j'ai acheté neuf objets et dépassé mon quota bouddhiste sans même m'en rendre compte. À ma décharge, je dois dire que j'ai magasiné avant d'aller voir la pièce. N'empêche. Aurais-je pris d'autres décisions? Je n'en suis pas certaine. C'est trop facile de s'imaginer que l'on a besoin de tel ou tel objet.

Avec l'Homme, j'ai même tenté d'établir quelles seraient les huit choses que je déciderais de garder si je devenais plus zen. Exercice très difficile. En plus, je crois me rappeler que, dans la pièce, Barb disait qu'il fallait compter les pièces de vêtements que nous portons, y compris les souliers qui étaient comptabilisés comme deux choses. On comprend mieux pourquoi on voit plus souvent les moines bouddhistes sans chaussures qu'avec. Disons, pour nous rendre la tâche moins ardue, que l'on fait fi des vêtements (j'entends par là qu'ils ne font pas partie des huit choses, pas qu'on vit tout nu quoique... ça pourrait être une option à envisager si nous habitions un pays au climat plus tropical!).

Alors, alors, huit choses seulement. Quand j'ai dit à l'Homme, qui voulait garder son système de son et sa collection de CD, qu'il devait compter chaque pièce de cet ensemble musical, il s'est exclamé : "Si je ne peux pas tout garder, je ne prends donc rien car je serais incapable de choisir quel CD je veux conserver". J'ai pensé la même chose de mon côté pour les livres que je voudrais encore avoir avec moi. Je crois que si je choisis un mode de vie plus simple, je devrai me remettre à fréquenter la bibliothèque. Ce ne serait pas un mal puisque, maintenant que j'ai un peu plus de sous, je préfère acheter mes livres. Pourtant, j'ai de magnifiques souvenirs d'après-midis passés en famille à la bibliothèque et du temps que je prenais pour lire au moins une histoire aux enfants dans le coin réservé à cette fin. Et l'Homme et moi, sous prétexte que les enfants aimaient les bandes dessinées, nous leur permettions d'en mettre sur nos cartes d'abonnés. En réalité, nous nous régalions autant qu'eux de ce genre de lecture.

Je me rends compte tout d'un coup que ces années où nous éprouvions parfois de la difficulté à joindre les deux bouts nous comblaient aussi de grandes joies. Pas chères. Les promenades dans le parc où l'on s'amusait dans les balançoires. Les pique-niques au lac Philippe et le plaisir de voir les enfants se baigner. Les soirées où nous regardions les films que nous avions été choisir ensemble au centre vidéo en prenant un bon gueuleton cuisiné à la maison. Les bons petits déjeuners de la fin de semaine avec les fameuses crêpes de l'Homme. J'arrête.

Ce ne sont pas des choses que je voudrais avoir avec moi. Non. Seulement l'Homme, le Fils, la Fille, la Reine-Marguerite et Mignonne. Et notre maison, vide, mais qui serait pleine parce que nous y serions tous ensemble. Il me reste deux choses. Je prends le livre Je t'aimerai toujours car il illustre parfaitement ce que je ressens pour ma famille. Une chose encore. Ah! oui. Une immense boîte de kleenex pour toutes les larmes que je ne cesserai sans doute jamais de verser.

Au Diable Bouddha!!!

mercredi 11 août 2010

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage

Je me sens comme les plantes de mon jardin ces temps-ci : un peu fanée. Si j'osais un lapsus significatif, je dirais même un peu tannée. De cette chaleur notamment qui, à la longue, gruge mon énergie vitale. Je veux faire des choses dehors mais, une fois que j'ai réussi à passer au travers de mes journées oiseuses et des randonnées à bord d'autobus à la climatisation presque toujours défaillante, je perds tout courage. Et je deviens comme mes fleurs : la tête plus basse, le dos courbé. Et j'attends.

J'attends je ne sais trop quoi. La fin de l'été? Certainement pas. Celui-là, on l'espère pendant je ne sais combien de mois. Il n'est pas question qu'il tire déjà sa révérence. La fin des températures chaudes alors? Pas vraiment non plus. C'est sûr que je ne raffole pas de la canicule, mais du soleil, ça c'est autre chose. Il y a assez de jours où je me lamente du manque de lumière, je ne vais tout de même pas commencer à me plaindre parce que je dois cligner des yeux de temps à autre.

Non, je crois que j'attends le vent. Vous savez, celui qui chasse les mauvaises idées, celui qui rafraîchit, celui qui nous fouette les sangs, celui qui ravive les ardeurs. C'est ça! Me semble que ça manque de vent autour de moi. Il faudrait que ça bouge. Que ça change. Que ça s'active. J'en ai vraiment assez du statu quo météorologique et professionnel.

Comme ça n'a pas l'air d'être demain la veille, mieux vaut que j'apprenne à exercer ma patience sinon, sinon je ne sais pas. La patience n'est pas ma vertu première, loin de là. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'Homme m'appelle parfois l'Ourse parce que je ne suis pas capable, par exemple, de supporter qu'un emballage ou qu'un bouchon me résiste. Je vois la chose, je veux qu'elle soit à ma disposition. Même affaire pour les emberlificotages administratifs. Je n'ai aucune patience avec ça. J'ai besoin d'un service, pas de remplir trois formulaires ou de fournir deux pièces d'identité.

Mais, mais, ce n'est pas comme ça dans la vraie vie. Dans la vraie vie, il faut apprendre à être patient et ce n'est pas pour rien que l'usager de notre système de santé et le qualificatif de la vertu suprême sont désignés par le seul et même mot : PATIENT.

Pour en finir avec ce thème, et ce blog, et avant que vous ne perdiez totalement patience, je vous avoue que je désespère de pouvoir un jour caresser mes trois petits bébés chatons. Me semble pourtant que je suis patiente, que je respecte leurs limites et leurs peurs. Ce soir, je leur ai encore donné du thon et j'ai aussi joué avec eux avec des balles en papier alu. Croiriez-vous que dans l'une ou l'autre situation j'ai pu toucher l'extrémité du bout des poils de leur pelage duveteux? Nenni. Dès que j'avance la main, c'est la déroute, la fuite en avant. Pas grave finalement si cela me permet de développer l'attitude grâce à laquelle on dira de moi quand je serai une vieille baderne : "Est donc fine, elle, jamais un mot plus haut que l'autre."

Vous en faites pas, j'aurai probablement tout dit ce que j'avais à dire d'ici là!

mardi 10 août 2010

Semer le bien à tout vent

Il faisait tellement chaud et humide hier soir quand je suis allée marcher que je me suis retrouvée dans l'impossibilité totale et complète d'écrire mon blog. Les causes : paralysie des neurones, fatigue extrême et mobilité réduite des doigts utilisés pour courir sur le clavier.

Me voici maintenant fraîche et dispose après mon cours de yoga de ce midi. L'énergie est au rendez-vous. J'en profite pour vous parler de deux articles intéressants parus dans Le Devoir d'aujourd'hui. Le premier traite des amis qui nous font du bien et de l'importance d'être bien entouré. Selon une méta-analyse américaine, le fait justement d'être bien entouré "augmente de 50 % les chances de survie et a plus d'impact sur le taux de mortalité que l'obésité ou l'inactivité physique". Non seulement je trouve ces résultats incroyables, mais je considère également qu'ils revêtent un caractère tout à fait réconfortant. En ce début de 21e siècle où les relations interpersonnelles sont en fort piteux état, il est agréable de se faire dire (comme si on ne le savait pas déjà) que nous avons besoin des uns et des autres, et que nous pouvons, si nous le voulons, nous aider à avoir ensemble une meilleure qualité de vie.

Je crois profondément à ce principe. Comment notre corps et notre coeur peuvent-il réagir autrement que positivement à la solidarité, à la compassion, à l'empathie et à l'entraide? Depuis que j'ai eu le bonheur de rencontrer quatre personnes âgées formidables lors de mon bref séjour dans un hôpital de Québec il y a quelques années, je suis irrémédiablement convaincue que la clé d'une vieillesse heureuse réside notamment dans le plaisir de partager et de s'épauler pour accepter l'inéluctable donnée de base : notre séjour sur Terre a une durée limitée. Les personnes dont je vous parle, deux couples d'amis, avaient en effet décidé en constatant l'accroissement de leurs problèmes de santé respectifs de s'entraider en vivant sous le même toit. L'un des couples a donc vendu sa maison pour demeurer avec l'autre. Ils semblaient s'entendre comme larrons en foire, chacun mettant au profit des autres ses qualités et ses capacités. Ainsi, mon voisin de chambre me racontait qu'il ne pouvait plus conduire en raison de ses problèmes de santé et qu'il comptait maintenant sur ses compagnons pour ses déplacements. Par ailleurs, c'est lui qui était le "cook" (pour reprendre son expression) la fin de semaine et qui cuisinait pour la "gang" les crêpes, les oeufs et le bacon. C'était d'ailleurs attendrissant d'entendre son ami venu lui rendre visite pour lui apporter les choses qui lui manquaient se plaindre justement du fait que c'était dimanche et que tous à la maison s'étaient ennuyés ce matin-là de l'absence du "cook".

Je crois que cette façon de faire, qui reprend en partie la solidarité dont on faisait preuve autrefois, peut représenter une option valable aux foyers pour vieux où on veut nous caser au plus vite. Cela permet de garder son autonomie plus longtemps et de jouir, selon moi, d'une qualité de vie plus agréable. Et pourquoi pas étendre le principe jusqu'à partager sa maison avec des jeunes qui peinent à se lancer dans la vie ou avec des étudiants qui joignent difficilement les deux bouts? Ne serait-ce pas là une autre façon d'être bien entouré? Cela suppose évidemment d'accepter d'avoir peut-être un peu moins d'espace, un peu moins d'intimité, un peu moins de biens matériels. Et cela m'amène au deuxième article dont je veux vous parler.

Il s'agit d'une réflexion où l'auteur présente une façon différente de voir la "catastrophe" du vieillissement. En réponse aux gouvernements qui encouragent, ou même qui veulent forcer, les aînés à retourner sur le marché du travail une fois à la retraite, il affirme "qu'il faut plutôt aller progressivement vers la fin de l'hyperconsommation, la simplicité volontaire et, plus globalement, vers une décroissance conviviale." Il reconnaît bien évidemment que certaines personnes n'ont pas le choix de continuer à travailler et que d'autres continuent de le faire parce qu'elles adorent ce qu'elles font. Il s'adresse plutôt à tous ceux qui se sentent obligés de travailler pour répondre aux impératifs de "l'intoxication consumériste" et de la "fièvre acheteuse". Il plaide pour que les individus qui prennent leur retraite le fassent "pendant qu'ils sont encore en santé et qu'ils s'activent autrement, en faisant du bénévolat, du militantisme ou de l'engagement citoyen." Et il poursuit en disant que "l'engagement social permet aux aînés de combler leurs besoins de se sentir utiles et de redonner un peu ce qu'ils ont reçu."

Et l'on revient encore une fois à la nécessité de prendre soin de soi et des autres. Là aussi, il n'y a pas lieu d'être à l'état de vieille baderne pour décider de voir sa vie autrement et pour prendre conscience que le bonheur se trouve dans les toutes petites choses. Plus vite on cultive l'habitude d'apprécier ces précieux moments et de les partager avec le plus grand nombre de personnes possible, mieux on se portera dans notre corps et dans notre tête.

Qui sème le bien, récolte la sérénité.
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Notes félines : La famille Tintin continue de sévir. Nourrie régulièrement maintenant au thon et aux sardines, elle profite à vue d'oeil. Les chatons s'amusent dans les plates-bandes où ils ont découvert ce soir notamment le plaisir de se lancer dans la graminée située en avant de la maison. Vous décrire l'état de la pauvre plante serait pure cruauté. Je laisse à votre imagination le soin de brosser ce tableau de désolation. Pas grave. La plante ne sera que plus belle au printemps prochain. Seul hic à ce portrait idyllique : les bébés ont été découverts hier soir par les enfants des voisins qui, comment le dire avec diplomatie, sont très loin d'être des chérubins. J'ai bien tenté de leur expliquer qu'il ne fallait pas courir après les petits chats pour les attraper, je ne suis pas certaine que mon message a passé. Et je ne peux pas encore m'essayer à les capturer puisque j'ai encore vu la mère ce soir qui les allaitait. Cela a donné lieu d'ailleurs à une scène très attendrissante : la maman couchée au milieu de la graminée et ses trois petits littéralement collés à son ventre. Même l'Homme était ému!

dimanche 8 août 2010

Pensées dominicales

Une autre fin de semaine terminée. Et un autre lundi qui s'annonce. Un jour, plus vite que je n'aurai le temps de dire "retraite", cette façon de découper le temps ne sera plus la mienne. C'est drôle quand j'y pense. C'est épeurant aussi. Haaaaa!!! Du nouveau dans ma vie. C'est bien. Cela va me permettre de rester alerte et de retarder mon placement dans ces endroits où on fournit les couches et les clowns.

Je disais donc qu'on était dimanche soir. Quoi de neuf? Eh! bien, l'ingénieure en structure que je suis devenue par la force des choses a construit pour la partie moins profonde de l'étang, vous savez la section pouponnière des nénuphars et des laitues d'eau, ce qu'on appelle ici dans la région une "calvette", c'est-à-dire un tuyau que j'ai placé sous la digue pour permettre à l'eau de mieux circuler. Car, voyez-vous, la pouponnière a parfois des airs (et des odeurs) de marécage à cause du barrage qui empêche les barracudas de donner libre cours à leurs bas instincts de végétariens obèses. Reste à voir maintenant si cette suggestion de mon collègue E. va produire les résultats escomptés. Je vous en reparle car je sais que vous êtes vivement intéressés par mes propos aquatiques.

Et à part ça chez vous sont bien? Ici, la famille Tintin continue de s'alimenter sur mon balcon. Les tentatives d'approche sont toutefois particulièrement ardues. Deux boîtes de thon plus tard et je n'ai pas plus d'amis qu'avant. Ils acceptent bien évidemment le changement de menu mais pas le chef qui le concocte. Les bébés sont presque toujours sur le terrain, souvent tapis sous mes cèdres dont les branches descendent très bas et leur procurent un excellent abri. Avec la couche de paillis que je renouvelle tous les ans, ils profitent en plus d'un matelas moelleux. Alors, je continue de les observer à distance.

Et du côté de chez Swann? J'ai l'air littéraire comme ça mais je connais seulement le titre de ce roman de Marcel Proust, le premier volume d'À la recherche du temps perdu. J'ai même le livre... sur ma table de chevet. Je l'ai acheté après avoir lu les deux premières pages. Ce fut le coup de foudre. Pourtant, je n'ai pas poursuivi ma lecture. Un jour, je vais m'y mettre. À la lecture de celui-là et de tous les autres bouquins qui s'empilent un peu partout dans la chambre. Voilà une chose que je pourrais regretter sur mon lit de mort : ne pas avoir pris le temps de lire suffisamment. Pour l'instant, le temps, je l'ai consacré cet après-midi en compagnie de l'Homme au taillage des arbustes d'en avant. Gros contrat dont nous avons pu nous acquitter complètement avant la pluie. Ouf!

Et, après mon blog de vendredi, je peux vous dire que j'ai marché avec l'énergie de la combattante. C'est qu'en plus la pluie, la chaleur et le manque de volonté avaient fait en sorte que je ne m'étais pas activée sur les trottoirs depuis lundi! Oui, oui, lundi! Heureusement que le yoga m'avait fait bouger mardi midi. En tout cas, autant vendredi que samedi j'ai rallongé volontairement le parcours pour compenser ma paresse passagère. Il faisait frais. Il faisait bon.

Tu entends lundi? Je suis prête!!!

vendredi 6 août 2010

Deux poids, deux mesures

J'ai lu dans La Presse d'aujourd'hui un article qui fait l'apologie des gros. Et pas à peu près puisqu'on nous y parle d'un phénomène marginal publicisé notamment par le Web, soit les "gainers" ou personnes qui aiment manger pour grossir. Ainsi, une Américaine (voilà qui est surprenant!!) du nom de Donna Simpson a attiré l'attention des médias en avril dernier en annonçant qu'elle avait l'intention de devenir la plus grosse femme du monde. Elle pèse actuellement 600 livres mais voudrait se rendre à 1 000 livres d'ici deux ans!! Pour atteindre son but, elle ingurgite 12 000 calories par jour. Elle reçoit l'encouragement assidu de son conjoint, qui lui ne fait que 150 livres. Apparemment, il aimerait qu'elle soit plus grosse. Dans le jargon de ce trouble alimentaire, il se qualifie comme un "feeder", soit quelqu'un qui aime pousser les autres à manger et à grossir. Beau p'tit couple, non?

Ayant lutté, et continuant toujours de le faire, contre un surplus de poids depuis mon adolescence, j'avoue que je ne comprends pas trop ce qui peut pousser quelqu'un à être content de voir son ventre prendre de l'ampleur. Même conscients des problèmes de santé que ce mode de vie peut entraîner, les "gainers" préfèrent tout de même continuer à engraisser et à se sentir bien dans leur peau comme ils disent. Certains expliquent que c'est leur façon à eux de lutter contre l'éloge de la minceur que l'on retrouve partout. Mais sont-ils vraiment si bien? Selon la psychologue Louise Mercure, spécialisée en troubles alimentaires, les personnes qui grossissent et prennent jusqu'à 50 ou 100 kg se bâtissent une forteresse de protection : "Ce sont souvent des gens très sensibles, vrais, qui ont gardé leur coeur d'enfants. Ils se sont fait piétiner par la vie et ils s'enferment dans une bulle d'obésité."

Heureusement, je ne me suis jamais considérée comme obèse. Mais grosse, ça oui! Comme je l'ai déjà dit dans ce blog, l'exercice m'a sauvée. En me permettant de diminuer ma bulle de graisse, il m'a libérée des murs que j'avais construit pour protéger ma vulnérabilité. Si j'ajoute à cela la musique métal qui accompagne mes pas de marcheuse, j'ai concocté la combinaison gagnante pour moi. C'est sûr que je trouve encore difficile de me montrer telle que je suis, mais cela me rend tellement plus légère dans mon corps et dans ma tête.

Même si je peux maintenant compter ma transformation en nombre d'années, je n'en reviens pas encore de tous les changements que j'ai pu observer et de tous les bienfaits que je retire de mon nouveau mode de vie. Par exemple, je peux dorénavant contrôler plus aisément mon stress et mon anxiété. Quoi de mieux, en effet, qu'une bonne séance d'entraînement pour oublier les tracas inutiles, les frustrations inévitables et les idées polluantes? Grâce au métal, j'arrive à évacuer ma peine et ma colère. Parfois je pleure en commençant mon parcours, mais c'est presque impossible de pleurer beaucoup et de marcher rapidement. Inévitablement, je choisis mes espadrilles que j'accorde au rythme effréné de la musique, et je soigne mon coeur et mon âme en me mettant en forme.

Parce que j'ai perdu du poids, je me sens plus vivante, plus énergique. J'ai davantage confiance en mes moyens. Cela stimule aussi mes neurones d'où le désir irrépressible d'enfin me mettre à l'écriture. Je gère maintenant trois blogs, dont l'un uniquement pour composer des poèmes ou des chansons inspirés du métal. Pour le blog que vous lisez actuellement, je me sens parfois comme une journaliste en quête de nouvelles car je suis constamment à l'affût de la rencontre, de l'anecdote ou du petit rien qui constituera la matière première de ce dialogue quasi-quotidien. Ça peut sembler insignifiant, mais l'attention que je porte ainsi à mon entourage est salutaire puisqu'elle me donne un ancrage dans l'ici et le maintenant.

Et l'écriture métal? Vous le savez par les propos que j'ai déjà tenus à ce sujet, c'est un défi que je me suis lancée et qui me donne parfois du fil à retordre. L'important, c'est que j'en retire énormément de plaisir et de satisfaction. Là plus encore, les murs tombent et le Vrai prend enfin la place qui lui revient. C'est un voyage absolument fascinant dans un monde exempt de jugements ou d'idées préconçues. Je m'y sens donc en totale sécurité pour exprimer l'envers de mon âme.

Mais je m'éloigne de mon propos qui ne vise aucunement à blâmer ceux qui choisissent de grossir pour le plaisir. Moi j'ai seulement fait un autre choix : celui d'aller à MA recherche. Et je me suis trouvée.

jeudi 5 août 2010

L'important n'est pas ce qu'on pense

Ah! ce matin... c'était un de ces matins comme je les vis depuis quelque temps, c'est-à-dire que je n'ai pas envie de me lever parce que je veux juste traînasser. La farniente m'appelle et sa voix se fait de plus en plus présente et irrésistible. C'est sûr... les vacances s'en viennent.

Bref, j'ai quand même décidé que je devais traîner mon corps au bureau. De toute façon, mon esprit y sera en vacances. J'ai rabattu les couvertures sur la Reine-Marguerite qui a poussé un "miaou" de protestation et je suis descendue pour nourrir les félins. En ouvrant la porte d'en avant, qui vois-je? La petite famille évidemment. Les chatons ont maintenant pris l'habitude de jouer sur le balcon. Ils se chamaillent en s'envoyant en l'air dans mes pots de fleurs. Pas grave. Je trouve ça drôle. De toute façon, j'avais perdu la bataille contre les insectes dans les deux grandes boîtes en bois. Les coleus, notamment, en arrachent pas mal. Maintenant, ils en arrachent autrement car les minets se jettent littéralement dans les boîtes. Il semble que c'est un jeu fort intéressant quand on maîtrise encore peu son sens de l'équilibre.

En tout cas, j'ai réussi à petit déjeuner et à m'habiller. En traversant la cuisine, j'ai été surprise par la présence de la Fille. C'est qu'elle n'était pas revenue encore à la maison quand je me suis mise au lit hier soir vers 22 h. Je ne la vois pratiquement plus ces dernières semaines car elle est extrêmement occupée. Elle travaille de longues heures et, quand elle a un peu de temps libre, elle voit ses amis et prépare son périple. Sans le savoir, elle me prépare aussi à son départ en m'habituant progressivement au fait qu'elle quittera bientôt la maison pour trop longtemps. M'enfin. Faut que jeunesse se passe et que vieillesse se tasse.

Alors, alors, je me suis préparée pour prendre l'autobus. Comme je me dirigeais vers la porte, je constate que les bébés sont encore sur le balcon. Je ne veux surtout pas les effrayer. Je fais demi-tour pour passer par en arrière. En marchant le plus doucement possible, je constate en arrivant à la hauteur de la galerie que Castafiore et Dupont (lui c'est le jumeau noir sans tache blanche) me regardent de leurs petits yeux de bébés minets qui me laissent complètement gaga. Je décide de procéder à une nouvelle étape de socialisation et tant pis pour l'autobus.

Je laisse tomber mes sacs et m'empare d'une feuille sèche qui traîne par terre. Je m'assois sur la bordure de l'entrée et je commence à la frotter sur le sol. Aussitôt, le bruit attire l'attention des bébés. Peureuse, Castafiore s'enfuit sous les arbustes. Mais pas Dupont. Non, lui, il se tient au bout de l'une des marches de l'escalier et il m'observe avec attention. Je continue mon manège qui semble vraiment l'intriguer. Je regarde autour pour trouver un jouet plus intéressant. Près de moi, se trouve mon immense pot occupé notamment par des helichrysum bracteatum, mieux connues sous les noms de fleurs de papier ou d'immortelles. J'en détache une et reprend mon va-et-vient mais cette fois j'ose m'approcher du balcon pour le faire. Dupont ne bronche pas. Il s'intéresse encore à ce que je fais et, finalement, il vient vers moi et commence à taquiner la tige de la fleur avec sa petite patte. Mignnnooooonnnn! Je capote.

Je n'arrête pas là. Je cherche un autre jouet. Cette fois, je jette mon dévolu sur une longue tige de ma graminée "herbe aux écouvillons" dont l'inflorescence en plumeau attire immédiatement Dupont. Et là, c'est le plaisir du bébé minet à son max. Il se tourne sur le dos, essaie d'attraper la tige avec ses quatre pattes, il se relève et joue au chasseur qui fait semblant de rien et qui soudain se précipite sur sa proie. Adddddoooooraaaabble! Je capote une deuxième fois. Et je regarde l'heure. Quoi! Déjà 7 h 15! Mince, ça passe vite le temps quand on fait quelque chose d'important.

mardi 3 août 2010

Engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient!

Eh! ça vous dit de joindre l'équipe de soccer de la Corée du Nord? Je viens de lire la chronique de Jean Dion dans Le Devoir et, bizarrement, j'ai comme un arrière-goût de goulag qui me monte à la gorge. C'est que le journaliste nous apprend ce qu'il est advenu de cette équipe après sa piètre performance à la Coupe du Monde où elle a perdu ses trois matchs et marqué un seul but tout en en accordant 12! Alors voici comment on traite les sportifs au Pays du matin frais. Vous allez vite constater que cela n'a absolument rien à voir avec les conditions mirobolantes dont profitent nos athlètes à nous, même ceux qui font du sport amateur.

Selon les renseignements obtenus auprès de Radio Free Asia et des médias sud-coréens, les membres de l'équipe ont été convoqués le 2 juillet dernier à un "grand débat" réunissant 400 personnes, dont des dirigeants du gouvernement, des journalistes et des étudiants, dans un auditorium du Palais de la culture du peuple à Pyongyang, la capitale.

Dans une démonstration de fair-play peu commune, le ministre des Sports Pak Myong-chol a longuement réprimandé le personnel de l'équipe, insistant sur le fait qu'il avait échoué dans sa "lutte idéologique" pour la victoire sur le terrain en Afrique du Sud. Toujours dans le même esprit de solidarité, un commentateur sportif aurait par la suite décrit une par une les erreurs commises par chacun. La séance aurait duré six heures.

Vous hésitez à offrir vos talents de joueur au "leader démocrate" Kim Jong-il? Ben voyons. Pourquoi pas alors un poste dans l'état-major de l'équipe? Des heures de plaisirs et de découvertes en perspective. Ainsi, toujours pendant ce "grand débat", les joueurs ont été forcés de critiquer le sélectionneur Kim Jong-hun et de lui attribuer la responsabilité de l'échec. Il a été accusé d'avoir "trahi" le troisième fils du leader Kim Jong-il et son successeur probable à la tête du pays. Et parce qu'on ne plaisante pas avec le sport et sa "mission politique" dans la République, l'entraîneur aurait été radié du Parti des travailleurs et assigné à des travaux "dans le domaine de la construction". On ne peut pas leur reprocher d'être contre le recyclage de la main-d'oeuvre en tout cas.
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Notes félines : Ce matin, j'ai eu un long contact visuel avec le chaton beige Castafiore. Comment? Eh! bien, je me suis assise derrière la porte pour regarder la petite famille dévorer son déjeuner. Cette fois, aucune bête n'a pris la fuite. J'ai pensé que la présence de Mignonne à mes côtés me rendait plus crédible. Surtout que mon adorable chatte à moi ne fait que ronronner et se tortiller devant les bébés chats. Les yeux alors? C'est très important. J'ai lu sur la Toile que, pour apprivoiser un chat sauvage, il faut entre autres établir un contact justement avec les yeux. Si on peut s'approcher de la bête (ce qui était mon cas ce matin), il faut la regarder brièvement dans les yeux, puis les fermer, puis les rouvrir, puis les fermer de nouveau. Il faut le faire plusieurs fois de suite en tournant notre tête ailleurs de temps à autre. Il paraît que si le chat adopte le même manège à son tour, cela veut dire qu'un langage vient de naître, une forme de communication quoi. Je ne me suis malheureusement pas rendue jusque là mais je dois continuer à faire preuve de TDP (Tact, Douceur, Patience). Vous aurez sûrement deviné que le P me donne du fil à retordre. Je voudrais tant les flatter car ils sont si... mignons!!!

lundi 2 août 2010

C'est lundi, et après? Rien.

Aujourd'hui, c'était le retour du bain sauna. L'humidité qui nous colle à la peau. Ça m'a pris du courage mais j'ai quand même décidé d'aller marcher en revenant du travail. Je n'avais pas réussi à m'extirper du lit ce matin.

C'était finalement pas si mal parce que le soleil était caché par les nuages. Après tout, il venait d'y avoir une averse et le ciel ne s'en était pas encore remis. En fait, je dégoulinais tellement pendant que j'arpentais mes trottoirs que je souhaitais presque la douche, la vraie (inside joke pour Scott Awesome). Il me semble que ça m'aurait fait du bien de me faire rafraîchir un peu. Mais la pluie n'est pas tombée et j'ai continué de suer mon corps jusqu'à la maison.

À part ça, comment se passe votre début de semaine? Moi, c'est toujours le calme plat au bureau. Je côtoie encore le mur du silence et je dois composer avec le syndrome du panier vide. C'est pas grave. J'en profite pour cultiver mes idées pour mes différents projets d'écriture.

L'équilibre de la réserve faunique tient de nouveau à un fil. Ce matin, la famille Tintin se sustentait sur le balcon. "Tu aurais dû voir comme ils étaient mignons", que je rapportais à l'Homme qui m'appelait au bureau pour s'assurer que je n'étais pas tombée dans le coma. "Mignons!", me répond-il alors en ricanant quand même un peu au bout du fil. "Oui, la maman Tournesol et le petit beige Castafiore étaient en effet très mignons sur le bord de l'étang en train de scruter les eaux et... les poissons." Ouais. J'imagine que l'art de la pêche doit faire partie des connaissances qu'une maman chatte doit transmettre à ses rejetons pour leur permettre de survivre même dans une réserve faunique.

Quand j'ai nourri les poissons ce soir, aucun ne manquait à l'appel. Pour l'instant.

dimanche 1 août 2010

Des yeux pour voir, des oreilles pour entendre

Quelle extraordinaire belle température nous avons eue au cours des deux dernières journées! Cela m'a permis de profiter à plein de ma réserve faunique (c'est par cette expression que je désigne maintenant ma cour et toutes les espèces animales qui l'habitent).

Je me suis surtout émerveillée de l'équilibre qui s'est finalement installé dans mon petit monde. Bien sûr, une bibitte non identifiée est venue bouffer un ou deux nénuphars dans la nuit de vendredi à samedi. Elle a aussi renversé une plante. Mais ce n'est pas grave puisque les nénuphars et les laitues d'eau prolifèrent maintenant de bonne façon. J'ai mis les restes du festin du côté des barracudas qui ont ainsi eu leur ration quotidienne de légumes verts. Et pour ce qui est de la plante, je suis devenue une experte en rempotage. J'ai toujours de la terre aquatique en réserve et des roches. La victime a été prestement soignée et remise à son emplacement.

J'avais aussi quelques problèmes avec les écureuils que je gavais entre autres de pinottes. Très mauvaise idée pendant l'été puisque voulant se préparer pour l'hiver, les rongeurs cachent leur butin un peu partout, notamment dans les pots de fleurs qu'ils semblent affectionner particulièrement. Je trouvais donc régulièrement des pots à moitié vidés de leur contenu qui avait été répandu un peu partout sur le patio et dans l'entrée. Qu'à cela ne tienne. J'ai mis le holà sur le régime de pinottes. Les écureuils devront dorénavant se contenter du menu des oiseaux, soit des graines de tournesol. Et j'ai imaginé un moyen écolo de prévenir de nouveaux dommages : je ramasse les petites branches qui tombent de l'érable et je les plante dans mes pots. Cela agit comme barrière barbelée dissuasive pour les creuseurs intempestifs. Je fais d'une pierre deux coups en nettoyant à la fois mon terrain et en protégeant mes fleurs.

Pour ce qui est des insectes, je me suis résolue à deux reprises à avoir recours au savon insecticide pour limiter les dégâts. J'ai constaté aujourd'hui que cela fonctionne assez bien. C'est évident que certaines espèces sont "out" pour l'été. Je ne crois pas qu'elles arriveront à récupérer d'ici l'hiver. Pas grave. Elles seront sur pied le printemps prochain. Là aussi, j'ai appris avec le temps que chaque été est différent et apporte son lot de bibittes. Cette année, ce sont les perce-oreilles qui règnent avec les araignées rouges. Et ce que j'ai appris aussi c'est que ça ne sert à rien de lutter avec trop d'énergie contre l'espèce régnante. On se retrouve immanquablement au tapis. Vaut mieux prendre le tout avec philosophie et espérer que l'année prochaine nous sera plus favorable.

Enfin, les minets. Voilà une autre situation où je dois déployer des trésors d'imagination. J'avoue que ce n'est pas facile de s'occuper d'une famille de chatons et de leur maman. Après avoir tenté sans succès de les nourrir à un endroit différent des autres félins de la rue, j'ai décidé de continuer à alimenter un seul poste d'approvisionnement. Ils semblent heureux de la chose de toute façon étant donné que la maman vient parfois nourrir ses bébés directement sur le balcon. C'est vraiment mignon. Elle semble avoir moins peur de moi. J'ai d'ailleurs pu l'observer plus longuement cet après-midi. Elle dormait derrière mes pots de fleurs avec un des Dupondt couché contre ses flancs. Quand je m'approchais, le petit se levait la tête et me regardait avec méfiance mais il ne bougeait pas. Il faut dire que je m'éloignais tout de suite car je ne voulais pas qu'il prenne panique. Je reste inquiète mais j'ai vu la famille complète hier soir. Ce matin, c'est la beige Castafiore qui mangeait dans les plats. Celle-là est à croquer car son poil est plus long que celui des Dupondt.

Alors, voilà le compte rendu de l'état de la réserve faunique. En plus de l'arrosage, du jardinage, de l'entretien du bassin, de l'approvisionnement des mangeoires et des plats pour félins, l'Homme et moi assurons également la circulation de la Reine-Marguerite qui vient régulièrement faire son tour dans le domaine. C'est vraiment un travail à temps plein d'être gardiens de parc.

Malgré tout, la réserve nous gâte. Je n'ai pas de mots pour décrire la beauté des différents angles de la cour. Chaque coin recèle ses trésors. Hier, j'ai approché une chaise du bassin pour mieux admirer la danse colorée des poissons, me bercer au doux ronron de l'eau qui sort de la pompe et me masser les pieds sur les grosses roches qui longent l'étang. Ce matin, l'Homme a réinstallé la mangeoire dans laquelle on met des pinottes pour les oiseaux (je crois que les écureuils l'avaient attaquée!) et, quelques minutes plus tard, nous pouvions nous régaler du spectacle d'un magnifique pic mineur qui grignotait à qui mieux mieux. En fin d'après-midi, c'est la lumière du soleil se reflétant à la fois sur la boîte à fleurs installée sous la fenêtre du garage et sur le feuillage des plantes de l'étang qui m'a fait tomber en pâmoison. Et, pendant que l'Homme cuisinait le souper, je me suis remplie les yeux des couleurs vives de la plate-bande où se trouvent les marguerites jaunes, les échinacées roses, les campanules mauves et les liatris lilas. Au travers des fleurs, je pouvais apercevoir la balançoire avec comme fond de décor la haie de cèdres. Je me sentais tellement bien que j'ai coté mon taux de bonheur au max. C'était bon!
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Notes amicales : Vraiment, quel plaisir j'ai eu hier soir chez le Pusher en compagnie du Fils. Recette toute simple : de la bière, de la musique métal et des fous rires en masse. Et quel plaisir aussi d'avoir eu des nouvelles de Scott Awesome ce soir qui appelait directement de Saskatchewan. J'ai bien essayé de lui hurler la chanson à la manière des Trois Accords mais j'avais juste l'air "douche". :))