vendredi 30 avril 2010

Attends-moi

Je suis un lac. Un abîme sans fond.
Je suis une journée de pluie. L'eau déborde des gouttières.
Je suis un désert. Perdue dans l'immensité dorée. Assoiffée sans eau.
Je suis une naufragée. Frénétiquement accrochée à son bout de bois.

J'erre depuis tellement longtemps.
Je cherche sans jamais trouver.
Je souffre, torturée, emprisonnée par mes pensées.
J'attends quelque chose qui ne vient pas.

Mais je marche. Je marche pour me sauver. Pour me sauver de ma peine. Pour me sauver la peau.

Et je cours aussi. De plus en plus souvent. De plus en plus longtemps. J'entraîne mon coeur. Il bat si fort. Pour rien.

Je suis dans ma bulle. Une bulle de metal. J'ai monté le volume au max. Atreyu me crie dans les oreilles. La plus belle chanson d'amour jamais entendue. Je te l'offre, à toi l'Homme, pour ton engagement indéfectible.

Wait for You
It started with a kiss and turned out something else,
The blood coils in through my veins, I think of no one else.
I never believed in much, but I believe in this.
I'm incomplete without you, I'd kill to taste your kiss.

I'm lost and lonely,
Scared and hiding,
Blind without you.

When the the world comes crashing down and the skies begin to fall,
I'll wait for you.
When the days grow old and long and my skin turns into stone,
I'll wait for you.
When the pain it seems too much,
And my heart starts beating out of touch, I don't need a thing,
I'll wait for you.

It's all so different now, emotions burn me out.
I have a lifeless touch, this distance leaves no doubt.
I fear it all too much but part of me believes,
As the years pass away you made me recognize -

I'm lost and lonely,
Scared and hiding,
Blind without you.

When the the world comes crashing down and the skies begin to fall,
I'll wait for you.
When the days grow old and long and my skin turns into stone,
I'll wait for you.
When the pain it seems too much,
And my heart starts beating out of touch, I don't need a thing,
Cause I'll wait for you.

mercredi 28 avril 2010

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple

Je suis une fille ben ordinaire. Des fois, j'ai pu l'goût de rien écrire. Non, pas vraiment. Mais j'ai une vie pas mal ordinaire cependant et, comme il ne se passe pas grand-chose dans mon quotidien, j'ai un peu de difficulté à trouver des sujets de blog.

Alors, de quoi pourrais-je bien vous entretenir? De l'obstination du gouvernement Harper à ne pas remettre les documents au comité parlementaire chargé d'examiner la cause des prisonniers afghans? Ou de son entêtement à ne pas vouloir verser des fonds pour subventionner l'avortement dans les pays pauvres? Ou de sa résistance à ne rien dévoiler des motifs qui l'ont poussé à écarter la ministre Guergis? Voyez-vous un point commun? Oui, bravo, il s'agit bien de son incapacité de faire preuve de transparence, de souplesse et d'ouverture. Rien de neuf sous le soleil. Passons donc à un autre appel.

Je vous rapporte un extrait de la conversation que j'ai eue avec l'Homme hier en savourant un bon café. Je tentais de lui expliquer mes états d'âme, mes angoisses, mes interrogations sur le type de personne que je devrais peut-être consulter pour m'aider à voir mieux dans mon ciboulot. Il m'écoutait attentivement. Puis il a dit, d'un ton laconique : "Je ne sais trop quoi te dire à ce sujet parce que moi, je ne saurais même pas quelle question poser." Wow! Je suis encore abasourdie et émerveillée. C'est bien vrai que les hommes et les femmes ne viennent pas de la même planète. Je ne cesse de me torturer l'esprit. Il me semble que je vis une crise existentielle depuis des siècles. Je m'énerve pour à peu près tout. Pendant ce temps-là, l'Homme ne se trouve même pas une question à se poser. C'est vraiment extraordinaire. Je suis donc une femme ben ordinaire qui vit avec un homme extraordinaire. C'est simple. Mais il fallait y penser.
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Notes pédestres : Il ventait, ventait, ventait ce soir pendant que je marchais. Cela n'avait pas l'air toutefois de déranger le moins du monde le canard et la cane que j'ai rencontrés, ni le monsieur qui les poursuivait avec un immense chaudron.

dimanche 25 avril 2010

Êtes-vous prêts à jouer à Mathusalem? - Chronique du soir

Il paraît qu'il faut s'attendre à vivre vieux et, pour paraphraser Woody Allen qui affirme que l'éternité, ça peut être long, surtout vers la fin, il paraît qu'être vieux, ça peut s'étirer aussi sur pas mal plus d'années que prévu.

L'auteure Lyndsay Green s'est intéressée à ce phénomène dans son livre You Could Live a Long Time : Are Your Ready? Et comme être prêt ne signifie pas uniquement d'avoir des tonnes de REER, elle a interviewé 40 Canadiens de 75 à 103 ans pour obtenir quelques conseils sur l'art de vieillir en beauté. J'ai pensé vous livrer ceux que je trouve les plus intéressants.

On dit par exemple que, plus on vieillit, plus on doit être charmant, cultiver l'art de la conversation, apprendre à pardonner et s'assurer de continuer de vivre de nouvelles expériences afin d'éviter le radotage. J'imagine sans problème l'importance du charme et de la gentillesse quand on se met à dépendre sur plein de personnes pour ses besoins quotidiens. Les changements de couches risquent d'être plus rapides s'ils sont demandés avec un large sourire... même édenté!

Il faut aussi des amis, et beaucoup. Vous devinez aisément pour quelle raison. Si vous vous entêtez à ne pas mourir, ça ne veut pas dire que vos compagnons vont vous imiter pour autant. Si vous étiez l'homme ou la femme d'un seul ami, vous allez trouver les soirées plates une fois qu'il ou elle aura passé l'arme à gauche. Et, détail quand même utile, vous devez être disposé à vous faire des amis plus jeunes que vous. Ai-je besoin de vous faire un dessin pour vous expliquer ce qui vous amènera inévitablement à devoir puiser dans la fontaine de Jouvence?

Autre chose à mettre en pratique : ne pas retarder les beaux projets. Trop souvent, on reporte même de petits plaisirs en se disant qu'on aura bien le temps d'inviter des amis, d'aller manger au resto, de partir un week-end pour une escapade, d'assister à un concert, bref, de s'amuser et de vivre à plein.

J'ajoute enfin un conseil qui me semble, à mon âge, un peu étrange mais qui revêt une grande importance à mesure que les années passent : plus on vieillit, plus il faut se laver souvent. Est-ce pour chasser l'odeur de vieille charogne qui nous colle à la peau? On précise que ce serait surtout pour compenser notre manque de "retenue" que nous devons nous savonner plus fréquemment.

Mais, mais, vivre vieux a aussi l'envers de sa médaille. Cela veut dire accepter, accepter tout le temps. Accepter d'accompagner sur leur lit de mort son conjoint ou ses amis, quand ce n'est pas ses enfants ou même ses petits-enfants. C'est accepter d'entendre moins bien et de rater, parfois, les annonces de départ dans les aéroports. C'est se résigner, aussi, à marcher avec une canne (une concession que ma mère n'a pas accepté facilement : "C'est écoeurant de vieillir", affirmait-elle avec véhémence). C'est accepter, dans une randonnée, de ne plus être celui qui galope devant (ou, au golf, d'avoir recours à la voiturette électrique, autre concession que ma mère a dû faire à son corps défendant). C'est accepter que des mots nous échappent (pour cela, maman avait trouvé un truc : faire des mots croisés pour se garder le cerveau alerte).

Finalement, plus on avance dans le livre, moins on a le goût de vieillir longtemps en raison notamment de certains des récits qui y sont rapportés et qui touchent principalement à la maladie et aux nombreuses limites qu'elle impose parfois. La grande question qui demeure en conclusion : mais comment fait-on pour continuer de sourire et d'être charmant quand le coeur bat toujours alors que tout le reste fout le camp ou, comme disait ma mère, quand tous les morceaux lâchent les uns après les autres?

Dommage qu'on ne puisse pas demander à Mathusalem comment il s'est débrouillé pour vivre, selon l'Ancien Testament, 969 années!! J'espère seulement qu'il se lavait souvent...

Sous les ponts de Paris... à Buckingham - Chronique du matin

Un léger vent entrait par la petite fenêtre de la lucarne. Au loin, je pouvais distinguer les montagnes et la lueur du soleil qui s'y cachait. C'était la fin de la journée et le début de la nuit.

Ça sentait le bois dans la pièce qui ressemblait à un grenier. Des tables rondes étaient placées tout autour de la minuscule scène. J'attendais l'Homme et l'Ami partis à la quête du café que nous n'avions pas eu le temps de prendre avant de quitter la maison. Je respirais... mieux que je ne l'avais fait depuis le matin. La lumière tamisée semblait aider mon oeil gauche qui n'avait pas cessé de m'en faire voir de toutes les couleurs dès le saut du lit. C'étaient paupière battant pour rien à intervalles irréguliers ou étincelles éphémères apparaissant à peu près continuellement. Une journée anxiogène typique quoi.

Mais là je me sentais bien. Ça m'avait détendu de rire avec l'Ami pendant le repas et je profitais des effets bienfaisants des endorphines. Et j'étais contente d'être là pour découvrir un nouveau groupe de musiciens, le Trio Paname. Finalement, la caféine présentée sous la forme d'un double cappuccino est déposée devant moi. Le spectacle peut commencer.

Dès les premières notes de l'accordéon, de la guitare et du violon, je suis transportée à Paris sur les bords de la Seine. Comme le grand-père dont on raconte l'histoire entre les chansons, je vis tranquillement au rythme des années qui passent et des succès musicaux qui les marquent. De Joséphine Baker à Lucienne Boyer, d'Édith Piaf à Charles Aznavour, de Félix Leclerc à Sidney Bechet, je me laisse porter par ces mélodies que les plus de trente ans ne peuvent pas ne pas connaître. D'ailleurs, de temps à autre, les gens dans la salle fredonnent irrésistiblement ici un couplet, là un refrain. Oui, certaines des chansons choisies remontent aux années 30 et 40 mais elles ont traversé les époques et se sont incrustées dans nos mémoires parce que nos grands-parents, puis nos parents à leur tour, nous les ont fait découvrir sur de vieux disques 78 tours et les disques vinyles qui ont suivi, ou encore se sont plu à nous les interpréter dans des mariages, des fêtes de famille ou encore plus simplement dans notre vie de tous les jours.

Il me semble d'ailleurs que les gens chantaient davantage quand j'étais jeune. À la radio, qui était beaucoup écoutée dans ces années-là, c'était presque toujours la chanson française qui était à l'honneur. Ainsi, tous les midis, mes soeurs et moi mangions en écoutant la bande des Joyeux Troubadours et les ritournelles d'Estelle Caron et de Gérard Paradis. À l'école aussi on chantait. Nous avions un cahier, rouge si je me souviens bien, que notre professeur nous demandait d'ouvrir au moins une fois par semaine pour apprendre un nouveau refrain. Et quand nous revenions de l'école, nous chantions régulièrement nos airs préférés.

Mais là c'est la voix envoutante de Véronique Turcotte qui me ramène. Les paroles de la chanson Les amants d'un jour d'Édith Piaf emplissent la pièce de leur mélancolie :

Moi, j'essuie les verres
Au fond du café
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Et dans ce décor
Banal à pleurer
Il me semble encore
Les voir arriver...

L'histoire du grand-papa de Michel Normandeau tire à sa fin. Quelques jours avant de mourir, il demande à entendre Plaisir d'amour sur un 78 tours :

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment
Chagrin d'amour dure toute la vie

Tout d'un coup, il dit à Michel de tout arrêter et il lui confie : "Tu sais, les paroles des chansons ne sont pas toujours vraies. Moi j'ai eu de petits chagrins d'amour mais de belles et longues amours". C'est le dernier legs qu'il lui laisse.

Et moi je n'en reviens pas du pouvoir de la musique. J'ai voyagé pendant plus de deux heures sans quitter ma chaise et me suis posée en douceur sur les dernières notes d'un bien agréable périple. Merci Michel, Pierre et Véronique!
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Notes musicales : Le Trio Paname revient en supplémentaires les 25 et 26 juin prochain, toujours au Café des artistes de la Lièvre à Buckingham. Vraiment un beau moment à s'offrir!

Et Mortör sera à Québec en compagnie du groupe Insurrection le 15 mai prochain. Consultez le site du Pusher pour plus de détails!

jeudi 22 avril 2010

En bref

Je sais bien, d'après votre éloquent silence, que vous n'en demandez pas mais je vous donne quand même des nouvelles de la Marcheuse urbaine.

Je suis en vacances cette semaine et, en plus, le Fils et la Fille sont à la maison. Vous imaginez donc que je n'ai pas beaucoup le temps d'être devant le clavier.

Vous avez bien lu au sujet de la Fille. Elle est de retour du Cambodge. Elle est arrivée aux petites heures du matin mardi. Elle va bien. Comme elle se plaît à le dire elle-même : elle a sué son corps. Oui, il a fait très chaud. J'essaie encore de la convaincre de choisir quelques photos que je pourrais éventuellement mettre sur le blog. Elle a toutefois d'autres chats à fouetter pour l'instant, notamment terminer sa dernière session au Cégep.

Et moi? Je survis. En montagnes russes. Je dois admettre que je suis plutôt dans le creux du manège cependant et rarement en haut.

Je continue à marcher. J'emprunte presque toujours le parcours qui mène au cimetière. J'arrive à y trouver un certain réconfort. Je crois de plus en plus que c'est l'âge. J'ai la larme à l'oeil aux cinq minutes, le désespoir accroché à l'âme et la détestable impression que le tapis me glisse sous les pieds. C'est très instable.

Heureusement, il reste les trottoirs et le metal. Je suis justement en train d'écouter le dernier CD d'Atreyu, Congregation of the Damned. J'adore. J'ai d'ailleurs trouvé une chanson qui décrit très bien comment je me sens de ce temps-là. Lisez et savourez les mots de Gallows :

This life starts with a heartbeat,
Is it beat, beat, beat, beat, beating me down,
Like the loser I am?

I can't help but to see
That success scares the living shit out of me,
Like the loser I am.

Every time I walk away
Every word I ever say

Restless, chasing shadows
Choices, facing gallows pole
Are you hanging by a thread,
Or swinging from the rope?

Don't think we don't see your scars
Are you afraid of who you are?
Are you afraid of who you are!?

Oui, des fois j'ai peur de ce que je suis.

dimanche 18 avril 2010

Cris et hurlements - Chronique du soir

Une première pour ce blog : deux chroniques pour le prix d'une. Une édition du matin et une édition du soir. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous gâte pas. En fait, j'ai fait d'autres lectures depuis ce matin, des lectures qui ont alimenté ma réflexion sur la révolte et le combat pour la justice sociale. Je trouvais que cela s'inscrivait bien dans mes commentaires matinaux.

Je suis tombée notamment, toujours dans Le Devoir, sur le texte d'une enseignante du Nicaragua, Madame Elba Rivera Urbina, qui a été invitée par Oxfam avec huit autres femmes pour venir parler de la lutte pour la santé et l'éducation dans leurs pays respectifs. Elle fait un vibrant plaidoyer pour l'aide au développement pour l'éducation en citant son propre cas : "J'ai vécu dans l'arrière-pays du Nicaragua presque toute ma vie, et je me bats depuis plusieurs années pour la dignité. Je sais qu'il est essentiel de s'aider soi-même pour réussir. Mais je sais aussi d'expérience que sans aide au développement, des millions de personnes démunies n'auraient jamais eu droit à l'éducation, à la formation, à des traitements médicaux, à l'eau et à bien plus encore. (...) J'ai vécu dans une ferme avec ma famille jusqu'à l'âge de 18 ans. J'étais habitée du désir ardent d'aller à l'école. J'étais relativement heureuse, mais à 18 ans, je ne savais toujours pas lire! Cela faisait de moi une femme sans avenir." Elle parle ensuite de la campagne d'alphabétisation massive lancée par son pays dans les années 1980 grâce à la volonté politique du Nicaragua et à l'aide au développement de nombreuses nations soeurs.

Pour ceux qui pensent qu'on donne trop d'argent aux pays moins nantis et qui en ont assez de soi-disant se vider les poches, je vous reproduis l'invitation de cette conférencière qui participera au Sommet du Millénaire à Montréal du 20 au 22 avril :

"J'invite les sceptiques à venir vivre chez moi pendant deux mois. Je vous emmènerais dans des communautés vivant dans l'eau et la boue, chez mes collègues qui travaillent sans électricité ni téléphone, à des endroits où il n'y a pas de toilettes, de centres médicaux ni d'enseignants, dans des lieux où les gens vivent dans la précarité, sans espoir.

Si vous en avez envie, je vous offre mon salaire d'enseignante de 165 $ par mois. Je vous invite à parcourir pendant des jours les montagnes en ma compagnie pour échanger et pour vivre parmi les paysans, là où les pannes d'électricité sont monnaie courante et où il faut recueillir l'eau dans des bouteilles. L'expérience vous privera peut-être d'une partie de l'énergie que vous utilisez pour contester l'aide au développement. Vous pourriez même reconnaître votre obligation morale et spirituelle envers le monde et ses plus démunis."

On croirait presque entendre un discours de Michel Chartrand. En tout cas, c'est certainement dans la même veine. Une belle façon de traduire notre solidarité en actions.

Et je finis avec Pierre Foglia et sa chronique de samedi dans La Presse parce que l'Homme m'a dit en la lisant que j'étais comme Foglia. Pour moi, c'est un compliment mais je me doutais qu'il y avait quelque chose d'intense en-dessous de ça. Foglia parle de sa visite dans un centre de soins de longue durée pour aller rencontrer un des ses anciens patrons qu'il aimait beaucoup. Il ne prononce jamais le nom de la maladie dont il est atteint parce qu'il refuse de le faire mais sa description est sans équivoque : "L'effarant, c'est qu'il n'a pas changé, il s'est seulement absenté de son enveloppe, comme "naturalisé" par quelque monstrueux taxidermiste qui l'aurait laissé exactement comme avant mais aurait volé son âme." Foglia est terrorisé par cette maladie entre autres parce qu'on ne réalise pas qu'on l'a. C'est ce qui lui fait peur : ne pas savoir. Il parle ensuite d'une histoire de terroriste qui se retrouve avec des souliers de ciment et qui est jeté à la mer du haut d'un hélicoptère. Il comprend trop bien ce qui va arriver et hurle et hurle. Il hurle parce qu'il sait. Et il termine en disant que, plutôt que cette maladie, il veut être le terroriste, terrorisé, qui hurle jusqu'à la fin.

Je ne sais pas si je vais hurler jusqu'à la fin. Je vais peut-être devenir trop fatiguée pour le faire. Mais comme je n'arriverai sans doute jamais à me taire, il est fort probable que je continue de crier. Ce seront des paroles de metal, toutefois, que je vais choisir et pourquoi pas les miennes tirées tout droit de l'underground :

ALORS, LA MORT!
On va tous crever un jour
Aussi bien s'faire à l'idée
Pour s'en aller faire la cour
À des corps décomposés
ALORS!

Alors la Mort, je te fais un doigt d'honneur
Et j'vis à cent mille à l'heure
J'respire par tous les pores de ma peau
L'oxygène qui m'f'ra bientôt défaut

On va tous creuser un jour le trou
Qu'on occupera pour l'éternité
On sentira le souff' dans not'cou
Du vent froid qui f'ra tout arrêter
ALORS!

Alors j'te dis fuck oui fuck la Mort
Va t'pogner le cul dans l'cimetière
J'irai assez vite de l'aut'bord
Pour te r'trouver six pieds sous terre

On va tous crever un jour
Aussi bien s'faire à l'idée
Avant mon dernier bonjour
À toi j'voudrais m'adresser
OUI, À TOI, LA MORT!

Alors voilà tu m'fais chier la Mort
De toi j'ai rien à branler
Moi j'vis tous les jours ma mort
J'ai pas peur d'l'éternité
ALORS, ALORS FUCK LA MORT!
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Notes metalliques : Il y a de tout dans l'Antre du Pusher - de la musique metal, des enfants qui dansent, des gars tatoués qui se font beau, des mamans en développement, des étudiants qui n'en finissent plus de finir leur session et dont certains peuvent causer aussi bien de Montaigne que de Zola, de la bière, des super blondes, des cheveux longs, un chien à la recherche de la Lumière, des barbes bleues... et moi!

La révolte et l'apaisement - Chronique du matin

Dimanche matin. Il est tôt. 8 h 10. Il fait beau soleil. Les nuages semblent avoir fini de vider leur trop-plein d'amertume. Comme moi. Je dois dire que je me sens, aujourd'hui, nettement mieux que ces derniers jours où j'ai traîné morosité, anxiété, céphalée, et toute autre calamité que vous pouvez imaginer.

Qu'importe. J'ai enfin la tête dégagée mais, surtout, la mâchoire moins serrée. L'abcès a crevé hier. Quel soulagement quand ça coule! Je comprends maintenant pourquoi j'avais l'impression que j'étais pour éclater. Je me demande parfois si je vais réussir à prendre ma retraite sans y laisser ma santé mentale et/ou physique. Comme il est difficile d'être autre que ce que l'on est profondément et, par cette affirmation, j'entends comme il est difficile de se foutre de l'injustice, de l'indifférence et de l'incompétence. Pour mieux illustrer mon propos, je veux vous parler d'un grand homme qui nous a quittés cette semaine. Celles et ceux d'entre vous qui suivez l'actualité ont déjà deviné qu'il s'agit de Michel Chartrand.

Je n'en sais sans doute pas plus que la moyenne des ours sur la vie de cet homme exceptionnel. Comme beaucoup d'autres, j'ai suivi l'excellente série télé avec Luc Picard et j'ai vu plus d'une fois les imitations fort drôles de notre Dodo nationale déguisée en syndicaliste revendicatrice à la verve démesurément provocante. Mais j'ai surtout toujours écouté avec intérêt ce que M. Chartrand avait à dire sur les combats sociaux qu'il menait. Je l'ai aussi rencontré en personne au Salon du livre de l'Outaouais il y a quelques années. L'Homme avait acheté sa biographie pour l'offrir à son père, un honnête travailleur comme ceux que M. Chartrand n'a eu de cesse de défendre tout au long de sa vie. Pour enrichir le cadeau, quoi de mieux qu'une dédicace de l'auteur. Nous voilà donc en file au kiosque de l'éditeur. Pendant que nous attendions notre tour, j'ai eu le temps de me rendre compte à quel point cet homme dont j'ai toujours admiré la droiture et la détermination était d'un simplicité désarmante. Il parlait à tous facilement et semblait y prendre un grand plaisir. Une fois plantée devant lui, j'ai pu constater in persona son admiration pour les femmes car j'ai eu droit à un baise-main. C'était charmant. M. Chartrand a demandé à l'Homme pour qui était le livre et il a glissé quelques bons mots sur le dur labeur des travailleurs québécois.

Parce que je suis touchée d'une façon toute particulière par les gens que je sens entièrement passionnés par une cause ou habités par une mission, j'aimais donc M. Chartrand. Et j'aurais voulu parler de lui comme il le mérite. Ma connaissance limitée de tous les aspects de sa personne m'en empêchait. Mais j'ai trouvé hier dans Le Devoir quelqu'un qui a réussi à dépeindre qui était vraiment M. Chartrand. Voici donc le premier paragraphe de la chronique de Gil Courtemanche intitulée L'homme révolté :

Il y a ceux qui ne se révoltent jamais et laissent couler la vie, indifférents au sort des humains et parfois même aux injustices dont ils sont eux-mêmes victimes. D'autres vivent des moments de révolte, mais, incapables de lui donner un sens, ils ne peuvent traduire leur révolte en actions ou en lignes de conduite. Et puis il existe de rares personnes qu'on dirait nées avec un besoin si aigu de justice, d'équité et de bonheur qu'il leur est impossible de ne pas vivre en état de révolte permanente. On pense souvent que ces hommes révoltés vivent tristement, occupés qu'ils sont à sans cesse dénoncer les injustices, et qu'ils ne peuvent jouir des beautés de la vie. On se trompe. L'homme révolté, pour parvenir à l'équilibre sur la corde raide de la critique permanente, doit croire profondément au bonheur et à la beauté des choses. C'est parce qu'il est profondément inspiré par la beauté et le bonheur qu'il en fait sa revendication incessante. Tels étaient Camus, Éluard, Ferré et, pour moi, près de moi, en moi, l'homme dont la rencontre fut la plus déterminante pour le reste de ma vie, Michel Chartrand, notre homme révolté, mon homme révolté.

J'aime croire que je suis une femme révoltée. En tout cas, je partage avec M. Chartrand l'ardent désir de combattre les injustices et d'aider mon prochain. À cause de lui, j'ai toujours cru en la nécessité de l'action syndicale. Je n'ai jamais traversé une ligne de piquetage et je n'ai donc pas hésité à tenir une pancarte et à scander les slogans appropriés. "So, so, so, solidarité!", ça vous semble peut-être puérile comme formule mais, quand on est en gang et qu'on est convaincu de défendre notre droit à de meilleures conditions de travail (oui, même si on est des fonctionnaires), ça prend une force et une signification toute autre. En plus de trente ans de carrière à la fonction publique, j'ai dû faire face aux moqueries de la plupart de mes collègues de travail, et même parfois, à leurs commentaires déplaisants et à leurs attaques virulentes, chaque fois que notre convention collective expirait et que notre employeur se laissait tirer l'oreille pour négocier franchement. Je m'en fous. J'ai aussi combattu pour eux qu'ils y croient ou non.

Ce qui me manque en ce moment, je pense, c'est, comme le dit M. Courtemanche, de trouver des façons de traduire ma révolte en actions, mais, plus encore, si je ne veux pas y laisser ma peau, d'apprendre à apprécier et à me nourrir encore plus des beautés de la vie. Il faut un équilibre pour trouver l'apaisement. C'est la grâce que je me souhaite au plus vite!

mercredi 14 avril 2010

Rencontres de deux types

J'ai décidé de baptiser le monsieur que je croise parfois en allant prendre l'autobus. Je ne sais pas pourquoi mais c'est la chanson de Moustaki qui m'est venue à l'idée et je vais donc l'appeler le Métèque. Il y a de fortes probabilités, de toute façon, qu'il ait quand même quelque chose des métèques, ces étrangers qui, dans la Grèce antique, habitaient dans une cité autre que celle dont ils étaient originaires.

J'ai donc rencontré le Métèque ce soir. Il était comme à l'habitude à l'entrée du terminus. Je l'ai reconnu tout de suite. Je me suis donc approché de lui pour prendre de ses nouvelles. "Bonjour, vous allez bien aujourd'hui?", que je lui demande en lui touchant l'épaule. Il se tourne vers moi, semble me reconnaître (mais je n'en suis pas du tout certaine) et il me déclare qu'en fait il ne va pas du tout. Il a faim. Très faim. Et il se sent déprimé. Je fouille dans mon porte-monnaie. C'était jour de paye. J'avais donc seulement de grosses coupures (deux billets de 20 $!!) et pas de petite monnaie. Je lui fais part de la situation et je lui propose de lui acheter de la nourriture à la foire alimentaire située tout près. Mais il est tard. Tout est déjà fermé. Il me suggère alors d'aller au dépanneur. Je trouve l'idée excellente. Il se choisit une cannette de jus de légumes qu'il boit immédiatement et je lui donne 10 $ pour qu'il aille à l'épicerie. Il me remercie chaleureusement, plutôt deux fois qu'une. J'entends encore sa voix pendant que je me dirige vers les escaliers qui mènent à l'arrêt d'autobus. Comprenez moi bien. Je ne vous raconte pas ça pour recevoir une médaille. C'est juste que, de ce temps-là, j'ai besoin de savoir que je sers encore à quelque chose. Que je fais une différence. Moi aussi, le Métèque, je te remercie de m'avoir donné une raison de continuer à me battre.

Tout comme les jours, les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas. Pendant que j'entamais le dernier droit de mon parcours ce soir, j'ai croisé une dame (je cherche ici le qualificatif politiquement correct pour la décrire), je dirais une dame qui pourrait entretenir des liens avec la soeur Psy. Vous voyez où je veux en venir. Elle aussi je la vois à l'occasion et je jase parfois avec elle (la dame, pas la soeur Psy. C'est importante de suivre ici). Elle est toujours amusante dans son délire (la dame, mais vous avez suivi, j'imagine). Ce soir, quand elle est passée près de moi, elle tenait dans ses mains, bien en évidence, un soutien-gorge blanc. Comme ça, tout simplement. D'après la grosseur des bonnets, ç'aurait pu être le sien. Et elle arborait un large sourire. Je l'ai toujours dit : il faut savoir être "lousse" dans la vie!

mardi 13 avril 2010

Psy, yoga, metal et espadrilles

À la soeur Psy, aux Yogis de ce monde, au Pusher et aux fabricants de North Face

Vous l'avez sûrement deviné. La journée a été bonne. Sur les conseils toujours sages de la soeur Psy, que je suis allée quêter hier soir sur sa ligne d'aide téléphonique disponible 24 heures sur 24 pour moi, sa patiente préférée(!!), j'ai décidé de relever le défi offert par mon hypertension en délire. Aujourd'hui donc, toutes les fois où mes pensées commençaient à prendre l'eau et à errer comme elles aiment tant le faire, je reprenais le gouvernail et changeais de cap. Vous croirez aisément que j'ai en ce moment très mal au bras. Il y avait en effet pas mal de résistance mais j'ai tenu bon.

J'étais ainsi dans de très bonnes dispositions pour me rendre à ma classe de yoga ce midi. Comme j'étais un peu tôt, j'ai eu le temps de jaser avec la prof. Elle me demande si je vais bien et je lui explique que mes vaisseaux sanguins naviguent sur des eaux tumultueuses. "Est-ce que tu respires?", me demande-t-elle tout de go. "Je crois que oui", que je lui réponds pas trop certaine de moi finalement. "Je veux dire : est-ce que tu respires profondément?", m'explique-t-elle en riant. "J'crois pas non", que je lui avoue piteusement. "C'est ça ton problème. Tu dois prendre cinq respirations profondes par heure". Pourquoi pas? J'y ai pensé une fois, j'ai oublié la deuxième, j'ai essayé de le faire debout dans l'autobus en revenant du travail et aussi en prenant ma pression. Pour l'instant, je suis mieux de continuer à respirer par le nez car la tension se maintient à la hausse.

Tant pis. Il faisait beau soleil. J'avais de l'énergie à revendre. Je suis allée marcher. En plus, j'avais réussi à choisir l'accoutrement qu'il fallait : mes pantalons moulants qui m'arrivent à mi-jambe et un coupe-vent avec un foulard. C'était parfait. Je n'avais pas froid ni du haut, ni du bas. Pour vous dire à quel point je me sentais bien, j'ai fait mon mini-jogging sur la pente de l'église. Ça faisait un bout. C'est toujours la même chose quand je mets ces pantalons, c'est comme si je n'avais rien sur le dos. Et j'avais aussi enfilé mes espadrilles de la belle saison. Je me sentais légère, tellement légère, et tellement bien dans ma peau.

J'avais choisi d'écouter Five Finger Death Punch. Je crois vous avoir déjà dit que j'adore ce groupe. Les textes de leurs chansons me transpercent l'âme et leur musique aussi. À un moment donné, je croyais que j'étais pour pleurer. Incroyable, non, ce pouvoir du metal sur mes émotions? Justement, en les écoutant, j'ai trouvé la chanson parfaite pour nos premiers ministres, tous les deux dans le pétrin ces temps-ci. Alors, juste pour vous, Jean et Stephen, voici les mots de Five Finger Death Punch tirés de leur chanson No One Gets Left Behind :


Politicians bathing in their greed
No idea on how to be all they can be.
Have you no honor, have you no soul?
What is it they're dying for do you really even know?
Have you no backbone, have you no spine?
What ever happened to, no one gets left behind.


On ne sait jamais. La conscience pourrait peut-être vous parvenir.

lundi 12 avril 2010

Molière a mal

Je suis allée acheter une carte pour la fête de mon papa ce midi. Faute de meilleur choix dans les environs, je me suis dirigée vers le magasin Carlton. En cherchant beaucoup, je suis arrivée à trouver quelque chose de potable parmi les textes hautement insignifiants qui nous sont proposés. C'est d'ailleurs souvent la raison pour laquelle je me rabats sur les cartes qui n'ont pas de texte justement. Aussi bien pondre moi-même les voeux que je veux adresser.

Bref, je me rends à la caisse et je demande si la carte de fidélité est toujours en vigueur. Je sais que le magasin a connu plusieurs ratés dans ce domaine au cours de la dernière année rendant vraiment difficile pour un client fidèle de le rester. "Oui, si vous l'avez encore. Sinon, nous n'en proposons plus car nous avons été achetés par Papyrus qui possède sa propre carte de fidélité. Nous attendons des directives à ce sujet", m'informe-t-on. "Fort bien", réponds-je, "mais puis-je vous demander si Papyrus est une compagnie canadienne, française peut-être (c'est ce que le nom me faisait espérer secrètement)?" "Non, c'est américain." "Alors, ça n'améliorera pas notre sort", n'ai-je pas pu m'empêcher d'affirmer à haute voix. Devant l'incompréhension évidente de ma déclaration par la vendeuse de cartes, je précise ma pensée : "C'est que j'espérais qu'avec une compagnie à tout le moins canadienne nous pourrions voir davantage de cartes en français et, surtout, des cadeaux comme des tasses ou des cadres sur lesquels les messages seraient enfin inscrits en français." Et là, sans que j'eus pu le prévoir, j'ai reçu un appui d'un autre client qui a ajouté : "Oui, ça serait bien si on n'était pas obligés, nous les francophones, de nous rendre jusque dans le fond du magasin pour trouver des cartes dans notre langue." Encore une fois, la lumière ne s'est pas allumée dans le cerveau de notre interlocutrice. Je rereprécise donc : "Croyez-vous que c'est normal, dans un magasin du Québec, que toute la première section de votre magasin soit consacrée aux cartes en anglais?" Ah! là, j'ai dû peser sur un bouton qui l'a enfin fait réagir : "Nous avons reçu beaucoup de cartes sans texte ce qui permet à n'importe qui de les acheter. Et si un Chinois ouvre un magasin, est-ce qu'on va lui demander de parler français?"

Malheureusement, mon appui était parti en soupirant. Je l'ai quand même réutilisé en tentant une autre fois de conscientiser l'assimilée qui se trouvait devant moi : "Écoutez, Madame, je ne suis pas la seule à trouver la situation anormale. L'autre client qui était là il y a quelques minutes vous l'a aussi mentionné. Est-ce que vous pensez qu'en Ontario les anglophones sont obligés de se rendre dans le fond des magasins Carlton pour trouver des cartes dans leur langue? Non, bien sûr. Et pour ce qui est des Chinois, s'ils ouvrent un magasin au Québec, oui, je m'attends à ce qu'ils apprennent le français. C'est la moindre des choses." Elle n'a pas senti que la moutarde commençait à me monter sérieusement au nez, mais sa collègue, qui s'était approchée, avait le nez plus fin. Elle a clos la discussion en disant : "Vous avez bien raison". Je suis certaine qu'elle n'en pensait pas un traître mot mais la remarque a eu le mérite de m'amener à sortir du magasin.

Vous trouvez que j'exagère. Je continue donc. Hier matin, l'Homme et moi sommes allés déjeuner dans un resto de Gatineau. Qu'est-ce qui nous frappe en entrant? La radio hurle en anglais. Insupportable. Inacceptable. De mon ton le plus doucereux, je demande à la serveuse-caissière, avant qu'elle ne prenne notre commande, si c'est possible d'écouter un poste français. Heureusement, dans ce cas, nous avons trouvé une oreille compréhensive. Et nous avons eu droit, selon les termes utilisés par la gentille préposée, à une liste de diffusion québécoise. Quel plaisir de manger en compagnie de Pierre Lapointe, de Mes Aieux, des Comboys fringants et tutti quanti! N'empêche. Pourquoi faut-il continuer encore aujourd'hui à se vautrer dans l'à-plat-ventrisme le plus vil? Va-t-on arrêter un jour de tendre l'autre joue pour relever la tête et affirmer notre culture française haut et fort? Je désespère souvent. Et à ceux qui seraient tentés de me lancer la première pierre, je réponds que cela ne m'empêche aucunement, comme vous le savez, d'apprécier la musique qui se fait en anglais. Je parle ici de commerces qui ont pignon sur rue et non pas des choix que je fais sur mon MP3 à moi!

dimanche 11 avril 2010

La frousse? Connais pas, connais pu!?

J'entre ce matin dans la chambre du Fils et je tombe sur une photo de lui dans sa bibliothèque. Une photo où il pose fièrement à côté de l'arbre de Noël en compagnie de l'Homme. Il avait peut-être sept ou huit ans à l'époque. Évidemment, mon coeur se serre. L'ennui monte et les larmes avec. Trois ans qu'il est parti et il me manque toujours autant. Disons que toutes ces émotions ne m'aidaient pas à partir du bon pied pour calmer mon hypertension.

Je descends alors au salon prendre mon café en reniflant encore un petit peu. J'entends l'Homme qui ronfle. En attendant qu'il se lève, je décide de finir de lire le journal d'hier. Je tombe sur la chronique de Bruno Blanchet dans la section Vacances/Voyage de La Presse. Pour ceux qui ne le savent pas, Bruno est un véritable globe-trotter. Il parcourt le monde depuis quelques années déjà et il nous livre le fruit de ses découvertes une fois par semaine. J'adore Bruno. Et la Fille aussi. En prévision de ses périples, je lui ai d'ailleurs acheté son livre intitulé La Frousse autour du monde.

Vous savez pourquoi j'aime Bruno? Parce qu'il pourrait avoir peur de tout mais qu'il n'hésite jamais à foncer. C'est quand son fils a quitté la maison pour de bon qu'il a pris la décision de tout vendre et de partir en cavale. C'est ce qu'il fait depuis et je peux vous dire qu'il n'emprunte pas les sentiers habituellement battus par les touristes. Aucune aventure risquée, aucune expérience bizarre, aucune nourriture étrange ne l'arrête. Dans sa chronique de cette semaine, des lecteurs lui faisaient d'ailleurs le reproche de ne pas assez insister dans ses commentaires sur la nécessité d'être prudent quand on voyage. Bruno a pété une coche. Voici sa réponse : "Réglons une chose immédiatement : je vais mourir. Un jour, kapout. D'une surdose de médicaments à la mode, bouffé par des cannibales papous ou en traversant la rue Saint-Hubert distraitement. Peu importe... Et en attendant le grand moment, je vis. À fond. Même si ça dérange."

J'aurais voulu écrire ça. Je voudrais vivre ça. Mais diable comment fait-on? Je ne le sais pas encore mais je crois que je viens de trouver mon projet pour enfin devenir autonome. Ça va ruer dans les brancards mais i fo ski fo!

samedi 10 avril 2010

Danger!

J'étais un terrain d'essai aujourd'hui. Un cobaye, si vous préférez. Bon, peut-être pas un vrai qui teste un produit pour la première fois mais un cobaye pour mon moi-même qui prenait une nouvelle pilule pour ma tension artérielle. Vous connaissez mon calme légendaire et ma tendance à prendre les choses comme elles viennent. Eh! bien, je fus à la hauteur de ma réputation.

C'est fou comme je connais encore mal mon cerveau même si je vis avec lui depuis cinquante-quatre ans. Ce matin, quand j'ai avalé la pilule fatidique, j'étais certaine que j'avais réussi à le programmer pour qu'il accepte avec zénitude le nouveau traitement. Me semble que j'avais été claire : "Écoute, c'est une pilule semblable à celle que nous prenons depuis presque vingt ans. Le Doc a affirmé qu'il n'y avait pas vraiment d'effets secondaires. Et le Spécialiste des granules a corroboré ses dires. Au pire, la médication ne sera pas efficace et il faudra en prendre plus. Mais il se pourrait aussi qu'elle agisse super bien et que notre problème soit enfin réglé. Il faut donc laisser agir le cachet avec tout l'optimisme qui convient." Me semble qu'il n'y avait rien à rajouter. Me semble que tout cerveau sensé aurait dû comprendre le message. Me semble que ça serait bien de se calmer les nerfs et de ne pas déclencher le système d'alarme inutilement... encore une fois.

Mais nooooooon. Ça c'est quand on est doté d'un cerveau intelligent que les essais se passent bien. Quand on est affublé d'une tête folle comme la mienne, on se rend malheureuse du début à la fin de la journée. J'ai donc tout d'un coup ressenti des maux de tête que je n'avais pas cinq minutes avant la prise de la damnée pilule, j'ai éprouvé des tremblements, des signes de paralysie, j'ai humé des odeurs suspectes, j'ai été prise de palpitations, j'ai eu des étourdissements, des hauts le coeur, des maux de dos, bref, j'ai pensé mourir. Et plusieurs fois.

Ce qui est bien maintenant par rapport à avant (avant quoi, je ne sais trop - disons, avant le déluge), c'est que j'arrive à quand même faire ma journée de façon assez normale. J'ai donc réussi à manger, à placer mes petits cartons de peinture pour la Fille (oui, oui, l'Homme et moi faisons la job qu'elle est supposée faire une fois par semaine parce qu'elle n'a pas le temps de ce temps-là - qu'elle soit au Cambodge ou non n'y change rien, croyez-moi) et à marcher en fin d'après-midi. Seul hic : quand j'arrive enfin à retrouver un peu de calme, je suis épuisée. J'ai le système à terre. Je n'ai pas eu le courage même de téléphoner au Pusher pour aller peut-être prendre une bière dans son antre. Dommage.

Les électrochocs, comme dans le film Vol au-dessus d'un nid de coucou, est-ce que ça pourrait secouer assez ma cervelle pour changer son mode de fonctionnement? Je vous le dis, j'ai pensé à m'enivrer abominablement et même... oui même à me geler pour de bon les émotions. Et si ce n'était pas la tête le problème, mais le coeur? Ayoye! Avec un autre organe qui s'emballe, je deviens une bombe à retardement. Je suis une femme minée.

vendredi 9 avril 2010

Une granule avec ça?

Quand on sort du médecin, la pilule n'est pas toujours facile à avaler. J'ai donc rédigé ma propre prescription. Je l'ai remplie dès que je suis arrivée à la maison. Je me suis habillée chaudement (pour la première fois cette semaine, mon accoutrement correspondait à la température ambiante) et je me suis précipitée dehors.

Là, j'ai respiré à fond pour me débarrasser du serrement qui m'étreignait depuis hier. L'air était bon. Il faisait juste un peu froid. Autre agréable surprise : je n'avais pas mal aux pieds et je me sentais super en forme. J'ai donc marché une heure et demie. Le pur bonheur. Le vent faisait du bien. Il chassait les idées noires. La petite pluie fine et, parfois, quelques grêlons égarés, plutôt que de me décourager, sont simplement venus mettre du baume sur mon âme et de la vitesse dans mes espadrilles. J'ai allégrement gravi les escaliers une dizaine de fois. Comme c'est exaltant de sentir les muscles de mes cuisses se contracter. C'est juste merveilleux de découvrir que j'ai enfin de vrais muscles!!! Bon, bon, j'en ai toujours eu mais ils se lovaient mollement sous la couche de graisse qui les recouvrait.

Vous vous doutez bien que ma prescription n'aurait pas été complète sans le metal qui me criait dans les oreilles. J'ai choisi notamment Hordes of Chaos, The Book of Heavy Metal et Deadly Sinners pour accompagner ma morosité. J'ai évidemment hurlé certaines des paroles, comme j'aime bien le faire de temps à autre :

"Everyone against everyone - chaos"

"In life, I have no religion besides the heavy metal gods... I give up all my life to be... in the book of heavy metal"

"Enemies of metal, your death is our reward!
Triumphant victory when you bring the steel to life
Deadly sinners
VICTORY!
Deadly sinners
WHEN YOU BRING!
Deadly sinners
THE STEEL TO LIFE!"

J'ai attendu d'être dans le parc pour le faire et je crois bien que le vent a emporté le tout. Je sais que pour les non amateurs ma passion est difficile à comprendre. Loin de moi, de toute façon, l'idée de vous convaincre d'y adhérer. J'en parle parce que le metal, c'est devenu une partie de moi. Cela m'aide à exprimer autant ma colère, ma frustration, mon impatience que ma créativité, ma confiance en mes moyens, ma jouissance d'être en vie. Cette musique me permet surtout d'être en contact avec un côté de moi que j'ai trop longtemps négligé, fait passer en dernier. Maintenant je veux qu'il ait aussi sa place, comme tout le reste.

Je suis revenue peut-être moins hypertendue... ou pas. Qu'importe. Je me sentais bien dans ma peau.

Et, tant qu'à y être, une dernière confession avant de vous laisser. Savez-vous ce qui m'apporte aussi une petite jouissance quand je marche? Cracher. Oui, oui, vous avez bien lu. Un bon crachat dans le gazon, et ce, en gardant le rythme de mes pas. Ça vous dégoute? Ne regardez jamais le hockey alors. Les joueurs passent leur temps à cracher sur la glace et sur le banc sans aucune gêne apparente. Vous saurez que c'est la marque des vrais sportifs que de savoir bien cracher!

jeudi 8 avril 2010

Chronique hyper

De ce temps-là, j'essaie de comprendre la mécanique de mon cerveau qui fait que je peux me créer des angoisses à l'infini avec l'hypertension qui l'accompagne mais que je ne peux par ailleurs renverser la vapeur pour obtenir un effet apaisant sur mon système. Je sais, je suis embrouillée. Je me reprends. En fait, je suis fascinée de constater à quel point je suis capable de paniquer pour tout ou de m'interroger à n'en plus finir avec les résultats désastreux que cela entraîne invariablement sur ma santé mentale. Il me semble que si j'arrivais seulement un peu à canaliser cette énergie négative en énergie positive, plus rien ne m'arrêterait.

C'est sans doute là que le bât blesse. Je ne sais pas pourquoi je m'imagine que ce serait la fin du monde de prendre en main ma destinée et de m'assumer davantage. Pourquoi est-ce que je manque à ce point de confiance en mes moyens, en ma capacité de savoir ce qui est bon pour moi? Je cherche encore.

Et puis, aussi bien vous le dire, ça m'énerve d'aller chez le médecin demain. Tout à l'heure, j'ai retranscrit au propre tous les relevés de ma tension artérielle des deux derniers mois. Comme je le disais à l'Homme, le document est impressionnant par sa présentation, mais cela ne change rien aux chiffres... malheureusement.

Mon collègue francophone est en train de lire un bouquin très intéressant qui raconte notamment que les pensées négatives que l'on peut entretenir au sujet de notre santé physique sont suffisantes pour même empêcher un médicament d'agir. Intéressant. Vraiment très intéressant.

Mais là j'en ai assez. Je tourne en rond. Bonsoir.
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Notes félines : Depuis que la Fille est partie, la Reine-Marguerite a adopté son lit. Elle qui venait toujours me retrouver le soir préfère maintenant trôner sur l'amas de couvertures du lit filial. Je crois qu'elle s'ennuie.
Et Mignonne, elle, a adopté le Boudha qui se trouve sur le rebord de la fenêtre du salon. Elle entoure la sculpture de ses pattes et se frotte la tête sur le dessus de la tête du jovial personnage. Je crois qu'il apprécie car il continue d'arborer un très large sourire.

mercredi 7 avril 2010

Une question de fidélité

Deux petites choses, comme ça, en passant. Je me suis tout d'abord rendue compte aujourd'hui que je possédais une qualité inégalable pour remplir des formulaires stupides de vérification de sécurité : ma totale et indéfectible fidélité! Ce qui peut donc s'avérer un aspect un peu plate de la personnalité de quelqu'un, à savoir sa propension à favoriser l'immobilisme à tout crin, la quiétude au zénith et la répétition ad nauseam, peut se transformer en un atout hors pair pour s'acquitter d'une tâche fastidieuse à l'excès.

Ainsi, à la question qui me demandait de fournir l'adresse de mes domiciles des dix dernières années, je n'ai eu simplement qu'à inscrire mon adresse actuelle où j'ai établi mes quartiers en 1984! Et même si j'avais dû remonter plus loin dans le temps, cela n'aurait guère été plus compliqué puisque j'habitais la même rue, mais du côté des chiffres pairs.

Ma situation matrimoniale maintenant. Voilà un autre écueil du formulaire que j'ai pu éviter grâce à ma capacité d'adaptation phénoménale à une longue vie à deux. Je n'ai donc pas eu à fournir toutes sortes de détails concernant une vie maritale précédente. Au diable les dates des divorces, les noms, dates de naissance et adresses des ex et de leur progéniture! Pour moi, ce fut une seule date et... la même adresse bien évidemment.

Passons aux emplois occupés depuis les cinq dernières années. Laissez-moi rire. Je travaille au même ministère depuis 1993 et j'y occupe le même emploi depuis 1995. Avouez qu'on ne fait pas plus original que moi!

Il fallait aussi que je fournisse les noms de trois personnes comme références. Ces personnes ne devaient pas être des membres de ma famille et elles devaient me connaître depuis au moins six mois. Ça y est! Je m'étouffe de rire. L'Ami me connaît depuis 36 ans. Mon autre référence me côtoie depuis 32 ans. Mais j'ai réussi à trouver une jeunesse : quelqu'un qui ne profite de ma présence que depuis dix ans.

Franchement, les seuls renseignements "cool" de mon formulaire concernent mes enfants. J'ai d'ailleurs eu comme une mini-jouissance quand j'ai inscrit l'endroit où ils sont nés. Enfin, un brin d'exotisme. Oulala!

Et l'autre chose... vous pensiez que je l'avais oubliée. Fidèle je suis, mais faible du ciboulot je ne suis pas encore. Je voulais simplement vous mentionner que je marche toujours, et ce, même si je suis exaspérée ces temps-ci de ne plus savoir quoi me mettre sur le dos pour être à l'aise. Ou bien il fait chaud à mourir et je crève dans mon accoutrement. Ou bien il fait encore un peu frais et je m'ennuie de ma petite laine que je n'aurais pas dû enlever. M'enfin.

Et j'écoute aussi toujours du metal. Ce soir, j'ai expérimenté Dark Century, vous savez ce groupe sur lequel j'ai capoté récemment. Eh! bien, je peux vous affirmer que le Death Metal, ça donne de l'entrain. Des fois, je fermais les yeux et je revoyais ce batteur absolument fantastique. Wow!

Alors, j'suis aussi fidèle au metal... dommage que ça n'entre dans aucune catégorie de question pour obtenir une cote de sécurité au gouvernement!

mardi 6 avril 2010

Des nouvelles du Front

À la soeur du Milieu et à mon papa

Ça faisait un bout que je n'avais pas eu de nouvelles récentes du Front. Pas que je m'en plaigne. Oh! que non! Surtout que je sais trop bien que ne pas en entendre parler ne veut pas dire pour autant que les jeux sont faits et que la partie est gagnée. Ça tonne toujours au loin. C'est juste que des fois les tranchées sont moins proches de nous et que le son des escarmouches nous passe alors par-dessus les oreilles.

C'est d'abord par l'entremise d'une émissaire qui avait rencontré une amie vaillante combattante pendant la fin de semaine que j'ai repris contact avec le Front aujourd'hui. J'ai ainsi appris que cette dernière entreprenait une nouvelle offensive qui l'entraînerait cette fois dans une campagne de six semaines. Pendant cette période, elle devra subir un assaut par semaine et résister jusqu'à la fin si elle veut sortir gagnante de ce nouveau champ de bataille. Comme il s'agit pour elle d'une deuxième montée au Front, je ne peux évidemment pas m'empêcher de m'inquiéter. Je la revois encore l'été dernier, victorieuse de l'ennemi dans son combat préliminaire, rayonnante d'avoir réussi à vaincre là où trop d'entre nous doivent jeter les armes. Désireuse de profiter au maximum de sa liberté retrouvée, elle en avait profité pour s'envoler en Europe avec son amoureux et ses enfants. L'espoir d'une paix durable était permis. C'était jusqu'à ce que septembre arrive avec ses feuilles mortes qui se ramassent à la pelle et ses nuages sombres qui envahissent le ciel.

Et mon deuxième coup de canon m'a été tiré en pleine face par un ami soldat que j'ai accroché au passage alors qu'il se préparait à rencontrer ses collègues pour leur faire part de son départ prochain en mission spéciale. Une mission d'au moins trois mois. Une opération au cours de laquelle il savait déjà qu'il serait blessé et qu'il devrait se remettre rapidement pour la suite des choses. Dans son cas, j'ai trouvé la pilule encore plus difficile à avaler. Je le connais depuis longtemps. Depuis l'année où il a demandé à me rencontrer pour que je lui parle de mon séjour en Chine parce qu'il se préparait, lui aussi, pour la même grande aventure que moi. C'était en 1991. Il est donc parti chercher sa fille. Puis, deux autres enfants quelques années plus tard. On ne se voit pas souvent mais chaque fois qu'on se croise dans les couloirs, on se donne des nouvelles de notre progéniture. Je n'avais même pas réalisé qu'il a le même âge que moi et qu'il se prépare à prendre sa retraite en septembre prochain. De l'entendre me parler le plus naturellement du monde des détails de sa mission et des embûches qu'il risquait de rencontrer m'a laissée bouche bée. En fait, je n'y croyais pas. Pourquoi est-ce qu'il devait lui aussi s'engager de nouveau dans la bataille? Je le regardais avec sa trop bonne bouille et son sourire chaleureux et je n'ai pas pu résister à me lever de ma chaise pour lui faire une grosse accolade. J'y ai mis tout mon coeur, toute mon énergie, tout mon amour pour ces braves soldats que j'admire plus que tout au monde.

Que la Force soit avec vous!

lundi 5 avril 2010

La marcheuse rebranchée

Le branle-bas est terminé. La maison est drôlement vide. Me voilà toute seule avec les chattes. Vous connaissez la gent féline. Ses deux représentantes semblent bien contentes d'avoir retrouvé leur quiétude habituelle. La Reine-Marguerite trône de nouveau dans mon lit et la petite Mignonne me suit comme mon ombre. Je suis quand même contente de profiter de leur présence car, comme le disait très justement Petite Filleule ce matin, ça prend toujours un moment d'adaptation après avoir vécu en communauté pour un bout.

Je vous donne en primeur des nouvelles de la Fille qui, comme vous le savez, se trouve en ce moment au Cambodge. Elle vient à peine de me parler au téléphone. La communication était étonnamment claire à part le léger décalage de la voix. Elle semble en pleine forme. Elle a déjà fait un tour de moto avec une de ses compagnes de voyage. Elle buvait dans une noix de coco pendant qu'elle me parlait! Durant le périple en avion, elle a eu le temps de lire tout le manuel d'instructions de la nouvelle caméra qu'elle s'est achetée juste avant de partir. Elle a commencé à prendre des photos, notamment de la maison où elle demeure qui semble être un endroit passablement luxueux. Bref, tout va bien au pays du sourire.

Je n'ai finalement pas trouvé le courage d'aller arpenter les trottoirs mais, avec l'aide de l'Homme, j'ai gratté la pelouse d'en avant. Le soleil était au rendez-vous malgré les prédictions pluvieuses de nos experts en météo. Une nouvelle semaine de travail commence demain. Pour moi, elle sera courte : seulement trois jours. Yé!

jeudi 1 avril 2010

Poisson d'avril!

Je viens de réaliser la date. Et je n'ai même pas pensé à accrocher un poisson quelque part. Eh! bien, je vais écrire mon plus court blog à vie. Vous ne vous attendiez pas à ça, n'est-ce pas, compte tenu de ma verve proverbiale. Je vous prouve tout de go que je suis capable d'être une marcheuse de peu de mots. De toute façon, je n'ai d'autre choix que de me taire pour les prochains jours. Le Fils arrive demain. Je suis donc débranchée de vous, chers lecteurs, jusqu'à mardi! Je vous souhaite quand même "Joyeuses Pâques" et si vous vous sucrez le bec, faites-le sans restriction... c'est meilleur! :))