lundi 30 avril 2012

Enragez-vous qu'ils disaient...

mais, surtout, engagez-vous! Eh! oui, c'est officiel. Aujourd'hui, quelqu'un a déclaré que j'étais enragée. Heureusement, je n'ai pas mordu. C'est que je m'emportais encore une fois à propos du conflit qui perdure entre le "garnement" et les étudiants. J'en ai tellement assez de l'attitude démagogique de nos élus et de leur manque de respect envers les citoyens à part entière que sont les étudiants. De toute façon, ces temps-ci, les "garnements" se suivent et se ressemblent. Tant au Québec qu'au Canada, nos indignes représentants font régulièrement fi des revendications de la population. Rien ne nous est épargné. Le Plan Nord et la vente de nos richesses naturelles. La corruption dans les officines municipales, les cabinets de génie-conseil, les antichambres politiques. Le beau projet de loi de mise en oeuvre du budget que le gouvernement Harper se prépare à passer et qui modifie une soixantaine de lois en catimini dans un document de 400 pages. C'est plus tard que nous réaliserons l'ampleur des dégâts des points de vue notamment de l'environnement, des pêches et de l'immigration. De toute façon, chaque fois que j'ouvre le journal, j'enrage. Des fois, je me dis que je vivrais mieux si j'étais moins informée. En même temps, je refuse de baisser les bras et je continue à entretenir ma conviction (naïveté?) qu'il est possible de faire autrement.

Alors, après la rage, il faut passer à autre chose. Pour moi, c'est l'engagement. Je cherche des actions à poser et aussi des gens avec qui me regrouper pour tenter d'influencer le cours des événements. Comme un autre quelqu'un me le faisait si justement remarquer : "Il ne s'agit plus de la seule question des droits de scolarité, mais bien du genre de société que nous voulons". C'est en plein ce que je pense aussi. Je désespère, toutefois, d'arriver à dénicher le créneau qui va me permettre d'assister à la naissance d'un projet concret qui laissera de côté les idées reçues, les promesses répétées ad nauseam et les arguments fallacieux. Il semble qu'un regroupement de citoyens s'organise pour défiler en silence en fin de semaine afin de dénoncer le sentiment général d'exaspération qui commence sérieusement à tous nous habiter. J'ai bien envie d'y participer, mais, mais, ce n'est pas assez. Il va falloir qu'une de ces journées on se décide à se prendre sérieusement en main.

sommes-nous tous lorsque des élections sont déclenchées? Allons-nous écouter les différents candidats afin de déterminer lesquels sont les plus aptes à nous représenter? Prenons-nous même le temps de lire les programmes des partis? Exerçons-nous notre droit de vote? Et que dire de la possibilité de s'investir personnellement pour prêter main forte à notre équipe préférée? Je le fais maintenant car je regrette encore de ne pas l'avoir fait lors du dernier référendum. Cela n'aurait sans doute rien changé au résultat final mais, au moins, j'aurais pu me consoler en me disant que j'avais fait tout ce qui est humainement possible.

Seule, je ne suis rien. Ensemble, je peux tout.
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Notes Facebookiennes :
Jusqu'à présent, rien que du positif. Des grandes retrouvailles notamment avec Scott Awesome, mon fils adoptif. J'en suis encore toute retournée.

dimanche 29 avril 2012

La néandertale dépassée

Grande décision prise cette semaine, soit celle de joindre le troupeau des abonnés à Facebook. Pour quelle raison? Parce qu'il semble bien que mes amis jeunes peinent dorénavant à utiliser les antiques moyens de communication que sont le téléphone et le courriel. Je commençais franchement à me sentir de plus en plus déconnectée de leur vie et je voulais continuer à en faire partie. C'est ainsi que j'ai fait fi de ma longue résistance à me lancer dans cette nouvelle aventure technologique et que j'ai plongé.

Avec l'aide de mon jeune patron de la Soupière, j'ai donc ouvert mon compte. Première constatation : trop d'infos en même temps. J'en étais étourdie. Toutes ces fenêtres ouvertes sur un monde que je pensais découvrir tranquillement pas vite. Aye, la vieille, réveille! Le monde bouge, et il bouge à la nanoseconde. Me voilà devant un écran que je n'arrive pas à saisir. D'un côté, les amis. Amis que je peux qualifier, semble-t-il, de proches ou d'éloignés, ou encore faire entrer dans des groupes ou catégories. Pour le moment, je ne sais pas trop comment même demander à ceux que je trouve de faire partie de mon répertoire techno. De l'autre, le menu. Alléchant? Je ne sais trop car je demeure bouche bée devant les libellés qui m'invitent à faire plein de choses dont je n'ai encore aucune idée de leur utilité. Et que dire du fil d'actualités à l'aide duquel je peux suivre pas à pas les pérégrinations de tout le monde accompagnées de notes courtes ou longues, sibyllines ou crues à en faire peur.

J'ai eu envie de tout quitter. De fermer le compte et de retourner dans mon milieu pépère de retraitée technologiquement handicapée. Je trouvais ça dommage mais je me disais que j'avais mieux à faire que d'augmenter ma tension artérielle en essayant de courir à une vitesse que je n'atteindrais probablement jamais. J'ai finalement décidé d'attendre au lendemain. Vous savez, à mon âge, une bonne nuit de sommeil fait parfois des miracles.

Samedi matin, j'ai donc rouvert l'ordi pour constater entre autres que j'avais reçu dans mon courriel des notifications m'annonçant que j'avais de nouveaux amis. J'ai risqué une incursion sur ma page Facebook et j'ai commencé à explorer les différentes fonctions. J'ai notamment réussi à changer ma photo par mon moi-même. Un bel exploit juste là! J'ai aussi rajouter des détails sur mes goûts. Au début, je trouvais ça un peu ridicule mais maintenant je trouve que ça donne une image de qui je suis. C'est sûr que mon entrée récente m'empêche de bien évaluer les avantages et les inconvénients de ce moyen de communication. Je vais prendre le temps de voir et d'expérimenter. D'ici là, je vais tenter d'établir un lien entre le blog et Facebook.

Juste pour l'anecdote, avant de clore ce message, je vous informe que je n'ai pas pu résister ce matin à l'envie de publier sur mon mur une réflexion sur la grève étudiante qui m'a valu, presque instantanément, une mention "J'aime". J'ai eu alors l'impression de vivre au même rythme que ma nouvelle communauté. C'est quand même bien, non?

mardi 24 avril 2012

Bref, mais court

Je vous écris un tout petit message pour vous inviter à vous rendre sur le blog de la Marcheuse urbaine libre. J'y ai pondu un texte ce soir. Comme je sais que je m'y fais rare, je préfère vous le laisser savoir. Cliquez donc à gauche sur la photo pour voir ce que je vois!

À part ça, pas grand-chose de nouveau. Ah! oui, depuis ce matin, j'ai une nouvelle tête grâce à mon extraordinaire coiffeur qui est toujours prêt à innover. J'ai un deux tons. C'est mignon. Une coupe d'été... sous la neige, la pluie et le froid.

Et vous ai-je dit que je me faisais écraser les totons jeudi matin? Il le faut bien. Ça fait déjà un an que je n'ai pas eu le bonheur de me prêter à cet exercice. Je suis calme. Pas vraiment. Je suis toujours hantée par mon dernier cauchemar totonesque. Croisons les doigts (ou les "saints", c'est selon).

Des nouvelles de la réserve faunique? Je n'ai pas été assez rapide hier soir pour enlever les plats de nourriture des chats de dehors. Devinez qui s'y goinfrait? En plein dans le mille! Rita la mère-ratonne. Je n'ai pas osé lui faire peur. Après tout, elle a des bouches à nourrir.

Allez, je vous laisse. Mais je vous reviens sous peu.

dimanche 22 avril 2012

D'adoption de tout acabit

Je suis un peu troublée ce soir en écrivant ce message car Blogger a changé la disposition de l'application qui sert à rédiger. Technologiquement dépourvue, je n'ai pas besoin de plus pour me sentir moins. Déjà, je constate que je perds des bouts de phrases parce que je ne sais pas trop comment modifier les paramètres. M'enfin. Je viens d'utiliser la fonction "Aperçu" et je constate que tout y est. C'est ce qui importe.

Avec tout ça, j'en oublie presque mon propos. Faut dire que ce n'est pas difficile étant donné que je n'en ai pas vraiment un. Mais je voulais quand même vous tenir au courant de mon expérience télé, qui s'est somme toute bien déroulée. Je ne suis pas certaine toutefois que la formule "table ronde de 9 minutes" permette vraiment de faire le tour d'un sujet comme celui de l'adoption, ou de tout autre sujet. Je pense que le résultat final ressemblera aux articles que je lis dans La Presse, lesquels se terminent toujours au moment où on entre dans le vif de l'enjeu et qu'on veut en savoir plus. Trop tard. Faut tourner la page. Remarquez que ce journal n'est pas le seul à donner dans la superficialité. C'est une maladie de notre époque qui considère que rien ne vaut la peine de s'y attarder. C'est l'ère du prêt à jeter au plus sacrant. Alors pour l'épanchement des sentiments, on repassera.

Je vous donne un exemple. Nous avions chacun environ 30 à 40 secondes pour expliquer notre situation d'adoption. Quiconque a vécu cette expérience sait pertinemment qu'elle comporte de nombreux dédales et circonvolutions qui font en sorte que la situation n'est jamais simple. Inutile de vous dire qu'il fallait résumer au plus coupant. Ensuite, nous avons dû répondre à des questions "faciles" sur le sentiment d'abandon vécu par nos enfants, sur leur adaptation à leur nouvelle vie, sur notre perception de la famille. Comme nous n'avions pas eu les questions à l'avance, nous devions réagir rapidement. Ce qui fait qu'à la fin de la demi-heure, dont il ne restera je vous rappelle que 9 minutes, j'étais passablement découragée de ma performance. Me semble que je n'avais pas la parole coulante, ni la répartie suffisamment aiguisée. De fait, j'étais figée au début. Par la suite, j'ai senti que c'était mieux, mais c'était aussi la fin. Comme dans le journal. Fallait fermer les caméras. Il semble que c'est habituel ce sentiment de ne pas avoir été à la hauteur. Il paraît que lorsque je vais me regarder, je vais me trouver bonne. Ouais.

Je suis quand même contente d'avoir tenté l'expérience. C'était intéressant et peut-être que j'ai réussi à faire passer mon point de vue sur cette aventure extraordinaire. Je voulais tellement que les gens sentent à quel point c'est merveilleux de créer ainsi une famille qui ne sort pas du néant, mais qui poursuit simplement sur sa lancée. Une façon hors du commun d'ouvrir son coeur, son esprit et son âme.
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Notes fauniques : Décidément, je devrais me partir un zoo. Vous le savez, l'année dernière, j'ai dû me procurer un effaroucheur pour éloigner les ratons qui venaient se promener dans l'étang et ravager mes plantes. Eh! bien, ils sont toujours dans le coin. Cet après-midi, j'ai même découvert leur nouvel habitat, soit la remise de mon voisin d'en arrière. La porte d'entrée du logis se trouvant sur le toit dudit bâtiment situé en droite ligne avec la fenêtre de ma cuisine, je peux facilement observer les déplacements des bêtes masquées. Ainsi, j'ai pu assister au déménagement de la famille car la mère a transporté ses petits en passant sur notre clôture. J'avoue que c'était attendrissant de voir ces petits bébés se faire balloter de la sorte. Je crois qu'ils sont au nombre de trois. Nous voilà bien avancés maintenant. J'ai ordonné à l'Homme d'installer l'effaroucheur pour protéger les espiègles. Mais que faire d'autre? Tant que les petits ne sont pas autonomes, c'est cruel de songer à les déloger, non?

mercredi 18 avril 2012

Derrière et devant la caméra

Je ne sais pas pourquoi mais, depuis que je suis à la retraite, j'ai moins le temps d'écrire. Pourtant, je m'imaginais passant des après-midis entiers à rédiger mes mémoires de fonctionnaire ou à épancher mes états d'âme d'anxieuse finie sur mon clavier. Que nenni! D'abord, je ne suis à peu près jamais à la maison les après-midis, sauf la fin de semaine et encore. Ensuite, je suis souvent trop fatiguée en soirée pour écrire quoi que ce soit. Et puis, il faut bien que je fasse un peu de ménage de temps à autre ou, à tout le moins, ramasse ce qui traîne.

Tout ce préambule pour vous annoncer que je suis de retour dans mes pénates. Vous le constatez aisément, fins observateurs que vous êtes, en me retrouvant ici dans mon plus simple appareil. Adieu donc les photos de beaux oiseaux et de vagues déferlantes! Faut dire que l'oeil photographique de la soeur Psy a également pris le bord.

J'étais donc à mon poste aujourd'hui afin de prendre les appels pour le dépannage alimentaire. Les choses ne se sont évidemment pas améliorées en une semaine. Le nombre de personnes en situation difficile ne cesse de s'accroître. Je crois que nous vivons déjà le contrecoup de l'indifférence de nos gouvernements envers les plus démunis. Les récents budgets présentés tant au provincial qu'au fédéral ne contenaient en effet aucune mesure pour améliorer la situation des personnes vivant dans la pauvreté. Je n'arrive pas encore à concevoir comment on peut penser qu'une personne peut se loger, se nourrir et s'habiller avec moins de 700 $ par mois. Le loyer le plus modeste va presque toujours chercher dans les 400 $. Et cela ne tient pas compte du chauffage et de l'électricité. Pas étonnant donc que le téléphone ne dérougisse pas.

Je m'inquiète de plus en plus de la capacité des organismes à venir en aide à toutes ces personnes en détresse. J'ai ainsi appris aujourd'hui que certains ne peuvent plus accepter de nouveaux bénéficiaires et que d'autres ont tout simplement coupé dans les services offerts. Il y a maintenant des centres de dépannage qui ne donnent plus de viande. Et pour cause... la banque alimentaire n'en livre jamais. J'imagine qu'elle-même n'a pas l'argent pour en acheter ou encore qu'elle ne reçoit pas de dons de ce type. Vous voyez le portrait. Loin de moi l'idée de vous entraîner dans le cercle vicieux de la culpabilité. Je vous demande simplement d'être reconnaissant quand vous vous installez devant votre assiette.

Je laisse la dénonciation sociale pour vous glisser quelques mots sur un projet fort intéressant auquel je participerai vendredi. J'ai été approchée pour faire partie d'une table ronde sur l'adoption dans le cadre de l'émission de télévision C'est ça la vie sur les ondes de Radio-Canada. Inutile de vous dire que cela m'énerve un peu mais j'ai parlé à l'animatrice ce soir et je pense que tout va bien se passer. J'espère simplement que je vais arriver à transmettre à quel point l'adoption représente une aventure extraordinaire et enrichissante. J'espère aussi que je ne deviendrai pas émue au point de verser quelques larmes, ou que mes propos embarrassent de quelque façon le Fils et la Fille. Je vous tiens au courant de mon nouveau statut de vedette du petit écran!
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Notes fauniques : J'ai installé la pompe dans l'étang hier. Je n'avais plus guère le choix : l'eau était verte. Je voyais à peine les poissons. Ce matin, c'était un peu mieux. J'ai quand même dû commander une nouvelle pompe parce que la vieille, eh! ben, elle pompe mais pas dans le bon sens du mot. Et je termine en vous informant que les membres du ménage à trois batracien se faisaient griller les cuisses au soleil cet après-midi. Ils étaient tous tellement mignnnnnnons!

samedi 14 avril 2012

Under the wind

Une semaine, ça passe vite. Déjà la dernière journée demain. Nous aurions pu sans aucun problème prolonger notre séjour car nous n'en n'avons pas encore assez du soleil, et ce, même s'il a été moins présent aujourd'hui. En fait, il a fallu accepter les nuages et la pluie. Qu'à cela ne tienne, nous sommes allés magasiner. Et comme le proverbe le prédit, après la pluie, le beau temps. Nous avons donc pu profiter d'une magnifique promenade le long de la mer où nous nous sommes faits fouetter le visage deux fois plutôt qu'une. Voyez plutôt :


Une des choses que j'aime beaucoup en Floride, c'est la possibilité d'observer plein de bibittes que l'on ne trouve pas chez nous. Et, ce qui est merveilleux, c'est que les bibittes en question vivent le plus souvent en totale liberté. Ainsi, lorsque nous empruntons la route qui nous mène à la plage, nous rencontrons régulièrement des ibis et des sortes de canards, disons, tropicaux. En tout cas, ils se dandinent aux abords du golf situé dans notre quartier et ils sont nourris par un habitant de la place. Comme je l'envie. Il y a toujours plein de volatiles rieurs sur son terrain. Des gros à part ça! Rien à voir avec les cardinaux ou les roselins qui fréquentent mes mangeoires. Cet après-midi, nous avons même arrêté la voiture pour que la soeur Psy puisse prendre en photo un iguane qui se baladait tranquillement. Saurez-vous le repérer?


Enfin, j'ai terminé la journée en réalisant un fantasme de l'Homme. Ne vous inquiétez pas, c'est une excentricité qui se raconte sur un blog. Tout d'abord, je dois vous préciser que la végétation dans un climat tropical, tout comme la faune qui y réside, présente des dimensions assez extraordinaires. Par exemple, sur notre terrain, il y a plusieurs palmiers. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà arrêtés à penser à la grosseur des feuilles de ces immenses arbres. Chez nous, au Québec, c'est pratiquement bucolique de voir tournoyer les feuilles d'érable à l'automne. Ici, lorsqu'un palmier perd une feuille, c'est une planche qui te tombe dessus! Oubliez le charmant ballet des feuilles qui tourbillonnent et imaginez, ou plutôt, entendez le bruit sourd d'un gros objet qui s'écrase au sol. Les vents d'hier et d'aujourd'hui avaient donc causé la chute de plusieurs palmes tout autour du jardin. C'est là que j'ai eu l'idée d'assouvir un des plaisirs secrets de l'Homme qui s'imaginait depuis des lunes avec une fille à ses côtés en train de lui faire du vent avec une feuille de palmier. La soeur Psy a immortalisé la scène pour la postérité :


Mais tout cela n'est que du vent, n'est-il pas vrai?

jeudi 12 avril 2012

The marcheuse urbaine on the beach

Il fait beau. Il fait chaud. C'est l'été. Je crois que je vais éventuellement devenir un "snowbird" car je commence à comprendre à quel point il peut être agréable de se sauver de la neige pour adopter le sable. J'imagine que je vieillis. En tout cas, je sais maintenant qu'en avril, je préfère de loin l'odeur de varech et le bruit des vagues au froid qui s'éternise et à la timidité du soleil qui n'ose poindre son nez. En attendant le retour cruel à la réalité, puisqu'il faudra bien un jour que j'expie le bon temps que je passe actuellement, je vous donne une idée de mon bonheur quotidien et matinal des derniers jours, soit la promenade sur la plage en compagnie de la soeur Psy :


Je sais, je sais. Je suis seule sur la photo. Est-ce que je dois absolument tout vous expliquer? La soeur Psy est à l'autre bout de la lorgnette.

Désireux de jouer les bons touristes, nous avons visité aujourd'hui le parc Flamingo Gardens. Vous vous rappelez peut-être mon désir exprimé dans ce journal non intime de me transformer en laitue d'eau. Eh! bien là je pense avoir trouvé mieux. Je veux devenir un opossum. Comme la charmante Wendy ci-dessous :


C'est que j'ai appris des choses fort intéressantes sur ce marsupial, ne serait-ce le fait que l'animal n'est justement pas un mammifère. Mais ce n'est pas la raison qui me pousse à changer ma nature. Non, c'est plutôt la façon dont l'opossum combat le danger. À dire vrai, il ne combat rien du tout. Placé devant un ennemi redoutable et redouté, il possède la capacité étonnante et utile de s'évanouir instantanément et de perdre tous ses liquides organiques en même temps. Il se transforme donc en faux cadavre, un cadavre puant en plus qui a l'air d'être mort depuis des lustres. Dégouté devant une proie aussi peu appétissante, l'ennemi bat en retraite. Lorsque le danger est écarté, l'intelligent et débrouillard opossum revient miraculeusement à la vie. N'est-ce pas merveilleux? Qui n'a pas rêvé de s'endormir le 23 décembre pour se réveiller le 2 janvier? Qui n'a pas souhaité perdre la boule pour éviter d'avoir à vivre un examen douloureux ou une chirurgie menaçante? Dans mon cas, un simple rendez-vous chez le dentiste ferait l'affaire! Tout cela mérite assurément réflexion, ce que je vais faire d'ici le reste de la semaine en poursuivant ma vinothérapie intensive.

Je vous laisse avec ces images qui vous donnent une très petite idée des nombreuses espèces d'oiseaux qu'il est possible d'admirer dans ce grand sanctuaire de 60 acres :



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Notes paternelles : Demain, vendredi 13, c'est le 80e anniversaire de mon papa!

mardi 10 avril 2012

It is a little bit chilly

Devinez où je me trouve en ce moment? En Floride. Oui, parfaitement. Avec l'Homme et la soeur Psy. Le trio infernal qui remet ça. Nous avons décidé de venir surprendre mon papa qui va souffler 80 chandelles ce vendredi. Je suis heureuse de vous apprendre que le fêté a survécu au choc de voir inopinément apparaître sa progéniture au moment où il se préparait à savourer son apéro de 16 h. Sans doute que l'alcool a contribué à protéger ses artères d'une fin brutale causée par une initiative filiale destinée à lui causer un bonheur incommensurable. Ouf!

Alors, nous voilà à Hollywood Beach en train d'apprendre à supporter une température oscillant dans les 25 degrés le jour et un soleil radieux qui réchauffe nos vieilles peaux. Plus difficile encore constitue la tâche de vivre dans une grande maison style Key West avec notre piscine privée! C'est à ce fardeau qui nous incombe pour la semaine à venir que nous devisions ce matin en nous faisant trempoter dans l'eau chauffée de notre trou d'eau personnel où nous savourions notre café et dégustions des assiettes de fruits frais.


En fait, depuis notre arrivée hier, les épreuves s'accumulent. Tenez, par exemple, notre repas de ce soir. Nous avons déniché aujourd'hui un marchand de poissons qui jouissait de critiques dithyrambiques sur la Toile. Toujours dans le but de nous imposer les plus lourdes peines, nous nous y sommes rendus afin de vérifier par notre nous-même l'exactitude de ces déclarations qui nous semblaient nettement exagérées. Pour nous assurer de ne pas tomber dans un piège conçu pour naïfs imprudents et nous retrouver les "poissons" de la farce, nous avons décidé de goûter au saumon fumé, au saumon poché à l'aneth, aux crevettes style Old Bay et à la salade de crabe. Ah! oui, j'oubliais presque la fameuse Key Lime Pie. Encore une fois, grâce à notre esprit de sacrifice et d'abnégation, nous sommes en mesure de déclarer que tout était vrai. Nous salivons encore. Et nous récidiverons dans un avenir très rapproché.

J'oubliais presque de vous parler de la faune floridienne. Nous partageons notre magnifique patio recouvert d'une structure en moustiquaire avec de petits lézards. L'un d'entre eux aime particulièrement nous rendre visite. L'Homme l'a baptisé Oscar Bellemare. Et ce soir, alors que nous terminions notre festin, nous avons entendu un miaulement auquel je n'ai évidemment pas pu résister. Une belle chatte tigrée se trouvait à notre porte. Je l'ai nourrie et l'ai affublée du patronyme "Florida". Je sais, je sais, ce n'est pas très original. Mais après deux bouteilles de vin, c'est le mieux que je pouvais faire. Quelques minutes plus tard, Florida se trouvait en compagnie d'un autre félin que l'Homme, dans le but de tester nos connaissances sur le pays de l'Oncle Sam, a désigné par le nom d'un autre état, soit "Nebraska". Alors, même loin de mon pays natal, je poursuis ma mission d'amante des bêtes!

Je termine en vous disant quelques mots sur le titre de ce blog. Il s'agit d'une déclaration fort spontanée d'un honnête commerçant d'articles de plage à la suite de l'expression de notre enthousiasme démesuré au sujet de la température clémente dont nous profitons. Pour nous, c'est l'été! Pour lui, it's a little bit chilly! Tout est question de perspective dans la vie, n'est-ce pas?

lundi 2 avril 2012

Un autre de ces merveilleux lundis

Beau soleil dès mon lever. Je me suis dit que ça augurait bien pour le cours de yoga. Mieux que la semaine dernière en tout cas où il y avait un vent à écorner les boeufs (prononcer beu) quand je suis sortie cueillir le journal sur le balcon. Je n'avais alors fait ni une ni deux, et j'étais retournée me blottir sous les couvertures. Pas de ça ce matin. Non, ma Madelon! La lumière me donnait une énergie nouvelle, le goût de mettre mon nez dehors justement.

Pendant que je patientais à mon ex-arrêt d'autobus, j'en ai profité pour faire la conversation avec le gars qui habite en face dudit arrêt. Je ne l'avais pas vu depuis un bout puisque nos horaires ne correspondent plus vraiment. J'étais très heureuse d'échanger avec lui et aussi de renouer avec Zak, son Labrador blond au caractère absolument placide. Une fois arrivée à mon ex-bureau, j'ai eu le temps de prendre une tisane avec deux ex-collègues avant de me diriger vers la salle de yoga.

Ah! quel plaisir de lancer un ÔM apaisant et de se centrer sur la respiration pour prendre le pouls de son être! Les pieds bien ancrés sur le tapis, je sens mon corps se réjouir à mesure que je l'étire. La prof nous fait respirer de différentes façons nous demandant parfois de retenir notre inspiration ou notre expiration, ou encore d'exécuter rapidement des mouvements en trois temps avec nos bras. Mes muscles se réchauffent. Je sue même à petites gouttes en faisant la table, la planche, le chien, le pigeon, et j'en passe. Je commence à avoir hâte d'adopter la position du cadavre et d'entrer dans la phase de la relaxation. Enfin, ça y est. Avant de nous détendre complètement, nous devons répéter trois fois "Je ne dormirai pas." Me semble que je me suis entendue ronfler à un moment donné. Hon!

Après avoir atteint un haut niveau de zénitude, je suis allée au salon de thé pour déguster un divin nectar de Chine et prolonger le plaisir de me sentir sereine et paisible. Quand je suis sortie, le soleil brillait toujours. Il y avait pas mal de vent mais j'ai décidé de le braver pour me rendre au Marché By et ainsi franchir la frontière qui mène au ROC (Rest of Canada pour les non-initiés). J'adore prendre le trottoir de bois du pont Alexandra. Lorsqu'on délaisse la rive québécoise en direction de l'autre solitude, on peut apercevoir le très beau bâtiment de la Bibliothèque du Parlement, les écluses d'Ottawa, le château Laurier, la pointe Nepean, le Musée des beaux-arts. Je suis remontée sur la promenade Sussex pour entrer dans la basilique Notre-Dame. Comme la dernière fois où j'y étais allée, j'ai été frappée par le silence qui y règne. Un autre monde, celui-là fait de calme et de piété. J'en ai profité pour rendre grâce d'être là, tout simplement. C'est à ce moment que je me suis rendue compte que j'avais fait un bout de chemin depuis ma dernière visite. Au lieu d'être envahie par les larmes, j'avais le coeur qui exultait. Comme c'était bon.

Vraiment, les lundis me réussissent depuis que je suis devenue une heureuse retraitée. Faut dire que c'est toute une chance de pouvoir débuter la semaine dans le plaisir et la lenteur. Et quel privilège de la poursuivre au service des autres!