mercredi 18 avril 2012

Derrière et devant la caméra

Je ne sais pas pourquoi mais, depuis que je suis à la retraite, j'ai moins le temps d'écrire. Pourtant, je m'imaginais passant des après-midis entiers à rédiger mes mémoires de fonctionnaire ou à épancher mes états d'âme d'anxieuse finie sur mon clavier. Que nenni! D'abord, je ne suis à peu près jamais à la maison les après-midis, sauf la fin de semaine et encore. Ensuite, je suis souvent trop fatiguée en soirée pour écrire quoi que ce soit. Et puis, il faut bien que je fasse un peu de ménage de temps à autre ou, à tout le moins, ramasse ce qui traîne.

Tout ce préambule pour vous annoncer que je suis de retour dans mes pénates. Vous le constatez aisément, fins observateurs que vous êtes, en me retrouvant ici dans mon plus simple appareil. Adieu donc les photos de beaux oiseaux et de vagues déferlantes! Faut dire que l'oeil photographique de la soeur Psy a également pris le bord.

J'étais donc à mon poste aujourd'hui afin de prendre les appels pour le dépannage alimentaire. Les choses ne se sont évidemment pas améliorées en une semaine. Le nombre de personnes en situation difficile ne cesse de s'accroître. Je crois que nous vivons déjà le contrecoup de l'indifférence de nos gouvernements envers les plus démunis. Les récents budgets présentés tant au provincial qu'au fédéral ne contenaient en effet aucune mesure pour améliorer la situation des personnes vivant dans la pauvreté. Je n'arrive pas encore à concevoir comment on peut penser qu'une personne peut se loger, se nourrir et s'habiller avec moins de 700 $ par mois. Le loyer le plus modeste va presque toujours chercher dans les 400 $. Et cela ne tient pas compte du chauffage et de l'électricité. Pas étonnant donc que le téléphone ne dérougisse pas.

Je m'inquiète de plus en plus de la capacité des organismes à venir en aide à toutes ces personnes en détresse. J'ai ainsi appris aujourd'hui que certains ne peuvent plus accepter de nouveaux bénéficiaires et que d'autres ont tout simplement coupé dans les services offerts. Il y a maintenant des centres de dépannage qui ne donnent plus de viande. Et pour cause... la banque alimentaire n'en livre jamais. J'imagine qu'elle-même n'a pas l'argent pour en acheter ou encore qu'elle ne reçoit pas de dons de ce type. Vous voyez le portrait. Loin de moi l'idée de vous entraîner dans le cercle vicieux de la culpabilité. Je vous demande simplement d'être reconnaissant quand vous vous installez devant votre assiette.

Je laisse la dénonciation sociale pour vous glisser quelques mots sur un projet fort intéressant auquel je participerai vendredi. J'ai été approchée pour faire partie d'une table ronde sur l'adoption dans le cadre de l'émission de télévision C'est ça la vie sur les ondes de Radio-Canada. Inutile de vous dire que cela m'énerve un peu mais j'ai parlé à l'animatrice ce soir et je pense que tout va bien se passer. J'espère simplement que je vais arriver à transmettre à quel point l'adoption représente une aventure extraordinaire et enrichissante. J'espère aussi que je ne deviendrai pas émue au point de verser quelques larmes, ou que mes propos embarrassent de quelque façon le Fils et la Fille. Je vous tiens au courant de mon nouveau statut de vedette du petit écran!
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Notes fauniques : J'ai installé la pompe dans l'étang hier. Je n'avais plus guère le choix : l'eau était verte. Je voyais à peine les poissons. Ce matin, c'était un peu mieux. J'ai quand même dû commander une nouvelle pompe parce que la vieille, eh! ben, elle pompe mais pas dans le bon sens du mot. Et je termine en vous informant que les membres du ménage à trois batracien se faisaient griller les cuisses au soleil cet après-midi. Ils étaient tous tellement mignnnnnnons!

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