samedi 28 février 2009

Une question de vie et de mort

Comme tout va mieux quand je peux aller exerciser mon corps et exorciser ma tête. Aujourd'hui, c'était vraiment bien. La température, pour moi en tout cas, était idéale. Je dis pour moi car, selon la Fille, il faisait froid. Mais moi, sans doute parce que j'étais enveloppée dans ma bulle, je n'ai rien senti. Au contraire, j'avais chaud et pour cause.

J'aurais voulu marcher jusqu'à épuisement. J'aurais voulu aller jusqu'au bout de mes tourments, jusqu'au bout de mes rêves, jusqu'au bout, c'est tout. C'était tellement bon de ne plus penser à rien sauf à mettre un pied devant l'autre et de recommencer (ritournelle connue).

J'ai fait un seul arrêt : devant l'entrée du cimetière. Je pensais aller y faire un tour comme cela m'arrive de temps à autre quand j'ai besoin de sentir la vie. Mais je me suis contentée de regarder de loin l'immense croix du Calvaire. Elle est moins jolie depuis que quelqu'un a eu l'idée saugrenue de repeindre la scène en doré et en bronze. Ça brille bizarre... Je l'aimais mieux simplement en blanc et en noir. L'effet était plus, disons, apaisant.

J'aime les cimetières. Pour moi, c'est la continuité de tout. Des gens en retrait qui maintenant ont tout leur temps et qui nous regardent courir. Je suis certaine que, même s'ils retrouvaient leurs jambes, ils ne se joindraient pas à la parade. Ils ont déjà donné et ils ont compris.

J'ai repris mon parcours. Je crois bien que j'ai continué de marcher vite. Y en a qui ont la tête dure ...

vendredi 27 février 2009

Pensées télégraphiées

Journée idéale, mon oeil! Il y a eu pluie, grêle et vent à écorner les boeufs. Une température qui allait somme tout assez bien avec mon état d'âme.

Qu'est-ce que j'ai fait de ma journée de congé? Visionné encore deux autres épisodes de Prison Break et fait monter ma tension artérielle un bon coup; épluché les betteraves que je veux utiliser en salade demain; rempli les maudits papiers pour le remboursement de mes frais médicaux. Vraiment passionnant!

Ah! mais en soirée, suis allée voir le ballet Giselle. Pour ceux qui ne connaissent pas (comme moi avant d'y aller), il s'agit de quelque chose d'hyperclassique. L'histoire? Elle aussi très classique comme vous allez voir : une fille, deux gars, trahison, mort et châtiment. J'ai aimé parce que la production était très belle et aussi parce que je dois reconnaître la maîtrise technique des danseuses et danseurs. Ça m'a confirmé une chose, cependant : mon esprit rebelle prend le dessus. Je m'aperçois que j'aime mieux me casser la tête à essayer de comprendre un spectacle de danse moderne (comme je l'ai fait vendredi dernier avec Rubber Band Dance) quitte à en sortir un peu frustrée de ne pas avoir tout saisi. Ça me rejoint tellement plus. Comme le metal.

Allez à demain... il faudra que je marche car je suis comme une ourse en cage... je tourne en rond... dans ma tête...

jeudi 26 février 2009

Réflexions hétéroclites

La violence... je me suis tapée trois autres émissions de Prison Break ce soir. Beaucoup d'action et de suspense. Beaucoup de sang aussi et de souffrance morale. C'est sûr que je suis accro à l'histoire maintenant. Difficile, voire impossible de décrocher, mais je suis parfois obligée de me cacher sous les couvertures pour ne pas tout voir. Je fais vieille école sans doute. De nos jours, il n'y a pas grand-chose qui dérange grand monde, du moins c'est mon impression. On peut passer devant des sans-abris sans même leur jeter un regard. On voit des gens se faire tabasser et on n'intervient pas. On se fait bousculer et on ne réplique pas.

La peur... elle est là, partout. Si je dis quelque chose, que va-t-il m'arriver? Si je hausse la voix pour me faire respecter, qu'est-ce qu'on va penser de moi? Si je dis à quelqu'un qu'il dépasse les bornes, vais-je recevoir une claque en pleine figure?

Le courage... de se tenir debout. C'est tout un contrat. Des fois, j'ai envie d'abandonner parce qu'il me semble que je me bats trop souvent pour des causes perdues. Mais je suis accro à mes valeurs maintenant. Difficile, voire impossible de faire autrement. Quand je prends la résolution de me taire, de faire profil bas, ça ne dure jamais longtemps. Je n'y peux rien... je retourne dans l'arène et je prends les coups. J'essaie de choisir mes causes, d'en avoir moins.

Le détachement... pas pour devenir indifférente, non, pour me protéger, pour que ça fasse moins mal. Ne pas me laisser envahir continuellement pour garder ma force, mon énergie. Mais quand même... les réfugiés qui sont obligés de rester dans des camps pendant des années... les gens qui doivent apprendre à vivre sous les bombes... les itinérants sur qui on a fait une belle enquête qui n'a strictement rien changé à leur vie... les organismes de bénévoles qui se battent pour obtenir du financement pour garder leurs portes ouvertes... les enfants dont on abuse, ceux qu'on n'aime pas ou qu'on aime mal... tous ceux qui ont faim même ici près de chez nous... ceux qui perdent leur emploi et qui ne savent pas ce que demain leur réserve... les personnes âgées toujours seules parce qu'on les a tout simplement oubliées...

Si vous saviez comme j'ai pleuré en écrivant ces lignes...si vous saviez comme je cherche à faire partie de la solution.

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TGIFF à vous tous! Pour moi, c'est déjà commencé car j'ai congé demain et j'ai l'intention que ce soit une journée idéale!

mercredi 25 février 2009

La crise, quelle crise?

Qu'est-ce que je lis ce matin sur Cyberpresse? Il paraît que
100 000 personnes ont pris la peine de voter pour les lofteurs qui se retrouveront dans un genre de "remake" pour perdants. Oui, oui, une émission qui consistera à donner une deuxième vie aux pas chanceux des Loft Story d'avant. On a appelé ça "La Revanche".

Écoutez-moi bien les Marie-Jambon (j'adore ce nom utilisé par Marc Labrèche dans 3600 secondes d'extase pour pasticher une participante de Star Académie) et les MarcoCromagnon de ce monde : si vous avez perdu une fois, ce n'est pas sans raison. Et si les gens votent pour vous revoir dans l'aquarium du Loft (ou devrais-je dire dans le bain tourbillon), c'est peut-être qu'ils n'ont pas encore assez ri de vous la première fois PAS parce qu'ils vous trouvent intéressants!! Non, mais, vous n'avez pas envie des fois d'abattre les cloisons de verre qui vous entourent ou de briser l'oeil de la caméra? C'est quoi cette obsession de raconter votre vie plate à la télé? Imaginez-vous qu'il se passe des choses en dehors de votre petit moi. Il y a des gens qui perdent leur emploi, d'autres leur fonds de pension. Nous sommes en CRISE, vous en êtes-vous même aperçus? Mais peut-être, finalement, que vous constituez tout simplement un des heureux divertissements dont le bon peuple a tant besoin pour rester engourdi dans sa bienheureuse indifférence.

Et tant qu'à y être, je me tourne maintenant vers les "Boys" de ce monde : ainsi, pour vous autres, la crise n'est pas dans le Loft et encore moins sur le parquet de la Bourse, non, elle est sur la glace avec Gainey, Carbo et les joueurs du CH. Quand je pense que vos histoires ont fait plusieurs fois la une de La Presse ces dernières semaines, je suis découragée de la vie! Mais je ne devrais pas l'être car continuer à s'occuper d'autant de sornettes constitue assurément la preuve irréfutable que crise il n'y a pas!

Non mais faut-il être bête pour être heureux?
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Notes pédestres : les trottoirs étaient dégagés, la température était douce, le soleil était au rendez-vous, et moi, bien, j'aurais pu pousser davantage mais l'énergie n'y était pas.

mardi 24 février 2009

La débandade

Aujourd'hui, c'est l'hécatombe. Debout dans l'autobus après le travail, tassée comme une sardine, je suis sortie du wagon à bestiaux (ou devrais-je dire de l'aquarium) avec toujours le ferme propos de rester fidèle et d'aller marcher "croûte que croûte".

Arrivée à la maison, je m'empresse d'aller mettre mes vêtements de fille des rues et là, tout d'un coup, le courage m'abandonne complètement. La fatigue m'envahit et je ne peux y résister. J'ai mal aux jambes et aux genoux. Il me semble que je ne pourrai de toute façon faire un pas de plus sur les trottoirs encore enneigés par endroit.

Je m'effondre totalement en grignotant avant le souper et, ô plaisir coupable, je pousse même le vice jusqu'à manger une pointe de tarte au sucre achetée par l'Homme, ce grand tentateur devant l'éternel.

Enfin, je passe la soirée à enfiler les six premiers épisodes de la deuxième saison de Prison Break (ça c'est de la faute au Fils qui m'a déjà rendue accro à 24 et qui a maintenant ajouté une autre dépendance à mon répertoire). Je vais finir par croire que je suis influençable!

Là, il est 21 h 40 et les yeux me ferment tout seuls. Demain, ça ira mieux! Je devrais retrouver ma "fermeté" après la débandade!

lundi 23 février 2009

Le ferme propos de rester fidèle

Vraiment, aujourd'hui, ma décision de devenir une marcheuse urbaine, prise il y a de cela presque trois ans maintenant, a été mise à rude épreuve. La température était pour le moins exécrable en raison du facteur éolien qui refroidissait tout : mon visage, mes mains, mes pieds et mon ambition de m'entraîner! (petite parenthèse - je me demande comment on faisait avant pour survivre à l'hiver quand on ne mesurait pas ce fameux facteur éolien. Quand je pense au nombre de fois où j'ai frôlé l'engelure ou l'hypothermie, ça me donne froid dans le dos! - fin de la petite parenthèse).

Ce qui m'amène à aborder un autre facteur important dans ma pratique de l'activité physique, soit le courage de persister. Je dois dire que je trouve encore difficile de marcher l'hiver après le travail, surtout de novembre à fin janvier. Il fait noir, il fait froid, il fait beaucoup mieux à l'intérieur au chaud que dehors avec le bout du nez gelé. Je me suis achetée les vêtements appropriés et c'est rare que j'ai froid. Mais quand même... Par contre, j'adore marcher en après-midi la fin de semaine, surtout quand il y a du soleil.

Lorsque l'été arrive avec ses grandes chaleurs et son humidité, je marche alors le matin très tôt quand je ne travaille pas. Au retour du bureau, je dois parfois attendre un peu avant d'aller marcher, sinon c'est le four! Encore là, c'est toute une histoire car je suis incapable de m'entraîner si j'ai quelque chose dans l'estomac. Je dois attendre au moins trois heures après avoir mangé si je veux être capable de faire efficacement mon parcours.

Mais pourquoi, me suis-je souvent demandé, est-ce que je persiste et signe? D'abord, pour le plaisir d'être dehors et de respirer (dans ma tête et dans mon corps). Ensuite, pour la musique, bien sûr! Enfin, pour l'immense bien-être que je ressens après l'exercice...car je ne jouis pas seulement après avoir couru, mais aussi toutes les fois où je complète mon parcours. C'est là que je me rends compte à quel point il est important de rester fidèle à son soi-même!
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Notes pédestres : Jason Mraz - c'est parfait le matin dans l'autobus mais pas assez défoncé pour l'entraînement. Je suis vite, vite revenue au metal. On ne se change pas comme ça!

dimanche 22 février 2009

La révolte ménagère apprivoisée

Je déteste faire le ménage. Je n'y trouve pas mon compte. Le plaisir beaucoup trop éphémère de contempler le miroir immaculé d'une salle de bains ne vaut pas le temps que je dois consacrer à le nettoyer... lui et tout le reste avec!

Il fut une époque pourtant où je jouissais de voir la maison propre. Nous n'étions que deux à cette période : l'Homme et moi. Comme l'Homme travaillait toutes les fins de semaine, je prenais ces deux jours pour récurer la maison de fond en comble. Inutile de dire que je m'acharnais sur des microscomes de poussières. En plus, je me faisais un point d'honneur de finir ma journée en mitonnant un repas complet : de la soupe au dessert! Est-ce que j'étais contente de moi? La plupart du temps, j'étais tellement fatiguée et écoeurée de ma journée que j'étais d'humeur massacrante pendant toute la soirée. Est-ce que je répondais aux exigences de la Société... ou pire de l'Homme? Que non! Je m'imposais moi-même ces corvées croyant que c'était là le lot de toute ménagère digne de ce nom.

Avec l'arrivée des enfants, je me suis retrouvée débordée complètement. Je ne faisais tellement plus rien pour moi qu'un jour, devant la question de mon psy me demandant quels étaient mes passe-temps préférés, je suis restée muette. Non seulement je n'avais pas de passe-temps, mais je ne savais même plus s'il y avait quelque chose encore que j'aimais faire juste pour le plaisir.

Ce fut la descente aux enfers, puis la révolte. J'ai décidé de diminuer mes exigences et de me contenter du strict minimum. J'ai aussi défini les corvées pour les répartir entre l'Homme, le Fils et la Fille... avec plus ou moins de succès. C'est là que j'ai vraiment lâché le plumeau! Si personne ne semble concerné ou intéressé par le ménage, pourquoi le serais-je? À partir de ce moment, je n'ai fait que mes corvées et je me suis trouvée des choses plus intéressantes à faire que de courir après la saleté.

Je me suis donc littéralement retrouvée dans le jardinage. C'est là mon autre passion après la marche. Quand arrive la période de l'année où je peux enfin laisser libre cours à mon plaisir de jouer dans la terre, je fais le ménage uniquement lorsqu'il pleut dehors. Un été beau et chaud devient donc une catastrophe sur l'échelle de Richter pour mon intérieur. Il m'arrive de faire une salle de bains sur deux pendant plusieurs semaines... jusqu'à ce que les fleurs soient plantées ou qu'un orage éclate!

Un autre conseil qui m'a aussi beaucoup aidé à apprivoiser ma révolte ménagère, c'est celui-ci, qui m'a été donné par une très grande et très sage amie : "Il faut toujours commencer par faire ce qui est le plus important". Dans mon cas, c'est prendre soin de moi. Maintenant, au lieu de me dire que je vais aller marcher après avoir fait le ménage ou je ne sais trop quoi encore, je décide plutôt à l'avance de l'heure à laquelle je veux aller marcher. Cela représente ainsi le nombre maximal de minutes que je suis prête à consacrer aux tâches futiles mais apparemment nécessaires de l'entretien ménager. Résultat : toutes les fois où je me retrouve dehors, branchée sur ma musique, heureuse de respirer l'air frais et de me sentir en forme, je jubile. J'ai encore une fois gagné car je me suis choisie. N'est-ce pas là l'essentiel?
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Notes pédestres : Une température douce et agréable, le soleil a même percé les nuages pendant que j'étais dehors. Tout un entraînement pour les chevilles et les mollets par exemple à cause de l'épaisseur de neige mouillée sur les trottoirs. Mais ce n'est pas grave, car sentir mon corps heureux dans l'effort valait vraiment la peine!

Eh! c'est lundi demain!

samedi 21 février 2009

Le credo d'une rebelle

Je crois en l'importance de me respecter et d'être à l'écoute de qui je suis vraiment et tant pis si ça dérange;
Je crois que je dois continuer à poser des questions jusqu'à ce que les réponses aient du sens;
Je crois à l'obligation de solidarité entre travailleurs et pour cela je n'hésite pas à sortir dans la rue pour faire valoir mes droits;
Je crois que je dois être sensible à la pauvreté et que je dois continuellement trouver des façons de partager ce que j'ai;
Je crois que je dois éviter les étiquettes et les jugements trop rapides;
Je crois à la différence et je la souhaite et je la crée;
Je crois dans la langue française parce qu'elle me définit et je travaille fort pour la préserver en dénonçant les situations où elle est bafouée;
Je crois au devoir de citoyen et je vote et, au besoin, je travaille pour la cause;
Je crois à ma capacité de m'indigner pour mieux dénoncer;
Je crois qu'être rebelle me permet d'abattre les murs, autant ceux que les autres érigent autour de moi que ceux entre lesquels je m'enferme moi-même;
Je crois que je suis une rebelle trop modérée... je peux faire mieux!
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Notes pédestres : Température - Vivifiante / Soleil - Beau et chaud / État des trottoirs - La rue était bien dégagée

jeudi 19 février 2009

Sans détour

Ah! ce matin... j'aurais voulu que l'autobus n'arrive pas. Il faisait beau, j'oserais même dire chaud. Et c'était tranquille... tout blanc. J'aurais voulu aller marcher tout de suite. J'en avais des fourmis dans les jambes. Mais il fallait bien gagner cette garce de vie, comme dit l'Homme.

Ce midi... je suis sortie avec les collègues dans un resto pour souligner le départ de F. Je me rends bien compte que j'ai parlé de départs toute la semaine. Je n'en peux plus de faire mes adieux et de me déchirer le coeur. Je te le redis, F., ce ne sera plus la même chose sans toi!

En fin d'après-midi...j'ai pratiquement assisté à un détournement d'autobus et ce n'était pas à cause de la visite d'Obama parmi nous. En fait, c'était plutôt drôle. Une petite madame, un peu boulotte, a traversé la rue sans regarder pour entrer dans l'abribus où je me trouvais. Et là voilà qui commence à maugréer contre tous les autobus qu'elle voit et qui ne passent pas devant l'abribus. Enfin, il en arrive un mais il porte l'inscription "Secondaire". Elle ne fait ni une ni deux et se précipite à la porte de l'autobus pour tenter de convaincre le chauffeur de la prendre. Celui-ci lui explique sans doute qu'elle n'a pas l'âge qui correspond à la destination du véhicule. Fâchée, elle revient vers l'abribus et continue de marmonner et de s'impatienter en nous prenant à témoin. Soudain, elle voit un autobus de l'autre côté de la rue. Elle se précipite de nouveau dans la rue en faisant fi du feu de circulation. Quand elle arrive près de l'autobus, celui-ci a quitté l'arrêt. Le chauffeur refuse de l'embarquer. Elle décide alors de cogner sur la porte du côté et tente de gagner à sa cause les passagers qui sont dans le véhicule. Elle revient enguirlander le chauffeur qui ne bronche pas et poursuit sa route. Finalement, elle traverse de nouveau la rue pour retourner à l'abribus. Elle reprend ses vociférations et c'est nous, les autres personnes dans l'abribus, qui devons lui dire que l'autobus qu'elle attendait est là, devant elle. Un peu plus et elle le manquait. Nous avons bien ri quand elle est partie car nous n'étions même pas certains si elle avait pris le bon autobus. Selon une des personnes présentes, il semble qu'elle répète ce manège tous les jours. Il a dit : "Il faudrait bien qu'elle apprenne à un moment donné le numéro qu'elle doit prendre et qu'elle s'en rappelle!"

Ce soir... j'ai tergiversé : le Gym ou la rue? C'est la rue qui a gagné. Et moi aussi car, même si les trottoirs étaient enneigés, j'ai marché dans un état second tellement je me sentais enveloppée dans un cocon. Je ne pensais plus à rien. Je respirais à pleins poumons. Je vivais... en usant avec énormément de plaisir ma paire d'espadrilles.

Eh! TGIFF demain!

mercredi 18 février 2009

Passé... est le participe de cette chronique

VU... en sortant du bureau un banc de neige atteint du cancer du poumon : il était pratiquement recouvert de mégots de cigarettes. Tout simplement dégoûtant! Merci, chers fumeurs, de rendre malade notre environnement.

ACHETÉ... ce midi un nouveau fard à joues. J'avais échappé l'ancien dans l'évier ce matin. Je n'aime pas tant que ça jouer à la madame. Je limite au max les artifices. On ne vieillit qu'une fois. Il faut quand même que ça paraisse un peu.

ADMIRÉ... la neige qui est tombée aujourd'hui. Moi aussi j'ai hâte que l'hiver finisse. Mais, quand la température n'est pas froide, c'est absolument magique d'être dehors pour voir les flocons et surtout les entendre. Vous êtes-vous déjà arrêté dans la rue (quand vous êtes à pied, bien évidemment), et que tout est tranquille. Vous pouvez littéralement entendre la neige tomber. C'est super zen!

SALUÉ... pour la dernière fois mon collègue qui prenait sa retraite aujourd'hui. Je n'arrêtais pas de lui demander comment il se sentait. Je ne cessais de l'observer. J'étais à la recherche... j'étais à ma recherche...

DÉCOURAGÉ... plusieurs de mes collègues en leur faisant part de ma philosophie de la retraite : c'est la dernière étape avant le trou. C'était peut-être un peu cru, non?? Mais ce n'était pas creux en tout cas.

APPRÉCIÉ... beaucoup, encore une fois, les commentaires de Yosterdude. Puisse-tu user un très grand nombre de paires de chaussures... j'ai besoin de ta marchandise.

FATIGUÉE... suis-je de parler comme Yoda dans La Guerre des étoiles. FINIE donc est cette chronique.
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Notes pédestres : pas de marche... c'était l'épicerie... de toute façon, la neige a maintenant recouvert la glace qui se trouve encore sur les trottoirs. C'est plus risqué pour la marcheuse urbaine. On verra demain!

mardi 17 février 2009

Horloge biologique

C'est sûr que mon horloge biologique ne bat pas la mesure pour l'appel irrésistible de la maternité. J'ai déjà donné. J'ai même compliqué le tout en faisant de l'importation. Mais ça valait la peine.

Non, mon horloge biologique s'emballe à l'approche de l'heure fatidique de la retraite. Autour de moi, les baby-boomers se bousculent à la porte de sortie. Encore hier, nous avions une petite fête pour souligner le départ d'un collègue. Et ce n'est que le début, car nous sommes plusieurs qui allons emboîter le pas dans les deux ou trois prochaines années.

Je sais, je sais. Je devrais être heureuse et avoir hâte. Ce n'est pas encore tout à fait ce que je ressens mais je travaille là-dessus. C'est bien beau de parler de liberté mais moi je trouve qu'il y a un fort prix à payer pour jouir de cette liberté : la vieillesse. Et ça, même si je sais qu'on n'y échappe pas, ça ne me tente pas vraiment. M'enfin... j'ai encore le temps d'y penser.

En attendant, permettez-moi de partager cette anecdote qui m'a été racontée par l'Ami ce matin. Imaginez-vous un jeune retraité...il a quitté depuis quatre mois seulement. Ses collègues, lorsqu'il est parti, ont promis de garder contact : "Bonne chance! On s'appelle et on déjeune." Pendant ces quatre premiers mois, ils n'ont évidement pas eu le temps de le contacter. Ça ne faisait pas si longtemps qu'il était parti après tout. Ce matin-là, le retraité décide d'aller au centre commercial avec sa femme pour s'acheter une nouvelle paire de chaussures. Il lui dit : "Tu peux aller faire tes emplettes de ton côté. On se retrouve ici dans une heure." Vous avez peut-être déjà deviné la suite. En se penchant pour attacher les lacets de ses nouvelles chaussures, il s'effondre foudroyé par une crise cardiaque. Et qu'est-ce que Madame retrouve après une heure? Un cadavre.

Morale de cette histoire : marchons pour user le plus grand nombre de paires de chaussures possible car, un jour, il faudra bien acheter la dernière paire!

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Notes pédestres : ça fait deux jours de suite que j'ai droit à un coucher de soleil extraordinaire pendant ma marche. Quelle lumière! C'est vraiment énergisant.

lundi 16 février 2009

TGMO avant TGIF (ou le tic-tac du fonctionnaire)

6 h 10. Je viens d'embarquer dans l'autobus. Petit matin frisquet. Heureusement, j'ai une place assise. Ce n'est pas toujours le cas. Je déteste être debout le matin. Le soir, ça va. La journée est finie et peu m'importe la façon dont je retourne à la maison : assise, debout, la face collée contre la porte, immobilisée entre deux mastodontes, bref, pourvu que j'arrive.

Mais je m'éloigne de mon propos. Je suis assise donc et je regarde par la fenêtre. Je pousse un soupir et, en mon for intérieur, je pense "c'est lundi, encore quatre jours à faire avant la fin de semaine". Un sursaut de conscience réveille mes neurones encore endormis. "Mais, qu'est-ce que tu fais là, ma vieille? La sentence à perpette a finalement eu ta peau. Voilà que tu t'accordes au tic-tac du fonctionnaire."

Je vous explique. Pour survivre à sa semaine, le fonctionnaire a besoin de repères bien précis, sinon il est perdu. Ainsi, le lundi, il fait le décompte. C'est ma réflexion de tout à l'heure. Habituellement, cette remarque s'accompagne d'un sentiment de découragement, car c'est l'Everest qui se dresse devant lui. Non, il ne passera pas au travers.

Il attend courageusement le mercredi pour s'exclamer : "Hé, c'est le milieu de la semaine. Il ne reste que deux jours avant la fin de semaine. On va voir le boutte du boutte du tunnel". Et il a un regain d'énergie, un mince filet d'espoir.

Le jeudi, il retombe en déprime. Il reste encore une journée à travailler. Quand il pense que c'est trop et qu'il ne pourra pas survivre aux travaux forcés une journée de plus, c'est à ce moment de la semaine "qu'il call malade". Que voulez-vous? La vie de fonctionnaire n'est pas de tout repos.

Puis, pour ceux qui ont résisté aux vents et marées de la fonction publique, arrive le summum : j'ai nommé le cri victorieux du fonctionnaire, du moins de celui qui travaille en Outaouais : TGIF, soit Thank God, It's Friday!

Et TGMO, me direz-vous? Je l'ai inventé ce matin : Thank God, Monday is Over!

Je me dois ici d'ajouter la version metal de Yosterdude car elle m'a vraiment allumée. Pour lui, (et pour moi à partir de dorénavant), c'est donc TGIFF ou Thank God, It's Fucking Friday!

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Notes pédestres : il faisait un peu froid, les trottoirs étaient un peu glacés et, pour la première fois depuis longtemps, il a fait clair jusqu'à la fin de mon parcours. Vivement l'été!

dimanche 15 février 2009

Après l'extase... la chute

J'ai traîné de la patte toute la journée. Manque de sommeil? Abus de la bonne chère? Consommation excessive? Un peu de chacun sans doute. Tout ce que je sais c'est que je sentais la chape de plomb sur mes épaules. Et cet engourdissement des émotions. Il fallait que je me secoue.

Je suis donc allée dehors vers la fin de l'après-midi après avoir hésité entre une sieste et une séance d'exercice. J'ai fait le bon choix. Il faisait plus froid qu'hier mais c'est en plein ce qu'il me fallait pour me réveiller. Pour les curieux, si vous voulez tout savoir, non, il n'y a pas eu de course aujourd'hui, sauf à la montée et à la descente de la pente de mi-parcours. L'envie était là mais pas l'élan porteur. Je vous l'ai dit, je vivais une déprime. Le bad trip qui suit la montée vertigineuse. L'angoisse insidieuse qui revient vous narguer après que vous ayez, oh! si peu pourtant, goûté à quelque chose de nouveau, de merveilleux. Vous savez, c'est comme ce qui arrive après qu'on a pris la décision de changer quelque chose dans notre vie. On sait que c'est ce qu'il faut faire. Mais on dirait qu'on a la chienne de faire le pas. Ou encore c'est comme après avoir vécu un super beau moment qu'on voudrait voir durer pour toujours. On s'accroche. Ne pars pas. Reste encore un peu. Je me sens si bien. C'est inutile...

Je crois que c'est ainsi parce que notre corps ne pourrait pas être constamment dans l'extase. Et, le serait-il, pourrait-il l'apprécier toujours au max? Je pense aussi qu'on ne repart jamais de zéro. Ce qui s'est inscrit reste. Et pour peu qu'on ait envie que cela se reproduise, on peut le revivre encore plusieurs fois. Donc, après l'extase, la chute. Après la chute, la remontée.

samedi 14 février 2009

J'ai joui et j'ai couru (chronique de Saint-Valentin)

Je ne sais pas ce qui est arrivé en premier : la jouissance ou la course. C'est comme l'oeuf ou la poule. Mais attendez que je vous raconte.

Je n'étais pas supposée aller marcher aujourd'hui. Je m'étais entraînée cinq jours cette semaine et comme je me donne comme but de marcher au moins quatre fois par semaine, je me disais que j'avais bien mérité une journée de farniente. En plus, je recevais le soir et j'étais loin d'être en avance dans mes préparatifs culinaires. Mais tout ce beau raisonnement a vite fondu comme neige au soleil justement devant la luminosité de cette très belle journée d'hiver.

Sans donc pousser la réflexion plus loin, je m'habille et je sors. Ah! c'était fantastique. La température était parfaite : juste assez froide pour vous rougir les joues et vous fouetter les sangs. Et je commence mon parcours avec In Flames qui me crache dans les oreilles. J'avais comme un débordement d'énergie en moi. Je ne sais pas si ça venait d'un surentraînement (ne riez pas, dans mon cas, ça pourrait s'appliquer!) ou de la nouvelle musique fournie par mon pusher de metal. Bref, il me semblait que mes espadrilles ne me suivaient plus. Et c'est arrivé... sur une des tounes endiablées dont je vous ai déjà parlé. J'ai couru... d'un coin de rue à un autre. J'étais stupéfaite. J'ai dit à mes espadrilles d'arrêter ça tout de suite. Je ne comprenais plus rien. Je savais seulement que c'était merveilleux de me sentir aussi légère et aussi forte.

Ça ne s'est pas terminé là. Je suis maintenant au bas de la pente de l'église (elle aussi, je vous en ai parlé, elle marque la moitié de mon trajet) et voilà que ça me reprend. Une folle envie de m'envoler. Et je cours en montant la pente et je cours en la redescendant. Heureusement qu'il y avait de la glace sur le trottoir sinon je ne me serais peut-être pas arrêtée. Je continue à marcher. Et je ne peux résister de nouveau à courir une autre fois vers la fin de mon parcours.

Je ne peux pas vraiment expliquer ce que j'ai ressenti. Sauf que les larmes ont coulé quand je suis arrivée dans l'entrée de la maison. Je me suis accoudée sur la clôture pour regarder l'immense érable dans la cour. Je ne sais pas trop pourquoi je pleurais. C'est comme s'il y avait quelque chose qui avait débloqué tout d'un coup. Comme si tout devenait possible... comme si une énergie nouvelle coulait en moi... comme si je sentais que je reprenais possession de quelque chose que j'avais oublié. Peu importe... c'était tellement bon.

vendredi 13 février 2009

Marche intérieure

Changement de décor complet aujourd'hui. Oubliez les trottoirs, glacés ou non, les hallucinations et les délires, véridiques ou non, et imaginez-moi sur un tapis roulant dans le Gym. C'est là que je suis allée m'entraîner en fin de journée, dans l'odeur enivrante et caoutchouteuse qui caractérise, j'imagine, ce genre d'endroit. Je dis, j'imagine, car c'est le premier que je fréquente.

"Oh! oh! elle n'a pas l'air d'apprécier tant que ça", déduisez-vous de ma remarque précédente. Que vous voilà errants sur mes véritables sentiments! C'est vrai que je ne capote pas sur l'ambiance "grosbraspetitcerveau/brassièrerosesousteeshirttransparent/regardezcommej'aiunbeaucorps" du Gym. Mais, pour en tirer le profit que je veux, je mets en pratique un conseil qui m'a été donné par un pro (et un grand ami) de l'exercice physique à qui je me plaignais un jour du fait que mes entraînements n'étaient pas toujours aussi intenses que je l'aurais voulu. Il m'avait alors révélé l'importance de la bulle.

Effectivement, pour l'avoir souvent expérimentée, la bulle ou, si vous préférez, ce vide, cette aura que l'on crée autour de soi, constitue un élément essentiel d'un entraînement réussi. Vous pensez peut-être que c'est facile d'entrer dans la bulle. Pour moi, en tout cas, c'est encore un exercice mental conscient que je dois faire toutes les fois que je m'entraîne. Il faut dire, à ma décharge, que j'ai le cerveau en ébullition pas mal tout le temps. Alors, faire fi de tout ce qui me vient à l'esprit, oublier les frustrations inévitables du quotidien et me concentrer totalement sur mon exercice me demandent un effort parfois considérable.

Ah! plaisir sublime, toutefois, lorsque je décroche et que je suis dans ma bulle. Plus rien ne compte alors que le rythme de mes pas, le beat de ma musique et le désir qui m'envahit de dérouiller la machine et de la pousser au max pour qu'elle se vide de tout. Après, seulement après avoir bien sué, je peux recommencer à en prendre... de moins en moins, cependant, avec le temps qui passe et les kilos qui fondent. Ce surplus de poids représentait, je m'en rends bien compte maintenant, toutes les choses que j'emmagasinais et qui ne m'appartenaient pas!

Il faut apprendre à vivre léger... pour s'envoler... comme la bulle!

jeudi 12 février 2009

Hallucinations pédestres

Ce soir, j'ai troqué les patins pour des rames. Vous l'avez deviné : toute cette pluie a fait fondre la neige sur les trottoirs et elle a laissé en lieu et place d'immenses flaques d'eau dont il est parfois difficile de mesurer la profondeur.

J'ai été d'ailleurs moi-même victime d'un de ces mirages. Vous posez le pied croyant qu'il ne s'agit que d'une gouille (vite, vite vos dictionnaires!) insignifiante et voilà que vous commencez à vous enfoncer. Très rapidement, l'eau se met à s'infiltrer dans vos espadrilles. Vous tentez, bien inutilement, d'agripper quelque objet environnant (lampadaire, borne-fontaine, congère agonisant). Trop tard! le gouffre s'ouvre et vous engloutit. Et c'est là que les mauvaises rencontres surviennent... inévitablement. Non, mais, dans une mare gluante et noire, vous attendiez-vous de tomber nez à nez avec le Prince Charmant? De toute façon, celui-là, quand on en a besoin, il n'est jamais là!

Mais je divague et je m'égare...J'ai d'abord foncé dans le Monopole de la Vérité. Ah! comme il est beau, tout imbu de son lui-même parfait. Les cheveux bien lissés, le costume impec (ça c'est pour toi Marf, je trouve que ça fait français!), les souliers cirés. Vous n'avez même pas besoin d'ouvrir la bouche qu'il vous arrête car il sait déjà ce que vous allez lui dire. Il sait surtout que vous avez tort et qu'il a raison. Ne perdez pas votre temps à le convaincre du bien-fondé de votre opinion et passez votre chemin. C'est mieux... sinon il vous en cuira. Vous devrez alors vous taper une litanie de justifications, d'explications, de précisions, d'observations, de raisonnements tordus, de remarques bienveillantes et vous n'aurez rien gagné. Vous aurez juste perdu la raison.

J'ai réussi à l'éviter en nageant plus vers la droite. Erreur! je me suis butée au Double Discours. Je l'ai toujours trouvé bizarre celui-là avec son visage à deux faces. Il me donne des frissons dans le dos mais surtout de gros maux de tête car il dit tout et son contraire. Alors je ne sais jamais sur quel pied danser. Il devient particulièrement dangereux quand il réussit à t'embarquer dans un de ses projets grandioses et révolutionnaires dont il a le secret. Tous des projets conçus bien évidemment pour sauver le monde, l'univers intemporel et les naufragés de l'île de Gilligan! C'est dangereux parce que juste au moment où toi tu penses que tu es effectivement en train de sauver le monde : pouf! il tourne son visage et commence à te vanter les mérites d'un autre projet. Habituellement celui que tu avais proposé et qu'il avait rejeté comme étant parfaitement nul. En tout cas, je n'ai pas pris de chance, j'ai plongé pour ressortir un peu plus loin.

"Qu'est-ce que tu fais là toi à nager sur le trottoir? Tu ne sais pas que c'est contraire aux règles, que les trottoirs sont faits pour marcher (ou sont-ce les bottes?). En tout cas, tu devrais te relever, marcher droit devant toi, ne pas sortir quand il pleut et éviter les trottoirs jusqu'au printemps". "Merci, merci, le Bien-Pensant", que je lui ai dit en reprenant mon souffle et mon erre d'aller. Je n'ai pas voulu m'attarder car je ne peux supporter ses idées toutes faites et son ton moralisateur. De toute façon, j'avais maintenant contourné le trou d'eau et je pouvais reprendre allègrement mon parcours.
(Diantre que j'ai eu une grosse journée!)

mardi 10 février 2009

Délire déambulatoire

Au péril de ma vie, j'ai de nouveau parcouru les rues du quartier en fin de journée. Et comment, vous demandez-vous sans doute (ou pas pantoute), a-t-elle pu ainsi mettre ses jours en danger? Je vous le donne en mille : les foutus t...(oui, oui, tous en choeur) trottoirs maintenant glacés et toujours parfaitement non entretenus par la Ville. J'ai au moins écrit une dizaine de lettres ouvertes dans ma tête à l'intention de mon conseiller municipal pendant que j'essayais de déambuler sur ces casse-gueules. Et laissez-moi vous dire que plus je patinais, et plus je fulminais dans mes écrits cérébraux! À la fin, j'avais composé une lettre de menaces et j'envoyais le conseiller les quatre fers en l'air sur SES trottoirs! Je vous le dis, c'était du délire!

Heureusement, parce que je suis une personne qui est toujours capable de voir les choses positives dans la vie, je me suis réfugiée dans ma bulle en trippant sur ma m...(oui, oui, tous en choeur) musique. Et pour cela, merci YosterDude pour All That Remains (Two Weeks) et War Machine (Eternally). Je mets au défi quiconque de rester assis bien tranquille en écoutant ces tounes. Moi, elles me transportent et c'est du délire!

Vous ai-je déjà dit à quel point j'aimais marcher? C'est plus que physique, c'est mental. Pausons un moment et philosophons sur les mérites de la marche...

Voilà, je crois que tout est dit. C'est ce qu'il y a de bien avec la philosophie... on peut s'éterniser ou non. C'est le délire!!

lundi 9 février 2009

Clopin-clopant en vrac

Vrac premier
Je déteste marcher quand la Ville a abandonné de nettoyer les trottoirs. Il faisait pourtant tout doux ce soir et l'air était pur. Ma frustration, toutefois, ne cessait d'être alimentée par les innombrables bosses de neige et de glace sur lesquelles je devais poser les pieds. Je déteste marcher en faisant attention comme si j'étais une petite vieille cherchant à éviter le remplacement d'une hanche. Moi, quand je vais marcher, surtout après le travail, je veux évacuer toutes les frustrations accumulées au cours de la journée et j'en ai beaucoup. Bon, en tout cas, j'ai quand même trouvé une rue assez longue pour me permettre d'accélérer un peu le tempo et faire en sorte de me défouler un tantinet. Cela fera peut-être une intervention bloggeuse moins acerbe!

Vrac deuxième
Entendu cette réflexion à la carterie Carlton ce midi : "Hon! Toutes les belles cartes de Saint-Valentin sont parties. Il ne reste rien de bien". OK, voilà qui m'arrangeait particulièrement... qu'avais-je donc dans les mains à ce moment précis? Horreur! oui, un reste de carte dont personne de toute évidence n'avait voulu. Mais moi je l'aimais bien ma carte. Surtout que je venais de me taper la lecture d'une multitude de messages insignifiants supposément drôles ou romantiques avant de choisir celui qui me convenait parfaitement: Je t'aime! (désolée l'Homme de venir ainsi te gâcher le punch). Tant pis! on va dire que ma carte n'a pas été choisie par le commun des mortels justement à cause de son caractère original et inédit. Vite à la caisse avant que quelqu'un ne réalise son erreur!

Vrac troisième
En prenant connaissance de mon blog aujourd'hui, ma grande amie L a affirmé : "Toi, on dirait que tu as des choses à dire". Je ne sais pas pourquoi j'ai ressassé cette phrase dans ma tête une partie de la journée. Ce n'est quand même pas une révélation que de me faire dire que j'ai quelque chose à dire à moi qui ai toujours une question, un commentaire, une observation, bref, qui ai toujours quelque chose à dire. Je crois, ma chère L, que je te répondrais plutôt que j'ai l'urgence d'écrire ce que j'ai à dire. Pour moi, rien n'est plus vrai en ce moment que le fameux dicton sur les paroles qui s'envolent et les écrits qui restent.

Vrac quatrième
Est-ce qu'un homme de lettres ça peut se perdre? Parce que moi j'ai rencontré un jeune facteur au moins quatre fois pendant ma marche et il avait l'air hagard du témoin oculaire d'un crime sordide. D'abord, je l'ai vu passer en courant, la sacoche lettrée au vent. Pendant un instant, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un joggeur téméraire. Ensuite, je l'ai rencontré sortant d'une entrée de maison, une lettre à la main, tentant de déchiffrer une adresse j'imagine. Cette fois-là je me suis dit qu'il avait touché le fond du sac et qu'il rentrait chez lui. Que non! Le revoilà remontant à grands pas la rue des blocs-appartements et se précipitant dans les vestibules pour ouvrir toutes grandes les boîtes aux lettres. Finalement, alors que le soleil baissait et que j'arrivais à la conclusion de mon parcours, je le retrouve de nouveau sur le trottoir parlant tout haut cette fois : "L'adresse ou l'avis?". C'est clair, me suis-je dit, il est en train de passer un genre de test d'aptitude. En tout cas, s'il y avait un temps limite, je crois qu'il était expiré... ainsi que le temps consacré à ce blog.

dimanche 8 février 2009

Marcher pour un jour courir

J'ai finalement trouvé le courage de m'extirper de la tiédeur de la maison après quelques jours passés encore une fois à soigner un virus qui n'en finit plus. Je le sais, je le sens. C'est du froid et des kilomètres de trottoir qu'il me faut pour que mon énergie vitale coule dans mes veines comme elle se doit.

En plus, j'avais de la nouvelle musique à écouter. Et un MP3 à étrenner. Ça, c'est un plaisir double pour la marcheuse que je suis qui ne peut pas allier exercice sans musique. J'ai vibré encore une fois... grâce à un ami de mon fils qui m'avait refilé quelques tounes de metal bien senties. Tiens toi, virus incontournable d'un hiver qui écoeure. Tu peux t'attaquer à une autre victime. Moi j'ai assez donné.

Et il faisait beau soleil. Mais c'était venteux et il fallait le capuchon car sinon les oreilles étaient prêtes à tomber. Les trottoirs étaient enneigés mais je pouvais marcher dans la rue la plupart du temps, ce que j'adore car je peux ainsi marcher plus rapidement. J'aime avoir un très bon pas. Quand je pense que je détestais marcher vite avant. Je justifiais cette attitude en disant que ce n'était pas dans mon caractère d'être pressée. Je crois en fait que c'était plutôt dans ma forme physique qu'il fallait chercher l'explication ou dans son absence. Maintenant, il m'arrive même d'avoir envie de courir. Oui, oui, courir. Cela se passe quand j'entame la petite pente qui mène à l'entrée de l'église. J'en suis à ce moment à la moitié de mon parcours. J'esquisse alors un semblant de jogging. Et là, il me vient parfois l'idée folle que je pourrais peut-être courir un petit bout de chemin.

Cette envie de me dégager du peloton me prend aussi lorsque je vais au gymnase pour m'entraîner. Une autre barrière que j'ai récemment abolie. C'est quand je suis sur le tapis roulant que la fièvre de la coureuse m'assaille. Branchée sur mes écouteurs, je tombe sur une de mes tounes particulièrement rythmée et instantanément je me mets à tripoter le bouton qui règle la vitesse du tapis. Je n'ose pas toutefois y aller trop fort. S'il fallait que je me couvre de ridicule en m'étalant sur le tapis. Je préfère finalement le trottoir pour un premier sprint. C'est plus stable. Un terrain plus connu aussi.

En attendant de courir, je continue d'avaler les kilomètres en marchant. Quel absolu et total plaisir! Je marche, donc j'avance!!

mardi 3 février 2009

La musique qui fait marcher

Aujourd’hui, j’ai fermé le cadran avant qu’il ne sonne. J’avais mal à la gorge et je ne me sentais pas le courage de prendre l’autobus à 6 h pour aller au bureau contempler la pile de dossiers qui, depuis plusieurs semaines, s’entassent complaisamment dans mon cubicule et semblent maintenant avoir décidé d’y élire domicile pour de bon. Ils peuvent bien attendre à demain que je les accuse de squatter indûment une fonctionnaire qui ne leur a rien fait sauf essayer de les acheminer à leur destination ultime.

Aaahhh! quelle volupté de plonger dans l’amnésie des affaires de bureau et de simplement pouvoir retourner sous les draps pour roupiller à son goût. Dans mon cas, ce n’est jamais si tard que cela… 7 h, parfois 8 h, mais au moins l’heure de réveil convient à mon corps et n’est pas dictée par le travail. Le plaisir souverain d’enfin respecter mes besoins de sommeil : voilà bien un luxe dont j’ai l’intention de pleinement profiter quand viendra la retraite.

La journée s’est somme toute bien passée. J’ai pris le temps de lire tout mon journal et de faire une autre petite sieste avant de vêtir mes habits de fille des rues et de quitter la maison sous un soleil absolument radieux pour ma marche de santé physique et mentale. Et je vous fais une révélation, comme ça, tout de go : j’ai senti le printemps pour la première fois depuis le début de ce foutu hiver. C’était très subtil mais il était là. Ce doit être le soleil ou le ciel bleu ou l’air pur ou mes sinus congestionnés. En tout cas, l’espoir est là et c’est tout ce qui compte.

Quand j’ai quitté la maison, je me suis dit que j’allais vaincre mon vilain microbe en le piétinant avec toute la vigueur dont je suis capable mais les trottoirs étaient peu ou mal déneigés comme cela arrive trop souvent. Heureusement, encore une fois, la musique fuckée que j’écoute sur mon MP3 m’a donné le beat nécessaire pour vaincre les éléments hostiles. Quand je suis branchée sur cette musique qu’on appelle « metal, hard rock » ou je ne sais quoi encore, je n’ai plus 53 ans. J’ai l’âge que tous ces musiciens ont quand ils hurlent leur désespoir ou leur déception ou leur anxiété. Je vibre aux sons déchaînés de leurs accords de guitare et aux battements saccadés de leurs percussions. Et les paroles qu’ils nous jettent à la figure, alors! Pour moi, leur langage violent, vulgaire, mais aussi dénonciateur, réprobateur, ou carrément méprisant, me rejoint au plus profond de mon âme. Cette musique proclame que j’ai des droits. Avec elle, je peux crier que j’ai le droit d’être frustrée, stressée, fatiguée, exaspérée, désabusée, désespérée. J’ai aussi le droit de le dire dans des mots qui frappent, qui font mal, qui provoquent, qui étonnent, qui choquent. Et je tripe parce que je ne me donne pas ces droits-là… sauf quand je marche… avec les écouteurs de mon MP3 qui me répètent inlassablement : « Vas-y, t’es capable, toi aussi tu peux ». Je le sais qu’un jour ce sera mon tour de dire : « Let’s fuck up and everything’s alright! ».