dimanche 22 février 2009

La révolte ménagère apprivoisée

Je déteste faire le ménage. Je n'y trouve pas mon compte. Le plaisir beaucoup trop éphémère de contempler le miroir immaculé d'une salle de bains ne vaut pas le temps que je dois consacrer à le nettoyer... lui et tout le reste avec!

Il fut une époque pourtant où je jouissais de voir la maison propre. Nous n'étions que deux à cette période : l'Homme et moi. Comme l'Homme travaillait toutes les fins de semaine, je prenais ces deux jours pour récurer la maison de fond en comble. Inutile de dire que je m'acharnais sur des microscomes de poussières. En plus, je me faisais un point d'honneur de finir ma journée en mitonnant un repas complet : de la soupe au dessert! Est-ce que j'étais contente de moi? La plupart du temps, j'étais tellement fatiguée et écoeurée de ma journée que j'étais d'humeur massacrante pendant toute la soirée. Est-ce que je répondais aux exigences de la Société... ou pire de l'Homme? Que non! Je m'imposais moi-même ces corvées croyant que c'était là le lot de toute ménagère digne de ce nom.

Avec l'arrivée des enfants, je me suis retrouvée débordée complètement. Je ne faisais tellement plus rien pour moi qu'un jour, devant la question de mon psy me demandant quels étaient mes passe-temps préférés, je suis restée muette. Non seulement je n'avais pas de passe-temps, mais je ne savais même plus s'il y avait quelque chose encore que j'aimais faire juste pour le plaisir.

Ce fut la descente aux enfers, puis la révolte. J'ai décidé de diminuer mes exigences et de me contenter du strict minimum. J'ai aussi défini les corvées pour les répartir entre l'Homme, le Fils et la Fille... avec plus ou moins de succès. C'est là que j'ai vraiment lâché le plumeau! Si personne ne semble concerné ou intéressé par le ménage, pourquoi le serais-je? À partir de ce moment, je n'ai fait que mes corvées et je me suis trouvée des choses plus intéressantes à faire que de courir après la saleté.

Je me suis donc littéralement retrouvée dans le jardinage. C'est là mon autre passion après la marche. Quand arrive la période de l'année où je peux enfin laisser libre cours à mon plaisir de jouer dans la terre, je fais le ménage uniquement lorsqu'il pleut dehors. Un été beau et chaud devient donc une catastrophe sur l'échelle de Richter pour mon intérieur. Il m'arrive de faire une salle de bains sur deux pendant plusieurs semaines... jusqu'à ce que les fleurs soient plantées ou qu'un orage éclate!

Un autre conseil qui m'a aussi beaucoup aidé à apprivoiser ma révolte ménagère, c'est celui-ci, qui m'a été donné par une très grande et très sage amie : "Il faut toujours commencer par faire ce qui est le plus important". Dans mon cas, c'est prendre soin de moi. Maintenant, au lieu de me dire que je vais aller marcher après avoir fait le ménage ou je ne sais trop quoi encore, je décide plutôt à l'avance de l'heure à laquelle je veux aller marcher. Cela représente ainsi le nombre maximal de minutes que je suis prête à consacrer aux tâches futiles mais apparemment nécessaires de l'entretien ménager. Résultat : toutes les fois où je me retrouve dehors, branchée sur ma musique, heureuse de respirer l'air frais et de me sentir en forme, je jubile. J'ai encore une fois gagné car je me suis choisie. N'est-ce pas là l'essentiel?
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Notes pédestres : Une température douce et agréable, le soleil a même percé les nuages pendant que j'étais dehors. Tout un entraînement pour les chevilles et les mollets par exemple à cause de l'épaisseur de neige mouillée sur les trottoirs. Mais ce n'est pas grave, car sentir mon corps heureux dans l'effort valait vraiment la peine!

Eh! c'est lundi demain!

2 commentaires:

  1. Il m'arrive souvent de faire la même exacte chose dont tu viens de parler, passer mon samedi en entier à ne faire que du ménage, même que ce samedi qui vient de passer, c'est exactement ce que j'ai fait avant de recevoir de la compagnie bien appréciée. Il semble qu'on dirait que je me l'impose parce que je sait que ce ne sera pas ma copine qui va le faire, je me retrouve très frustré lorsque j'arrive à la maison et qu'elle est restée là toute la journée a rien faire et que moi aussitôt 2minutes a moi je saute sur mes tâches. Je vois ton point et je crois que je vais m'acharner sur mon bonheur et non sur le bonheur visuel des autres qui ''exigent'' un appartement propre et ''demandent'' de moi un ordre spécifique.

    Merci, beau blog, et bonne semaine *maudit que j'ai déjà hâte a vendredi* hahahahaha

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  2. Le pire, dans tout ça, c'est que je reste quand même frustrée un petit peu que la maison ne soit pas aussi propre qu'elle ne devrait l'être. Mais, je me répète deux choses : la première c'est ce dont je parlais dans mon message, soit que je serais folle de m'en faire si cela n'a pas d'importance pour les autres, et la deuxième, c'est que je m'arrête des fois à penser : mettons qu'aujourd'hui c'est ma dernière journée sur terre, est-ce que je vais être plus satisfaite de partir parce que la maison est impeccable ou bien si je vais être contente d'avoir au moins fait quelque chose que j'aimais (comme marcher ou écouter de la bonne musique) avant de faire mon dernier tour de piste. Habituellement, ça me ramène assez vite à la réalité et je calme mon envie de ménage.

    Sur un autre point : merci encore de ton commentaire. Comme je le disais à Ju en fin de semaine, je crois que je serais déçue de ne pas avoir ton grain de sel chaque jour.

    Sur ce, souhaitons-nous un bon lundi! :))

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