samedi 14 août 2010

Un après-midi au théâtre

Je suis allée voir une pièce de théâtre intitulée Swimming in the Shallows cet après-midi. Barb, l'un des personnages principaux, après avoir lu que les moines bouddhistes ont le droit de posséder uniquement huit choses, devient totalement obsédée par le nombre incroyable d'objets qu'elle a accumulés au fil des années. Juste en pensant à tout ce qui se trouve dans sa cuisine, elle se sent mal mais, surtout, très pesante. Elle commence alors à se départir de certains meubles, de vêtements, de bibelots, etc. Elle va porter des choses au dépotoir. Et, à un moment donné, elle réussit à vider presque complètement sa salle de couture. Elle n'a gardé qu'un coussin pour s'asseoir et des chandelles pour s'éclairer. En voyant la transformation radicale de la pièce, son amie lui fait remarquer qu'il ne reste vraiment plus grand-chose. Barb lui répond : "C'est vrai, mais je me sens tellement plus légère."

La pièce aborde aussi d'autres thèmes, mais j'ai été particulièrement touchée par la démarche de Barb. En fait, tout cela nous renvoie à notre obsession de la consommation. Juste en magasinant une heure aujourd'hui, j'ai acheté neuf objets et dépassé mon quota bouddhiste sans même m'en rendre compte. À ma décharge, je dois dire que j'ai magasiné avant d'aller voir la pièce. N'empêche. Aurais-je pris d'autres décisions? Je n'en suis pas certaine. C'est trop facile de s'imaginer que l'on a besoin de tel ou tel objet.

Avec l'Homme, j'ai même tenté d'établir quelles seraient les huit choses que je déciderais de garder si je devenais plus zen. Exercice très difficile. En plus, je crois me rappeler que, dans la pièce, Barb disait qu'il fallait compter les pièces de vêtements que nous portons, y compris les souliers qui étaient comptabilisés comme deux choses. On comprend mieux pourquoi on voit plus souvent les moines bouddhistes sans chaussures qu'avec. Disons, pour nous rendre la tâche moins ardue, que l'on fait fi des vêtements (j'entends par là qu'ils ne font pas partie des huit choses, pas qu'on vit tout nu quoique... ça pourrait être une option à envisager si nous habitions un pays au climat plus tropical!).

Alors, alors, huit choses seulement. Quand j'ai dit à l'Homme, qui voulait garder son système de son et sa collection de CD, qu'il devait compter chaque pièce de cet ensemble musical, il s'est exclamé : "Si je ne peux pas tout garder, je ne prends donc rien car je serais incapable de choisir quel CD je veux conserver". J'ai pensé la même chose de mon côté pour les livres que je voudrais encore avoir avec moi. Je crois que si je choisis un mode de vie plus simple, je devrai me remettre à fréquenter la bibliothèque. Ce ne serait pas un mal puisque, maintenant que j'ai un peu plus de sous, je préfère acheter mes livres. Pourtant, j'ai de magnifiques souvenirs d'après-midis passés en famille à la bibliothèque et du temps que je prenais pour lire au moins une histoire aux enfants dans le coin réservé à cette fin. Et l'Homme et moi, sous prétexte que les enfants aimaient les bandes dessinées, nous leur permettions d'en mettre sur nos cartes d'abonnés. En réalité, nous nous régalions autant qu'eux de ce genre de lecture.

Je me rends compte tout d'un coup que ces années où nous éprouvions parfois de la difficulté à joindre les deux bouts nous comblaient aussi de grandes joies. Pas chères. Les promenades dans le parc où l'on s'amusait dans les balançoires. Les pique-niques au lac Philippe et le plaisir de voir les enfants se baigner. Les soirées où nous regardions les films que nous avions été choisir ensemble au centre vidéo en prenant un bon gueuleton cuisiné à la maison. Les bons petits déjeuners de la fin de semaine avec les fameuses crêpes de l'Homme. J'arrête.

Ce ne sont pas des choses que je voudrais avoir avec moi. Non. Seulement l'Homme, le Fils, la Fille, la Reine-Marguerite et Mignonne. Et notre maison, vide, mais qui serait pleine parce que nous y serions tous ensemble. Il me reste deux choses. Je prends le livre Je t'aimerai toujours car il illustre parfaitement ce que je ressens pour ma famille. Une chose encore. Ah! oui. Une immense boîte de kleenex pour toutes les larmes que je ne cesserai sans doute jamais de verser.

Au Diable Bouddha!!!

1 commentaire:

  1. Je ne crois pas que même un moine bouddhiste puisse survivre avec seulement huit choses... Je suppose que l'idée serait plutôt de posséder seulement huit choses "en propre", le reste étant partagé par la communauté, et n'étant que le minimum. La question de base serait donc peut-être plutôt: qu'est-ce que je n'accepterais pas de partager?
    Mais en effet, il faut toujours se demander de quoi on pourrait se passer... mais avant de l'acheter! Parce que si c'est pour tout envoyer au dépotoir, ça commence à être bien peu écologique..!

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