dimanche 1 août 2010

Des yeux pour voir, des oreilles pour entendre

Quelle extraordinaire belle température nous avons eue au cours des deux dernières journées! Cela m'a permis de profiter à plein de ma réserve faunique (c'est par cette expression que je désigne maintenant ma cour et toutes les espèces animales qui l'habitent).

Je me suis surtout émerveillée de l'équilibre qui s'est finalement installé dans mon petit monde. Bien sûr, une bibitte non identifiée est venue bouffer un ou deux nénuphars dans la nuit de vendredi à samedi. Elle a aussi renversé une plante. Mais ce n'est pas grave puisque les nénuphars et les laitues d'eau prolifèrent maintenant de bonne façon. J'ai mis les restes du festin du côté des barracudas qui ont ainsi eu leur ration quotidienne de légumes verts. Et pour ce qui est de la plante, je suis devenue une experte en rempotage. J'ai toujours de la terre aquatique en réserve et des roches. La victime a été prestement soignée et remise à son emplacement.

J'avais aussi quelques problèmes avec les écureuils que je gavais entre autres de pinottes. Très mauvaise idée pendant l'été puisque voulant se préparer pour l'hiver, les rongeurs cachent leur butin un peu partout, notamment dans les pots de fleurs qu'ils semblent affectionner particulièrement. Je trouvais donc régulièrement des pots à moitié vidés de leur contenu qui avait été répandu un peu partout sur le patio et dans l'entrée. Qu'à cela ne tienne. J'ai mis le holà sur le régime de pinottes. Les écureuils devront dorénavant se contenter du menu des oiseaux, soit des graines de tournesol. Et j'ai imaginé un moyen écolo de prévenir de nouveaux dommages : je ramasse les petites branches qui tombent de l'érable et je les plante dans mes pots. Cela agit comme barrière barbelée dissuasive pour les creuseurs intempestifs. Je fais d'une pierre deux coups en nettoyant à la fois mon terrain et en protégeant mes fleurs.

Pour ce qui est des insectes, je me suis résolue à deux reprises à avoir recours au savon insecticide pour limiter les dégâts. J'ai constaté aujourd'hui que cela fonctionne assez bien. C'est évident que certaines espèces sont "out" pour l'été. Je ne crois pas qu'elles arriveront à récupérer d'ici l'hiver. Pas grave. Elles seront sur pied le printemps prochain. Là aussi, j'ai appris avec le temps que chaque été est différent et apporte son lot de bibittes. Cette année, ce sont les perce-oreilles qui règnent avec les araignées rouges. Et ce que j'ai appris aussi c'est que ça ne sert à rien de lutter avec trop d'énergie contre l'espèce régnante. On se retrouve immanquablement au tapis. Vaut mieux prendre le tout avec philosophie et espérer que l'année prochaine nous sera plus favorable.

Enfin, les minets. Voilà une autre situation où je dois déployer des trésors d'imagination. J'avoue que ce n'est pas facile de s'occuper d'une famille de chatons et de leur maman. Après avoir tenté sans succès de les nourrir à un endroit différent des autres félins de la rue, j'ai décidé de continuer à alimenter un seul poste d'approvisionnement. Ils semblent heureux de la chose de toute façon étant donné que la maman vient parfois nourrir ses bébés directement sur le balcon. C'est vraiment mignon. Elle semble avoir moins peur de moi. J'ai d'ailleurs pu l'observer plus longuement cet après-midi. Elle dormait derrière mes pots de fleurs avec un des Dupondt couché contre ses flancs. Quand je m'approchais, le petit se levait la tête et me regardait avec méfiance mais il ne bougeait pas. Il faut dire que je m'éloignais tout de suite car je ne voulais pas qu'il prenne panique. Je reste inquiète mais j'ai vu la famille complète hier soir. Ce matin, c'est la beige Castafiore qui mangeait dans les plats. Celle-là est à croquer car son poil est plus long que celui des Dupondt.

Alors, voilà le compte rendu de l'état de la réserve faunique. En plus de l'arrosage, du jardinage, de l'entretien du bassin, de l'approvisionnement des mangeoires et des plats pour félins, l'Homme et moi assurons également la circulation de la Reine-Marguerite qui vient régulièrement faire son tour dans le domaine. C'est vraiment un travail à temps plein d'être gardiens de parc.

Malgré tout, la réserve nous gâte. Je n'ai pas de mots pour décrire la beauté des différents angles de la cour. Chaque coin recèle ses trésors. Hier, j'ai approché une chaise du bassin pour mieux admirer la danse colorée des poissons, me bercer au doux ronron de l'eau qui sort de la pompe et me masser les pieds sur les grosses roches qui longent l'étang. Ce matin, l'Homme a réinstallé la mangeoire dans laquelle on met des pinottes pour les oiseaux (je crois que les écureuils l'avaient attaquée!) et, quelques minutes plus tard, nous pouvions nous régaler du spectacle d'un magnifique pic mineur qui grignotait à qui mieux mieux. En fin d'après-midi, c'est la lumière du soleil se reflétant à la fois sur la boîte à fleurs installée sous la fenêtre du garage et sur le feuillage des plantes de l'étang qui m'a fait tomber en pâmoison. Et, pendant que l'Homme cuisinait le souper, je me suis remplie les yeux des couleurs vives de la plate-bande où se trouvent les marguerites jaunes, les échinacées roses, les campanules mauves et les liatris lilas. Au travers des fleurs, je pouvais apercevoir la balançoire avec comme fond de décor la haie de cèdres. Je me sentais tellement bien que j'ai coté mon taux de bonheur au max. C'était bon!
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Notes amicales : Vraiment, quel plaisir j'ai eu hier soir chez le Pusher en compagnie du Fils. Recette toute simple : de la bière, de la musique métal et des fous rires en masse. Et quel plaisir aussi d'avoir eu des nouvelles de Scott Awesome ce soir qui appelait directement de Saskatchewan. J'ai bien essayé de lui hurler la chanson à la manière des Trois Accords mais j'avais juste l'air "douche". :))

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