mardi 10 août 2010

Semer le bien à tout vent

Il faisait tellement chaud et humide hier soir quand je suis allée marcher que je me suis retrouvée dans l'impossibilité totale et complète d'écrire mon blog. Les causes : paralysie des neurones, fatigue extrême et mobilité réduite des doigts utilisés pour courir sur le clavier.

Me voici maintenant fraîche et dispose après mon cours de yoga de ce midi. L'énergie est au rendez-vous. J'en profite pour vous parler de deux articles intéressants parus dans Le Devoir d'aujourd'hui. Le premier traite des amis qui nous font du bien et de l'importance d'être bien entouré. Selon une méta-analyse américaine, le fait justement d'être bien entouré "augmente de 50 % les chances de survie et a plus d'impact sur le taux de mortalité que l'obésité ou l'inactivité physique". Non seulement je trouve ces résultats incroyables, mais je considère également qu'ils revêtent un caractère tout à fait réconfortant. En ce début de 21e siècle où les relations interpersonnelles sont en fort piteux état, il est agréable de se faire dire (comme si on ne le savait pas déjà) que nous avons besoin des uns et des autres, et que nous pouvons, si nous le voulons, nous aider à avoir ensemble une meilleure qualité de vie.

Je crois profondément à ce principe. Comment notre corps et notre coeur peuvent-il réagir autrement que positivement à la solidarité, à la compassion, à l'empathie et à l'entraide? Depuis que j'ai eu le bonheur de rencontrer quatre personnes âgées formidables lors de mon bref séjour dans un hôpital de Québec il y a quelques années, je suis irrémédiablement convaincue que la clé d'une vieillesse heureuse réside notamment dans le plaisir de partager et de s'épauler pour accepter l'inéluctable donnée de base : notre séjour sur Terre a une durée limitée. Les personnes dont je vous parle, deux couples d'amis, avaient en effet décidé en constatant l'accroissement de leurs problèmes de santé respectifs de s'entraider en vivant sous le même toit. L'un des couples a donc vendu sa maison pour demeurer avec l'autre. Ils semblaient s'entendre comme larrons en foire, chacun mettant au profit des autres ses qualités et ses capacités. Ainsi, mon voisin de chambre me racontait qu'il ne pouvait plus conduire en raison de ses problèmes de santé et qu'il comptait maintenant sur ses compagnons pour ses déplacements. Par ailleurs, c'est lui qui était le "cook" (pour reprendre son expression) la fin de semaine et qui cuisinait pour la "gang" les crêpes, les oeufs et le bacon. C'était d'ailleurs attendrissant d'entendre son ami venu lui rendre visite pour lui apporter les choses qui lui manquaient se plaindre justement du fait que c'était dimanche et que tous à la maison s'étaient ennuyés ce matin-là de l'absence du "cook".

Je crois que cette façon de faire, qui reprend en partie la solidarité dont on faisait preuve autrefois, peut représenter une option valable aux foyers pour vieux où on veut nous caser au plus vite. Cela permet de garder son autonomie plus longtemps et de jouir, selon moi, d'une qualité de vie plus agréable. Et pourquoi pas étendre le principe jusqu'à partager sa maison avec des jeunes qui peinent à se lancer dans la vie ou avec des étudiants qui joignent difficilement les deux bouts? Ne serait-ce pas là une autre façon d'être bien entouré? Cela suppose évidemment d'accepter d'avoir peut-être un peu moins d'espace, un peu moins d'intimité, un peu moins de biens matériels. Et cela m'amène au deuxième article dont je veux vous parler.

Il s'agit d'une réflexion où l'auteur présente une façon différente de voir la "catastrophe" du vieillissement. En réponse aux gouvernements qui encouragent, ou même qui veulent forcer, les aînés à retourner sur le marché du travail une fois à la retraite, il affirme "qu'il faut plutôt aller progressivement vers la fin de l'hyperconsommation, la simplicité volontaire et, plus globalement, vers une décroissance conviviale." Il reconnaît bien évidemment que certaines personnes n'ont pas le choix de continuer à travailler et que d'autres continuent de le faire parce qu'elles adorent ce qu'elles font. Il s'adresse plutôt à tous ceux qui se sentent obligés de travailler pour répondre aux impératifs de "l'intoxication consumériste" et de la "fièvre acheteuse". Il plaide pour que les individus qui prennent leur retraite le fassent "pendant qu'ils sont encore en santé et qu'ils s'activent autrement, en faisant du bénévolat, du militantisme ou de l'engagement citoyen." Et il poursuit en disant que "l'engagement social permet aux aînés de combler leurs besoins de se sentir utiles et de redonner un peu ce qu'ils ont reçu."

Et l'on revient encore une fois à la nécessité de prendre soin de soi et des autres. Là aussi, il n'y a pas lieu d'être à l'état de vieille baderne pour décider de voir sa vie autrement et pour prendre conscience que le bonheur se trouve dans les toutes petites choses. Plus vite on cultive l'habitude d'apprécier ces précieux moments et de les partager avec le plus grand nombre de personnes possible, mieux on se portera dans notre corps et dans notre tête.

Qui sème le bien, récolte la sérénité.
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Notes félines : La famille Tintin continue de sévir. Nourrie régulièrement maintenant au thon et aux sardines, elle profite à vue d'oeil. Les chatons s'amusent dans les plates-bandes où ils ont découvert ce soir notamment le plaisir de se lancer dans la graminée située en avant de la maison. Vous décrire l'état de la pauvre plante serait pure cruauté. Je laisse à votre imagination le soin de brosser ce tableau de désolation. Pas grave. La plante ne sera que plus belle au printemps prochain. Seul hic à ce portrait idyllique : les bébés ont été découverts hier soir par les enfants des voisins qui, comment le dire avec diplomatie, sont très loin d'être des chérubins. J'ai bien tenté de leur expliquer qu'il ne fallait pas courir après les petits chats pour les attraper, je ne suis pas certaine que mon message a passé. Et je ne peux pas encore m'essayer à les capturer puisque j'ai encore vu la mère ce soir qui les allaitait. Cela a donné lieu d'ailleurs à une scène très attendrissante : la maman couchée au milieu de la graminée et ses trois petits littéralement collés à son ventre. Même l'Homme était ému!

1 commentaire:

  1. Wow, vraiment inspirant ce message :)
    Merci pour les belles pensées! Je ne pourrais pas imaginer ma vie si on n'était pas aussi bien entourés :)

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