mercredi 10 octobre 2012

Key West ou la République des conques

Nous revenons d'un petit séjour de quarante-huit heures pour découvrir les Keys, notamment Key West dont on entend si souvent parler. Que dire? Que dire?

Bien, je pourrais commencer par cette anecdote fort intéressante racontée par le chauffeur du trolley qui nous a permis de mieux découvrir la ville. Il semble qu'en 1982, après que le gouvernement américain eut décidé de bloquer la seule route qui conduit aux Keys afin de prévenir l'entrée inopinée d'étrangers sur le sol de l'Oncle Sam et d'exiger par le fait même de tout habitant des Keys de prouver son identité pour avoir le droit de circuler en Floride, les gens se soient révoltés. Et pas une petite révolte, non! Ils ont tout bonnement décidé de se séparer des États-Unis, de déclarer la guerre à leur ex-pays et de se proclamer "The Conch Republic" ou la République des conques! À ce jour, ils continuent de célébrer une fois par année l'anniversaire de leur indépendance et ils demeurent des Américains et des Conques, passeport à l'appui! Dites-moi pourquoi c'est si difficile pour nous de devenir aussi une république : la République des castors, la République des flocons de neige, la République des orignaux, que sais-je! Pour l'instant, nous demeurons uniquement la République des Cons!

Mais je m'égare. Alors, Key West. C'est la ville où Ernest Hemingway a habité pendant près de dix ans, où il a écrit entre autres Le vieil homme et la mer. Mais moi, la principale et, en fait, unique raison pour laquelle je voulais visiter sa maison, c'était pour voir ses chats! Les chats à six doigts qu'il aimait tant. Il y en a encore plus de quarante aujourd'hui qui vivent dans le domaine, tous des descendants de Snowball, le chat qui lui avait été donné par un capitaine de navire. Voici donc d'abord la maison :


Notez à gauche complètement, le chat noir qui déambule. Impossible presque de prendre une photo de la place sans rencontrer un félin! Impossible même de visiter sans devoir en déplacer un! Voyez plutôt :


Et ces chats étaient et sont toujours très bien traités. Hemingway avait même trouvé une ingénieuse façon de donner de l'eau à ses bêtes polydactyles en rapportant chez lui un urinoir du bar où il passait pas mal de son temps à lever le coude. Son épouse de l'époque, toutefois, trouvait que le bassin en question ne faisait pas très chic dans la cour. Elle a donc décidé d'améliorer le tout en ajoutant une amphore et des carreaux de céramique. Le résultat est, ma foi, assez joli :


Et je sais que vous brûlez d'envie de voir d'autres chats. Voilà :


Et celui-ci photographié par la soeur Psy :


Enfin, le chat qui en a assez de tous ces visiteurs :


Nous avons terminé la journée en célébrant le coucher du soleil sur la plage, plage qui était, toujours selon les dires de notre chauffeur de trolley, la plus belle de Key West. Ouais. C'était plein de roches. Mais le coucher de soleil était magnifique. Assis sur nos chaises, les pieds dans l'eau de mer, nous avons aussi assisté au défilé des voiliers remplis à ras bord de touristes désireux d'admirer la lumière de la fin du jour avec petite musique des Caraïbes pour accompagner le tout. J'ai préféré notre manière.

Nous avons dégusté un bon repas sur la célèbre rue Duval puis, ce matin, nous avons fait un dernier tour en ville histoire de profiter d'autres anecdotes de trolley. J'en ai profité pour demander à l'Homme de m'immortaliser devant une jolie maison typique :


C'est sûr que je n'ai sans doute pas séjourné assez longtemps à Key West pour vraiment en apprécier tout le charme. Reste que j'ai été un peu déçue de l'aspect commercial de l'endroit. Ainsi, la route qui mène aux Keys, sur laquelle je m'imaginais circuler entourée d'eau à babord comme à tribord, est en majeure partie une immense allée bordée de magasins et de boutiques de souvenirs de toutes sortes. Pas de joli petit café avec terrasse pour admirer la mer. Pas de sympathique resto invitant à la farniente du Sud. Rien de tout ça. Beaucoup de pièges à cons par exemple.

Je me disais que Key West, ce serait différent. Pas vraiment. La petite ville est elle aussi remplie de commerces destinés à faire cracher les visiteurs. Et je ne peux m'empêcher de repenser à cette information donnée par le chauffeur de trolley précisant que les deux principales sources de revenus des Keys sont les touristes et les poissons. Après ma visite, je me demande si je n'ai pas été les deux à la fois!

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