lundi 13 septembre 2010

This is life... and then it was hell!

Bon, je ne vous fais pas languir davantage et je vous parle un peu de mes vacances chez les AmAricains. Tout d'abord, il y a eu la mer, puis encore la mer et toujours la mer. C'était absolument merveilleux et reposant. Tous les matins, la soeur Psy et moi partions pour notre marche le long de la grève. Les pieds dans le sable, le visage fouetté par les gouttelettes d'eau salée, le nez empli des effluves iodés, nous commencions nos journées le pied marin et la tête vide.

Un beau jour, lors de notre promenade, nous avons rencontré une Américaine d'un certain âge. Vêtue quand même assez chic, elle portait, comme nous, ses sandales dans ses mains et semblait absolument heureuse de ce moment de paix et de lâcher prise. Lorsqu'elle est arrivée à notre hauteur, elle nous a souri et a déclaré "This is life!" (en insistant davantage sur le "This") d'un ton qui ne laissait aucune équivoque sur le bonheur qu'elle ressentait à se trouver juste là et à profiter pleinement de ce moment vivifiant. Immédiatement, nous avons adopté ce moto que nous avons commencé à répéter plusieurs fois par jour car il y avait plein de minutes, d'instants, d'images, de situations où vraiment c'était la seule phrase qui arrivait à résumer à quel point nous étions en parfaite harmonie et à un niveau de stress qui avoisinait souvent le moins zéro.

Nous avons donc goûté au paradis jusqu'au milieu de nos vacances. Puis, ce fut la descente aux enfers. Jeudi soir, en revenant d'une très agréable journée passée à Cape May, nous nous installons sur notre balcon pour notre partie de Scrabble quotidienne. Tout à coup, nous entendons une pétarade, suivie d'une autre, et d'encore une autre. Voilà que nous sommes envahis par une véritable horde de motos qui circulent tout autour de notre pâté de condos. C'est un vrombissement assourdissant. "Qu'est-ce qui se passe? Qui vient ainsi troubler notre quiétude marine?", nous demandons-nous en choeur. C'est pas possible qu'un quartier aussi calme se transforme en piste de course. Les renseignements pris auprès de notre commis d'épicerie préféré ne nous aident guère à calmer notre angoisse : c'est le week-end Roar to the Shore, c'est-à-dire trois jours pendant lesquels des milliers, oui j'écris bien des milliers, de motards envahissent la petite ville de Wildwood. Pourquoi faire? J'aimerais vous le dire mais je n'ai pas vraiment compris le but de ce rassemblement. Ce que je sais par contre, de renseignements pris cette fois auprès de la vendeuse d'un commerce de souvenirs "attrape-touristes", ce sont les deux faits suivants : "This is the nicest group that we receive, here in Wildwood. Why? Because they are professional."

Après trois jours d'enfer, nous en sommes venus à la conclusion que la pauvre vendeuse, pour nous faire ce genre de déclaration, devait être soit sous la menace armée d'un "gentil" motard ou encore qu'elle s'était fait sauter par un motard "professionnel" l'année d'avant! Car comment, oui comment, aimer entendre un bruit constant du matin au soir? Comment, oui comment, apprécier entendre crier les gens d'un balcon à l'autre, surtout des filles, pour demander aux motards qui passaient dans la rue de faire vrombir leurs engins encore plus fort? Et croyez-moi, ces "gentils" motards savaient y faire en terme de grondements!

Nous avons pensé à écourter notre séjour mais nous avons finalement décidé qu'il n'était pas question que ces motards gagnent et gâchent nos vacances. Nous avons donc pris les grands moyens. Nous avons été au Liquor Store pour acheter plusieurs bouteilles de vin pour atténuer le bruit environnant. Nous avons aussi pris le parti de rire de la situation car, vraiment, il y avait des moments où nous pensions devenir complètement fous... et sourds. Nous quittions aussi la ville pendant la journée pour ne revenir qu'en fin d'après-midi. Là, nous osions quand même notre incursion sur le balcon. Après une, mais plus souvent deux, bouteilles de vin, les vrombissements se faisaient toujours entendre mais ils semblaient venir de plus loin.

Il y avait quand même de ces moments où, exaspérés, nous allions nous réfugier à l'intérieur, fermant portes et fenêtres, et sentant des instincts meurtriers que nous ne nous connaissions pas monter à notre conscience. Cela nous donnait alors l'occasion de ventiler en imaginant de quelle façon nous allions nous débarrasser des "gentils" motards. Nous avons pensé lancé nos bouteilles de vin du balcon pour tenter d'atteindre un professionnel du "roaring". Nous avons imaginé que l'un d'entre eux nous ferait l'immense bonheur de se lancer sur une colonne de stationnement en faisant ses démonstrations de "professionnel" pour le bénéfice des "motardes" en pâmoison. Nous avons très sérieusement songé à "sucrer" un réservoir d'essence mais nous avons dû renoncer à cette plaisante perspective en réalisant que nous ne savions même pas où était situé le réservoir en question sur ces bolides du diable.

Finalement, nous avons réussi à sauvegarder notre santé mentale. C'est sûr que nous avions l'avantage d'être accompagnés, nous, d'un véritable "professionnel". Cependant, même les plus formés d'entre tous, ne sont que des humains. Et je dois avouer que la soeur Psy, tout comme l'Homme et moi, a connu ses moments de rage et d'impuissance où même la perspective de finir nos jours dans une prison de l'Oncle Sam ne semblait pas si sombre que ça!

Je ne sais pas pourquoi mais depuis que nous sommes revenus au Québec, j'entends constamment dans ma tête : "This is life!".

1 commentaire:

  1. haha, méga OUASH pour Roar to the Shore... J'aurais probablement pris à peu près le même parti que vous! Terriblement mauvais pour le niveau de stress... J'espère que ça n'a pas trop fait remonter trop vite le stress! Et n'oublie pas la règle du 5/15 pour la suite! Je t'aime fort (ainsi que la soeur Psy!) Continue à me donner de la belle lecture comme ça :)

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