jeudi 6 septembre 2012

Le Petit Prince... encore lui

Eh! oui, semble bien que je doive vraiment devenir responsable de ma chère Irma, mon renard à moi. Et pas seulement d'elle, mais aussi de ses quatre bébés que j'ai finalement décidé de baptiser Amir, Pauline, Rémi et... Grisou. Vous sentez là une influence électorale. Votre odorat ne vous trompe pas. Je ne pouvais quand même pas baigner des centaines d'heures dans la fièvre démocratique sans que cela n'influence un peu mes choix.

Alors, que je vous parle tout d'abord de Rémi. C'est le bébé qui ressemble le plus à sa maman avec, en plus, une petite ligne orange sur le front. Il est absolument adorable. C'est le premier que j'ai réussi à flatter et à prendre par la suite. Fort heureusement d'ailleurs car Rémi a un oeil infecté. J'étais en complète panique quand je me suis aperçue un beau matin qu'il s'était transformé en cyclope pendant la nuit, sauf que son unique oeil ouvert n'était pas en plein milieu du front. J'avais envie de pleurer. Je me demandais vraiment ce que j'allais faire pour soigner mon éclopé que je n'avais réussi à attraper qu'une seule et unique fois. Et comment allais-je me transformer en Docteur Dolittle sans le diplôme ni la pharmacopée? Je me suis alors rappelée que maman soignait les orgelets de la soeur du Milieu avec une solution d'acide borique. Ne voulant quand même pas prendre le risque d'empirer la situation et d'être obligée de munir Rémi d'une canne blanche, j'ai fait quelques recherches sur Internet.

Les premiers résultats obtenus m'ont fait paniquer encore davantage. Il était question d'infections pouvant rapidement dégénérer et entraîner la cécité, surtout chez un chaton. Doutant de pouvoir faire face adéquatement à la situation, je saute sur le téléphone pour joindre le vet. J'apprends qu'il n'y a aucun rendez-vous disponible avant deux semaines. Par contre, je peux me présenter en urgence moyennant un déboursé de 80 $! Je ne suis pas grippe-sous de nature mais là j'ai eu comme l'ombre d'une hésitation. Après tout, la trâlée d'Irma ne m'appartient pas... ou si peu. Avant de me résoudre à vider mon portefeuille, j'ai décidé de retourner une autre fois sur la Toile et de raffiner ma recherche. Je suis ainsi tombée sur la page d'un amateur de tortues qui racontait comment, avec l'approbation d'un vet, il avait réussi à guérir les yeux de sa tortue à l'aide de l'acide borique et d'un onguent antibiotique. Après avoir consulté la soeur Psy, je me suis limitée à la potion de ma mère. Je suis heureuse de signaler que l'oeil de Rémi prend du mieux. Le plus difficile consiste à administrer le traitement à un petit minet qui ne me fait pas totalement confiance. Mes mains portent d'ailleurs les traces des griffes du chat-lion paniqué!

Et je crois que je pourrai mettre un holà définitif au cycle de fertilité de mon Irma d'ici mon départ pour la Floride. Vendredi prochain, c'est le jour S pour stérilisation. En attendant, je dois familiariser la future patiente avec la cage dans laquelle je vais la transporter. J'ai donc sorti l'objet du sous-sol ce soir pour l'installer près de mon troupeau félin. Évidemment, ce n'est pas Irma qui s'est intéressée au nouveau meuble de jardin. Non, ce sont plutôt les bébés qui se sont empressés de l'examiner. À un moment donné, Amir était couché sur le dessus pendant que Pauline et Grisou essayaient de grimper pour le rejoindre. Quant à Rémi, il a poussé l'audace jusqu'à pénétrer à l'intérieur tout intrigué qu'il était par la serviette duveteuse qui en recouvre le fond. Je suis presque certaine que je vais éventuellement tous les retrouver en-dedans en train de roupillonner.

Ma mission de Petit Prince n'est cependant pas terminée. Il me reste encore à confier les bébés à des gens responsables et à espérer qu'Irma voudra être mon "chat de dehors". À bien y réfléchir, je crois que j'aurais préféré arrosé la Rose.

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